Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

BIBLIOGRAPHIE.

Le choléra, étiologie et prophylaxie, origine, endemicité, transmissibilité, propagation, mesures d'hygiène, mesures de quarantaine et mesures spéciales à prendre en Orient, pour prévenir de nouvelles invasions de choléra en Europe; exposé des travaux de la conférence sanitaire internationale de Constantinople, mis en ordre et précédé d'une introduction par A. Fauvel, délégué du gouvernement français à la conférence, médecin ordinaire de l'Empereur, médecin de l'Hôtel-Dieu, inspecteur général des services sanitaires, membre du comité consultatif d'hygiène publique, membre du comité d'hygiène et du service médical des hôpitaux, officier de la Légion d'honneur, grand officier de l'ordre de Medjidié, commandeur 'de l'ordre de la Conception du Portugal; avec une carte coloriée indiquant la marche du choléra en 1865.

Tout le monde sait que c'est sur l'initiative du gouvernement français qu'une conférence internationale, composée d'agents diplomatiques et de médecins, se réunit en 1866 à Constantinople, en vue d'étudier les questions qui se posèrent de toutes parts sur le choléra, en présence de la dernière épidémie, et d'en préparer la solution. Le long séjour que notre distingué confrère, M. le docteur Fauvel, avait fait en Orient, la direction de ses travaux, où s'étaient révélées tout à la fois la ténacité et la sagacité d'un observateur hors ligne, le désignèrent naturellement au choix du gouvernement pour y représenter médicalement la France. D'un autre côté, par un choix qui n'honore pas moins l'inspecteur général des services sanitaires, c'est à lui que la conférence confia la tâche délicate de résumer les travaux des diverses commissions entre lesquelles se partagea la conférence pour accomplir son œuvre laborieuse; nul, par conséquent, n'était plus apte que M. Fauvel à rédiger le travail dont nous allons parler, et dont le titre indique, tout d'abord, en un argument succinct les questions principales qu'il s'agissait d'élucider.

Le livre de notre savant confrère s'ouvre par une introduction, où l'amour désintéressé de la vérité se marque à chaque page, et où, en même temps, se trahit çà et là aux yeux des connaisseurs une certaine complaisance pour les solutions préméditées.

Dans une première partie, où l'auteur fait connaître la composition et la constitution de la conférence, nous remarquons avec orgueil que c'est encore à l'initiative de la France, par la voie de ses représentants officiels, MM. Lallemand et Fauvel, que sont

TOME LXXVI. 3o LIVR.

9

dues les premières tentatives sérieuses faites sur une aussi large échelle pour prévenir la diffusion possible en Égypte et en Europe de l'agent, quel qu'il soit, du choléra, par la voie des pèlerins de la Mecque. Cette première partie du livre du médecin de l'Hôtel-Dieu, terminée par l'exposé du programme des travaux de la conférence, M. Fauvel aborde les questions capitales de l'étiologie du choléra, et s'efforce d'établir que, hormis quelques cas exceptionnels, ou des germes de la maladie peuvent se réveiller en notre Europe sous des conditions encore indéterminées, le choléra est constamment importé de son lieu d'origine, et se transmet par la voie des hommes et d'un certain nombre d'objets qui peuvent s'imprégner du miasme cholérigène. En parlant naguère, ici même, de l'ouvrage de M. Griesinger sur les maladies infectieuses, nous rappelions que ce savant éminent, "tout en acceptant comme un point de départ qui s'impose aux esprits non prévenus les faits qui tendent à établir la contagion du choléra, ne laisse pas cependant de se préoccuper des faits négatifs qui y contredisent, et appelle des recherches nouvelles sur ce dernier ordre de faits. Nous aurions désiré, qu'à l'exemple de l'éminent professeur de la Faculté de médecine de Berlin, M. Fauvel eût fait, lui aussi, quelques réserves sur ce point. Un contagionniste décidé le remarquait aussi dernièrement quelque part; il est étrange que depuis la dernière grande épidémie du choléra, dont personne n'a perdu le souvenir, des cas nettement tranchés de cette maladie se soient développés çà et là, et surtout dans les hôpitaux de Paris, sans qu'on ait pu saisir aucune trace de transmission. Ce sont là des cas de choléra stérile, a-t-on dit le mot est bon, mais s'il veut dire autre chose que cholera nostras, ainsi qu'on serait porté à le supposer quand il échappe à certaines plumes, il demanderait tout au moins à être expliqué. Quoi qu'il en soit à cet égard, il est évident que quand une réunion aussi importante que la conférence internationale de Constantinople conclut, à l'unanimité, à la transmissibilité du choléra, c'est là un témoignage dont la portée ne saurait être méconnue, et dont ceux-là même qui restent convaincus que l'épidémicité réclame sa part dans l'extension du mal, ne peuvent point ne pas être frappés.

