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récompense, la liberté d'abord, puis la propriété de la ville et des terres qu'ils occupaient, cette propriété toutefois, sauf ratification du peuple et du Sénat. »>

Après quelques observations échangées entre M. RENIER et divers membres de l'Académie, M. DE LONGPERIER lit une note sur la même inscription.

ANALYSE.

<< Lorsque M. Ladislas Lazeski présenta à l'Académie la table de bronze, sur laquelle se trouve consignée la décision de Lucius Æmilius touchant les Hastensium servi, j'ai fait remarquer que le nom de localité Turris Lascutana se rapportait à des monuments numismatiques.

Il s'agit de monnaies qui sont publiées depuis fort longtemps, mais dont, par suite d'une singulière préoccupation, les numismatistes semblaient ne pas vouloir reconnaître les légendes, telles cependant qu'ils les donnent dans leurs gravures.

En 1773, Florez, dans son troisième volume des Medallas de España, en fit dessiner une qui représente, comme les monnaies de Gadès, une tête d'Hercule et, au revers, un modius contenant des épis de blé. Il divise la légende LASCV, et l'explique par LAStigi Civitas Victrix.

En 1775, Gusseme, dans son Diccionario numismatico general (t. III, p. 274), place la même pièce à Cadix, en compagnie de plusieurs autres variétés dont une porte, suivant lui, la légende LASCVS.

Le chanoine don Juan Lozano attribue ces monnaies à Ascoy, localité située dans les montagnes de Murcie (Diss. IV de la Bastitania, etc., § XIII, p. 48).

En 1818, Sestini, publiant son traité intitulé Descrizione delle medaglie Ispane, décrivit treize variétés de monnaies sur plusieurs desquelles il crut lire ASCVI. En conséquence, il les range sous la rubrique Ascui ou Ascuta, et il explique la forme de la légende donnée par Florez, en supposant que LASCVI peut représenter le nom Ascui, précédé de l'article el qu'il croit phénicien. El-Ascui serait, suivant lui, le nom de la ville ue Pline et Pto

lémée nomment Escua (1). Il est presque inutile de faire remarquer que l'article phénicien est et non pas el.

Mais selon ces auteurs, Escua était située dans la province de Cordoue, et le type des monnaies se rapporte à une contrée plus méridionale, comme celle de Gadès ou de Sex.

M. Mionnet, en 1819, dans le premier volume du supplément de la Description des médailles antiques, reproduit les descriptions de Sestini, auxquelles il ajoute celle d'une monnaie offrant la tête d'Auguste, avec la légende ASCVTA AVG, et il attribue toutes ces pièces à Ascua vel Ascuta de la Tarragonaise.

En 1846, M. John Yonge Akerman, dans ses Ancient coins of greek cities and princes (p. 20 et 42), classe à la ville d'Ascui ou Ascuta de la Bétique toutes les monnaies décrites par Sestini et Mionnet; bien qu'il lise sur l'une d'elles la légende LASCVT. Mais il donne de nouveau la description de cette dernière variété à l'article de Lastigi, sans avertir le lecteur de ce double emploi d'un même monument.

En 1850, M. de Werlhof, dans son Handbuch der griechischen Numismatik (p. 106), place à la Bétique les monnaies d'Ascui ou Ascuta, lieu inconnu, ajoute-t-il, peut-être l'antique Escua de Ptolémée.

M. Anat. de Barthélemy, dans son Manuel de numismatique ancienne (1851), enregistre sous le titre d'Ascui ou Ascuta de la Bétique les légendes ASCV, ASCVI, ASCVTA, sans tenir compte de la variété plus complète fournie par Florez.

En 1847, le Dr Judas, étudiant les légendes en caractères phéniciens que portent au revers quelques-unes des pièces qui viennent d'être citées, et y lisant, avait cru pouvoir proposer l'attribution de ces monnaies à la ville de Tipasa en Afrique. Mais son opinion, tout-à-fait indépendante des travaux de ses prédécesseurs qu'il ne connaissait pas, n'a été, comme on le voit, adoptée par aucun numismatiste: elle paraît être passée inaperçue.

(1) On n'aperçoit d'ailleurs pas de motifs pour altérer le nom d'Escua, mot national qui existe aujourd'hui encore dans la langue basque avec le sens de main.

En 1854, M. Gaillard, rédigeant à Madrid le catalogue de la collection de don Jose Garcia de la Torre, fait figurer Ascui ou Ascuta parmi les villes de la Bétique; mais il ajoute cette note:

<< Bien que ces monnaies se trouvent ordinairement dans le » midi de l'Espagne, ce n'est que pour me conformer à l'usage » que je les classe à la Bétique; car il est impossible, après en » avoir examiné l'ensemble, et surtout le style, de douter qu'elles » n'aient été frappées en Afrique.» (P. 6, n° 84.)

Cependant, en 1852, M. Daniel Lorichs, ministre de Suède à Madrid, imprimant ses Recherches numismatiques concernant principalement les médailles celtibériennes, fit graver avec un grand soin plusieurs médailles (pl. VIII, nos 1-5), sur lesquelles on lit LASCVT. Mais il ne se préoccupe pas de leur classification exacte, et se contente d'interpréter, suivant son système habituel, la légende phénicienne, qu'il croit celtibérienne, par ces mots latins II. OF. C., secunda officina Citerioris (p. 217). Je n'entreprendrai pas d'examiner ici la méthode toute particulière adoptée par l'auteur. Elle n'a pas trouvé d'adeptes. Après la mort de M. Lorichs, don Antonio Delgado, chargé de rédiger le catalogue de la riche collection laissée par cet amateur d'antiquités, décrivit (1857, p. 19, nos 343 et suiv.) quatre médailles de bronze, sous le titre LASCVT (Conventus Gaditanus). Aucune note n'accompagne la mention des types, et l'on voit que M. Delgado n'a pas même essayé de compléter le nom de la ville en combinant les légendes qu'il avait sous les yeux avec celle que Mionnet nous a transmise; ASCVTA AVG. (inscrite près d'une tête d'Auguste; Suppl., t. I, p. 55, no 308).

