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A la dernière ligne j'ai un peu forcé les signes abréviatifs. » Après avoir donné lecture de la lettre de M. Dumont, M. MILLER s'exprime ainsi :

<< Essayons maintenant le travail que M. Dumont n'a pas voulu entreprendre. Voici d'abord comment je lirais l'inscription :

+ Κυμητήριον διαφέρον Λουκᾶ

καὶ Κυριακῇ ̓Αθηναίοις ὑπὸ
Παύλου τοῦ τὴν λογίαν μνήμην
σχόντος καὶ θείου δικαστοῦ γενα-
μένου. Ἐκυμήθη ἐν εἰρήνῃ ὁ αὐτ
τὸς τῆς μακαρίας μνήμης Λουκᾶς

μηνὸς νοεμβρίου ἑνδεκάτῃ, ἐνδικτιῶνι ἑβδόμῃ. +

Cette inscription est très-intéressante en ce qu'elle présente des particularités tout-à-fait nouvelles, indépendamment de certaines obscurités d'expressions et de langage. Et à ce titre, elle mérite de fixer l'attention des épigraphistes.

Avant tout, je dois exprimer le regret de n'avoir pas entre les mains les moyens de comparaison dont M. Dumont parle dans sa lettre. Les inscriptions chrétiennes d'Athènes qu'il a recueillies contiennent peut-être des similitudes de formules et d'expressions qui aideraient à expliquer ce monument. Le petit nombre d'épitaphes du même genre provenant de Mégare ou d'Athènes, et qui sont données dans le Corpus, ne nous sont d'aucun secours

pour aborder les principales difficultés de l'inscription nouvellement découverte.

Kontρov est en effet le mot adopté dans les pays en question. Ailleurs les expressions varient à l'infni : θέσις, θήκη, σωματοθήκη, χαμοσόριν, μνῆμα, τόπος, etc. Quant au changement de o en u, on a remarqué que cette faute était plus particulière aux Mégariens, à cause de la prononciation pareille de l'u et de la diphthongue ol, ce qui semblerait indiquer un système orthographique; mais dans une autre inscription de Mégare (Corp., no 9305), on lit régulièrement xountptov. Dans d'autres contrées on trouve de même xúμnois pour xoiunois (cf. Corp., nos 9569 et 9940). Du reste, cette prononciation remonte beaucoup plus haut qu'on ne pense, et était généralement répandue : c'est ainsi que dans une autre inscription (Corp., no 6749) on trouve polyov au lieu de quyóv. C'est ce qui explique aussi pourquoi les copistes ont confondu Μύροις avec Μοίρας (4), et μοιολγός avec μυολοιγός (2).

On remarquera une autre faute d'iotacisme, TI pour TH, dans le mot κυμητήριον.

Le mot suivant diapépov a le sens de appartenant, étant la possession de, comme dans les auteurs anciens. Ce sens, bien souvent, n'a pas été saisi par les traducteurs, même les plus habiles; c'est ce qu'a prouvé avec son érudition accoutumée M. HASE dans une note sur Léon Diacre (3). Dans les siècles chrétiens le mot drapépet avait conservé la signification ancienne, comme le prouvent plusieurs inscriptions. Citons entre autres les suivantes (n" 9281, du Corpus) : αὕτη ἡ σορὸς διαφέρει Πολυκάρπῳ ὑποδιακόνῳ καὶ τῇ γυναικὶ ηου (lis. αὐτοῦ) Παλλαδίᾳ. Et le n° 9459 : Μνήμα diapépov suivi du génitif au lieu du datif.

Vient ensuite le nom des personnages pour lesquels la sépulture a été faite : Λουκᾷ καὶ Κυριακῇ. Dans les premiers siècles du christianisme, il était d'usage, je pourrais dire de mode, d'adopter le nom des évangelistes et des apotres. De là Λουκᾶς, Παῦλος,

(4) Bast in Greg. Cor., p. 18.

(2) Id. ib., p. 869.

(3) P. 495, ed. Bonn.

Πέτρος, etc... Le nom Κυριακή est connu comme nom chrétien (Corp., n° 9647).

Il est probable que Luc et Cyriacé étaient le frère et la soeur, bien. que l'inscription ne le dise pas. Ils étaient Athéniens, 'Anvaíos. Ici commencent les obscurités et les difficultés. Ce qui suit, úлò Пlaúλou, représente l'ellipse dont parle M. Dumont. Cette préposition nó n'est justifiée ni expliquée par aucun verbe, car elle ne dépend pas du participe diapépov de la première ligne. Veuton dire que la sépulture de Luc et de Cyriacé a été construite par les soins de Paul? Je serais tenté de le croire. Je ne vois pas du moins le moyen d'expliquer autrement cet nó. Une chose m'étonne cependant, c'est que rien n'indique quels liens existaient entre ce Paul et les deux autres personnages. Si c'était le père, on n'aurait pas manqué de le dire. De même si c'était simplement un ami. Tout cela est bien obscur.

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τοῦ τὴν λογίαν μνήμην σχόντος. C'est ainsi du moins que je lis X. Je traduirais, qui a laissé les souvenirs les plus

l'abréviation, honorables.

xal Oɛíou dixαoτou yevauévou, et qui a été un juge divin, c'est-à-dire un dicaste inspiré par la divinité. Je crois que ɛïos est ici simplement une épithète louangeuse pour relever le titre de juge. Autrement, il faudrait admettre qu'elle tient aux fonctions ellesmêmes. Et dans ce cas quelles auraient été les fonctions, les attributions du Deios dixachs? C'est ce que j'ignore complétement. J'avouerai même que je rencontre cette expression pour la première fois.

