Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

comme la chaux ; de même que l'addition de cet alcali à une infusion met immédiatement en liberté la méthylamine, dont l'odeur ammoniacale est promptement appréciable. La liqueur alcaline ainsi obtenue est ensuite saturée par de l'acide chlorhydrique et évaporée à siccité; le résidu est traité par de l'alcool rectifié, bouillant, qui dissout le sel de méthylamine dans un état de grande pureté. Ce sel, distillé avec un morceau de potasse, perd sa base qui reste dans l'eau, dans laquelle elle est très-soluble; et enfin en saturant cette liqueur alcaline par de l'acide acétique, on obtient l'acétate de méthylamine, qui peut être employé de la même façon que l'acétate d'ammoniaque. Cette base a été extraite du café en assez grande quantité pour être reconnue à ses propriétés physiques et chimiques et au chlorure double qu'elle forme avec le platine.

L'existence de la méthylamine dans le café grillé étant parfaitement démontrée, on peut se demander si cette substance ne serait pas le principe ou l'un des principes auxquels il faut attribuer l'action excitante du café.

En effet, ces propriétés stimulantes ne doivent pas être attribuées à la caféine; car, outre que le café vert ne possède pas ces qualités, on a vu que la caféine disparaît en partie pendant la torréfaction.

L'acétate de méthylamine fut administré expérimentalement à sept malades du service de clinique de M. le professeur Béhier à la Pitié.

Le premier malade était un homme anémique, présentant une légère excitation du pouls, qui battait 105 fois par minute. 1 gramme d'acétate de méthylamine fut donné. Les premiers effets furent une augmentation de la fréquence du pouls et une diminution de la tension artérielle. Le maximum de la fréquence du pouls, 125 pulsations à la minute, fut atteint huit minutes après l'ingestion de la substance et persista quarante-six minutes. La tension artérielle, qui avait beaucoup baissé, commença alors à remonter. Une heure et dix-sept minutes après l'administration du médicament le pouls étant à 120, la tension artérielle était réellement plus haute qu'avant l'expérience et se trouvait très-notablement élevée.

La seconde expérience fut faite sur un jeune homme offrant une excitation fébrile du pouls, qui était à 105, mais chez lequel la force d'impulsion du cœur était beaucoup plus grande que dans le cas précédent, car le maximum de la courbe de la pulsation (1) fut

(1) Il s'agit ici, comme dans les observations suivantes, de la hauteur de la

obtenu avec une pression équivalant à 280 grammes (1), qui fut employée pendant l'expérience. 1 gramme d'acétate de méthylamine fut donné à neuf heures quarante-trois minutes du matin. Les premiers effets appréciables furent constatés à neuf heures cinquante-sept minutes; la tension était sensiblement baissée et la fréquence du pouls avait diminué de 10 pulsations. A dix heures neuf minutes, la tension s'était relevée et le pouls était remonté à 102. A dix heures quarante et une minutes, une heure après la prise du médicament, la tension avait considérablement augmenté et avait dépassé son élévation primitive; le pouls était à 100 et on observa une singulière irrégularité de la ligne générale, marquant la pression artérielle, qui indiquait un degré inusité de l'influence des mouvements respiratoires. On ne constata à l'auscultation aucune altération des bruits du cœur. Le malade éprouva une sensation de refroidissement dans les extrémités inférieures.

Dans la troisième observation, il s'agissait d'un malade qui, avec un pouls à 87, présentait une ondée volumineuse (8 millimètres en hauteur) sous une pression de plus de 270 grammes. 1 gramme d'acétate fut donné, et l'on prit successivement quatre tracés, à plusieurs intervalles, dans l'espace de soixante et dix minutes. On constata une augmentation constante de la tension artérielle avec une accélération modérée du pouls. A la fin de l'expérience, la tension était très-notablement plus élevée qu'avant et le pouls battait 95 fois par minute. Le malade ne ressentit pendant tout le temps ni chaleur, ni douleur, ni aucune sensation appréciable.

