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» chanson suivante qui, par la délicatesse des pensées, et par le style voluptueux, nous désigne le mieux le genre érotique. Elle est attri»'buée à Henri IV; mais il suffit d'avoir lu son poëme de l'Amour phi»losophe, relatif à ses amours avec la duchesse de Beauvilliers, abbess » de Montmartre, pour reconnoître la touche naïve, harmonieuse et » facile de l'auteur de la romance de la belle Gabrielle, &c.

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Malgré cette opinion de M. Laujon, je n'ai rencontré aucun littérateur habile qui ait cru que cette pièce soit de Henri IV. Je puis attester qu'entre autres M. de Fontanes jugeoit que la finesse des pensées et la perfection des vers n'appartenoient pas à l'époque; quand l'éditeur l'a attribuée à ce prince, il auroit dû citer ses autorités.

Si le succès de ce recueil engageoit le libraire à entreprendre une nouvelle édition, il seroit à desirer qu'on indiquât les manuscrits ou les imprimés d'où les diverses pièces ont été tirées (1), ainsi que les jugemens des contemporains sur les divers poëtes, et qu'en rejetant avec soin les pièces qui ne seroient pas reconnues appartenir à des auteurs admis dans la collection, on donnât à la fin de chaque volume une place aux ouvrages anonymes.

RAYNOUARD.

NOUVEL EXAMEN critique et historique de l'Inscription grecque du roi nubien Silco; considérée dans ses rapports avec la propagation de la langue grecque et l'introduction du christianisme parmi les nations de la Nubie et de l'Abyssinie.

De toutes les inscriptions grecques que l'habile architecte, M. Gau, a recueillies dans son important voyage en Nubie, la plus longue et la plus remarquable est sans contredit celle qu'un roi nubien, inconnu jusqu'ici, a fait graver dans un temple égyptien de l'ancienne Taimis, pour conserver le souvenir de ses victoires contre les Blémyes.

Cette inscription, publiée pour la première fois sur la copie de M. Gau (2), et commentée par M. B. G. Niebuhr (3), est déjà célèbre parmi les savans, moins peut-être à cause de son utilité historique, qui

(1) Ainsi la fable qui a fourni à Lafontaine le sujet des Animaux malades de la peste, n'auroit pas été attribuée à François Habert, mais à Guillaume Gueroult, comme l'a prouvé M. Walckenaër dans la dernière édition de son Essai sur la fable, c. (2) Antiq. de la Nubie, Inscr. pl. I, n. I. — - (3) Inscriptiones Nubienses, Romæ, 1820.

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avoit paru d'assez peu d'importance, que parce qu'étant écrite en grec, comme les fameuses inscriptions trouvées à Adulis (1) par le moine Cosmas, et à Axum par M. Salt, elle a paru se rattacher par ce caractère à ces monumens remarquables.

Lorsque j'ai rendu un compte très-sommaire, dans ce Journal (2), du savant mémoire de M. Niebuhr, je ne dissimulai point que son explication me paroissoit incomplète, et qu'il me sembloit avoir assigné une époque trop ancienne à l'inscription de Silco. En l'examinant d'une manière plus attentive, j'y ai découvert depuis des indications qui modifient beaucoup les idées qu'on s'étoit faites de ce monument, et les conséquences qu'on en avoit tirées. Une autre copie que M. Cailliaud a prise depuis sur les lieux, et qui, sans être aussi exacte que celle de M. Gau, contient cependant quelques bonnes variantes, m'a confirmé dans mon opinion; et, comme je vois que tous les résultats du travail de M. Niebuhr sont adoptés sans restriction par les géographes et les littérateurs qui ont occasion de citer l'inscription de Silco (3), j'ai cru qu'il pouvoit être de quelque utilité de faire connoître l'explication nouvelle à laquelle j'ai été conduit par une analyse plus exacte et plus complète des données que présente ce curieux monument.

Mon Mémoire se compose de deux parties, l'une critique, où j'examine le texte en lui-même; l'autre, historique, où j'applique les résultats de l'interprétation du texte aux diverses circonstances historiques et géographiques qui s'y rattachent.

EXAMEN CRITIQUE DE L'INSCRIPTION.

Je commencerai par reproduire le texte qui résulte de la copie de M. Gau (4), comparée à celle de M. Baillie, dont M Niebuhr a donné les variantes; et je placerai en renvoi les variantes de la copie de M. Cailliaud.

