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tion paludéenne; au bout de neuf à dix heures tous les accidents sont terminés, et l'on attribue cet heureux effet à l'intervention des sangsues ou des vésicatoires, puis le lendemain reviennent les mêmes accidents qui, cette fois, sont mortels. Ceci ne peut arriver que quand on ne tient pas compte de la température qui est toujours à plus de 40 degrés; de plus, il y a eu un frisson plus ou moins intense.

2o Les fièvres pernicieuses vasculaires. Le frisson est presque permanent pendant tout l'accès, et elles aboutissent en général à la forme syncopale. La température est à 41 ou 42 degrés.

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3o Dans le troisième groupe, que Torti a appelé fièvres pernicieuses colliquatives, cholériformes, etc., il n'y a pas le frisson ni la température élevée que l'on observe dans les deux premiers groupes. Le frisson et l'élévation de température peuvent manquer au début, mais apparaître à la fin, et la chaleur peut monter à 40 et 41 degrés. Ces phénomènes forment une série morbide que nous allons chercher à expliquer. Il y a une période préfébrile qui a passé inaperçue, malgré les avertissements de Dehaen, qui avait noté l'ascension de la colonne thermométrique une demi-heure avant le frisson. Gavarret, en 1840, annonça le même fait, mais on n'en tint pas compte, et ce sont les recherches récentes qui ont mis hors de doute sa réalité. Une fois le frisson plus ou moins intense déclaré, la température augmente de 2 degrés, arrive à 40, 40,5 en deux heures de temps. Il n'y a pas d'autre cas de maladie ou l'ascension soit si brutale; ce maximum ne dure pas, et la descente est brusque; mais cette

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Fig. 4. Accès de fièvre, durée six heures.

descente reste lente tant qu'elle n'a pas été de 1 degré. Une fois que le thermomètre a dépassé 40 et 41, la chute est précipitée et la courbe presque verticale. En totalité, l'accès dure de dix à douze heures.

Pendant ce temps, il s'est fait une combustion exagérée : l'urée, le représentant de la décomposition de nos tissus, est dans les urines

en quantité double de la normale; outre l'urée, on trouve un dépôt d'acide urique et des urates.

Survient alors un intervalle apyrétique, suivi d'un nouvel accès. Ces accès reviennent toujours entre sept heures du matin et deux heures de l'après-midi.

Fièvre pyémique.

On y trouve une période préfébrile, un frisson violent, mais il faut huit, dix, douze heures pour atteindre le maximum de la température.

Ce maximum atteint au plus 40 à 41 degrés. Il persiste de deux à huit heures, formant un niveau (1) graphique; puis le thermomètre descend rapidement, en trois ou cinq heures.

Les produits de décomposition (urée et acide urique) sont en bien moins grande proportion que dans la fièvre intermittente ordinaire. L'apyrexie est incomplète; enfin l'accès fébrile revient à une autre heure que le précédent et suivant un autre type.

Fièvre intermittente tuberculeuse.-C'est une maladie fréquente, surtout dans l'armée, où on pourrait la prendre pour une fièvre intermittente vraie; cette erreur aboutit à une thérapeutique inutile, car alors on emploie, mais sans effet, le sulfate de quinine, l'arsenic et l'hydrothérapie. Nous la décrirons plus tard.

PHYSIOLOGIE DU FRISSON ET DE LA FIÈVRE.

Nous ne sommes plus à l'époque où l'on croyait que la fièvre est un être nouveau, venant s'emparer de l'individu. Pour nous, le frisson comprend: (a) une combustion; (b) une sensation; (c) une excitation des vaisseaux sous l'influence de cette sensation; (d) l'action consécutive sur les nerfs et les muscles.

(a) Opération chimique. — Quelle qu'elle soit, la cause fébrile met le feu à l'organisme, il y a une destruction des tissus et le malade fabrique un excès de chaleur; d'autre part, il peut retenir de la chaleur et l'empêcher de se perdre, mais les urines prouvent qu'il y a eu combustion, car il y a un excès d'urée.

Où se fait cette combustion? Il est à peu près démontré que les muscles ne font pas d'urée en excès; en effet, un individu

(1) On comprend sous le nom de niveau ou plateau graphique la partie du tracé qui indique une température peu variable pour un espace de temps. On dit que dans une maladie il y a un plateau de plusieurs heures, de plusieurs jours. Ainsi, dans la figure 4, il y a un niveau de température à 41 degrés pendant trois heures. (Note de la Rédaction.)

sain ne fait pas plus d'urée en forçant l'exercice musculaire : le combustible seul s'use et non la machine qui est le muscle.

Il y a dans le sang des centaines de millions de globules qui font les frais de la combustion, la preuve c'est l'anémie que l'on constate après deux ou trois accès; la rate augmentée de volume en détruit plus et le déchet se retrouve dans l'urine sous forme d'urée; il y a donc combustion avec excès de température.

(b) Sensation de frisson. Puis le malade accuse la sensation de frisson. Il éprouve un vif sentiment de froid et on peut croire à une réfrigération réelle de l'individu, tandis qu'en fait il y a un échauffement rapide du sang. Ainsi échauffement et sensation simultanée de froid. Or, quand un individu se refroidit après une perte abondante, comme la diarrhée cholérique par exemple, il se refroidit mais il n'y a pas de frisson. La cause du frisson n'est donc pas le refroidissement, mais le passage brusque de 37 à 41 degrés de la température. Cette élévation subite impressionne le système nerveux qui traduit par une sensation douloureuse cette impression. L'expérience a démontré que dans un air chauffé brusquement de 37 à 41 degrés les nerfs présentent une excitabilité excessive, capable de provoquer des convulsions.

