Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

même, Ibn-Dourayd nous fait connaître un nom propre himyaritique

dont le second élément est un simple nom d'homme, qui عبد شرحبيل

se lit sous la forme an à la ligne de la première des inscriptions de Hisn-Ghorab. Mais M. Osiander (Zeitschr. der deutsch. morgenl. Gesellsch., t. XIX, p. 258) a fort bien établi qu'il ne fallait pas dans ces deux exemples entendre 11 comme signifiant simplement « esclave », << serviteur » d'un homme, qu'il y désignait toujours une servitude religieuse, un attachement de dévotion, et que la clef du véritable sens à

devait עבדי שרחביל et au nom propre עבד שמהעלי donner au titre de

être cherché dans l'usage Yamanite du culte rendu aux rois et aux princes divinisés. Et en effet, Schourahbil, second élément du nom AbdSchourahbil, est l'appellation d'un prince bien connu de l'Yémen, appartenant à la dynastie proprement himyarite (CAUSSIN DE PERCEVAL, Histoire des Arabes, t. I. p. 74). Yat'ôm est, du reste, forcément un nom divin dans l'inscription de M. Bonnetty, car autrement cette inscription ne contiendrait aucune désignation de la divinité à laquelle est faite la dédicace qui en constitue l'objet.

p. Nous avons maintenant ici le verbe de la phrase. C'est celui qui est employé pour la formule dédicatoire dans presque toutes les inscriptions himyaritiques connues de nature religieuse. M. Osiander (Zeitschr. der deutsch. morgenl. Gesellsch., t. X, p. 66) en a déterminé le sens avec certitude. C'est le causatif, formé en hiphil à la façon de l'hébreu, du radical qui est en hébreu, en arabe ou en éthiopien

[ocr errors]

Þ4P: acquisivit, possedit; la signification en est donc « mettre en

» la possession, donner, dédier. »>

Le plus souvent ce mot est immédiatement suivi du nom de la divinité à laquelle est faite l'offrande, dans une construction par simple apposition, sans que le nom de l'objet dédié soit exprimé : pa vam po, «< il a dédié à Haoubas et à Almakah, » Fresnel, no 32; pop, « il a dédié à Almakah, » Fresnel, nos 55 et 56; 1977 пpp, « il a dédié à Almakah (seigneur) de Hirrân, » Musée Britannique, nos 5, 7-24 et 28. Mais dans quelques inscriptions un mot désigne la nature de l'offrande. Une fois ce mot se rencontre entre le verbe et le nom de la divinité à laquelle la dédicace est faite; c'est dans l'inscription n° 4 du Musée Britannique (pl. III de la publication anglaise; pl. I de celle de M. Osiander): ppb w pn, «< ils ont dédié un ..... à Almakah»; le sens du mot 12 est trèsdouteux, il a semblé à M. Osiander devoir être quelque peu voisin de l'idée d'« offrande sainte »; sa racine, D, est particulière à l'himyaritique et y est certainement en rapport étroit avec la notion de « divinité ». Deux autres fois, la désignation de l'offrandè est placée après le nom du personnage divin à qui elle est présentée. La table à libations du Musée Britannique (pl. XVI de la publication anglaise; pl. XXVII de celle de M. Osiander) nous en offre le premier exemple: ñy tрm bw, « il a dédié à A't'tor comme ex-voto, don de reconnaissance », car c'est ainsi, comme l'a vu M. Osiander, que doit être rendu approximativement le dernier substantif, lequel est à comparer à l'arabe, per

[ocr errors]

solvit, et à l'hébreu □, retributio, ou avec le même sens. Le second exemple se trouve dans une inscription de Mareb, actuellement au Musée Britannique, gravée sous le no 34 de la planche XVII dans la publication anglaise, « il a dédié à DhouSamawî la statue »> ; le mot doit y être comparé aux mots arabes

تمثال مثال

et

Le mot qui suit ap dans l'inscription de M. Bonnetty doit être aussi l'indication de la chose dédiée. Ce mot est ny, et, bien qu'il ne se soit encore rencontré ans aucune inscription himyaritique, bien que les autres idiomes de la famille sémitique ne nous le présentent pas sous une forme exactement, mblable, nous croyons que l'on peut hardiment le traduire et que la s nification en est très-vraisemblable. Comment Y méconnaître en effet un substantif dérivé de la racine ny, pavit, commune à tous les idiomes sén tiques? Dès lors il est à traduire par « le troupeau »> et à comparer à l'arabe à l'hébreu i et à l'éthiopien

رمی

cat, qui ont le même sens. Et précisément la pierre

sur laquelle est gravée l'inscription a été taillée de manière à rappeler grossièrement une tête de bœuf.

