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Devrait-on mettre au même rang le traitement par l'huile d'amandes douces et le chloroforme, que le docteur Crépinel proclamait en 1865 devant la Société médicale de l'Aube? Les praticiens pourront en juger! Bien qu'il y ait ici certaine analogie, je redouterais l'action du chloroforme d'abord comme trop vive, ensuite comme trop fugace; mais l'expérience seule peut en décider,

:

Enfin, devant les résultats si merveilleux, proclamés par MM. Baudon et Gressy, sur les applications du perchlorure de fer et les bons effets que nous en avons retirés nous-même, ainsi qu'un jeune et très-estimable confrère, M. Feriaud de Laverdière, sur les érysipèles et quelques autres affections de la peau, devant encore cette particularité que nous avons cru remarquer que la pommade belladonée paraissait surtout agir lorsque les vésicules du zoster étaient rompues, peut-être faudrait-il recourir d'abord au badigeonnage de la solution ferrique, et si les douleurs ne cessent pas, alors que les vésicules auraient été desséchées et comme momifiées par le sel de fer, faudrait-il, disons-nous, en venir à notre pommade de belladone? C'est encore l'expérience ultérieure qui doit se prononcer ici. C'est pourquoi, nous avons cru devoir mettre ainsi dans un seul tableau tous les éléments du problème, afin qu'il fût plus facile de le résoudre entièrement.

En effet, la médecine, qui s'efforce aujourd'hui à prendre le rang de science, ne peut se borner à inscrire les résultats des divers traitements. Il faut qu'elle cherche le meilleur entre tous, et qu'elle s'occupe autant d'en trouver de nouveaux, qu'à éliminer ceux qui n'ont ni la même valeur ni la même raison de figurer à titre égal, dans la thérapeutique des maladies. C'est vers ce but que nous avons toujours dirigé nos études et nos travaux, et espérons, par conséquent, que celui-ci servira à apporter au moins quelque ordre au traitement si incertain et si confus de l'eczème zoster.

BIBLIOGRAPHIE.

Clinique photographique de l'hópital Saint-Louis, par le professeur Hardy et M. de MONTMÉJA.

Il semble au premier abord que rien ne soit plus facile que l'étude des affections cutanées. Visibles et palpables elles sont sous la

main et sous les yeux de l'observateur; il semble suffire de les avoir vues pour les reconnaître ; malheureusement il n'en est pas ainsi. A mesure qu'on pénètre dans l'étude des affections de la peau, on arrive à se convaincre que rien n'est plus difficile, non-seulement à traiter, mais à reconnaître, que les dermatoses ; et, du reste, les efforts si souvent infructueux de tant de médecins distingués pour jeter la lumière dans les ténèbres de la dermatologie, viennent bien à l'appui de ce que nous avançons. Une des principales causes des difficultés auxquelles se heurtent non-seulement les élèves, mais aussi beaucoup de maîtres, consiste dans la complication et les associations des affections entre elles. Si les fièvres éruptives et un certain nombre d'affections cutanées obéissent à un type invariable, il n'en est plus de même pour les vraies dartres, c'est-à-dire pour les maladies de la peau liées à un état constitutionnel. La classification de Willan, si simple dans son mécanisme, ne s'adresse ainsi à la maladie qu'à son état de simplicité. Quelle différence n'y a-t-il pas au point de vue seul du diagnostic entre l'eczéma variqueux par exemple et la gourme d'un scrofuleux ? Les affections cutanées, à part de rares exceptions, dévient trop vite de leur type primitif; elles se métamorphosent trop promptement pour qu'il soit possible de les circonscrire dans la classification willanique. Un atlas dans lequel on représenterait toutes les affections cutanées observables, avec leur physionomie spéciale, leurs degrés, leurs caractères, selon la diathèse, la maladie constitutionnelle qui leur a donné naissance, selon le tempérament, la constitution sur laquelle elles s'établissent, cet atlas-là ne dispenserait certes pas de l'étude clinique des maladies de la peau, mais il rendrait de grands services et faciliterait beaucoup le diagnostic des affections cutanées. Pour rendre les maladies de la peau avec leur physionomie si variable, si indescriptible, il faut non-seulement être peintre, mais surtout médecin ; et c'est bien ce qu'ont compris les auteurs de l'atlas que nous avons actuellement sous les yeux. S'adresser à la photographie, c'est-àdire à la reproduction minutieusement exacte de toute espèce d'objet, c'est évidemment se rapprocher le plus possible de la nature, et nous ne saurions trop louer certaines planches purement photographiques, telles que l'éléphantiasis, le novus, l'icthyose noire; mais malheureusement la photographie ne remplace que le dessin; elle réclame l'aide de la peinture. C'est M. de Montméja qui s'est chargé de tenir le pinceau ; et, d'une façon générale, ses efforts ont été assez heureux; ainsi il a parfaitement réussi pour le favus,