Le sujet de la quatrième expérience était un homme atteint de péritonite chronique avec un pouls à 88 et donnant un tracé d'une bonne hauteur (6 millimètres sous une pression de 270 grammes). 3 grammes d'acétate furent donnés, et quatre tracés furent successivement pris à divers intervalles dans l'espace d'une heure.

ligne ascensionnelle qui, dans le tracé sphygmographique de chaque pulsation artérielle, indique la force avec laquelle la paroi du vaisseau est soulevée par le choc de l'ondée sanguine.

(1) Nous devons rappeler qu'on s'est servi, pour ces recherches, du sphygmographe de M. Marey, modifié par M. le professeur Béhier.

L'une des principales modifications apportées à l'instrument consiste en ce que le levier, dont l'extrémité libre doit se mouvoir sur la bande de papier, ne s'applique au niveau du trajet de l'artère radiale que par la pression d'une vis spéciale; de plus, cette vis commande un petit cadran sur lequel la pression qui a été exercée est mesurée par des divisions qui représentent des grammes.

L'effet fut une élévation continue et progressive de la pression artérielle, la fréquence du pouls restant sans aucun changement. L'élévation de la tension constatée à la fin était très-considérable.

Le cinquième malade n'avait pas de fièvre; son pouls était à 72, avec une légère irrégularité, mais donnant, sous une pression de 299 grammes, une courbe de moyenne hauteur (5 millimètres). 1 gramme d'acétate fut administré et l'on prit successivement, dans l'espace de 80 minutes, sept tracés. Au bout de treize minutes, il se manifesta une élévation modérée de la tension, qui se maintint de 5 à 10 minutes. Trente-trois minutes après l'ingestion du médicament, la tension tomba au-dessous de son niveau primitif; le pouls était plus irrégulier et il y avait une notable oudulation de la ligne de descente de chaque pulsation. Vingt minutes plus tard, la tension s'était élevée plus haut que jamais; les oscillations avaient presque disparu et l'irrégularité que présentait encore le pouls, semblait soumise à une légère influence de la respiration. Vingt minutes plus tard encore, la tension était revenue à son niveau primitif. A la fin de l'expérience, elle s'était élevée au plus haut point qu'elle eût jamais atteint; le pouls était très-régulier et très-peu plus fréquent qu'avant la prise de la substance. La fréquence n'avait jamais été beaucoup modifiée pendant toute la durée de l'expérience.

Dans la sixième observation, il s'agissait d'un malade dont le pouls, à 105, donnait le maximum de la hauteur de la courbe (8 millimètres) sous une pression de 150 grammes seulement. Cette expérience fut imparfaite, parce que l'instrument avait glissé un peu avant qu'on eût pris le second tracé; mais les effets du médicament n'en furent pas moins très-sensibles. 18,50 d'acétate furent pris et le maximum de la tension artérielle fut atteint vingtneuf minutes après; le pouls étant alors très-contracté et à 100, et le malade éprouvant un refroidissement général. Quinze minutes plus tard, il y eut subitement une sensation de chaleur et une sueur profuse, tandis que la tension était sensiblement abaissée et le pouls était à 115. A la fin de l'expérience, soixante-dix-huit minutes après l'ingestion de la substance, la tension avait baissé, mais se trouvait encore beaucoup au-dessus de son niveau primitif; le pouls était à 100 et la sensation de chaleur avait augmenté.

[ocr errors]

La septième expérience fut faite sur un homme atteint d'un rétrécissement de l'orifice aortique dont le pouls était à 100. La courbe s'élevait à 8 millimètres, et il n'y avait pas de dicrotisme.

48,50 d'acétate furent donnés, et cing minutes après il y avait une très-notable élévation de la tension; le pouls était à 105. Dans les six tracés qui furent pris ensuite dans l'espace de quatre-vingts minutes, il y eut des oscillations de la tension; mais sur l'ensemble elle resta notablement élevée, et même, dans le dernier tracé, elle était beaucoup plus haute qu'avant l'administration du médicament. Le pouls était à 95 à la fin, mais il faut faire remarquer qu'il n'y eut aucune relation entre la fréquence du pouls et la tension pendant cette expérience.

