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REVUE

DE THÉRAPEUTIQUE

MÉDICO-CHIRURGICALE.

ACCOMPAGNÉE DE NOMBREUSES GRAVURES SUR BOIS INTERCALÉES DANS LE TEXTE,

PUBLIÉE PAR

LE Dr A. MARTIN-LAUZER,

ANCIEN CHEF DE CLINIQUE DE LA RACULTÉ DE MÉDECINE A L'Hôtel-Dieu de parIS,

LAUREAT

DE CETTE MÊME FAqulté,

MÉDECIN AUX EAUX DE TUXZUIL (HAUTE-SAONE), etc., etc.

DEC 6 1889

LIBRARY AGOT

1869.

PARIS,

Rue de grenELLE-SAINT-GERMAIN, N° 39.

1869

789

CATALOGUED, E. H. B.

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Il y a, d'ailleurs, peu de faits intéressants à signaler dans l'horizon médical. L'Académie de médecine, a tenus sa séance publique annuelle où elle s'est montrée de plus en plus avare de grands prix. La faute en est-elle à ceux qui posent les questions ou à ceux qui les traitent? L'Académie, en ce qui la concerne, s'en lave les mains. Les programmes qu'elle est chargée de proposer, parfois en les interprétant, se sont pas toujours ceux qu'elle aurait imaginés. Tel est le prix Barbier, dont elle a eu heureusement le pouvoir de modifier les conditions de manière à le rendre abordable. Mais il n'en est pas de même du prix Orfila. Le testateur a formulé, lui-même, la série des questions que l'Académie aura à poser jusqu'au vingtième siècle. Or, comme on ne pense pas à tout, même avec le bon sens dont

le professeur de chimie était si largement doté, on prévoit qu'il est de ces questions qui, en raison des progrès de la science, ne pourront plus être proposées. Mais à chaque jour suffit sa peine, et la question qu'avait proposée l'Académie, sur la digitaline, offrait tous les caractères de l'opportunité, en raison du dernier procès Lapommerais, où il s'agissait, comme on s'en souvient, d'un empoisonnement par la digitaline. Le corps du délit, le poison, ne fut pas retrouvé dans les tissus, et la chimie, par conséquent, ne brilla pas par les lumières qu'elle apporta aux débats. C'était un échec pour la science, et c'est pour le réparer, le cas échéant, que l'Académie a proposé la question de la digitale, ou plutôt de la digitaline. Deux mémoires lui ont été envoyés : les concurrents, dit M. Gubler, ont approché du but; mais ils ne l'ont pas atteint dans la partie chimique ni dans la partie toxicologique, de sorte que le concours se trouve encore prorogé de deux années.

Pour le prix fondé par Madame de Civrieux, l'Académie avait ainsi formulé sa question : « Des phénomènes psychologiques, avant, pendant et après l'anesthésie provoquée. »> Sur deux auteurs qui ont répondu à l'appel, un seul, M. Lacassagne, médecin stagiaire au Val-de-Grâce, répondait aux vues de l'Académie, et son mémoire offre une excellente étudeļdes phénomènes psychologiques; mais les

MÉMOIRES. conclusions n'ont pas satisfait au même degré le rapporteur, M. Pidoux. Nous n'aurions pas songé à signaler ce jugement qui n'est qu'à moitié favorable à l'auteur, si, à cette occasion, M. Dubois, d'Amiens, ne nous avait donné sa profession de foi en matière de spiritualisme. On y remarquera que l'honorable secrétaire perpétuel de l'Académie, dans cette partie de son rapport général, se pose en juge et du concurrent et du rapporteur.

<< Pour nous (dit M. Dubois d'Amiens), le concours de trois termes est nécessaire à la production de phénomènes de l'intelligence: le moi, l'organe et le monde extérieur.

