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COMPLÈTES

DE BOURDALOUE.

10

PANÉGYRIQUES.

TOME PREMIER.

PARIS,

MÉQUIGNON-HAVARD, LIBRAIRE,

RUE DES SAINTS-PÈRES, N° 10.

M. DCCC. XXV.

200

872-2 872-6 58728

58728

Harvard University
French Dep't. Library
Gift of

WIOLL

BX
1756
1875
1822X

vol.10

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Ce n'est pas seulement pour l'honneur des saints, que leurs fêtes ont été instituées, mais pour notre utilité particulière, et notre propre sanctification. L'Église, en célébrant leurs grandeurs, nous propose leurs exemples; et comme leurs grandeurs nous portent à les honorer, leurs exemples nous invitent à les imiter.

Ce sont aussi les deux vues que doit avoir un prédicateur dans les panégyriques de ces glorieux prédestinés. Si, d'une part, en les exaltant, il n'est attentif qu'à la gloire du saint dont il fait l'éloge, il éblouira par un magnifique récit d'actions et de vertus héroïques; mais ceux qui l'écoutent en tireront peu de fruit, et souvent n'en remporteront qu'un secret désespoir d'atteindre à une sainteté qui leur paroîtra plus admirable qu'imitable: ou s'il donne dans un excès tout contraire, et qu'il n'ait égard qu'à l'instruction des auditeurs et qu'à leur édification, il ne fera connoître qu'imparfaitement les mérites des saints, et ne leur rendra pas tout le tribut de louanges qui leur est dû. C'est donc en recueillant d'abord de leur histoire ce qu'il y a de plus mémorable et de plus grand pour l'exposer avec les ornements de l'éloquence chrétienne, et puis en PANÉGYRIQUES. I.

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l'appliquant aux mœurs du siècle, pour les réformer et les régler, qu'il remplira son ministère, et qu'il entrera dans l'esprit et l'intention de l'Eglise, dont il est l'organe.

Voilà ce qu'a fait le Père Bourdaloue. On peut il n'a pas de sermons,

dire

dans ce genre que, moins excellé que dans les autres. Sans aller jusqu'à ces exagérations, où se laissent quelquefois emporter les prédicateurs en louant les saints, il en donne les hautes et les vraies idées qu'on en doit concevoir. Et du reste, opposant la conduite des fidèles aux exemples qu'il leur a mis devant les yeux, il trouve dans cette comparaison un fonds de moralités les plus naturelles et les plus solides. De sorte qu'il n'ôte rien au panégyrique ni de sa sublimité, ni de la juste mesure qui lui convient, et qu'en même temps il conserve à la morale toute l'étendue et toute la force qu'elle demande.

Cependant, comme l'unité est une des premières perfections du discours, parce qu'elle en rassemble les parties et qu'elle en fait un corps mieux proportionné et mieux soutenu, le Père Bourdaloue a pris tout le soin possible de la garder, soit dans la morale, soit dans l'éloge. C'est pour cela qu'au lieu d'embrasser toutes les vertus et toute la vie d'un saint, il s'est attaché au caractère particulier qui le distinguoit : car, de même qu'il y a dans les pécheurs des vices prédominants, qui sont les prin

cipes de tous les autres, il y a dans les saints, pour ainsi parler, des vertus souveraines, où tendent toutes les réflexions de leur esprit et tous les sentiments de leur cœur. Si bien que de représenter chaque saint dans ce point de vue, c'est en quelque façon le mettre dans son jour, et le faire voir dans son plus beau lustre.

Le Père Bourdaloue va même plus loin, ou plutôt il se resserre encore dans des bornes plus étroites, afin de mieux caractériser son sujet. Si, par exemple, il parle d'un apôtre et de son zèle, il prend ce que ce zèle apostolique a eu de plus singulier et de plus marqué d'où il arrive qu'il n'y rien dans tout le panégyrique qui ne conduise à unc même fin, et qui ne soit personnel au saint que regarde la cérémonie présente.

que

La même unité règne dans la morale. On voit des panégyriques, bien écrits d'ailleurs, et dignes de l'estime du public, où l'auteur, presque à chafait qu'il rapporte d'un saint, joint une courte moralité : et, selon que ces faits sont différents les uns des autres autant diffèrent entre eux les points de morale qu'il touche, et sur lesquels il est obligé de très légèrement. Cette méthode donne lieu à quelques traits vifs et ingénieux; l'esprit y trouve toujours un nouveau champ où s'exercer, et de nouvelles lumières à répandre. Mais ce ne sont, après tout, que des lueurs; et il est difficile que

passer

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