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rations appliquées au traitement des affections chroniques des grandes articulations, de celle du genou surtout, est certainement une des plus intéressantes qu'ait à étudier la chirurgie moderne. Diverses choses sont à bien connaître pour être à même de juger cette question en connaissance de cause; et parmi ces choses, une des premières, sans contredit, c'est le résultat définitif que la résection est susceptible de donner, c'est le degré d'utilité dont peut être le membre inférieur après la résection du genou. M. Henry Smith, chirurgien adjoint à l'hôpital de King's College, à qui nous avons déjà emprunté un fait qui se rapporte à ce point particulier de la question (t. LXII, p. 523), nous fournit aujourd'hui l'occasion d'en mettre quatre nouveaux sous les yeux de nos lecteurs.

Dans le premier cas, il s'agit d'un homme maintenant âgé de trente ans, jouissant d'une santé parfaite, qui étant venu se présenter à l'hôpital de King's College le 7 novembre dernier, a été reconnu comme ayant été opéré, il y a douze ans, par M. Fergusson pour une altération strumeuse de la membrane synoviale du genou avec altération des cartilages. L'examen de l'état actuel permet de constater les conditions suivantes. Le membre est parfaitement droit, bien développé; le mollet est à peu de chose près aussi volumineux que celui du côté opposé; il y a, au niveau du genou, une réunion osseuse solide, et le raccourcissement est si peu considérable qu'il est à peine appréciable. L'agilité de cet homme est vraiment extraordinaire, et, comme preuve, il a apporté avec lui à l'hôpital une belle crosse qui lui a été donnée en prix pour sa supériorité au jeu de cricket.

Le second cas est celui d'un jeune homme de vingt-trois ans qui, ayant subi la résection du genou, faite par M. H. Smith lui-même en août 1867, pour une maladie du genou datant de plusieurs années, laquelle avait amené la déformation, l'atrophie et l'inutilité du membre, fut présenté en octobre suivant à la Société médicale de Londres. A cette époque la réunion n'était pas encore solide et les mouvements étaient difficiles, et quelqu'un exprima l'opinion que suivant toute probabilité l'opéré aurait plus à se plaindre qu'à se louer de son membre, et qu'il arriverait lui-même à en réclamer le sacrifice. Malgré ce fàcheux pronostic, cet individu est venu à l'hôpital en octobre dernier (1868), c'est-à-dire quatorze mois après l'opération, se faire voir à M. Smith, qui a pu constater l'état suivant : Santé générale excellente; réunion osseuse solide; rectitude parfaite du membre, qui est bien développé, mais un peu plus court que

l'autre, d'un pouce et demi environ seulement. Ce jeune homme peut aller et venir avec la plus grande aisance et beaucoup d'agilité en se servant d'une canne, et il se déclare on ne peut plus satisfait du résultat.

Dans le troisième cas, il s'agit encore d'un opéré de M. Smith, garçon de douze ans, qui a subi la résection en mai 1867. Cette observation emprunte un intérêt particulier à cette circonstance, que ce jeune garçon, admis d'abord dans un des plus grands hôpitaux de Londres, y avait reçu les soins d'un chirurgien aux yeux duquel la résection du genou n'est pas en faveur, et qui proclame énergiquement le pouvoir des forces de la nature pour amener la guérison dans ces sortes d'affections. Ce chirurgien dirigea d'abord le traitement conformément à cette manière de voir, jusqu'à ce que, à bout de patience, il finit par en arriver à proposer l'amputation de la cuisse. Ce fut alors que le jeune malade fut placé dans le service de M. Smith, qui reconnut qu'en effet l'intervention chirurgicale était nécessaire, mais en même temps que jamais cas n'avait présenté des conditions plus favorables pour la résection. L'opération fut pratiquée à la date ci-dessus indiquée, et il ne fut nécessaire d'enleyer qu'une très-courte portion à l'extrémité articulaire de chaque os. A l'époque où le jeune malade quitta l'hôpital, il n'y avait encore qu'une réunion fibreuse, Mais il est venu dernièrement faire une visite à M. Smith, qui l'a présenté à la Société médicale de Londres, dans sa séance du 10 novembre 1868. On a reconnu que ce jeune homme était dans un état de santé excellent, qu'il était devenu fort et robuste, et qu'il pouvait marcher avec aisance et rapidité sans le secours d'aucun support. A première vue, le membre paraît aussi long que l'autre, mais en réalité il est plus court d'un pouce; il n'est pas parfaitement droit, mais légèrement incurvé en dehors; cicatrice osseuse parfaitement solide; membre généralement bien développé.