«Nous en sommes encore à cette croyance que le moi n'a point la perception directe du monde extérieur; il ne perçoit que les modifications éprouvées par les organes sous l'influence des agents qui sont en dehors de nous.

« Ceci, du reste, est de la pure physiologie. Chacun sait que le moi ne voit pas directement le monde extérieur, mais seulement l'image de ce monde qui se reflète au fond de l'œil, et de même pour l'audition. L'esprit n'entend pas les sons qui se produisent à l'extérieur: il perçoit les vibrations qui se répètent dans l'oreille.

<< Mais il est temps de nous arrêter sur ce point, car ceci devient une digression.

« M. Lacassagne, dont nous ne pouvons analyser ici le travail, a fait preuve d'un esprit parfois sagace et bon observateur. La commission a donc, proposé de le récompenser en lui accordant non pas le prix, mais la somme de 600 francs. »

Le sujet était délicat, hérissé certainement de difficultés; le rapporteur en est convenu lui-même, car il l'avait parfaitement étudié. Il s'est déclaré hautement spiritualiste : c'était nécessaire, et nous l'en félicitons; car nous sommes convaincu que son spiritualisme, comme le nôtre, ne relève ni de l'autorité, ni de la tradition, mais de la science, c'est-à-dire de la contemplation de ce qui se passe en nous et hors de nous. Ajoutons qu'en considérant les choses à ce point de vue, nous aussi nous pouvons nous dire libre penseur, car notre esprit se trouve ainsi dégagé du joug de l'autorité et des liens de la matière.

M. Béclard a prononcé l'éloge de Velpeau. Rien à reprocher à ce panégyrique, si ce n'est peut-être qu'il venait avant son heure. Les cendres de M. Velpeau sont encore à peine refroidies, et l'orateur n'avait, pour ainsi dire, rien à apprendre à ses auditeurs, si ce n'est à admirer encore davantage cette vie de labeurs par laquelle se distingue spécialement le professeur de la Charité. Tout cela, que nous savons si bien, eût pu être raconté avec plus de fruit dans une vingtaine d'années, à ceux qui nous succéderont, et pour lesquels la vie de Velpeau sera une légende,

Les herboristes ne doivent débiter que des simples à poids non médicinal, et de ces simples sont exclus les végétaux vénéneux. Cependant, contrairement à la loi,beaucoup d'entre eux tiennent les plantes les plus actives et les plus toxiques: la sabine par exemple, et jusqu'à la pomme épineuse, dont nous avons vu les fruits exposés publiquement en vente. Beaucoup d'entre eux joignent à ce commerce des végétaux indigènes celui des substances minérales, des sels purgatifs par exemple, et s'exposent, ainsi que cela est déjà arrivé, à livrer du sel d'oseille pour du sulfate de magnésie.

Le procès des empoisonneuses de Marseille aura sans doute révélé à la magistrature, comme à l'administration, le danger de cette détention de substances toxiques par les herboristes, à laquelle ils joignent l'exercice illégal aussi bien de la médecine que de la pharmacie. Le public a trouvé que cela allait, jusqu'ici, pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. On faisait la nique, à la fois, au médecin et à l'apothicaire, qui coûtent si cher. Mais on ignorait qu'à de si précieux avantages se joignait celui de pouvoir se débarrasser d'un époux importun. Eh bien, tout ce qui se pratiquait clandestinement chez l'herboriste Joye pourrait se faire au grand jour, avec la liberté professionnelle de la médecine et de la pharmacie que réclament certaines gens. Caveant consules.

