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incompatible avec les conditions du problème tel qu'il est posé. Pour trouver une nouvelle lune suffisamment rapprochée du 1er mars, il faut remonter jusqu'à l'an 243 avant notre ère, année dont le commencement appartient à l'an 505 de Nabonassar.

Cette époque convient parfaitement au problème : car, le 1er thoth de l'an 505 de Nabonassar tombant le 23 octobre 244, le 17 tybi coïncide avec le 8 mars 243. Or, la nouvelle lune précédente arrivant justement le 1er mars dans la matinée, le 2 mars a pu convenablement être pris pour premier jour d'un mois macédonien; et, en supposant que ce mois soit apelléos, on obtient le 8 mars ou 17 tybi pour le 7 apelléos.

Une autre raison confirme d'ailleurs cette solution et lui donne un caractère en quelque sorte impératif. C'est un passage du décret, passage dont nous n'avons pas encore parlé, et d'après lequel le lever de l'étoile d'Isis a eu lieu, dit le texte, le 1er du mois paÿni, ce qui revient à dire, pour nous, que le 20 juillet julien était cette année-là tombé le 1er paÿni. Or, dans l'année 509 de Nabonassar où nous placerait le canon de M. Champollion-Figeac, le 20 juillet est tombé, non pas le 4er paÿni, mais le 2, ce qui est formellement contredit par le texte du décret. Les seules années pour lesquelles le 20 juillet julien est tombé le 1er paÿni, sont les années de Nabonassar qui ont commencé au 23 octobre, c'est-à-dire les années 504, 505, 506, 507; et, pour ces quatre années, le 1er thoth est identique au 23 octobre des années juliennes respectivement correspondantes, savoir: 245, 244, 243, 242. Ainsi, quand le décret dit que le lever de l'étoile d'Isis a eu lieu cette année-là le 1er payni, il faut entendre que c'est le 1er payni de l'année 504 de Nabonassar, identique au 20 juillet de l'année julienne 244 comptée à la manière des chronologistes. De cette façon, le 17 tybi suivant, c'est-à-dire le 17 tybi de l'an 505 de Nabonassar, correspond au 8 mars de l'année julienne 243, comme on vient de le voir.

Quant à la difficulté que trouveront les historiens de l'Egypte ptolémaïque à transporter le règne d'Evergète 5 ans plus haut qu'on ne le fait ordinairement, il y a pour la lever un moyen aussi naturel que facile, c'est de supposer que Ptolémée Philadelphe aura fait pour son fils Evergète ce que Ptolémée Soter avait fait

pour Philadelphe, et que plus tard Ptolémée Philopator fit pour Epiphane.

Il suffit donc de supposer qu'Evergète commença de régner du vivant même de son père, c'est-à-dire 5 ans avant la mort de Philadelphe, arrivée, croit-on, en l'an 501 de Nabonassar, 247 avant J.-C. Du reste, ce fait pourrait être la conséquence d'une abdication de la part de Ptolémée Philadelphe, mais il paraît plus probable que ce fut par suite d'une association entre le père et le fils, usage commun dans la famille des Ptolémées, dont nous avons plus haut cité des exemples; et cet événement dut arriver en l'an 496 de Nabonassar, 252 avant notre ère. De cette manière, la 9° année de règne d'Evergète mentionnée dans le décret de Canope doit se compter à partir de l'année 31° du règne de Philadelphe, et non de son année 36°, date de sa mort.

Au reste, il n'est pas sans exemple que, dans des circonstances analogues, deux supputations différentes aient été employées pour désigner et caractériser les années de règne d'un même souverain de la dynastie des Lagides. Ainsi, notre savant confrère M. BRUNET DE PRESLE mentionne, à la page 39 du volume des Papyrus, deux pétitions distinctes émanées des prêtresses de Cléopâtre, et datées, l'une, de l'an 19 de Philométor, et l'autre, de l'an 7, quoique ces deux pétitions soient de la même année. Cela tient à ce que dans l'une des pétitions, écrite sous le gouvernement d'Evergète [II], je cite M. BRUNET DE PRESLE, «on désignait l'année d'après lui seul et >> sans tenir compte de son frère », tandis que plus tard « Philo» métor étant remonté sur le trône, on lui a compté les années » antérieures, comme s'il n'avait pas cessé de régner ».

