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Voici l'histoire d'un malade que j'ai eu l'occasion d'observer et pour lequel M. Mahot fut appelé en consultation.

Un enfant, âgé de six à sept ans environ, demeurant chez ses parents, rue du Séjour, 1, dans une chambre sombre à n'y pas voir en plein midi, est pris d'accidents qui me font craindre l'invasion prochaine d'une méningite tuberculeuse. Mis en observation, cet enfant ne tarde pas. malheureusement pour lui, à montrer la réalisation de mon fâcheux pronostic. Dans les délais habituels, les symptômes bien connus de la méningite s'accusèrent et bientôt atteignirent un degré véritablement effrayant. Je n'entrerai pas dans le détail de l'observation. Qu'il me suffise de dire que M. Mahot porta le même diagnostic que moi et, par suite, le même pronostic défavorable. Un seul symptôme manquait pour parfaire le tableau de la méningite. La constipation, qui est la règle dans cette maladie, était remplacée par de la diarrhée. Cela seul suffisait pour nous donner quelque espoir, en nous faisant concevoir la possibilité d'une autre affection. Guidé par cette irrégularité, avant l'arrivée de M. Mahot, j'avais, sans aucun résultat, donné de la santonine. Nous donnâmes du calomel on n'obtint rien et on fut obligé de modérer la diarrhée. J'avais beau interroger la mère, je n'apprenais rien qui pût m'éclairer, lorsque je songeai à administrer des lavements de suie, pensant que les accidents pourraient bien être dus à des oxyures. Ma foi dans les vers fut brillamment récompensée. Des oxyures furent rendus en grande quantité; les accidents cérébraux disparurent en quelques heures, et le malade mourant en apparence tout à l'heure fut presque subitement rendu à la santé ; et c'est précisément cette rapidité dans la disparition des phénomènes qui acheva de me convaincre de l'influence exclusive des oxyures, parasites de mon petit malade, sur le développement de sa maladie. (Journal de médecine de l'Ouest.)

Traitement des érections blennorrhagiques par les injections hypodermiques de chlorhydrate de médecine. La méthode hypodermique, que nous ne cessons de préconiser, vient de recevoir une nouvelle application du

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«Broyez le chlorhydrate de morphine avec quelques gouttes d'eau distillée et étendez la solution; si tout le sel n'est pas dissous, chauffez.

« Après cette première injection, que je pratique à trois heures du soir (heure de la contre-visite dans nos hôpitaux), les érections sont notablement diminuées, mais non encore suspendues pendant la première nuit.

« Après une deuxième injection faite le lendemain, à la même heure, avec la même dose et non loin du point piqué la veille, le sommeil devient calme et réparateur; il n'est plus interrompu, soit par les érections, soit par les cauchemars.

« Le lendemain du jour où l'injection a été pratiquée et durant la nuit suivante, la sédation est encore com plète; mais dans la troisième nuit qui suit la deuxième injection, le plus souvent les érections se reproduisent de nouveau, moins douloureuses que précédemment, il est vrai, mais encore assez pénibles pour interrompre le sommeil. Deux injections ont suffi dans quelques cas.

« Il est bon, néanmoins, de suivre en général la marche que j'ai adoptée actuellement.

« Premier jour, première injection, vers le soir, avant le repas ou quelques heures après; deuxième jour, deuxième injection; troisième jour, pas d'injection; quatrième jour, troisieme injection; cinquième jour, pas d'injection; sixième jour, quatrième injection.

«Dans aucun cas je n'ai dû recourir à plus de quatre injections ainsi faites.

«La période aiguë de la maladie est diminuée de durée et d'intensité. <«<< Je suis arrivé par ce moyen à supprimer avec grand avantage les

érections chez des malades atteints de rétrécissements, d'ulcérations chancreuses ou autres du pénis, chez des

opérés de phimosis, ce qui a permis d'obtenir la cicatrisation immédiate. (Gaz. des hóp.) »

VARIÉTÉS.