Je propose donc de traduire l'inscription de M. Bonnetty :

« A'miheth'om, fils de Aken, serviteur du (dieu) Yať❜ôm, a dédié le troupeau. »

La rareté des inscriptions himyaritiques me fait espérer que l'Académie verra ce monument avec quelque intérêt. Il est destiné à trouver place un jour dans son grand recueil des inscriptions sémitiques; c'est d'ailleurs le seul de ce genre qui existe en France, et parmi les textes épigraphiques de l'Yémen jusqu'à présent connus il n'en est que bien peu que l'on puisse actuellement, comme celui-ci, analyser et traduire dans leur entier, sans aucune lacune. »

Diverses observations sont échangées tant sur la forme de la pierre que sur la manière dont les caractères ont été tracés. Les lettres qui forment la première ligne sont larges et peu profondément entaillées. Celles des autres lignes sont fort maigres et coupées profondément, au point que les deux parois latérales semblent surplomber relativement au trait. Cette grande différence de procédé est surprenante sans doute, mais ne paraît pas à M. le Président et à plusieurs membres, malgré les doutes exprimés par d'autres, de nature à faire suspecter l'authenticité du monument. M. LE PRÉSIDENT rappelle que les premiers mots de l'inscription d'Eschmounazar sont gravés en lettres plus larges et moins précises que celles qui composent tout le reste du texte.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1° Par l'entremise de M. GARCIN DE TASSY, Essai sur la constitution

de la propriété du sol, de l'impôt foncier et des divers modes de perception de cet impôt dans l'Inde, par M. E. Sicé, commissaire adjoint de la marine, etc. (Pondichéry, 1866, in-8°).

2o Bibliothèque de l'Ecole des chartes: 6a série, t. III, 2o livraison. 3o Annales de philosophie chrétienne : no de mars 1867.

4o Revue Africaine: no de mars 1867.

5° Par l'entremise de M. EGGER:

niens.

[ocr errors]

- I. Du prêt à la grosse chez les Athé

Etudes sur les quatre plaidoyers attribués à Démosthène contre Zénothémis, Phormion, Lacrite et Dionysodore, de M. R. Dareste, avocat au Conseil d'Etat, etc. II. Etudes sur les Antiquités juridiques d'Athenes, par M. Caillemer, professeur à la Faculté de droit de Grenoble : 4e étude, Les Papyrus grecs du Louvre et de la Bibliothèque impériale (Paris et Grenoble, 1867, in-8°).

6o Par l'entremise de M. WALLON: Projet d'assassinat de Philippe-leBon par les Anglais (1424-1426): Mémoire historique, par M. A. Desplanque, archiviste du Nord (Bruxelles, 1867, in-4°: Extr. des Mémoires des savants étrangers de l'Académie de Belgique).

7° Pour le concours des Antiquités de la France, Saint-Quentin, de son commerce et de ses industries, par M. Ch. Picard, président de la chambre du commerce de Saint-Quentin, etc. (Saint-Quentin, 1865-67, 2 vol. in-8°, avec une lettre de l'auteur). Renvoi à la Commission de 1868.

[ocr errors]

8° Pour le concours du prix Volney, Langue musicale universelle inventée par François Sudre, également inventeur de la Téléphonie, publié et présenté par la veuve de l'auteur, 1866. - Renvoi à la Commission de 4868 qui examinera la question de date.

Séance du vendredi 10.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Il n'y a pas de correspondance.

Sont présentés les ouvrages suivants :

1° Histoire des évêques de Macon, par le comte de la Rochette, membre de l'Académie de Mâcon, etc. (Mâcon, 2 vol. in-8°, 1866-67).

2o La compagnie de l'Arquebuse dite DE SAINTE-BARBE, par M. L. Mouan, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, agriculture, etc., d'Aix (1866, br. in-8°, en double).

3o Deux opuscules de M. Buzairies, médecin à Limoux: I. Biographies limouxines. Notices sur les hommes qui, par leurs talents ou par leurs œu― vres, se sont fait un nom distingué dans l'arrondissement de Limoux (Li

[ocr errors]
[ocr errors]

moux, 1865, in-12). - II. Notice historique et statistique sur Villebazy (Limoux, 1866, in-12).