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La mort, ainsi qu'on peut le voir à notre

longue notice nécrologique, fauche largement dans le corps médical. Lyon a perdu deux de ses illustrations, les docteurs Rater et Gubian. Poitiers aussi a vu mourir un des médecins les plus distingués de la province, le docteur Gaillard, qui fut notre collaborateur. L'un de nos confrères a succombé d'une manière plus particulièrement déplorable et qu'il convient de signaler parce qu'elle porte avec elle son enseignement. Ce confrère avait été mordu à l'oreille par une petite levrette appartenant à un de ses camarades. Le blessé crut suffisant de cautériser la morsure avec de l'ammoniaque, et là-dessus il s'endormit, sur ses deux oreilles, dans une sécurité trompeuse, dont il fut tiré, six semaines après, par une dyspnée survenue dans la nuit du 29 au 30 juin, et bientôt suivie des convulsions de la rage. Ce malheureux confrère succomba le 2 juillet. Donc, après les morsures suspectes, point de demimesures, c'est-à-dire de demi - cautérisation avec les petits caustiques; mais une bonne et franche cautérisation avec le fer rouge.

Dr OLIVIER.

THÉRAPEUTIQUE MÉDICO-CHIRURGICALE.}

11. Opérations de gastrotomie.

| qu'elle a de légitime, car un autre intérêt bien grave en découle nécessairement, je veux dire la réhabilitation de l'opération césarienne, si abandonnée, si décriée de nos jours.

Si l'on n'hésite plus à faire une opération aussi sérieuse que l'ouverture de la cavité abdominale pour en retirer un misérable bloc de chair ou na kyste plein de liquide séreux, combien moins devra-t-on hésiter à pratiquer, avec le consentement de la mère, l'opération césarienne qui est destinée, quand elle est faite en temps convenable, à sauver sûrement l'enfant, et j'ose ajouter, avec le perfectionnement des méthodes modernes, à sauver souvent aussi la mère ! Dr CH. OZANAM.

Gastrotomie pour l'extirpation d'un fibrome sous-péritonéal implanté sur les deux ovaires, par le docteur Alexandre CECCARELLI, premier chirurgien de l'hôpital militaire de Rome (traduit de l'italien par le docteur Ch. Ozanam).

Rachel C..., de Vallecorsa, âgée de 43 ans, non mariée, de tempérament délicat, d'un teint pâle, jaunâtre et anémique, disposée à la mélancolie, vivant dans les labeurs domestiques, vint le mois passé me consulter pour une maladie de l'utérus, disait-elle, dont elle souffrait depuis trois ans, et pour la guérison de laquelle tous les remèdes employés jusqu'alors étaient restés inutiles.

La gastrotomie, pratiquée pour l'extirpation des tumeurs abdominales, tend à se généraliser de plus en plus. L'Amérique et l'Angleterre en Par les détails qu'elle me donna j'appris ont donné les premières l'exemple, avec une qu'elle avait été réglée pour la première fois audace que peut seule expliquer la résistance vers 14 ans et que la menstruation resta réguvitale plus grande de leur race, qui, mieux lière jusqu'à l'àge de 40 ans; que vers cette que la nôtre supporte, les opérations chirurgi- époque elle commença à devenir irrégulière et cales. Plus timides ou plus sages, les chirur-abondante. On s'aperçut alors de l'existence giens français n'ont accepté cette opération que depuis que certains perfectionnements en ont assuré le succès dans des limites raisonnables.

Voici l'Italie qui entre également dans cette voie de progrès; d'habile opération pratiquée par le savant professeur CECCARELLI, chirurgien en chef du grand hôpital de San Spirito à Rome, opération que nous rapportons ici, en est la preuve.

Loin de nous opposer à celle tendance, nous la soutiendrons de tout notre pouvoir dans ce

d'une tumeur dure, mobile, mais encore petite, à la partie inférieure du ventre, qui était douloureux, surtout vers l'aine droite.

Dans la suite, quoique soignée constamment, la tumeur acquit de jour en jour de nouvelles proportions, et avec elle augmentèrent les incommodités et des souffrances, dont les plus fortes étaient le vomissement et l'incontinence d'urines. Enfin les règles devinrent tellement abondantes qu'elles la faisaient tomber dans des prostrations mortelles. L'accroissement rapide de la tumeur dans des der

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