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Quatrième observation: Jeune fille de quatorze ans, opérée également par M. Smith, immédiatement avant Noël 1867, pour une grave altération de l'articulation qui avait déterminé le dépérissement et la déformation du membre. Il fallut enlever une plus grande épaisseur d'os qu'on ne le fait dans les cas ordinaires, afin d'obtenir des surfaces susceptibles d'être rapprochées dans de meilleures conditions. La santé générale était dans un état misérable, et le membre avait été condamné à être amputé par un chirurgien, qui est maintenant à la fois étonné et satisfait de la situation actuelle.

Cette situation, en effet, peut être caractérisée ainsi : Santé meilleure; marche facile sans aucune assistance; membre bien développé, un peu incurvé en dehors; réunion osseuse solide; jambe plus courte d'un pouce et quart que celle du côté opposé.

Des résultats de ces quatre cas il ressort une conclusion, c'est que dans chacun le malade a été rendu à la santé et qu'il a pu conserver un membre capable de service; or ce sont ces deux objets qu'a en vue le chirurgien dans l'exécution de la résection. Dans aucun de ces cas, du moins dans ceux qui ont été opérés par M. Smith, la guérison n'était possible sans opération, ainsi que l'a démontré l'examen des parties réséquées, et l'on a vu que dans deux l'amputation de la cuisse avait été conseillée.

RÉPERTOIRE MÉDICAL.

REVUE DES JOURNAUX.

De l'emploi du bromure de potassium contre les vomissements provoqués par la toux chez les phthisiques. Sous ce titre, M. Bondet a lu à la Société des sciences médicales de Lyon un travail dans lequel l'auteur, après avoir spécifié la nature et la pathogénie des vomissements réflexes des phthisiques, conseille de leur opposer le bromure de potassium à la dose de 1 à 2 grammes; il cite à l'appui de son dire un certain nombre de cas où la toux quinteuse et les vomisesments out rapidement cédé à ce moyen après avoir résisté aux opiacés et aux narcotiques divers; ces succès sembleraient confirmer l'opinion de ceux qui voient dans le bromure de potassium un sédatif du pouvoir réflexe de la moelle.

Le rapport favorable présenté sur ce travail a soulevé une discussion à laquelle MM. Rambaud, Girin, Teissier, Valette, Lavirote ont pris part et dans laquelle les heureux effets du bromure de potassium ont été mis en évidence non-seulement dans la toux quinteuse et les vomissements réflexes, mais encore contre plusieurs névroses. M. Rambaud a cité un cas de contractures générales et douloureuses dans lequel ce médicament a amené promptement la sédation puis

l'entière disparition des accidents; M. Teissier à cité des exemples d'hystérie et d'épilepsie notablement améliorées par le bromure de potassium.

Comment agit cette substance? M. Teissier et M. Girin pensent que son action s'adresse au système nerveux; mais qu'elle est cette action ? Est-ce une action sédative du pouvoir réflexe comme sembleraient l'indiquer les expériences de M. Laborde? M. Rambaud ne serait pas éloigné de le penser, mais il n'ose actuellement l'affirmer d'une manière positive.

M. Valette a rappelé que de simples attouchements pratiqués sur l'arrièrebouche avec le médicament avait suffi à produire l'effet voulu, ce qui prouverait au moins que le bromure de potassium a une action locale, sans préjudice de l'action générale qu'il peut avoir sur le système nerveux. (Journal de médecine de Lyon.)

Tétanos traité par le sulfate de quinine à haute dose; guérison. L'action sédative que la quinine exerce sur le système nerveux était de nature à faire raître l'idée d'administrer cette subince dans le traitement du tétanos. Nous ne connaissons toutefois qu'un seul cas où cette médication ait été employée; elle le fut avec succès. A ce

fait, que nous avons enregistré dans notre tome XXXVII, nous en ajoutons un second aujourd'hui, également terminé d'une manière favorable.