La troisième partie de l'introduction du livre de M. Fauvel, dont nous nous occupons en ce moment, et qui, d'ailleurs, résume d'unë manière si remarquable tous les travaux de la conférence de Constantinople, traite d'une question plus importante encore, si on peut

le dire, que celle de l'étiologie, la question de la prophylaxie. Contagionniste absolu, et ne voyant que l'infection là où un petit nombre de médecins, à cette heure de la science, s'obstinent encore à voir de l'épidémicité, M. Fauvel, il est à peine besoin de le dire, conclut nettement à la prophylaxie, qui a pour but de mettre les populations saines à l'abri du contact des populations ou des individus contaminés. Sur ce point, la conférence n'a pas montré l'unanimité avec laquelle elle a résolu la question de la contagion; quelqu'illogique que paraisse ce résultat, on s'en étonnera moins. si l'on réfléchit que les dissidents se comptent surtout parmi ceux que l'obstacle quarantenaire trouble surtout dans leurs intérêts. C'est ici encore que se pose une question dont le rapport avec celle qui précède est facile à saisir, nous voulons parler du temps d'incubation et de la portée qu'acquiert à ce point de vue la signification à donner à la diarrhée dite prémonitoire du cholérá. Il faut lire toute cette discussion, non pas seulement dans le résumé qu'en fait notre judicieux confrère dans sa savante introduction, mais encore dans les documents spéciaux qui la reproduisent, en partie au moins. C'est encore ici que se pose le problème de l'immunité nonseulement d'un grand nombre d'individus au milieu d'une épidémie cholérique, mais même de certains groupes de populations que la maladie traverse sans les toucher, ou mieux encore, que la maladie touche sans les contaminer.

Il y a bien d'autres questions agitées dans l'important travail de notre très-distingué confrère, travail que nous n'hésiterons même pas à mettre en tête de tous ceux qui ont trait à la maladie de l'Inde, mais nous ne saurions les indiquer toutes, ni surtout en parler comme elles mériteraient qu'on le fit. Parmi ces questions, il en est une cependant sur laquelle nous appellerons encore d'une manière particulière l'attention des lecteurs du Bulletin de Thérapeutique, c'est celle qui a pour but de déterminer la genèse du choléra dans le lieu même où il naît évidemment, l'Inde. Il y a là une foule d'informations fournies par un médecin anglais, qui a longtemps habité ce pays, et qui nous semblent appelées à rectifier un certain nombre d'enseignements erronés qui ont trouvé parmi nous un crédit d'autant plus facile, qu'ils mettaient en défaut notre éternelle rivale, l'Angleterre. Nous nous arrêtons ici ; quelle que soit la solution que réserve l'avenir aux questions mêmes que ce livre extrêmement intéressant laisse encore indécises, il restera dans la science parce que les problèmes qui n'y sont pas

encore résolus y sont nettement posés, et qu'à force de bonne foi, de sagacité intelligente, l'auteur en laisse entrevoir la solution complète dans un avenir peu éloigné. ·

Bibliothèque des sciences naturelles: anatomie microscopique des éléments anatomiques, des|épithélium (anatomie et physiologie comparées), par ROBIN, membre de l'Institut, professeur de la Faculté de médecine de Paris.

