en conclure que les sels à base de protoxide de plomb, comme quelques autres composés métalliques qui ont déjà été essayés, peuvent être absorbés et portés dans le torrent de la circulation.

De nouvelles expériences vont être tentées et suivies sur le même objet, et lorsqu'elles seront terminées, nous nous empresserons d'en faire connaître les résultats aux lecteurs de notre journal. J. L. L.

NOTE

SUR LA PRÉSence du protoxide de plomb DANS L'ÉCONOMIE

ANIMALE.

La note présentée par notre collègue Lassaigne à la Société de chimie médicale signale de nouveaux travaux à faire. En effet, il serait de la plus grande importance qu'on recherchât dans les tissus des sujets qui succombent par suite de leurs travaux dans les fabriques de céruse, la présence de l'oxide de plomb. Déjà nous avions tenté quelques essais, mais sans succès. Cependant M. Tanquerel Desplanches, qui s'est occupé des maladies déterminées par le plomb et ses composés, a établi que la peau des malades qu'on soumet à des bains hydrosulfurés acquiert une teinte noire qui indiquerait la présence d'un composé de plomb dans les tissus. Ces expériences sont d'autant plus utiles que de recherches qui nous sont particulières il résulte que chaque année des ouvriers atteints de coliques saturnines succombent par suite de cette maladie. Si l'on consulte la statistique des hôpitaux, on voit qu'il est mort 47 ouvriers travaillant aux composés de plomb pendant les années 1833, 1834, 1835, 1836et

1889. Ces recherches pouraient aussi avoir pour but la découverte d'un nouveau genre de traitement qui devrait être plus efficace que ceux proposés jusqu'ici (1).

A. C.

NOTE

SUR UNE URINE DE NATURE PARTICULIÈRE.

L'urine qui m'a été remise par M. Perrot, provenait d'une ponction opérée par le flanc droit dans l'urèthre correspondant et qui était énormément distendu par une rétention urinaire amenée par des crises de gravelle qui, depuis six mois, se répétaient tous les huit jours et dont la dernière durait depuis une semaine; elle était trouble, d'une couleur jaunâtre; elle laissait déposer 1° une matière de nature animale, blanchâtre, opaque, comme glaireuse; 2o une matière blanche, grénue, ayant l'apparence d'un sédiment blanchâtre. Cette urine était alcaline; elle avait une odeur de sperme,

Examinée au microscope, après l'avoir agitée pour que le liquide contînt les matières en suspension, elle n'a rien présenté de particulier.

Laissée en repos jusqu'au lendemain matin dans des bouteilles bien fermées, elle avait laissé déposer la matière animale et le sédiment grenu; sachant la difficulté que présente la filtration des liqueurs animales, nous décantâmes la partie la plus claire du liquide, qui fut jetée à part sur des filtres de papier non collé; il en fut de même du

(1) Dans ces expériences il faudrait tenir compte des faits publiés par MM. Deyergie et Hervy, qui ont trouvé du plomb dans les cendres provenant de la calcination des matières animales.

mélange des deux matières solides qui furent mises à filtrer à travers du papier non collé très fin préparé d'après la méthode de Berzelius.

Le produit solide séparé du produit liquide fut détaché du filtre et examiné.

Il consistait 1o en une matière animale glutineuse ayant une odeur de sperme des plus prononcées; matière qui était soluble dans la potasse; 2o en un sédiment formé de petits cristaux visibles au microscope et qui était formé d'une très petite quantité d'acide urique qui a été dissous par la potasse, précipité par un acide, traité par l'acide nitrique, il a donné lieu par la chaleur à la production d'une tache de couleur pourpre qui, traitée par l'ammoniaque, avait la couleur rose carminée, et d'un phosphate qui a été reconnu pour être du phosphate de chaux.

