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DE

BOSSUET, FLÉCHIER, MASSILLON, MASCARON,
BOURDALOUE ET LARUE,

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LENOX LIBRARY

NEW YORK

Les Éditeurs ont cru devoir faire précéder ce recueil d'Oraisons funèbres de la leçon contenue dans le Cours de littérature de La Harpe sur ce genre d'éloquence en général, et particulièrement sur le mérite de Bossuet. La Harpe, revenu à la foi par la réflexion et le malheur, a parlé ici en homme convaincu et en écrivain inspiré par la grandeur de son sujet. Ce morceau est un des meilleurs de son Cours, sous les rapports de la pensée et du style. Dégagé des querelles et des rivalités littéraires de son époque, le critique s'efface, et il ne reste que le professeur croyant et plein de goût, pénétré de la majesté de la parole sainte et de la sublimité du langage de l'évêque de Meaux. Le plus éloquent des orateurs chrétiens a eu dans. le plus habile des rhéteurs un admirateur sincère qui s'élève en maint endroit à la hauteur de son héros. La chaleureuse digression de La Harpe ne déparera donc pas ce recueil; elle préparera les esprits à mieux sentir les beautés de ces œuvres de la religion et du génie.

PAR LA HARPE.

Les sujets d'éloquence que le siècle de Louis XIV a vu porter au plus haut degré de perfection sont sans contredit le sermon et l'oraison funèbre.

L'oraison funèbre, telle qu'elle est parmi nous, appartient, ainsi que le sermon, au seul christianisme. C'est une espèce de panégyrique religieux, dont l'origine est très-ancienne, et qui a un double objet chez les peuples chrétiens, celui de proposer à l'admiration, à la reconnaissance, à l'émulation, les vertus et les talents qui ont brillé dans les premiers rangs de la société, et en même temps de faire sentir à toutes les conditions le néant de toutes les grandeurs de ce monde, au moment où il faut passer dans l'autre. La philosophie de nos jours, qui blame souvent et sans peine, parce qu'elle s'attache de préférence au côté défectueux de toutes les choses humaines, a réprouvé ce genre d'éloquence, parce qu'il n'est pas toujours conforme à la vérité, comme si elle était plus rigoureusement observée dans les autres genres qu'elle-même autorise ou fait valoir. Les éloges académiques sont-ils d'une véracité plus sévère que les oraisons funèbres? A Dieu ne plaise que je veuille en aucun cas justifier le mensonge! mais d'abord, il y a dans toute espèce de discours oratoires des convenances et des conventions qui sont du genre. On n'attend pas, on n'exige pas de l'orateur qui loue, la même fidélité, la même rigueur que de l'historien qui raconte. L'éloquence de l'un a pour objet de donner plus de force à l'exemple du bien; le but principal de l'autre est de se servir également de l'exemple du bien et de celui du mal, et de faire voir que tous les deux, en quelque rang que l'on soit, n'échappent point aux regards de la

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