Il me reste peu de choses à dire pour terminer: une remarque pourtant nie semble assez importante, c'est que, dans le décret de Canope, la date du jour de la naissance du roi et celle du jour de sa prise de possession sont exprimées uniquement en fonction du calendrier macédonien, tandis que dans le décret de Memphis (pierre de Rosette) les dates analogues, bien que paraissant intrinsèquement liées au calendrier et aux usages macédoniens, sont toutefois exprimées suivant la nomenclature égyptienne. Il y a plus, c'est que l'expression macédonienne apelléos du décret de Canope

y est traduite phonétiquement dans le texte hiéroglyphique, tandis que rien de semblable n'apparaît dans le second monument.....

Cela prouve que, dans l'intervalle de 44 ans qui sépare les deux décrets, le gouvernement était devenu plus égyptien. Mais quant au but principal du premier décret, qui était de faire remplacer l'usage de l'année vague par celui de l'année fixe, il ne paraît pas admissible qu'on y ait donné suite immédiatement, puisqu'il est démontré par les documents historiques discutés dans mes précédentes communications, que c'est à partir seulement de l'époque d'Auguste, que l'année officielle du gouvernement égyptien est devenue fixe, de vague qu'elle avait été jusque-là. »

Note additionnelle lue par M. VINCENT à la suite de la communication précédente.

« A la ligne 46 du texte grec de l'inscription de Rosette se trouve une lacune que notre illustre prédécesseur M. LETRONNE a remplie avec les mots [τὴν τοῦ μεχεὶρ ἑπτακαιδεκάτην], dont le sens se trouve complété à la ligne 47 par ceux-ci v пaρéhabeν thν βασιλείαν παρὰ τοῦ πατρός. Au contraire notre confrère et ami M. Charles LENORMANT remplissait la lacune citée en y introduisant le mot pawpl au lieu du mot μɛxeíp. De plus, le premier de ces deux savants concluait de diverses circonstances, que le texte grec était la rédaction originale et que l'égyptien en était la traduction, tandis que, suivant son contradicteur, le grec n'était qu'une version du texte égyptien.

Les raisons pour et contre chacune des deux opinions sont assez connues pour que je n'aie point à les reproduire ici. Je me contenterai de dire que sur les deux points je suis complétement de l'avis de mon illustre ami. D'abord, comment un décret rendu par les prêtres égyptiens en l'honneur du roi aurait-il pu ne pas être égyptien avant tout? Ensuite, il n'est pas jusqu'aux raisons données par LETRONNE à l'appui de son opinion, qui ne me paraissent justement témoigner contre elle : « Jamais, dit-il, un Grec n'a pu » écrire, par exemple, TPIANAAA ni IEPON,» Mais cependant, si le texte original était grec, comment n'aurait-on pas commencé

par l'écrire en grec et par le faire transcrire en grec, par la main d'un Grec sachant sa langue?

Il est bien évident d'ailleurs que si, comme le dit notre savant confrère M. BRUNET DE PRESLE, « dans les actes émanés des Pto>> lémées et qui portent une double date, c'est la date macédo» nienne qui est énoncée la première », ce n'est nullement une raison pour qu'il en soit de même des actes émanés du sacerdoce égyptien ; on pourrait presque dire que, dans ce second cas, c'est le contraire qui doit avoir lieu.

