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au même imprimeur, les Carmina ethica ex diversis auctoribus collecta, la Lucani Pharsalia, superbe in-folio, etc. En 1795 et 1796, le manque de bras autant que l'arrêt des transactions commerciales, occasionnant dans son usine un chômage presque complet, il put multiplier ses éditions et entreprit la petite collection de classiques dont l'Eutrope, l'Apulée et l'Histoire universelle font partie.

Cette collection, composée de 20 volumes presque inconnus et excessivement difficiles à réunir (l'un d'eux n'a été tiré qu'à 92 exemplaires), se recommande par sa belle exécution et le soin apporté à la correction des textes. Rappelons, pour en donner une idée, que quelques corrections ayant été oubliées (1) avant le tirage du volume des Catilinaires de Cicéron, par le manque de soin, paraît-il, de Bailly, prote de Didot le jeune, l'édition entière en fut vendue à vil prix, sous le couvert d'un nouveau titre Amstelodami, 1794, et que le volume fut recommencé ; pour qu'il n'y ait pas de confusion possible entre les deux éditions, la mise en pages fut remaniée et A.-A. Renouard ajouta à la seconde le discours de Porcius Latro (2).

Six de ces volumes furent confiés à Didot le jeune, et quatorze à Crapelet. Les volumes imprimés par Didot sont Taciti de moribus Germanorum libellus, 1795, (250 ex. papier vélin, 17 ex. papier de Hollande, 4 ex. peau de vélin); Sallustii Catilina; Jugurtha, 1795, 2 vol. dont les signatures suivent, portrait par St-Aubin (250 ex. vélin, 20 Hollande, 2 peau de vélin); Ciceronis et Porcii Latronis in Catilinam orationes, 1796, portrait par St-Aubin (1er état), même tirage; Cornelii Nepotis vitæ excellentium

(1) En tout, six fautes typographiques.

(2) Il existe cependant quelques exemplaires de la première édition avec le titre au nom d'A.-A. Renouard, 1796; la Bibliothèque Nationale possède

d'Eutrope ou d'Apulée passe de 900 livres à 1.100, 1.250 et 2.480 livres, celle de l'Histoire universelle, qui contient des manchettes et quelques lignes de notes, passe de 1.020 livres à 1.500 et à 2.580. Il s'agit évidemment de sommes à payer en assignats; leur valeur sans cesse décroissante est la cause de ces augmentations successives.

Le trouble que de telles fluctuations devaient jeter dans l'industrie et le commerce est ici flagrant. Ainsi, entre le moment où Crapelet établit à 900 livres le prix de ses premières feuilles et celui où il en fut payé, l'assignat ayant perdu près des deux tiers de sa valeur, il ne toucha qu'un tiers du prix sur lequel il était en droit de compter; A.-A. Renouard, d'autre part, paya les dernières feuilles tirées trois fois plus cher qu'il n'avait dù le prévoir au moment de leur mise en main.

On se demande comment il pouvait se trouver encore des bibliophiles pour consacrer ce qui subsistait de leurs revenus à la publication d'ouvrages de luxe dont le débit devait être particulièrement difficile en des époques aussi troublées. Antoine-Augustin Renouard était du nombre. Fabricant de gazes à Guise, dirigeant une usine que son père avait fondée, il s'était épris de l'amour des livres, et tout jeune, il venait à Paris suivre les ventes publiques dans lesquelles il forma le premier noyau de sa bibliothèque. En 1793, les événements politiques lui donnèrent, dans son industrie, des loisirs forcés et il les occupa à faire publier quelques volumes. Il s'adressa d'abord au célèbre Bodoni, de Parme, auquel il confia l'exécution des Faerni fabulæ dont il signa le bon à tirer à 110 exemplaires; il constata plus tard que l'imprimeur avait triplé ce nombre à son profit. En 1794 il confia à P. Causse, de Dijon, l'impression des Entretiens sur la pluralité des Mondes, de Fontenelle, et à Pierre Didot,

au même imprimeur, les Carmina ethica ex diversis auctoribus collecta, la Lucani Pharsalia, superbe in-folio, etc. En 1795 et 1796, le manque de bras autant que l'arrêt des transactions commerciales, occasionnant dans son usine un chômage presque complet, il put multiplier ses éditions et entreprit la petite collection de classiques dont l'Eutrope, l'Apulée et l'Histoire universelle font partie.

