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« Du dix-septième à la fin du dix-huitième siècle, les imprimeurs d'images, qu'on appelait dominotiers, fabriquaient des jeux de cartes, des jeux d'oie, des estampes de toute nature, des couvertures pour la brochure des livres. C'est à l'art des imagiers qu'on doit les papiers de tenture; le procédé d'impression, les dessins employés pour les papiers de brochage fabriqués plus spécialement à Orléans, à Chartres et au Mans, furent appliqués vers 1780 à la décoration des appartements. »

Comment se fait-il qu'il reste si peu, à Troyes, des produits si variés d'une industrie à ce point florissante? Sans doute, le caractère tout populaire des images tirées par nos dominotiers était une cause de prompte destruction; mais qu'il n'en soit pas resté une seule épreuve ancienne, cela passe l'imagination et rend soucieux le chercheur.

En effet, la bibliographie locale est tout à fait dépourvue de spécimens de dominoterie; les images de charité, comme on les appelait, les gravures de confréries paraissent avoir été très rares chez nous. On ne connaît que quelques grands bois pouvant provenir de cette source. En voici la trop courte liste :

1. Notre-Dame-de-Liesse (312×232); reproduit par M. Alexis Socard dans son ouvrage Livres populaires, Hagiographie, Ascétisme (p. 54).

2.

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Saint Fiacre (313×232); reproduit dans le même travail (p. 94). La légende suivante est taillée dans le bois :

SAINCT FIACRE fils du Roy dEcoffe de l'Ordre S Benoift Patron de Brye la faifte se celebre le 10e Aoust

Ces deux bois faisaient partie de la belle collection

de Troyes; ils paraissent avoir quitté la ville lors de la vente qui en fut faite les 14 et 15 juin 1882.

3. Saint Jacques de Compostelle (380×250); inséré dans le Supplément à la Xylographie et à l'Illustration de l'Imprimerie troyenne, publié par M. Émile Socard.

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4. — Saint Jean-Baptiste (380-253); une épreuve à la Bibliothèque de Troyes, Catalogue local, no 2057, 29o Légende : ST JEAN BAPTISTE PRIEZ POUR NOUS.

5. Louis XIV, portrait équestre (270×204); une épreuve à la Bibliothèque de Troyes, Catalogue local, n 2057, 29°.

Ces deux épreuves données par M. Alexis Socard.

6.- Le Mariage de la Vierge (341-258). Six personnages; au-dessus, le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe, accompagné de deux anges jouant d'instruments à cordes. L'encadrement est formé d'un double filet agrémenté, aux angles et au milieu des quatre côtés, d'ornements en damier. Ce bois, acquis par le Musée de Troyes, en 1889, de M. Mazurier, antiquaire, appartient à peu près sûrement à la dominoterie locale.

Toutes ces images datent du XVIIe siècle; aucune d'elles ne porte de signature, ni même de monogramme pouvant en faire connaître l'auteur.

(A suivre.)

LOUIS MORIN.

SUR LE

RECUEIL GÉNÉRAL

D'EUSEBE RENAUDOT

Leber, dans son intéressant catalogue (Paris, Techener et Jannet, 1839-1852; 4 vol. in-8), emploie près de deux pages (I, 406-408) à décrire le no 2575, dont voici le titre : « Recueil général des Questions traitées és conférences du Bureau d'Adresse, sur toutes sortes de matières, par les plus beaux esprits de ce temps. Paris, Jean Promès, 1655-1660; 5 vol. in-8, vélin, d'environ 900 pp. »

Après avoir expliqué que « l'éditeur et, suivant toute apparence, le principal rédacteur de l'ouvrage est Eusèbe Renaudot, fils puîné de Théophraste, » Leber ajoute: « Ce livre n'est plus guère connu que de nom... ; on le voit rarement figurer dans les catalogues modernes ; on ne le trouve plus dans les ventes. »

Cette rareté, qui ne doit pas avoir cessé un demi-siècle après Leber, est d'autant plus surprenante qu'on peut citer au moins quatre éditions.

10 L'édition originale était de format in-4, comme le dit Leber. On ne sait pourquoi cette indication a été biffée sur l'exemplaire de la bibliothèque de Rouen, sans avoir été néanmoins remplacée par quoi que ce soit. Elle est également donnée par le catalogue Bulteau (no 2305). L'ouvrage parut non en 1654 comme le dit Leber, mais en 1634, et années suivantes, c'est-à-dire à peu près au fur et à mesure que les travaux du Bureau d'adresse fournissaient la matière d'un volume. On sait positivement, par le privilège de 1653, que le Recueil n'avait d'abord que quatre volumes.

