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acquis par MM. Castellani, négociants en antiquités, de Rome. » M. WADDINGTON continue et termine la lecture de son

Mémoire sur les portraits des proconsuls d'Asie et d'Afrique sur les monnaies.

ANALYSE.

« Dans son excellent ouvrage sur la numismatique de l'Afrique, Müller a signalé sur les monnaies de cette province les portraits de trois proconsuls, Quintilius Varus, Volusius Saturninus et Africanus Fabius Maximus. On considérait autrefois ces portraits comme ceux d'Auguste et d'Agrippa, et encore maintenant les numismatistes hésitent à admettre l'attribution proposée par Müller; cependant, lorsqu'on compare les portraits contemporains d'Auguste et d'Agrippa à ceux que présentent les monnaies africaines, il est impossible de les confondre. Müller s'est borné à invoquer la preuve iconographique; mais elle ne suffit pas pour porter la conviction dans un esprit prévenu, et elle laisse souvent quelque incertitude, soit à cause de la mauvaise conservation des pièces, soit à cause du manque d'habileté du graveur et de l'exiguïté du flan, soit enfin parce que les portraits de la même époque, surtout dans l'antiquité, ont toujours une certaine ressemblance. Il faut donc chercher des preuves plus convaincantes.

L'usage de mettre sur la monnaie le portrait d'un personnage vivant ne commença à Rome que pendant la dictature de César ; mais, une fois qu'il eut donné l'exemple, il trouva bientôt des imitateurs, et pendant les guerres civiles tous les principaux chefs battaient monnaie à leur propre effigie. De la sorte les provinciaux s'habituèrent à voir sur la monnaie les portraits des personnages influents de la république, et ils ne pouvaient avoir aucune répugnance à les reproduire sur leurs monnaies locales, puisqu'en mainte occasion ils avaient décerné aux proconsuls des honneurs bien plus considérables, puisqu'ils n'avaient pas hésité à leur dédier des temples, et à instituer des jeux qui portaient leur nom. Ces habitudes existaient encore sous le règne d'Auguste; elles ne pouvaient lui plaire, mais, fidèle à son système de tempo

risation prudente, il ne voulait pas les abolir brusquement; elles étaient comme un souvenir des derniers temps de la république et un écho des guerres civiles, et dans les dernières années du règne on n'en trouve plus trace. D'ailleurs tous les proconsuls, dont on trouve les têtes sur les monnaies provinciales, étaient des personnages considérables, alliés à la famille impériale ou très-influents à la cour, et cette circonstance ajoute un intérêt de plus à la série de portraits dont nous allons enrichir l'iconographie romaine. Les exemples suivants en seront la preuve.

4° Paullus Fabius Maximus, Il existe des médailles d'Hiérapolis en Phrygie, signées du nom même du magistrat local, Zoonos Dióлaтpis, et portant, les unes, la tête et le nom d'Auguste, les autres, la tête et le nom de Fabius Maximus. Ces pièces ont été frappées la même année, dans la même ville, et les portraits sont complétement différents; il est évident que l'un est celui d'Auguste et l'autre celui de Fabius, ainsi que l'indiquent les deux légendes. Paullus Fabius fut consul en 743, et proconsul d'Asie en 749; il avait épousé Marcia, cousine germaine d'Auguste, et il fut un des amis intimes de ce prince. Son proconsulat d'Asie est mentionné dans une inscription. (C. 1. Gr. 3902, b.) 2° C. Asinius Gallus. Les monnaies de Temnus en Eolie, signées du nom du magistrat Απολλᾶς Φαινίου, nous offrent tantot la tête et le nom d'Auguste, tantôt la tête et le nom de Gallus; les portraits sont différents et dans ce cas aussi il ne peut y avoir de doute. Le proconsulat de Gallus, personnage fort connu du reste, n'est attesté que par ces médailles. Il avait été consul en 746, et dut gouverner l'Asie en 753 ou 754; il avait épousé Vipsania Agrippina, fille d'Agrippa, après qu'elle eut été répudiée par Tibère.

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3o M. Tullius Cicero. La médaille frappée à Magnésie du Sipyle avec le nom de Cicéron est bien connue, et a été souvent discutée par les numismatistes. Nous croyons que le portrait n'est pas celui de l'orateur, mais de son fils, qui fut proconsul d'Asie vers l'an 730.

4° M. Plautius Silvanus. Sur les monnaies de Pergame, avec 1a legende Περγαμηνοὶ Σιλβανόν, on yoit le proconsul debout et

couronné par un autre personnage; sans doute la province d'Asie lui avait décerné une couronne comme à Paullus Fabius. Silvanus fut consul en 752, et gouverna probablement l'Asie en 758; quelques années plus tard il reçut les insignes du triomphe en récompense de ses succès en Illyrie. Sa mère était la célèbre Urgulania, favorite de l'impératrice Livie.

5o P. Quinctilius Varus. Il fut consul en 741 et proconsul d'Afrique en 747; on voit son portrait sur les monnaies d'Achulla et d'Hadrumetum, décrites par Müller; sa défaite et sa mort en Germanie sont connues de tous. Par sa femme Clodia Pulcra, Varus était allié à la famille impériale.