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ΑΙΘΙΟΠΩΝΗΛΘΟΝΕΣΤΑΛΜΙΝΚΑΙ ΤΑΦΙΝΑΠΑΞ ΔΥΟΕΠΟ

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(1) Je ne parle ici que de la seconde inscription d'Adulis, qui est séparée de la première, comme l'a si bien prouvé M. Salt (Travels in Abyssin. p. 192 et suiv. Cf. Silvestre de Sacy, dans les Annales des voyages, XII, 330-355). J'y reviendrai dans le cours de mon travail. — (2) Année 1821, p. 397-401. (3) Notamment M. Ritter (Erdkunde, &c. tom. I, p. 602, 603, 2. éd. ); M. Schoell (Hist. de la littér. grecque, VI, 34); M. Toelken, dans le Voyage à l'Oasis d'Ammon du général Minutoli (Berlin, 1824), p. 389.

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ΟΥΚΑΦ ΑΥΤΟΥ ΚΑΘΕΣΘΗΝΑIEICTHNCKIANΕΙΜΗΥΠΟΗΛΙΟΥ: (11)

·ΙΚΑΙΟΥΚΕΠ ΚΑΝΝΗΡΟΝΕΣΕΙΣTHNΟΙΚΙΑΝ ΑΥΤΟΝΟΙ ΓΑΡ (12)

(13)

ΤΙΞΙΚΟΙΜΟΥΑΡΠΑΖΩΤΩΝΓΥΝΑΙΚΩΝ ΚΑΙΤΑΠΑΙΔΙΑΥΤΩΝ··

Variantes de la copie de M, Cailliaud. (1) ΠΙωΝ. — (2) ΟΥΚΙ. — (3) cconΙcw. (4) ΚΑΘΕΖΟ· Ο. — (5) ΚΑΙ ΠΑΡΑΚΑΛΟΥCIN. — (6) ΑΡΞ. — (7) ΠΡΙΜ'. — (8) ΕΝ ΑΠΑΞ. (9) ΦΙΛΟΝΙΚΗ ΦΥΣΙΝ. — (10) ΥΠΟΗΑΙΟΥ. - (11) MC.

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- (13) ΑΥΤΩΝ Ν.

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M. Niebuhr a fixé l'époque de cette inscription au temps de Dioclétien et de Maximien, sous le règne desquels les Blémyes furent, dit-il, écrasés par les Nubiens. II pense que cette guerre est celle dont il est question dans l'inscription de Silco: hoc igitur tempus atque hoc bellum spectari, probabile est (1). M. Niebuhr, sans doute, a en vue le passage de Mamertin sur la guerre des Blémyes contre les Nubiens (2); mais on doit observer que cet auteur en parle très-vaguement, et ne dit rien de l'issue qu'elle a dû avoir à l'égard des Blémyes, ce qui affoiblit beaucoup la conséquence qu'on a tirée de ce rapprochement. Dans tous les cas, les guerres entre les Nubiens et les Blémyes ont été trop fréquentes, pour qu'une indication de ce genre puisse servir à déterminer une époque.

D'un autre côté, à ne considérer que le style de l'inscription, il étoit difficile de ne la point juger plus moderne. Celle d'Axum, qui est du milieu du IV. siècle, et la deuxième partie de celle d'Adulis, qui n'est pas beaucoup plus ancienne, nous offrent l'idiome alexandrin presque pur, sauf le mélange du mot latin grécisé avvara et du verbe avvæveúdo, qui en a été formé; mais on n'y trouve aucun des nombreux barbarismes et solécismes qui défigurent l'inscription de Silco. A la rigueur, ces fautes ne suffiroient pas pour décéler une époque récente, puisqu'on trouve d'énormes solécismes dans d'autres inscriptions grecques de Nubie qui sont du temps de Caracalla; mais, comme il s'y joint des locutions qui appartiennent à la basse grécité et au grec moderne, on ne peut guère douter qu'elle ne soit postérieure à celle d'Axum, et conséquemment au règne de Constance.

Ce premier aperçu est confirmé par un fait que je crois hors de doute, c'est que Silco étoit chrétien.