Homme, âgé de vingt-huit ans, employé au télégraphe, entré à l'hôpital Saint-Mary, le 4 mars 1868, dans le service de M. Haynes Walton. Cet homme était atteint de graves brûlures aux deux cuisses, aux deux mains et au bras droit, par suite de l'explosion d'une lampe alimentée avec l'huile de naphthe. Grâce à des pansements appropriés et faits avec soin, grâce à un régime réparateur, soutenu de médicaments toniques pour combattre les effets débilitants d'une abondante suppuration, tout alla bien d'abord. Mais le douzième jour, le malade accusa une certaine difficulté d'ouvrir la bouche; on administra immédiatement 5 grains de calomel. Les jours suivants, la roideur des mâchoires se prononça davantage, et il s'y joignit de la rigidité des muscles cervicaux, mais sans qu'il se manifestât aucun symptôme analogue dans le reste du corps. Prescription: 30 grains de sulfate de quinine, à prendre en trois doses dans la journée; vin de Porto, eau-de-vie; le soir, 20 gouttes de laudanum. Les dix jours qui s'écoulèrent du 17 au 26 mars, l'état du malade resta le même, ou plutôt prit une plus grande intensité : vives douleurs, spasmes violents, insomnies, pouls faible, variant de 108 à 120 pulsations; pendant tout ce temps le sulfate de quinine fut continué. Le 27 mars, onzième jour du début des accidents tétaniques, la situation commença à s'améliorer les mâchoires purent être un peu écartées l'une de l'autre, les convulsions perdirent de leur violence, et le 31 elles n'existaient plus. qu'à un faible degré. Le 15 avril, le malade se levait et se promenait dans les salles, et il aurait dès lors pu être renvoyé de l'hôpital si un érysipele n'était venu retarder sa sortie. Il est bon de remarquer qu'à aucun moment il ne se produisit aucun signe de quinisme. (Med Times and Gaz., 14 nov. 1868.)

Calculs vésicaux chez une femme; extraction au moyen de la dilatation rapide de Porethre. Aux faits que nous avons déjà rapportés en faveur de cette méthode opératoire, nous ajoutons le suivant, emprunté comme les précédents à la chirurgie anglaise.

Elisabeth D***, âgée de cinquantesept ans, est admise, le 26 août dernier, à l'hôpital de Guy, service de M. Poland. Elle est atteinte de prolapsus utérin, et se plaint d'avoir éprouvé plusieurs fois, depuis dix ans, des douleurs dans la vessie et une difficulté d'uriner plus ou moins grande et plus ou moins fréquente; quelque temps avant de venir à l'hôpital, elle a souvent rendu des urines sédimenteuses et quelques petits graviers.

Au moment de l'entrée, cette pauvre femme, très-amaigrie, offrait l'aspect de la souffrance; et, en effet, elle éprouvait de vives douleurs, qui prenaient un caractère de plus en plus violent jusqu'au moment où elle parvenait à rendre goutte à goutte une petite quantité d'urine, ce qui arrivait environ toutes les heures. Après avoir chloroformé la malade et réduit l'utérus qui dépassait la vulve de deux pouces, M. Poland procéda à un examen attentif à l'aide du toucher vaginal, lequel lui permit de constater l'existence de plusieurs calculs dans la vessie, et notamment d'un plus volumineux qui lui parut enchatonné à la paroi antérieure de l'organe.

Le 31 août, après avoir administré le chloroforme, le chirurgien, au moyen de l'instrument de Weiss, dilata rapidement l'urethre au degré suffisant pour permettre l'introduction du pouce d'un homme adulte. Il put ainsi, à l'aide d'une pince, retirer huit calculs de grosseurs différentes, depuis celle d'un pois jusqu'à celle d'une noisette. Quant à la pierre plus volumineuse, dont il avait reconnu la présence, elle était en effet adhérente; il parvint néanmoins, non sans quelque peine, à la détacher avec le doigt porté jusque dans la cavité vésicale à travers le canal dilaté, puis à l'extraire au moyen de tenettes. Après cette opération, on administra un lavement avec l'amidon et le laudanum, et la malade fut tenue quelque temps, à un degré modéré, sous l'influence de l'opium. Il n'y eut à la suite aucun symptôme fâcheux; le sommeil et l'appétit revinrent. D'abord l'urine coula, en bavant, d'une manière continue; mais peu à peu l'urethre revint sur lui même et recouvra sa contractilité, de telle sorte qu'au bout de trois semaines l'opérée pouvait garder ses urines pendant deux heures sans aucun inconvénient. Elle quitta l'hôpital peu de temps