Plusieurs ont reproché à notre savant micrographe de manquer de clarté et de précision dans des questions qui appellent le plus impérieusement l'une et l'autre. Il y a du vrai dans cette critique, mais tout n'y est pas vrai. Dans la direction difficile où s'est engagé M. le professeur Robin, et où il continue de marcher malgré les pierres d'achoppement qui s'y rencontrent à chaque pas, et qu'il ne suffit pas de nier pour les faire disparaître, dans cette direction, disons-nous, l'esprit doit embrasser tant de choses diverses et qui ne diffèrent que par les nuances les plus fugitives, que la langue graphique la plus féconde et la plus riche a peine à les atteindre et à les exprimer; si nous ajoutons que, pour la plupart d'entre nous, il s'agit ici d'un monde tout nouveau, dont nous avons à peine entrevu quelques détails, et qu'il est impossible de concevoir sans les données de l'observation empirique, on comprendra que l'obscurité dont on se plaint ne saurait sans injustice être mise entièrement à la charge du photographe du monde microscopique vivant. Dans tous les cas, le travail dont il est question en ce moment échappe certainement en grande partie au reproche qui a pu, non sans quelque raison, être adressé à quelques-uns des travaux de l'auteur, au dictionnaire de Nysten, par exemple, qu'il a refait radicalement avec la collaboration de M. Littré. Ce qui jette sur cet important fragment de la Bibliothèque des sciences naturelles une lumière qui manque quelquefois aux élucubrations les plus patientes de notre illustre confrère, c'est que l'anatomie et la physiologie y marchent de front, et y satisfont dans une certaine mesure à un des besoins les plus impérieux de l'esprit humain ; nous maintenons, et nous nous plaisons à accentuer le plus énergiquement possible cette dernière restriction, car c'est là qu'est le point culminant des questions capitales qui se posent à propos de la vie, et au biologiste qui rejette comme entachée d'ontologisme l'irritabilité de la cellule, de la fibre ou du tube vivants, que Virchow luimême s'est vu forcé de poser à côté du mécanisme des actes vitaux,

nous aurions mille et une objections à faire que le microscope ne résoudra jamais.

« Je considère, dit quelque part M. Cl. Bernard, que l'œuf représente une sorte de formule organique qui résume les conditions évolutives d'un être déterminé par cela même qu'il en procède. L'œuf n'est œuf que parce qu'il possède une virtualité qui lui a été donnée par une ou plusieurs évolutions antérieures dont il garde en quelque sorte le souvenir. C'est cette distinction originaire, qui n'est qu'un atavisme plus ou moins prononcé, que je regarde comme ne pouvant jamais se manifester spontanément; il faut nécessairement une influence héréditaire. Je ne concevrais pas qu'une cellule formée spontanément et sans parenté pût avoir une évolution, puisqu'elle n'aurait pas eu d'état antérieur. » Sous la forme d'état antérieur et ultérieur, consacrée par M. Chevreul, voilà la finalité réinstallée dans la science de la vie : ce principe n'exclut pas le mécanisme sur lequel M. Robin a jeté de si vives lumières il le dirige et seul il rend la vie possible, la vie, virtualité continue, qui passe de l'œuf dans l'organisme formé pour en maintenir le type au milieu des changements incessants de la rénovation moléculaire de la nutrition.

:

Cette conception, bien que M. Robin s'applique à la rejeter à chaque page de son livre comme entachée d'ontologisme, cette conception, disons-nous, naît d'elle-même dans l'esprit du lecteur par le fait de la nécessité logique d'un lien de solidarité, d'unité entre tant d'actes divers, simultanés et successifs, comme l'assimilation et la désassimilation, les sécrétions, etc. Quelque fermé que soit en ce moment l'esprit de l'illustre observateur à cette donnée extrachimique, il y viendra, soyez-en sûr, et ce jour-là, quoi qu'il en pense aujourd'hui, il aura fait un grand pas dans la véritable conception de la vie.

BULLETIN DES HOPITAUX.

RÉSULTATS DÉFINITIFS OBTENUS DANS QUATRE CAS DE RÉSECTION DU GENOU (1). La question de la valeur comparative de l'amputation et de la résection en général, et particulièrement de ces opé

(1) Extrait du Medical Times and Gazette, 5 décembre 1868.

« ZurückWeiter »