C'est seulement en 1863 que M. Zobel de Zangroniz, jeune archéologue espagnol qui s'est fait connaître par plusieurs bonnes dissertations, a, dans un mémoire, imprimé dans la Zeitschrift der deutschen morgenländischen Gesellschaft (Leipzig, XVII® vol.), repris les descriptions de monnaies bilingues qu'il attribue à Lascuta, et il identifie cette localité avec celle que Pline nomme Liscula, ou, suivant un manuscrit de Leyden, dit-il, Lascula.

Nous ferons remarquer que dans la plupart des éditions de Pline le nom de la ville à laquelle M. Zobel fait allusion d'une ANNÉE 1867.

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manière si sommaire est écrit Lacibi, forme qui s'appuie sur le Aaxi6is de Ptolémée (Geogr. II, iv, 41).

Mais M. Sillig, dans son édition de Pline, fournit les variantes Lascula, tirée du manuscrit Riccardi, un des meilleurs, au dire du docteur ROULIN, Laseula, du manuscrit de Leyden, Liscula, du manuscrit de Paris, n° 6797. La plus ancienne édition (Venise, 1469), consultée obligeamment par notre confrère M. QUICHERAT, porte Lasculasa guntia, c'est-à-dire Lascula Saguntia.

On voit que cette version, identique à celle du manuscrit Riccardi, ne diffère de la légende monétaire que par le changement du Ten L; que celle du manuscrit de Leyden (inexactement citée par M. Zobel) revient au même, si l'on admet qu'un copiste a pris un C pour un E.

La table de bronze tranche toute espèce de difficulté. L'ethnique Lascutana est formé de Lascuta, comme Romanus de Roma, Albanus d'Alba, Africanus d'Africa, etc.

La Turris Lascutana est une localité, comme la Turris Regina de la Bétique qui nous est connue par de précieuses monnaies, portant la légende TVRI RIIGINA (Florez, Med. de España, pl. LXVIII, no 40; - Akerman, Ancient coins, p. 449; - Delgado, Cat. Lorichs, p. 28, no 505; - Zobel, Zeitschr. der deutsch. morg. Gesellsch.) (1). D'un autre côté, le style des monuments numismatiques que nous invoquons ici montre que Lascuta et Turris Lascutana étaient situées très-près de Gadès, et par conséquent d'Hasta, qui, suivant l'itinéraire d'Antonin et les itinéraires gravés sur les vases d'argent de Vicarello (Aqua Apollinares), existait à seize milles de Gadès. La table de bronze découverte dans les montagnes de Gibraltar, du côté de la Jimena, à 6 kilomètres de Alcala de las Gaveles, est donc bien un monument de la Bétique, se rapportant à des localités dont le site était fort rapproché de celui de Gadès.

Il demeure aussi constant qu'il faut introduire le nom de Lascuta dans le texte de Pline, au point où quelques manuscrits portent la variante Lascula ou Laseula, trop négligée par les édi

(4) On trouve aussi dans Ptolémée, parmi les localités de la Lusitanie, Hlúpyot Xeuxol (Géogr. II. v. 6).

teurs, sans pour cela peut-être exclure Lacibi qui se retrouve dans Ptolémée. Les deux noms ont pu être primitivement inscrits dans les listes dressées par l'auteur de l'Histoire naturelle. Mais Lacibi devrait se lire dans l'énumération des villes appartenant à la juridiction de Cordoue, comme Obulco, Sacili, Onoba, Escua, Ilipula citées et par Pline et par Ptolémée. »>

M. le Dr D'Eichwald est admis à lire une Notice sur une inscription, soi-disant scythique, trouvée dans le Gouvernement de Perm, inscription que porte un des côtés d'un grand carré d'argent et qu'il croit tracée en caractères cunéiformes. Cette communication, accompagnée d'un fac-simile de l'inscription (dont M. D'Eichwald n'a pu se dessaisir, mais dont il a promís d'envoyer ultérieurement une photographie pour en faciliter la reproduction dans les Comptes-rendus) et de deux figures de vases, l'un en argent, l'autre en bronze, regardés également par lui comme scythiques, intéresse vivement l'Académie, nonobstant les doutes qu'elle suscite, surtout en ce qui concerne l'inscription. Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

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4 L'Ecole des Chartes, son passé, son état présent, son avenir, par M. Vallet (de Viriville). Extr. du journal Le Temps, br. in-8°. 2o Au nom de M. d'Eichwald, conseiller d'Etat et membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg, présent à la séance, deux opuscules, l'un en russe, l'autre en allemand, intitulés : I. Sur les mines de la Russie orientale et les objets d'art qui y ont été découverts (Saint-Pétersbourg, 4856, in-8°, avec 5 planches). II. Sur la faune des Mammifères de la molasse moderne de la Russie méridionale et l'époque anté-historique de la terre, se rattachant à cette formation (Moscou, 4861, in-8°).

3o Par l'entremise de M. GARCIN DE TASSY, Grammaire annamite suivie d'un vocabulaire français annamite et annamite-français, par J. Aubaret, capitaine de frégate, consul de France à Bangkok, publiée par ordre de S. Exc. le Ministre de la marine et des colonies (Paris, impr. Imp. 1867, 4 vol. gr. in-8°).

Séance du vendredi 11.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et la rédaction en est adoptée.

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