l'eczéma des jambes, le psoriasis, etc.; mais nous aurions désiré plus d'exactitude pour un certain nombre d'autres planches; ainsi, par exemple, toutes les syphilides sont presque méconnaissables; la couleur cuivrée caractéristique est remplacée par une teinte de cinabre qui ne nous paraît pas exacte; le lupus n'est pas assez livide, etc. Quant au texte de l'ouvrage, il est écrit par M. le professeur Hardy. Nous regrettons qu'il soit aussi abrégé, car on y trouve les caractères de précision et d'élégance descriptive qui distinguent ce savant médecin. Nous ne considérons donc cet ouvrage que comme un jalon, comme un premier essai réussi de la photographie appliquée à la représentation des affections cutanées; car, à notre avis, pour qu'un atlas des maladies de la peau puisse remplir son but, il doit présenter les affections cutanées à toutes les phases de leur contenu et avec les caractères composites et polymorphes qui les rendent si difficiles à reconnaître, comme nous l'avons dit plus haut. L'hôpital Saint-Louis est une mine épuisable pour l'étude des maladies de la peau, et si chaque médecin veut contribuer à enrichir le musée de l'hôpital avec des pièces anatomiques aussi admirables que celles qu'on y exécute actuellement; si chacun appelant le dessin ou la photographie à son aide veut bien apporter sa part à l'édification d'un atlas universel de dermatologie, nous ne doutons pas que la lumière ne se fasse et qu'on n'arrive bientôt à tomber d'accord sur le diagnostic et le traitement d'une maladie de la peau aussi bien que s'il s'agissait d'une maladie de poitrine,

d'une fracture ou d'une luxation.

BULLETIN DES HOPITAUX.

PHLEGMON DIFFUS DU BRAS CONSÉCUTIF A UNE SAIGNÉE PRATIQUÉE - Le déSUR UN ALBUMINURIQUE (1), par le professeur Verneuil. veloppement d'accidents graves à la suite de blessures insignifiantes et d'opérations légères, la saignée en particulier, a été observé bien des fois, mais n'a pas toujours reçu d'interprétation satisfaisante.

Pour la phlébotomie, on a accusé la lancette d'avoir inoculé une substance septique, et l'on s'est contenté d'ordinaire de cette expli

(1) Lu à la Société de chirurgie.

cation contre laquelle proteste naturellement le propriétaire de l'instrument. J'admets cette cause, mais il est clair qu'elle ne peut être invoquée que dans des cas exceptionnels, et qu'il faut chercher si– multanément, dans l'état général du sujet et dans le milieu qu'il occupe, la raison plus acceptable de l'invasion des accidents.

L'étude du diabète a commencé à ouvrir les yeux sur cette influence générale. Il est aujourd'hui démontré que chez les glycosuriques la moindre égratignure peut amener des inflammations phlegmoneuses ou gangréneuses de mauvaise nature, qui, en dépit du traitement le plus actif, se terminent fatalement en quelques jours ou en quelques semaines au plus.

Mais l'altération du sang par la glucose n'est point seule capable d'entraîner ces morts inattendues.