Le nom de Trousseau est inséparable des progrès de la thérapeutique depuis ces trente dernières années; c'est lui qui lui a donné cette impulsion vigoureuse qui se manifeste aujourd'hui avec tant de vigueur. A ce titre, il appartient à ce recueil, auquel il a fourni un grand nombre de travaux dès sa fondation. Aussi nous sommes heureux de rendre hommage à sa mémoire, qui nous sera toujours chère, en reproduisant l'éloge de son ami et collaborateur Pidoux, prononcé à la Société de thérapeutique, dont Trousseau avait accepté le titre de président honoraire, bien qu'il fût déjà atteint d'un mal implacable. F. B.

TROUSSEAU.

Eloge prononcé à la Société de thérapeutique, dans sa séance du 5 mars 1869, par M. PIDOUX, président honoraire de cette Société, etc.

Messieurs et chers collègues,

Mon seul titre à l'honneur que vous daignez me faire en m'appelant à remplacer Trousseau comme président honoraire de la Société de thérapeutique est d'avoir été son collaborateur. C'est donc à lui, après vous, que je dois reporter cet honneur. Aussi je ne crois pas pouvoir mieux témoigner ma reconnaissance envers sa chère mémoire et vous remercier d'une manière plus digne et plus juste, qu'en faisant revivre un instant parmi vous ce maître regretté.

Ils commencent à se compter, ils sont surtout très-dispersés, ceux qui ont assisté avec moi aux premiers jours de la renaissance de la matière médicale entre les mains de Trousseau. Il faut remonter pour cela à trente-huit années bientôt. Vous le voyez, c'est presque une page d'histoire que je vais vous lire.

C'était un peu avant, ce fut surtout immédiatement après la grande et première épidémie de choléra, en 1832, que Trousseau, alors âgé de vingt-neuf ans, médecin du Bureau central, partageant, à l'Hôtel-Dieu, dans les salles Saint-Bernard et Sainte-Monique, le service de Récamier, fit ses premiers essais de restauration clinique des agents de la pharmacie proscrits presque entièrement par Broussais.

Trousseau, ai-je dit, partageait alors comme médecin du Bureau central le: service hospitalier de Récamier. Il ne le remplaçait pas, en effet, car le maître n'était ni en congé ni en retraite; il n'était qu'irrégulier, et il lui avait plu de se donner un coadjuteur. Trousseau eut la bonne fortune de fixer son choix. Récamier était bien libre sans doute d'en appeler un autre, mais il ne l'était pas d'en choisir un meilleur; et il est plus que probable que le roulement. administratif, très-équitable d'ailleurs, ne l'eût pas servi aussi bien selon son esprit.

Trousseau venait donc, sous les yeux d'un homme original, indépendant jusqu'à l'individualisme, et que Broussais n'avait pu courber, répandre et cultiver dans un champ tout prêt pour les recevoir les semences qu'apportail de Tours et de la clinique de Bretonneau son esprit si facile à imprégner et si apte à transmettre.

Personne ne peut se faire aujourd'hui une idée du spectacle qu'offrait alors cette clinique nouvelle. Elle l'était sous tous les rapports. Une pathologie moins systématique et plus variée, affranchie du physiologisme et réagissant, avec: excès peut-être, au nom des espèces nosologiques bannies, ressuscitait des agents thérapeutiques oubliés et en suscitait de nouveaux.

La notion de spécificité nosologique et thérapeutique, modestement retrouvée en province par Bretonneau, entrait à Paris avec éclat. Le jeune professeur libre venait l'y restaurer, mais retrempée dans l'anatomie générale de Pichat systématiquement appliquée à la pathologie par Broussais. L'élève de Breton

neau portait la renommée du maître plus haut peut-être que ne l'eût fait le maitre lui-même s'il eût eu l'imprudence de céder à l'ambition d'enseigner officiellement la médecine sur ce grand théâtre de Paris par lequel on cherchait à le tenter, et pour lequel sa simplicité, sa bonhomie, son oubli de luimême n'étaient pas faits.