6' L. Volusius Saturninus. Son portrait se voit sur les monnaies d'Achulla, d'Hadrumetum et de Gergis. Il fut consul en 742, proconsul d'Afrique en 748, et plus tard légat de Syrie. Sa mère était fille de Tiberius Claudius Nero, l'aïeul de l'empereur Tibère. 7° Africanus Fabius Maximus. Il était frère de Paullus Fabius; il fut consul en 744, et proconsul d'Afrique en 750. Sa famille était une des plus illustres de Rome.

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Ces sept exemples prouvent suffisamment que sous le règne d'Auguste les portraits de quelques proconsuls des deux grandes provinces d'Asie et d'Afrique ont été reproduits sur les monnaies locales. Nous n'avons cité que des exemples certains, empruntés à des médailles que nous avons pu examiner nous-même. On en trouvera probablement d'autres, mais pas beaucoup; car cette distinction paraît avoir été réservée à de très-grands personnages, illustres par leur naissance ou par leur position à la cour d'Auguste, et dont plusieurs étaient parents ou alliés de la famille impériale. »

M. VINCENT commence la lecture, en communication, d'un travail annoncé d'abord comme ayant pour but de déterminer la véritable date du Décret de Canope, et auquel, d'après les observations de plusieurs de ses confrères, il se propose de donner plus d'étendue et de fixité à la fois, en le reproduisant sous le titre de Recherches sur le calendrier des Lagides.

ANALYSE.

«4° Le calendrier macédonien des Ptolémées est lunisolaire et fondé sur le cycle de Méton.

2o Il est essentiellement distinct, par son point initial dans l'année, du calendrier chaldéomacédonien (qui a fait l'objet des recherches de M. Th. H. Martin), quoique l'un et l'autre soient fondés sur le même principe.

3o. Trois doubles dates ont servi de base à l'appui de ces propositions.

(A) L'identité du premier péritios et du 25 mésori, donnée par le no 63 du Recueil des papyrus du Louvre, formé par l'illustre LETRONNE et publié par M. BRUNET DE PRESLE.

C'est, je crois, avec toute raison que notre savant confrère rapporte cette double date à l'an 164 avant notre ère et au roi Ptolémée Philométor: la date se traduit, dans le calendrier julien, par le 22 septembre 164.

(B) L'identité du 18 méchir et du 4 xandicos, donnée par la pierre de Rosette pour l'an IX de Ptolémée Epiphane. Mais je prouve que cette date doit se référer à l'an 549 de Nabonassar, 199 de notre ère, et non à l'année 552 de Nabonassar, 196 de notre ère, comme l'admettent généralement les égyptologues.

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(C) L'identité du 7 apelléus et du 17 tybi, donnée par le décret de Canope pour l'an IX d'Evergète. Mais je rapporte cette date au 8 mars 243 (en 505 de Nabonassar), et non au 7 du mois de mars 238 (en l'an 510 de Nabonassar), comme M. Lepsius propose de le faire (p. 18).

4o La locution παραλαμβάνειν τὴν βασιλείαν παρὰ τοῦ πατρός était (comme le prétend avec raison SAINT-MARTIN) la formule consacrée pour exprimer que le fils du roi régnant reçoit la couronne de la main de son père qui l'associe au trône. »>

Sont présentés ensuite à l'Académie :

1° Descripcion general de las monedas hispano-cristianas desde la invasion de los Arabes (Madrid, 1866, 1 vol. in-4o).

2° Le Roussillon considéré dans ses rapports avec la France et avec

l'Espagne, par M. Germain, doyen de la Faculté des lettres de Montpellier, correspondant de l'Académie (Montpellier, 1867, br. in-8°).

3o Revue africaine: janvier 1867.

4o Dieu et son homonyme, par M. Ad. Saïsset (Paris, 1867, 1 vol. in-4°).

5° Questions économiques. Le papier-monnaie en France et en Chine, par M. Lacroix, professeur à la Faculté des lettres de Nancy (1866, br. in-8°).

6o L'épisode d'HOMUNCULUS. Nouveau contingent pour la critique du Faust de Goethe, par M. Schoebel (Paris, 1867, br. in-8°).

7° Mémoires de l'Académie de Stanislas: année 1865 (Nancy, 1866, 4 vol. in-8°).

8° Annales de la propagation de la foi: mars 1867.

Séance du vendredi 15.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGpérier.

M. le PRÉSIDENT informe l'Académie que M. le Secrétaire perpétuel étant indisposé ne peut se rendre à la séance et qu'il a chargé M. WALLON de tenir sa place. Il appelle en conséquence M. WALLON au bureau.

MM. Huillard-Bréholles, Guessard et Le Blant écrivent à l'Académie pour solliciter la place laissée vacante dans son sein par la mort de M. MUNK. Leurs noms sont portés sur la liste des . candidats avec ceux de MM. Fauche et Léouzon Le Duc, dont les

lettres sont rappelées.

L'ordre du jour appelant l'exposition et l'examen des titres des candidats, l'Académie se forme en comité secret.

La séance étant redevenue publique, M. le PRÉSIDENT déclare que la discussion des titres est close et que l'élection aura lieu à huitaine.

M. RENAN commence la seconde lecture de son mémoire sur la dynastie des Lysanias d'Abilène.

M. REINAUD offre à l'Académie, au nom de l'auteur, M. Weil, professeur de langues orientales à l'Université de Heidelberg et correspondant de l'Institut, une Histoire des nations musulmanes depuis Mahomet jusqu'au

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