Le produit liquide filtré a été divisé en deux parties : l'une a été essayée par les réactifs, l'alcool, le tannin, les acides sulfurique et hydrochlorique, l'ammoniaque, la soude, l'oxalate d'ammoniaque, l'acétate de plomb, le nitrate de baryte, le nitrate d'argent. Les caractères développés par ces réactifs ont démontré que cette urine tenait en dissolution des matières animales, des phosphates terreux, des chlorures, des sulfates, enfin des sels ammoniacaux.

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L'autre portion chauffée a fourni, lorsqu'elle a été portée à la température de 100° centigrades, une pellicule de matière albumineuse qui a été enlevée et qui, séparée, a ensuite été reconnue comme étant formée d'albumine, laquelle, traitée par l'éther, a fourni par ce liquide une petite quantité de matière grasse qu'elle contenait. Sur 100 parties d'urine, l'albumine fournie formait un poids de 2 grammes.

La liqueur, d'où l'on avait séparé l'albumine, avait acquis par l'évaporation une couleur brune, une odeur mar

quée d'urine. Elle fut divisée en deux parties, l'une d'elle, concentrée convenablement, fut traitée par l'acide nitrique, elle donna des cristaux; ces cristaux traités par l'eau étaient solubles dans ce liquide, en laissant pour résidu des flocons d'une matière animale, la solution filtrée et évaporée à l'étuve donna par l'évaporation des cristaux lamelleux qui furent reconnus pour être des cristaux de nitrate acide d'urée.

Le produit liquide formant la deuxième portion fut traitée par l'ammoniaque; à l'aide de l'ébullition elle laissa déposer un magma blanc, doux au toucher, qui fut séparé et examiné; on reconnut qu'il était formé de phosphates de chaux et de magnésie, et en outre d'une assez grande quantité d'une espèce de savon formé de chaux unie à une matière animale; cette combinaison était onctueuse.

La partie soluble fut évaporée à siccité et le résidu fut calciné; on reconnut dans le résidu de la calcination divers sels, des chlorures de sodium et de potassium, des phosphates alcalins, des sulfates.

De ce qui précède il résulte pour nous que l'urine provenant de l'opération faite à Mme de S*** contenait :

1° De l'eau;

2o Une matière animale glutineuse particulière; 3o De l'acide urique;

4° Du phosphate de chaux;

5o Divers sels, et notamment des sels ammoniacaux;

6° De l'albumine en quantité assez considérable;

9° Une combinaison de matière animale et de chaux;

10° Enfin de la plupart des sels qu'on rencontre dans les urines.

Les particularités remarquables qui ressortent de l'examen de cette urine sont 1° la présence d'une matière glutineuse ayant l'odeur du sperme; 2o la présence de l'albumine en assez grande quantité; 3° la présence d'une matière grasse; 4o enfin celle d'une combinaison de chaux et de matière animale que nous considérons comme étant une combinaison analogue à un savon de nature particulière.

Déjà notre collègue M. O. Henry a trouvé dans une urine la matière glutineuse d'odeur spermatique, et il avait publié

ce fait.

EXAMEN CHIMIQUE

DE L'EAU DE L'AMNIOS DE LA FEMME ▲ cinq mois de GROSSESSE.

Par J.-L. LASSAIGNE.

Dans le courant de l'été dernier, M. le docteur Donné, chef de clinique à l'hôpital de la Charité, me remit, pour l'examiner, l'eau de l'amnios extraite de la poche amniotique sur une jeune fille, morte à cinq mois de grossesse.

Cette eau était incolore et inodore, elle était faiblement alcaline aux papiers réactifs, un peu laiteuse et troublée par des flocons blancs, visqueux, insolubles, formés de mucus et de matière grasse. Sa densité, prise à la température de + 17 centigr. était de 1,009.

Evaporée à siccité dans une capsule de porcelainé tarée, elle a laissé un résidu salin dont le poids formait les 115/10000 de la masse totale du liquide.

Les différentes expériences auxquelles cette liqueur a été