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Indépendamment d'accidents spéciaux que je n'ai pas à decrire, elle éprouve la plupart des effets compris sous la dénomination un peu élastique, mais bien commode, de nervosisme.

Or, contre toutes ses douleurs elle ne reconnait, après une suite infinie d'essais, qu'un remède, le laudanum, et le laudanum pris en lavement; mais elle le prend à doses véritablement effrayantes Elle ne fail, sous ce rap port, que confirmer le fait bien connu de la tolérance, on pourrait dire illimitée, qu'un usage prolongé déter mine pour l'opium chez certaines personnes; mais elle le confirme d'une manière qui mérite d'être citée.

En temps calme, elle prend chaque jour trois ou quatre petits lavements d'un demi-verre, avec addition dans chacun d'eux de 30 gouttes de Taudanum. A l'aide de ce moyen, elle éprouve du calme, du bien-être, et peut se livrer, je ne dirai pas à un travail véritable, mais à quelques petites occupations d'intérieur. Si elle veut s'en dispenser, elle est immédia tement prise de malaises, de spasmes, de douleurs, de contractions muscu laires. Pour peu que la scène menace de devenir orageuse, au lieu de trois ou quatre lavements à 50 gouttes, en est pris le double. Enfin, à l'époque menstruelle, les lavements laudanisés sont répétés si fréquemment qu'ils tournent presque à l'irrigation continue.

Quelquefois on pratique sur certains points de la peau, plus particulièrement douloureux. des frictions

laudanisées; mais la proportion de laudanum employée de cette manière est toujours relativement très-peu considérable.

D'après les affirmations de cette dame et de son mari, 125 grammes de laudanum forment la consommation habituelle de quinze jours, trois semaines au plus. Ces doses, si considée rables, déterminent un apaisement manifeste et presque immédiat, et, chose remarquable, sans produire de narcotisme, même à un léger degré, sans entrainer de constipation anormale. (Bull. de la Soc de med et de pharm. de la Haute-Vienne, 1868.)

De l'emploi du chlorure de potassium comme succédané du bromure de potassium; chlorure de potassium. Les experiences physiologiques connues, qui ont fait attribuer au potassium l'action exercée sur les nerfs par son bromure, ont engagé le docteur Lander à rechercher l'effet de ses autres composés dans l'épilepsie. Mais il ne pouvait être quèstion que du chlorure, puisqu'on ne peut prévoir ici l'action thérapeutique des autres sels définis du potassium, et que, d'ailleurs, pour faire ingérer une quantité correspondante de cette base, il faudrait recourir à des doses trop élevées. En fait, le chlorure a produit, chez les épileptiques, les mêmes effets que le bromure, et il n'est pas arrivé jusqu'ici de rencontrer un cas où. Je chlorure restant inefficace, le bromure ait eu postérieurement plus de succès. Mais le chlorure a des avantages particuliers. Il n'a pas d'effets secondaires fâcheux; de nombreux malades l'ont pris pendant des mois, à la dose de 5 à 7.5 par jour, sans jamais en ressentir d'inconvénient sensible.

Comme l'indique le rapport des poids atomiques (2; 3), il suffit de plus petites doses de chlorure, pour administrer la même quantité de potassium que si l'on emploie le bromure.

Il est beaucoup moins cher que le bromure (16), considération essentielle pour les asiles qui renferment un grand nombre d'épileptiques.

Dans ces conditions, et puisqu'on peut se demander si le bromure de potassium qui rencontre dans l'estomac de l'acide chlorhydrique libre et de nombreux chlorures, est absorbé en nature, l'auteur croit pouvoir recom

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