γεναμένου est probablement une faute pour γενομένου.

La fin de l'inscription ne présente point de difficulté.

Ἐκυμήθη (même faute que plus haut pour ἐκοιμήθη) ἐν εἰρήνῃ ὁ αὐτὸς τῆς μακαρίας μνήμης Λουκᾶς. C'est la formule ordinaire répondant à celle des Latins, Requiescit in pace bonæ memoriæ, etc... L'épithète beatæ au lieu de bonæ reproduit plus exactement le grec paxapías, mais elle est employée très-rarement. J'en citerai cependant un exemple d'après M. Le Blant (t. II, p. 32): Hic requiescit in pace, beatæ memoriæ, - Eusebia sacra deo, puella, etc... Dans les épitaphes chrétiennes grecques, on met

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indifféremment & μanaçías μvýμns (cf. Corp., n° 9470), ou avec l'article 8 5 μxxapías μváμns (cf. Corp., n° 9262 et 9493). Quant à la formule exoμńon év ɛipńvy, elle se rencontre très-fréquemment (Corp., nos 9644 et 9805), ou avec la variante év sinvy xúMais auτou (Corp., nos 9569, 9608, etc.).

μισις

μηνὸς νοεμβρίου ἑνδεκάτῃ, le onzième jour du mois de novembre. Viennent ensuite les lettres IHA. Il me paraît évident qu'il faut lire un N au lieu d'un H, c'est-à-dire ivò[ixtiõvi] ¿6dóμŋ. La forme ordinaire serait ινδικτιῶνος ἑβδόμης, mais l'absence du Σ la fin de ce dernier mot 66óuns, en supposant qu'il n'a pas été oublié par le copiste, prouve qu'il faut lire ivdixTiõvi.

En général l'indication de l'année accompagne l'indiction. On trouve cependant un assez grand nombre d'épitaphes chrétiennes, où, comme ici, la date du mois et le chiffre de l'indiction sont seulement indiqués (Voy. dans le Corpus, le n° 9373 et suiv.)

Comme on le voit, l'inscription envoyée par M. Dumont présente plus d'un côté intéressant. Les nombreuses obscurités qu'on y rencontre, et que je n'ai pas la prétention d'avoir éclaircies dans ce petit travail fait avec tant de rapidité, ces obscurités ne manqueront pas d'attirer l'attention de plus habiles que moi, et donneront sans doute lieu à quelque travail important. >>

M. le PRÉSIDENT rappelle qu'un mois s'étant écoulé depuis la notification du décès de M. BоЕCкн, associé étranger, l'Académie doit décider au scrutin s'il y a lieu de pourvoir à son remplacement. Cette question ayant été résolue affirmativement, l'Académie renvoie l'élection au mois de novembre,

M. Roussillon continue la lecture commencée par lui dans la séance précédente.

M. MILLER Communique un fragment de la Relation de son der nier voyage à l'ile de Thasos.

L'Académie reçoit les ouvrages dont les titres suivent:

4° Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte, suivie de pièces justificatives, par M. LEOPOLD DELISLE, membre de l'Institut (Valognes, Paris et Caen, 1867, in-8°).

2o Revue archéologique : septembre 1867,

3o L'Orient : no 24 (25 août 1867).

Séance du vendredi 20.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et la rédaction en est adoptée.

M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL donne lecture d'une lettre, en date du 20 août, et qui lui a été renvoyée pendant son absence, lettre par laquelle M. l'abbé Gyss remercie l'Académie de la mention honorable qu'elle a accordée, dans sa dernière séance publique, à son Histoire de la ville d'Obernai.

L'ordre du jour appelle la désignation d'un lecteur, qui devra représenter l'Académie dans la séance trimestrielle de l'Institut, fixée au 2 octobre prochain. - M. DELISLE est désigné, à la majorité des voix, et lira une notice sur le livre des Miracles de la Vierge, appartenant au Séminaire de Soissons, qui sera préalablement communiquée à l'Académie dans la séance du 27 septembre.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

4° L'Egypte, par M. Fr. Lenormant (Extrait de la Gazette des BeauxArts du 1er septembre), br. gr. in-8°.

2o Mémoire sur les résultats les plus récents des langues comparées, etc., par M. l'abbé Pont (Annecy, 1866, in-8°).

3o Mémoires de l'Académie de Stanislas (1866), Nancy, 1867,4 vol. in-8°. 4o Exposition universelle de 1867. I. Notice statistique sur le royaume de Norvége (Paris, 1867, br. in-8°). II. Notice sommaire sur l'histoire du travail dans le royaume de Norvége (Paris, 1867, br. in-8°). 5o Annales de philosophie chrétienne : no de juillet 1867.

6o L'Orient: 2o année, no 1.

M. D'AVEZAC fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur, d'un mémoire en langue italienne ayant pour sujet les Cartes nautiques du moyen-âge dessinées en Italie. Dans ce travail, M. Joseph de Luca, professeur de géographie et de statistique à l'Université royale de Naples, décrit particulièrement une de ces cartes, anonyme et sans date, qu'il a rencontrée parmi les documents conservés aux archives de la célèbre abbaye bénédictine de Cava. Elle est sur une peau de parchemin, dessinée avec soin, ornée de pavillons armoriés et de diverses figures de souverains; du reste, un fac-simile, réduit à l'échelle de moitié, accompagne

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