Oui, Trousseau, avec son talent de vulgarisation incisif et puissant qui l'asSociait aux inventeurs, fit plus pour la restauration de l'idée de spécificité en nosologie et en thérapeutique et pour la gloire de son maître, que n'eût pu le faire Bretonneau lui-même. Ce fut, en effet, l'œuvre de Trousseau et le point de départ de la rénovation de la matière médicale dont il est chez nous l'auteur. Il fallait voir la curiosité intéressée des éleves et surtout des médecins d'un âge mûr sous les yeux desquels Trousseau se livrait avec une confiance imperturbable à l'emploi de tous les médicaments redoutés des praticiens de cette génération élevée dans la crainte des irritants! Il leur faisait l'effet de manier des charbons ardents. Quand on l'avait vu administrer les préparations de fer insolubles, aidées du quinquina et de l'aloès, à des chlorotiques dont l'estomac était déchiré par d'atroces douleurs, le cœur palpitant, les artères vibrantes, l'utérus congestionné et dysmenorrhagique, le lendemain on était sûr de trouver le lit de la pauvre fille entouré de médecins inquiets sur le sort de cette gastrite, de cette cardio-artérite, de cette métrite qu'avaient dû exaspérer les médicaments incendiaires administrés la veille. Et quand sous l'influence de cette médication tonique et stimulante ces praticiens constataient le retour d'un appétit pour les substances réparatrices, l'apaisement des douleurs d'estomac, la sédation des spasmes du cœur et des vaisseaux, la régénération des globules sanguins qui étendaient chaque jour un peu plus leur fard intime sur des joues et des lèvres plus que décolorées, ils étaient non-seulement surpris, ils étaient soulagés eux-mêmes..... Leur foi dans les agents de la matière médicale renaissait, et à travers ces effets des médicaments ils commençaient à se faire d'autres idées des maladies. Je vous assure, messieurs, que cela était aussi intéressant que des essais de thérapeutique sur des animaux bien portants.

J'ai pris mon premier exemple dans la chlorose et le fer, parce que Trousseau excellait à les opposer l'un à l'autre ; que les effets de la médication étaient très-pittoresques, et surtout, je crois pouvoir l'assurer, parce qu'ils étaient beaucoup plus accentués à cette époque qu'à la nôtre. Il me paraît, en effet, que la maladie était plus profonde et plus fréquente alors qu'aujourd'hui. J'en appelle à mes contemporains, et je leur demande si dans les hôpitaux, en ville, dans les pensionnats, les chlorotiques n'étaient pas plus nombreuses, les chloroses plus franches et plus complètes à cette époque que maintenant ? Le fait est aussi vraisemblable que je le crois vrai. La médecine sous ses deux aspects, hygiène et thérapie, était plus débilitante et moins réparatrice il y a quarante à cinquante ans qu'aujourd'hui. Les maladies de l'enfance étaient traitées sévèrement par les antiphlogistiques. A ce moment décisif où le sexe s'établit, le médecin et les familles se defiaient du régime tonique et ménageaient systématiquement l'usage des fortifiants. Aujourd'hui, au contraire, l'habitude d'une alimentation beaucoup plus animale, la pratique de la gymnastique, des bains minéraux, de l'hydrothérapie, des méthodes curatives plus naturelles et moins exténuantes, rendent plus facile et moins anormale la puberté chez les jeunes filles et en éloignent davantage la chlorose. A part quelques exceptions, je trouve que les cas de cette maladie ne sont qu'ébauchés; elle est bâtarde, incomplète, plus croisée d'autres éléments morbides. Eh bien, j'incline fort à croire que l'époque que je rappelle et la révolution qui se fit alors dans la matière médicale et l'hygiène donnent assez bien la date et les causes des amendements salutaires survenus dans la maladie dont il s'agit, et qu'on doit en faire pour une grande part honneur à l'initiative hardie de Trousseau.

Il est donc vrai, par cet exemple, que les maladies, et surtout les maladies chroniques, sont susceptibles d'éprouver, non-seulement chez l'individu, mais dans l'espèce, des changements transmissibles par voie de génération, comme on voit sous la main de l'homme les espèces végétales et animales modifiées par la culture, les croisements, l'action des milieux, etc., s'hypertrophier, s'atrophier, les unes se multiplier, les autres disparaître, toutes enfin, susceptibles de se modifier dans mille directions. Pourquoi la médecine n'aurait-elle pas cette influence sur les espèces nosologiques? Celles-ci, qui ne sont que des modes d'existence parasitiformes, ne doivent-elles pas être moins néces

saires, et par conséquent moins difficiles à modifier à la longue, que les caractères normaux et naturels qui spécifient les individus, que ces tendances organiques dont le développement ou la disparition réalisent dans l'espace et dans le temps la perfection et l'idéal de chaque type? On ne saurait en douter, et si la médecine ne se proposait pas ce but, elle ne serait bientôt plus une science.

