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fesseur agrégé à la Faculté de droit de Grenoble (1867, br. in-8°). o Bulletin de la Société archéologique de l'Orléanais : 1er trimestre de 7, n° 35.

• Histoire de St-Vallier, de son abbaye, de ses seigneurs et de ses hants, par M. Albert Caise, etc. (4867 1 vol. in-12, 2 ex.), avec une re d'envoi destinant l'ouvrage au Concours des Antiquités pour 4868. Renvoi à la future commission.

MOIS D'OCTOBRE.

Séance du vendredi 4.

PRÉSIDENCE De m. de LongpÉRIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et la rédacon en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance.- Par un message, en ate du 28 septembre, M. le Ministre de l'Instruction publique dresse au Secrétaire perpétuel un Mémoire de M. Ern. Desjarins, destiné par lui à l'Académie des Inscriptions et Bellesettres, et concernant les résultats de ses explorations archéoloiques en Moldo-Valachie et sur le littoral du Danube. Trois artes manuscrites y sont annexées.

M. RENIER demande la parole, pour ajouter quelques mots à ce [ui a été dit dans la séance du 30 août, séance à laquelle il n'assistait pas mais dont le procès-verbal lui a été communiqué, pour l'explication de la curieuse plaque de bronze trouvée en Espagne, près de Gibraltar, et communiquée à l'Académie par M. Ladislas Lazeski.

« L'inscription qui se lit sur cette plaque est ainsi conçue :

Lucius) Aimilius Lucii) f(ilius) inpeirator decreivit utei quei Hastensium servei in Turri Lascutana habitarent leiberei essent, agrum oppidumqu[e], quod ea tempestate posedisent, item possidere habereque iousit dum poplus senatusque Romanus vellet. Act(um) in castreis a(nte) diem) XII k(alendas) Febr(uarias),

» Elle rappelle un décret rendu par un magistrat romain, qui s'appelait Lucius Aemilius, qui était fils d'un autre Lucius Aemilius, et qui, à la suite d'une victoire, avait été proclamé imperator; qui était par conséquent revêtu de l'imperium militare, d'où l'on peut conclure qu'il était gouverneur de l'Espagne ultérieure, province sur le territoire de laquelle cette inscription a été trouvée, et où étaient situées les villes qui y sont mentionnées. Ce magistrat est ici désigné par son prénom et son gentilicium, et l'on a omis son surnom, suivant l'usage des temps antérieurs à l'empire et des monuments analogues. Il ne me paraît pas que l'on ait cherché à déterminer quel était ce surnom, qui nous ferait connaître son identité. Or, c'est ce que je crois pouvoir faire d'une manière certaine.

>> Cette inscription, par la forme des lettres, par les particularités orthographiques qu'elle présente, et surtout par l'inconstance de son orthographe (essent et possidere avec deux s ; posedisent et iousit avec une seule s, etc.) ne peut, suivant les règles établies par M. Fr. Ritschl, appartenir qu'à la fin du VIe siècle de Rome.

» Or, parmi les membres de la gens Aemilia qui parvinrent aux honneurs à cette époque, il n'y en a qu'un seul qui se soit appelé Lucius, qui ait été fils d'un autre Lucius, et qui ait été gouverneur de l'Espagne ultérieure ; c'est Paul-Emile, si célèbre depuis par sa victoire sur Persée, « L. Aemilius Paulus, qui pos<< tea regem Persea magna gloria vicit,» suivant l'expression de Tite-Live (4).

» Son père, qui, étant consul pour la deuxième fois, avec C. Terentius Varro, fut tué à la bataille de Cannes en 538 de Rome (216 avant notre ère), s'appelait comme lui L. Aemilius Paulus; mais il était fils d'un Marcus, et d'ailleurs les Romains n'avaient point encore, à cette époque, porté leurs armes jusque dans l'Espagne ultérieure. Ce n'est donc pas lui qui a rendu le décret dont il s'agit.

(4) Lib. XXXVII, c. 57.

» Quant à Paul-Emile, Tite-Live nous apprend (1) qu'il fut nommé préteur en 563 de Rome (191 av. J.-C.) (2), et que, dans le partage des provinces, ce fut l'Espagne ultérieure qui lui échut (3). Il y fut envoyé, suivant Plutarque, avec le titre et les pouvoirs de proconsul (4); et en effet Tite-Live, dans un des passages où il parle de son gouvernement de l'Espagne ultérieure, lui donne expressément ce titre (5).