Il résulte de ces expériences que l'acétate de méthylamine: 1o augmente la tension artérielle; 2o qu'il a peu d'influence sur la fréquence du pouls; 3° et que, dans certains cas, quand il est donné à haute dose, il rend le pouls irrégulier.

On peut ajouter que les observateurs qui ont étudié ses effets comparent son action à celle de l'acétate d'ammoniaque.

THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE.

Du traitement des cicatrices difformes par la cautérisation, la compression, au moyen du collodion et la gymnastique suédoise (1);

Par M. BOURGUET, chirurgien de l'hôpital d'Aix.

De minimis curat prætor.

Les cicatrices difformes, particulièrement celles qui ont leur siége à la face, constituent un inconvénient assez sérieux pour que nous n'ayons pas besoin d'insister longuement sur l'importance des moyens capables d'en obtenir la guérison. Combien de personnes, de femmes surtout, dont l'existence se trouve empoisonnée, l'avenir même compromis, par suite de difformités de ce genre, qui ne reculeraient devant aucun sacrifice pour s'en voir débarrassées !...

(1) Nous avons pour principe de ne donner à nos lecteurs que des travaux originaux, cependant nous ne craignons pas de reproduire des articles parus dans d'autres journaux quand nous croyons y trouver l'intérêt du lecteur. C'est pourquoi nous nous sommes décidé à emprunter au Montpellier médical le mémoire d'un chirurgien de province bien connu de nos lecteurs, M. Bourguet (d'Aix), qui traite d'un point important de chirurgie pratique.

La chirurgie, il est vrai, s'est occupée depuis longtemps d'y porter remède à l'aide de sections, d'incisions, d'excisions et d'opérations autoplastiques habilement pratiquées et en général fort ingénieuses. On peut même dire, en toute vérité, que la morphoplastie, c'est-àdire l'art de rétablir les parties dans leur forme primitive et de restaurer celles qui ont été détruites, n'a jamais été cultivée avec plus de succès que de nos jours. Mais, tout en reconnaissant ce que l'autoplastie chirurgicale a réalisé de progrès, à notre époque, et les services qu'elle a rendus ou qu'elle rend journellement dans les cas où elle est indiquée, on ne peut pas s'empêcher de reconnaître pourtant que l'emploi de l'instrument tranchant, outre qu'il n'est pas toujours accepté par les malades, ne convient pas non plus à tous les cas.

Ainsi, le bistouri n'est pas de mise dans les cicatrices peu saillantes, les crêtes, les brides, très-superficielles, les hypertrophies partielles du derme, les simples inégalités et les petites élévations irrégulières de la peau, les godets de la variole, les cicatrices colorées. Il ne convient même pas dans bon nombre de cicatrices plus étendues et exubérantes, à cause de la facilité avec laquelle le tissu de nouvelle formation s'ulcère et se détruit, en laissant une cicatrice nouvelle tout aussi apparente que celle que l'on avait voulu enlever.

[ocr errors]

C'est contre ces cicatrices disgracieuses, que l'on rencontre à chaque instant dans le monde, et dont les chirurgiens entreprennent rarement la cure, quoiqu'elles occasionnent fort souvent une difformité choquante quand elles sont placées dans un lieu en évidence, que nous avons dirigé le traitement sur lequel nous venons appeler aujourd'hui l'attention des chirurgiens.

Les résultats que nous en avons obtenus, depuis plus de huit ans qu'ont été institués nos premiers essais, ont été assez encourageants pour nous engager à persévérer dans cette voie.

Ainsi que l'indique même le titre de ce travail, le traitement auquel nous avons eu recours pour combattre les cicatrices difformes précédemment énumérées, se compose de plusieurs moyens associés en vue de ce résultat, et qui sont:

1° La cautérisation;

2o La compression au moyen du collodion;

3o La gymnastique suédoise.

Entrons dans quelques détails sur le mode d'application et le mode d'action de chacun de ces moyens :

1° CAUTÉRISATION. Les seuls caustiques dont nous nous soyons

« ZurückWeiter »