A cette cause s'ajoute une autre circonstance, c'est la différence entre la température centrale et celle de la périphérie; ce contraste impressionne encore le système nerveux; mais c'est la première cause qui domine, car le frisson a lieu même dans le lit quand on diminue l'écart entre la température centrale et périphérique; la sensation, c'est-à-dire la douleur, suit une marche centripète, arrive à la moelle inconsciente, qui réagit sur tous les nerfs moteurs et vasculaires. Il suffit, pour prouver cette action réflexe, de rappeler les expériences de Tholozan et de Brown-Sequard plongez une main dans l'eau froide, la sensation produit une contraction même des artères opposés.

Phénomènes consécutifs. Sous cette même influence, il y a engourdissement des membres, fatigue, céphalalgie, malaise général, absence de sécrétion; le malade ne sécrète pas d'urine pendant le frisson.

Au stade de frisson succède le stade de chaleur caractérisé par le relâchement des vaisseaux, la facilité de la circulation, et puis surviennent le stade de sécrétion, les sueurs, la détente. L'excès de température s'en va par l'évaporation, et sous l'influence de cette déperdition d'eau il se fait une nouvelle concentration des urines avec

un excès d'acide urique, ce qui constitue les urines critiques des anciens.

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(c) Excitation des vaisseaux. Quelle que soit la source des combustions, la chaleur qui se développe subitement excite les nerfs moteurs et surtout les nerfs vaso-moteurs. Ce sont les petites artérioles possédant les muscles les plus puissants qui agissent d'abord par leur contraction, de façon à ce qu'il reste à peine du sang à la périphérie; de là une cause de refroidissement périphérique résultant de la stase veineuse, et de l'état exsangue des artérioles; ainsi, dans la fièvre pernicieuse, le visage et les extrémités sont d'une pâleur mortelle, ou bien d'une coloration livide, rouge, cyanosée. Cette rougeur et cette pâleur alternatives s'expliquent l'une par la stase sanguine, l'autre par l'anémie des tissus.

Ce n'est pas tout. Le cœur lutte énergiquement contre la résistance des artérioles et, bien qu'en somme il fournisse un travail effectif très-faible, il bat très-vite, 120 à 140 par minute. Le nerf vague ne fonctionne que si le sang est dans son intégrité; sous l'influence de l'acide carbonique qui s'accumule alors dans le sang, le nerf se paralyse finalement et dès lors il se produit une fréquence excessive des battements du cœur.

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(d) Excitation des muscles. L'excitation des nerfs moteurs par la chaleur produit la contraction des muscles et tout d'abord de ceux des bulbes pileux de la peau, c'est ce qui constitue la chair de poule. L'excitation des muscles animés par la petite branche de la cinquième paire produit le claquement des dents, l'excitation de ceux animés par la septième paire donne lieu à la contraction des muscles peauciers du cou et de la face, d'où l'état grippé du visage. Enfin, le tronc et les membres sont en proie à des contractions analogues. Le patient se rétracte, se recoqueville, il cherche ainsi à diminuer le volume du corps, à diminuer sa surface de rayonnement, sa déperdition de chaleur, et en même temps à augmenter les contacts des extrémités qui sont froides, avec le tronc qui est plus chaud. Enfin, la contraction des muscles respiratoires produit l'anxiété précordiale, la dyspnée, et celle des muscles du larynx, la faiblesse de la voix.

Voilà l'interprétation physiologique du frisson, phénomène caractéristique des fièvres de la première catégorie.

Voyons maintenant à distinguer les fièvres de la deuxième caté

DIAGNOSTIC DES FIÈVRES DE LA DEUXIÈME CATÉGORIE.

Ce groupe comprend les fièvres éruptives et la pneumonie. Avant la période d'éruption, les fièvres éruptives ne présentent aucun signe pathognomonique, et c'est alors que l'étude de la température est pour le médecin une précieuse ressource comme nous allons le montrer; une fois l'éruption produite, il peut encore y avoir des difficultés pour différencier les fièvres éruptives les unes des autres; c'est un nouveau diagnostic à faire, qui repose sur d'autres considérations, et nous n'y insisterons pas pour le moment.

Les fièvres éruptives sont l'érysipèle, la variole, la scarlatine, la rougeole. Nous adoptons cet ordre, parce que la rougeole, qui vient la dernière, a une marche analogue à celle de la fièvre typhoïde et forme ainsi la transition entre les fièvres de la seconde et de la troisième catégorie.

L'érysipèle décrit sa courbe thermométrique comme un simple accès de fièvre éphémère, mais ce qui caractérise cette maladie, c'est que chaque poussée érysipélateuse, chaque extension de l'éruption, comme cela se voit dans les érysipèles ambulants, est annoncée par une nouvelle ascension thermométrique, de sorte que la courhe se compose d'une série irrégulière de montées et de descentes. Dans la variole, la température initiale monte promptement de

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37 à 39°,5, et le deuxième jour au soir (soit après quarantehuit heures) elle atteint le maximum 40 degrés; le troisième jour, la chaleur persiste et l'éruption ne se fait que le quatrième jour au matin dans les varioles ordinaires, mais dans les varioles malignes l'éruption se fait le deuxième jour (après trente-six ou quarante heures). Sachez donc que la durée des prodromes de la variole est variable suivant les cas. Deux jours pour les varioles graves, trois

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et quatre pour les autres. Vous pouvez donc, dès cette période, prédire la gravité ou la bénignité d'une variole.

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