20 La première réimpression doit être de 1655. Le tome premier de l'exemplaire de Leber, qui est celui de Grosley, porte au-dessous d'une belle vignette, comme sur le volume

LOYSON, au Palais, à l'entrée de la salle des Merciers, proche la Saincte Chapelle, à la Croix d'or; MDCLVI. AVEC PRIVILEGE DU ROY. » L'achevé d'imprimer est du « dernier de mars 1656 », mais le privilège remonte au 24 novembre 1653. C'est vraisemblablement une réédition de ce premier tome. Ici le Ve tome, « non encore mis au jour, » porte un achevé d'imprimer du 31 mars 1655.

Le second volume ajoute au titre après le mot adresse « ès années 1633, 1634, 1635, iusques à présent. » Plus de nom de libraire, et date 1655. On peut craindre un rajeunissement du titre, car la dédicace de Renaudot à Séguier est du 24 mars 1636. Cependant la disposition matérielle des feuillets ne le révèle pas. D'autres exemplaires n'ont plus l'addition «ès années... » et se débitaient « à Paris, chez CARDIN BESongne, au Palais, en la Galerie des Prisonniers, aux Rose Vermeilles. MDCLX. Avec Privilege du Roy. »

3o Dès 1666, Lyon en fit une édition en 7 vol. in-12 (Calalogue de l'Euvre des Vieux-Papiers, CIV, 160).

4o « Ce livre, dit une note anonyme qui se lit au feuillet de garde du tome II de Leber, a été réimprimé à Paris, en 1716, en 5 vol. in-12. »

Chaque volume contient cent questions traitées en cinquante conférences, lesquelles duraient ordinairement trois heures. Par un usage emprunté au siècle précédent, ce nombre de mémoires était considéré comme sacramentel, et figure même au titre de la table du tome II, « ... matières contenues en la seconde centurie des questions... » Mais cela n'est applicable qu'aux deux premiers volumes; les trois suivants ensemble en ont inséré deux cent soixante.

Le 19 février 1635, on s'occupa de la cure magnétique des maladies (II, 289-297). » S'agirait-il de quelque application anticipée de l'électricité? Nullement, et moins encore d'une formule plus ou moins approchante du codex. Mais l'onguent appelé armarium, minutieusement décrit, et dont la base est « l'unctuosité du crâne d'un pendu » guérit une blessure « par sa seule application sur l'instrument ou arme offensive qui l'avait faite ». Nous laisserons les curieux de loisir discuter le témoignage de Goclenius et de « plusieurs auteurs », qui rapportent cette merveille.

L'Abbé A. TOUGARD.

SUR LE

RECUEIL GÉNÉRAL

D'EUSEBE RENAUDOT

Leber, dans son intéressant catalogue (Paris, Techener et Jannet, 1839-1852; 4 vol. in-8), emploie près de deux pages (I, 406-408) à décrire le no 2575, dont voici le titre : « Recueil général des Questions traitées és conférences du Bureau d'Adresse, sur toutes sortes de matières, par les plus beaux esprits de ce temps. Paris, Jean Promès, 1655-1660; 5 vol. in-8, vélin, d'environ 900 pp. »

Après avoir expliqué que « l'éditeur et, suivant toute apparence, le principal rédacteur de l'ouvrage est Eusèbe Renaudot, fils puîné de Théophraste, » Leber ajoute : « Ce livre n'est plus guère connu que de nom... ; on le voit rarement figurer dans les catalogues modernes; on ne le trouve plus dans les ventes. >>

Cette rareté, qui ne doit pas avoir cessé un demi-siècle après Leber, est d'autant plus surprenante qu'on peut citer au moins quatre éditions.

10 L'édition originale était de format in-4, comme le dit Leber. On ne sait pourquoi cette indication a été biffée sur l'exemplaire de la bibliothèque de Rouen, sans avoir été néanmoins remplacée par quoi que ce soit. Elle est également donnée par le catalogue Bulteau (no 2305). L'ouvrage parut non en 1654 comme le dit Leber, mais en 1634, et années suivantes, c'est-à-dire à peu près au fur et à mesure que les travaux du Bureau d'adresse fournissaient la matière d'un volume. On sait positivement, par le privilège de 1653, que le Recueil n'avait d'abord que quatre volumes.

2o La première réimpression doit être de 1655. Le tome premier de l'exemplaire de Leber, qui est celui de Grosley, porte au-dessous d'une belle vignette, comme sur le volume

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