L'alcoolisme est tout aussi redoutable. J'ai vu plusieurs fois de petites plaies des membres inférieurs amener, chez des sujets trèsvigoureux, des angioleucites que rien ne pouvait entraver et qui se terminaient rapidement avec tous les symptômes du délirium tremens le plus grave.

La relation qui existe entre la glycosurie et l'albuminurie pouvait faire prévoir que cette dernière affection influencerait tout aussi défavorablement la marche des lésions traumatiques et prédisposerait au développement d'inflammations diffuses de mauvaise nature.

En effet, M. Gubler, dans l'article ALBUMINURIE du Dictionnaire encyclopédique (p. 502), note explicitement cette propension funeste. On voit apparaître des eschares tantôt spontanées, tantôt succédant à la moindre écorchure, à une légère brûlure, aux piqûres, aux scarifications qu'on pratique contre l'œdème.

Le fait suivant, observé avec attention, montre que, comme chez les diabétiques, la saignée peut occasionner, en cas d'albuminurie, un phlegmon des plus graves.

V***, trente-quatre ans, Belge, carrier, de bonne constitution, entré à Lariboisière le 16 décembre 1868, salle Saint-Augustin, n° 8 (1).

Cet homme, dont l'intelligence est fort obtuse, fournit les renseignements suivants. Il a toujours joui d'une bonne santé, mais sa profession l'expose à se refroidir alors que son corps est en sueur.

(1) Les détails de cette observation ont été recueillis par M. Morel d'Arleux, élève stagiaire du service.

Il dit être sobre, ne boire jamais d'eau-de-vie et consommer à peine, avec sa femme, un litre de vin par jour.

En novembre 1868, il s'est foulé le poignet et a gardé le repos pendant quelques jours. Vers la fin du mois et sans cause connue, il accuse du malaise et constate que sa face et tout son corps présentent un léger gonflement.

Une sage-femme lui promet de le guérir et lui pratique une saignée du bras, probablement le 1er décembre. V*** rentre chez lui et ressent dès le lendemain, dans le bras, des douleurs vives accompagnées d'une tuméfaction considérable; un phlegmon diffus se déclare et suit sa marche sans autre secours que des applications de cataplasmes.

Un médecin, appelé alors que le membre est parsemé d'eschares, se contente de pratiquer des injections. Il attribue l'accident à l'impureté de la lancette et l'affirme dans un certificat que nous avons eu sous les yeux.

Voici ce que nous constatons lors de l'entrée du malade:

Vaste phlegmon diffus du bras gauche envahissant le bras jus qu'à l'insertion du deltoïde et la moitié supérieure de l'avant-bras. Il est resté confiné dans la couche sous-cutanée. Huit ouvertures, dont plusieurs offrent de 4 à 5 centimètres d'étendue, livrent passage à des flots de pus et à des lambeaux de tissu cellulaire mortifié. La peau est largement décollée dans les intervalles.

L'état général est mauvais. Face pâle, lèvres décolorées, expression d'hébétude. Pouls petit, fréquent, peau chaude sans sécheresse, un peu de constipation, ventre souple; cependant la langue est humide et le malade réclame avec des larmes de la nourriture dont on l'a privé depuis plusieurs jours. On prescrit un purgatif, l'excision des débris sphacélés et des injections chlorurées.

Le lendemain on examine les urines qui sont d'un brun sale et renferment manifestement une certaine proportion de sang. Elles contiennent une forte proportion d'albumine. Le précipité obtenu s'accumule au fond du tube et en remplit environ le quart. C'est alors que l'on recueille les antécédents qui prouvent l'existence d'une albuminurie antérieure à la saignée. On ne trouve de glycose ni alors ni dans les examens suivants.

On prescrit des bains de bras d'une heure deux fois par jour, des badigeonnages iodés aux limites du phlegmon, des cataplasmes émollients. Repos au lit. Alimentation substantielle que le malade affamé réclame toujours avec ardeur.

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