Peut-être y aurait-il aussi quelque induction analogue à tirer relativement au décret de Canope, de la circonstance singulière que présente par deux fois (1.3 et 1. 58) le texte grec dans la transcription de la date du 17 tybi, date qui évidemment a été tracée, après coup, dans un espace réservé et beaucoup plus que suffisant pour la contenir. On ne peut voir en cet endroit de rature ni de lacune, puisque rien ne saurait être intercalé parmi les éléments d'un quantième de mois tel que έnтaxaidexáty.

Quant au choix à faire entre les deux mots μexeip et qawyl, LENORMANT a judicieusement établi, je crois, la distinction qu'il fallait faire entre la cérémonie du couronnement, τὴν πανήγυριν τῆς παραλήψεως τῆς βασιλείας, cérémonie qui eut effectivement lieu à Memphis le 48 méchir, et la cérémonie de la première prise de possession, laquelle est exprimée par les mots ἐν ᾗ παρέλαβεν τὴν βασιλείαν παρὰ τοῦ πατρὸς αὐτοῦ. LENORMANT remarque en outre que, dans la première acception, le mot Bartheía est représenté dans le texte hieroglyphique par une colonne à chapiteau en forme de lotus ouvert, surmontée de deux cornes de taureau, l'extrémité du lituus étant posée en travers de la corne gauche, tandis qu'au contraire, quand il s'agit de l'avénement du jeune prince à la couronne par la volonté de son père, le mot Batλeía est exprimé par l'emblème ordinaire de la royauté, la tige de roseau.

Je conclus en conséquence (et, à mon humble avis, LENORMANT a eu raison de supposer) que le passage manquant à la ligne 46 devait faire allusion au premier avénement. »

M. DE ROUGE continue sa communication sur les invasions des

peuples de la Méditerranée en Egypte vers le XIV siècle avant notre ère.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1o Au nom de M. LITTRÉ, la 15o livraison (ING-LAR) de son Dictionnaire de la langue française.

2o De la part de l'Académie impériale des sciences de Vienne, I. Comptes rendus des séances de la classe d'histoire et de philosophie, t. 53, cah. 4-3. II. Archiv für österreichische Geschichte, XXXVI, fasc. 2. III. Fontes rerum austriacarum. Diplomata, XXVI, 2.

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3o Mémoires de la Société des Antiquaires de France: t. 29 (3a série, t. IX), 1866, in-8°.

4° L'Année géographique, etc. par M. Vivien de Saint-Martin : 5° année (1866).

5o Un chapitre de géographie orientale au moyen âge du vire au xve siẻcle, par le même. (Extr. des Nouvelles Annales des Voyages, in-8°). 6o De la moralité dans le droit," par M. Aldrick Caumont, avocat au barreau du Havre (1864, br. in-8°).

7° Archéologie héraldique. Le roy d'armes. Jurisprudence nobiliaire, par le marquis de Magny (Claude Drigon), ancien juge d'armes de l'ordre de Malte (Florence, 1867, gr. in-4°).

8° Revue archéologique du Midi de la France: nos 10 et 11 (mars et avril 1867).

Est présenté pour le concours du prix Volney, par l'entremise de M. GARCIN DE TASSY, un ouvrage intitulé Du langage. Essai sur la nature et l'étude des mots et des langues, par M. Alb. Terrien Poncel, etc. (1 vol. in-8°, en double exemplaire). Ajourné, vu la date de présentation, au concours de 1868.

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M. le PRÉSIDENT fait hommage, au nom des auteurs, de l'ouvrage intitulé « Chefs-d'œuvre de l'art antique : Architecture. Peinture. Statues, etc., tirés des diverses collections publiques et principalement du Musée royal de Naples, dessinés et gravés par les meilleurs artistes italiens. 4re série. Monuments de la vie des anciens, t. I, 74 pages de texte par F. Robiou, professeur de l'Université, et 19 planches.-2e série: Monuments de la peinture et de la sculpture: 24 pages de texte par Fr. Lenormant, sous-bibliothécaire de l'Institut, et 19 pl.

L'Académie se forme en comité secret.

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