4o Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest

trimestre 1866.

5o Le cabinet historique : 13° année, 3e livraison (mars 1867). 6o Annales de la propagation de la foi : mai 1867, no 232.

L'Académie se forme en comité secret.

La séance étant redevenue publique, M. DE ROUGE poursuit sa lecture, en communication, sur les invasions des peuples de la Méditerranée en Egypte vers le XIVe siècle avant notre ère.

M. DE ROUGE, avant de commencer cette lecture, rectifie une date relative au voyage d'un fonctionnaire égyptien, du temps du Pharaon Papi-merira, aux établissements du Sinaï. La date publiée dans la Zeitschrift de Berlin (octobre 1865, page 84) et répétée dans le Mémoire sur les monuments des six premières dynasties (page 115) était celle du 8 mésori. Vérification faite, le texte porte le 6 mésori. M. DE ROUGÉ a déjà publié cette rectification; mais, pour répondre au désir que lui a exprimé son confrère, M. VINCENT, il demande qu'elle soit insérée au compte-rendu des séances. Il ne peut s'empêcher de faire remarquer, à cette occasion, que, suivant son opinion, cette date n'ayant rapport qu'à la venue du fonctionnaire inspecteur, elle ne peut fournir aucune sorte d'élément à un calcul applicable au calendrier.

M. VINCENT, de son côté, après avoir entendu la rectification de M. DE ROUGE, croit devoir donner les explications suivantes.

<< Une erreur s'est glissée dans la rédaction des Recherches de M. DE ROUGE Sur les monuments qu'on peut attribuer aux six premières dynasties de Manéthon (Mémoires de l'Académie, etc., tome XXV, 2o partie, p. 329). Dans la description d'un bas-relief sculpté sur un rocher à Ouadi-Magarah, et daté de l'an 18 du règne d'un Pharaon nommé Raméri-Pépi, il est question d'une inspection de mines opérée au mois de mésori, le huitième jour d'après la rédaction de notre confrère. Ici est le lapsus que je signale et que M. DE ROUGÉ a reconnu (1). La vraie date donnée

(4) M. DE ROUGE lui-même l'avait rectifié dans ses leçons au Collège de France; malheureusement la rectification n'a été publiée que le 27 septembre 1866, dans la Revue de l'instruction publique éditée par la maison Hachette.

par le monument (Lepsius, Denkmäler, II, 116) est, non le huitième jour de mésori, mais le sixième.

» Cette inexactitude, sans importance au point de vue de mon savant confrère, est devenue pour moi l'occasion d'une erreur plus notable, hien que, par le fait, elle n'ait point eu de conséquence grave. je vais m'expliquer.

»Dans un Mémoire ļu par moi (séances de juin 1865) devant J'Académie des Inscriptions, et inséré dans la livraison de juillet à septembre (même année) de la Revue de l'Orient, comparant cette date supposée du 8 mésori à celle du 27 épiphi suivant, date d'une inspection analogue faite à Hammamât, j'avais fait cette remarque, savoir, qu'entre les deux dates se trouvait compris un intervalle de 354 jours, représentant justement la longueur d'une année lunaire composée de 12 mois ou lunaisons.

» De plus, j'avais fait valoir cette remarque à l'appui de l'opinion émise dans mon Mémoire cité, opinion que je professe toujours, relativement aux nombreux textes égyptiens où M. Brugsch (Matériaux, etc.) voit des commencements d'année, et où, de mon côté, je ne puis, econnaître que des commencements de lunaison. Cette interprétation, dont je crois avoir donné des raisons suffisantes d'ailleurs, subsiste toujours pour moi; seulement la preuve tirée de la comparaison des deux dates lui fait défaut. »> Séance du vendredi 17.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER,

M. RENIER, Vice-Président, en l'absence momentanée de M. le Président, notifie la triste nouvelle que l'Académie tout entière connaît déjà, « ayant assisté par un nombreux concours de ses membres aujourd'hui même aux obsèques de M. REINAUD, enlevé il y a trois jours, comme le fut M. MUNK il y a deux mois, et d'un coup non moins imprévu, à sa famille, à l'Académie, où il siégeait depuis trente-cinq ans, et aux lettres orientales, dont il était dans la compagnie l'un des représentants les plus distingués. >>

M. le PRÉSIDENT ayant repris séance donne la parole à M. DE SAULCY.

M. DE SAULCY fait part à l'Académie de nouveaux renseigne

« ZurückWeiter »