Ce fait paroîtra en contradiction formelle avec deux passages où Silco, dans le texte de M. Niebuhr, se fait appeler le dieu Mars, ce qui sembloit d'autant plus naturel, que, dans les deux inscriptions d'Axum et d'Adulis, le roi d'Abyssinie prend le titre de fils de Mars. Aussi le savant Ritter, dans sa Description de l'Afrique, a-t-il cité cette inscription comme se rapportant, ainsi que les deux autres, à l'époque où la Nubie et l'Abyssinie n'étoient point encore chrétiennes (3). Je vais

(1) Inscr. Nub. p. 20, 21. — (2) Panegyr. genethl. Maxim. XVII, 4. = Non iste modo, aliæque gentes, viribus armisque terribiles, fiducia instructæ ad perniciem immanitatis utuntur, sed etiam Blemyes illi, ut audio, levibus modo adsueti sagittis, adversus Æthiopas quærunt arma, quæ non habent, et pene nudis odiis prælia internecina committunt. (3) Carl Ritter, die Erdkunde, c. tom. I, p. 602, 2.o éd.

donc commencer par prouver que l'original ne porte nulle part fe nom de Mars.

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On a cru le trouver deux fois dans une même phrase (1. 12-14), où Silco, selon le texte de M. Niebuhr, dit : « Je ne leur permets pas (à mes ennemis) de se reposer chez eux, à moins qu'ils ne m'im» plorent et ne m'appellent Mars; car je suis un lion pour des pays bas, » et Mars pour des pays hauts : Εἰ μὴ κατηξίωσαν με καὶ ΑΡΗΝ καλέσιν· » eis ἐγὼ γδ' εἰς κάτω μέρη λέων εἰμὶ, καὶ εἰς ἄνω μέρη ΑΡΗΣ εἰμί. »

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1. Dans le premier endroit (pavaλow), le mot par est une correction de M. Niebuhr. La copie de M. Gau, entre ME et KAAOYCIN, offre une lacune d'environ sept lettres, desquelles on n'aperçoit plus que K...P.A. Mais celle de M. Cailliaud donne distinctement KAINAPAKAAOYCIN, ce qui fait évanouir le nom du dieu Mars. Le sens est, «< s'ils ne m'implorent et ne me demandent pardon.

2.° L'autre membre, je suis un LION pour des contrées basses, et MARS pour des contrées hautes (1), renferme une sorte de non-sens ; on ne conçoit pas cette opposition d'un animal et d'un dieu; il devroit y avoir, dans les deux membres, soit le nom de deux divinités, soit le nom de deux animaux. M. Niebuhr l'a parfaitement senti, puisqu'il propose cette autre version, car je suis un lion par le bas du corps et Mars par le haut (2), c'est-à-dire, un androsphinx; mais il s'arrête au premier sens, qui lui paroît encore le moins invraisemblable (3). Ces deux conjectures reposent également sur une fausse leçon. Les deux copies de M. Gau et de M. Cailliaud ne donnent point APHC; on n'y trouve que les trois lettres APE, sauf un point sur le P placé dans la dernière de ces copies, et qui annonce que la lettre est douteuse; les deux lettres A et sont certaines, et le n'a jamais pu être confondu avec un sigma de la forme du C; il est donc impossible de voir ici le mot APHC. L'accord des deux copies ne permet pas de lire autrement que AI une chèvre. La métaphore est alors bien liée, et la pensée paraphrasée revient à ceci : « J'attaque mes ennemis dans la plaine avec » l'impétuosité du lion, et je les poursuis dans les montagnes avec la légèreté de la chèvre. (4). »

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(1) Ici mugnaxev a le sens que définit S. Grégoire de Nysse: manarev dia τῶν τιμητικῶν ῥημάτων, ὑπὲρ αν τινος δεόμενοι τύχωμεν, εἰς συμπάθειαν αυτὸν ἐπάγειν, tom. II, p. 486; ap. Suicer. Thes. eccles. 11, col. 581, ed. 1682. — (2) Inscr. Nub. p. 22. C'est même ce dernier sens que paroît préférer M. Ritter, die Erdkunde, &c. tom. I, p. 602, 2.o éd. — (3) C'est celui qu'adopte M. Toelken, dans ses notes sur le Voyage du général Minutoli, p. 339. — (4) On peut trouver que la chèvre, n'étant point un animal féroce, ne devoit pas être opposée

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