» L'année de son proconsulat se passa sans événements remarquables, et on ne lui donna pas de successeur. Tite-Live nous apprend que ses pouvoirs furent prorogés pour une année, ainsi que ceux du gouverneur de l'Espagne citérieure (6). A la fin de cette deuxième année, il éprouva un échec considérable : surpris par les Lusitaniens, il fut battu et perdit dans cette rencontre six mille hommes de son armée (7).

>> Il prit sa revanche l'année suivante. Le préteur L. Baebius Dives avait été désigné pour lui succéder. Mais les magistrats de cette année (565 de R., 189 av. J.-C.) partirent tard pour leurs provinces (8), et Baebius, en se rendant en Espagne avec les renforts qui lui avaient été accordés (9), fut attaqué par les Ligures au passage des Alpes. Blessé grièvement, il parvint, à grand'peine et presque seul, à gagner Marseille, où il mourut quelques jours après de ses blessures. Informé de cet événement par une

(4) Lib. XXXVII, c. 57. (2) Lib. XXXV, c. 24.

(3) Lib. XXXVI, c. 2.

(4) Ὁ Αιμίλιος ἐξεπέμφθη στρατηγὸς οὐχ ἓξ ἔχων πελέκεις, ὅσους ἔχουσιν οἱ στρατηγοῦντες, ἀλλὰ προσλαβὼν ἑτέρους τοσούτους, ὥστε τῆς ἀρχῆς ὑπατικὸν Yevéo tai to alua. Paul. Aemil., c. 4.

(5) Lib. XXXVII, c. 46.

(6) « Duas Hispanias.... obtinentibus prorogatum in annum imperium » est et idem exercitus decreti. » Lib. XXXVII, c. 2.

(7) Lib. XXXVII, c. 46.

(8) Voy. Tit. Liv., lib. XXVII, c. 50.

(9) « L. Baebio supplementum in Hispaniam datum mille Romani pedites, equites quinquaginta, et sex millia peditum Latini nominis, > ducenti equites. » Tit. Liv., ibid.

ambassade marseillaise, le Sénat désigna, pour le remplacer, P. Junius Brutus, qui commandait alors en Etrurie en qualité de propréteur, et celui-ci se hâta de partir pour l'Espagne ultérieure (1); mais il ne put y arriver avant la fin de l'année.

» Cependant Paul-Emile avait réparé les pertes de son armée. Désirant prendre sa revanche sur les Lusitaniens avant de quitter la province, il leur livra bataille quelque temps avant l'arrivée de son successeur, prius aliquanto quam successor veniret, dit Tite-Live (2), et les battit complétement: il leur tua dix-huit mille hommes, leur fit deux mille trois cents prisonniers, et se rendit maître de leur camp.

>> Nul doute qu'après cette victoire Paul-Emile n'ait été proclamé imperator par son armée; ce qui le prouve d'ailleurs, c'est que le Sénat, en ayant été informé, ordonna des supplications : Supplicationes deinde fuerunt ex senatusconsulto, quod L. Aemilius in Hispania prospere rem publicam gessisset (3).

« Ces supplicationes furent ordonnées, suivant Tite-Live, après le triomphe de L. Aemilius Regillus, qui fut célébré le jour des calendes de février. Cela nous permet de fixer à la fin de l'an 565, ou dans les premiers jours de 566, l'époque de la victoire remportée par Paul-Emile; et notre inscription, qui est d'une date postérieure à cette victoire, puisqu'il y prend déjà le titre d'imperator, est du XII des kalendes de février de cette dernière année, ou, suivant notre calendrier, du 21 janvier 188 av. J.-C. C'est, parmi les inscriptions latines sur bronze de quelque importance, la plus ancienne qui soit parvenue jusqu'à nous, le sénatusconsulte sur les Bacchanales étant de l'an 568 de Rome, 186 avant notre ère.

» Les Hastensium servi, qui in Turri Lascutana habitabant, étaient, suivant moi, une population assujettie aux Hastenses, une sorte d'ilotes, qui ayant rendu quelque service à Paul-Emile, dans sa campagne contre les Lusitaniens, en reçurent, comme

(1) Tit. Liv., lib. XXXVII, c. 57.

(2) Tit. Liv., ibid.

(3) Tit. Liv., ibid., c. 58.

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