Cette collection, composée de 20 volumes presque inconnus et excessivement difficiles à réunir (l'un d'eux n'a été tiré qu'à 92 exemplaires), se recommande par sa belle exécution et le soin apporté à la correction des textes. Rappelons, pour en donner une idée, que quelques corrections ayant été oubliées (1) avant le tirage du volume des Catilinaires de Cicéron, par le manque de soin, paraît-il, de Bailly, prote de Didot le jeune, l'édition entière en fut vendue à vil prix, sous le couvert d'un nouveau titre : Amstelodami, 1794, et que volume fut recommencé ; pour qu'il n'y ait pas de confusion possible entre les deux éditions, la mise en pages fut remaniée et A.-A. Renouard ajouta à la seconde le discours de Porcius Latro (2).

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Six de ces volumes furent confiés à Didot le jeune, et quatorze à Crapelet. Les volumes imprimés par Didot sont Taciti de moribus Germanorum libellus, 1795, (250 ex. papier vélin, 17 ex. papier de Hollande, 4 ex. peau de vélin); Sallustii Catilina; Jugurtha, 1795, 2 vol. dont les signatures suivent, portrait par S1-Aubin (250 ex. vélin, 20 Hollande, 2 peau de vélin); Ciceronis et Porcii Latronis in Catilinam orationes, 1796, portrait par St-Aubin (1er état), même tirage; Cornelii Nepotis vitæ excellentium

(1) En tout, six fautes typographiques.

(2) Il existe cependant quelques exemplaires de la première édition avec le titre au nom d'A.-A. Renouard, 1796; la Bibliothèque Nationale possède

imperatorum ; Aristomenis vita, latine, ex Pausania, 1796, 2 vol. (250 ex. vélin, 30 ex. grand vélin, 20 Hollande, 3 peau de vélin). Les volumes exécutés par Crapelet sont : Eutropii historia romana epitome: Sexti Rufi Breviarium, 1796, (250 ex. vélin, 17 Hollande, 1 peau de vélin); Apuleii Metamorphoseon, 1796, 3 vol., même tirage (la main de Hollande a fourni ici 20 ex. au lieu de 17); Psyches et Cupidinis amores ex Apuleii Metamorphoseon excerptis; Petronii Arbitri Matrona ephesiaca, 1796, (90 Hollande, 1 grand vélin, 1 peau de vélin); Discours sur l'Histoire universelle de Bossuet, 1796, 4 vol., portrait par Rigaud (1797), gravé par D’Elvaux, (250 ex. vélin, 20 Hollande, pas de peau de vélin bien que la facture indique qu'il en a été tiré un exemplaire sur le premier volume); Plinii secundi Panegyricus Trajano Augusto dictus, 1796, (même tirage, plus 1 ex. peau de vélin) ; Ciceronis Cato major, seu de Senectute dialogus; Somnium Scipionis, 1796, portrait par St-Aubin (2o état), (250 vélin, 20 grand vélin, 20 Hollande, pas d'ex. sur peau de vélin) ; Ciceronis Lælius seu de Amicitia dialogus. Paradoxa, 1796, même tirage; Petronii Arbitri Satyricon, 1797, 2 vol. (250 ex. vélin, 20 Hollande, 3 peau de vélin). De tous ces volumes il a été tiré en plus quelques exemplaires sur papier bleu ou rose.

La collection s'arrête là; en 1797 les affaires industrielles semblant se réveiller un peu, A.-A. Renouard résolut de s'y consacrer tout entier et retourna à Guise, non sans promettre, dans un avis inséré à la fin du Pétrone, de revenir dans un âge plus avancé - il avait alors 32 ans à des occupations conformes à ses « inclinations les plus chères ». Mais dans son exil la nostalgie du livre le prit bientôt, et sollicité par un libraire étranger d'accepter ses commissions, il céda à la tentation et revint à Paris en 1798 pour s'établir définitivement

Apolline pour s'installer rue Saint-André-des-Arts, puis rue de Tournon.

Bien que son projet fût alors de continuer sa petite collection de classiques, pour laquelle il eut toujours une grande prédilection, il y renonça devant les belles éditions que semblait promettre la découverte d'Herhan. Le premier livre imprimé par le procédé d'Herhan, en 1801, Sallustii conjuratio Catilinaria, aujourd'hui introuvable, est, pour un volume d'essai, presque un chef-d'œuvre typographique. Mais dans la suite les éditions stéréotypes furent de moins en moins soignées et leur valeur est maintenant à peu près nulle.

PH. RENOUARD.

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