Ce qui faisait, je le répète donc, l'originalité de la clinique de Trousseau, c'est que la thérapeutique y conduisait à la critique et à la réforme de la nosologie, comme celle-ci à la renaissance de la matière médicale et au progrès de la thérapeutique,

(La suite au prochain numéro.)

Par décret du 10 mars 1869, ont été promus dans le corps des officiers de l'armée de terre :

Au grade de médecin principal de 1re classe (choix): MM. Baizeau, médecin de 2e classe des hôpitaux de la division d'Alger.- Bonduelle, médecin principal de 2e classe aux salles militaires de l'hospice civil de Montpellier. Larivière, médecin principal de 2o classe à l'hôpital de Bordeaux, médecin principal de 2e classe à l'hôpital de Belfort. cipal de 2e classe à l'hôpital Saint-Martin.

--

Prudhomme,

Fuzier, médecin prin

Navarre, médecin

Au grade de médecin principal de 2 classe (choix); MM.Gouget, médecin-major de 1re classe des hôpitaux de la division de Constantine. - De Finance, médecinmajor de 1re classe à l'hôpital de Bourbonne. - Armieux, médecin-major de 1re classe des hôpitaux de la division de Constantine. major de 1e classe à l'hôpital de Marseille. Meurs, médecin-major de 1re classe, bibliothécaire conservateur à l'Ecole impériale d'application de médecine et de pharmacie militaires. · Daga, médecin-major de 1re classe des

hôpitaux de la division d'Alger.

Au grade de médecin-major de 1re classe (choix): MM. les médecins-majors de 2e classe Muller, Hattule, Lasnier, Weber et Gaujot; (ancienneté) Chabrely, Ouradou, Gasté, Scoutetten et Duauthier.

Au grade de médecin-major de 2e classe: M. Fauvel, médecin-major de 2e classe en non-activité; MM. les médecins aides-major de 1re classe (choix) Chambé, Girod de Miserey, Mathis, Guillemin, Liotard et Schaumont; (ancienneté, Denoix, Chabert, Vincent-Genod, Marteau, Paoli, Josué Sainte-Rose, Massaloup, Sculfort, Maratray, Mabillat et Bazille.

Au grade de pharmacien principal de 1re classe (choix): M. Capiomont, pharmacien principal de 2o classe, détaché au ministère de la guerre.

Au grade de pharmacien principal de 2o classe (choix): M. Robaglia, pharmacien-major de 1re classe à l'hôpital de Versailles.

Au grade de pharmacien-major de 1re classe (choix): MM. les pharmaciens-majors de 2o classe Fontaine; (ancienneté) Le Roy.

Au grade de pharmacien-major de 2e classe (choix): MM. les pharmaciens aides-major de 1re classe Judicis; (ancienneté) Thomas.

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Par décret en date du 13 mars 1869, ont été nommés ou promus dans l'ordre de la Légion d'honneur :

Au grade d'officier: MM. Martin, médecin principal de 1re classe; Bouton

d'Agnières, médecin-major de 1re classe; Fournez, pharmacien principal de 1re classe; Vesco et Rulland, médecin principaux de la marine.

Au grade de chevalier : MM. Paulet, médecin-major de 1re classe; Bodeau, Portafax, Charles, médecins-majors de 2o classe; Bérépion, vétérinaire en premier; les docteurs Privat, maire de Montagnac; Deroy, ancien aide-major; Mailhes, maire d'Orignac; Picon, maire de Cattiar; Sérilhac, maire de Lamothe-Cumont; Carles et Coste, médecin de 1re classe de la marine; Morio, pharmacien de 1re classe de la marine; Michel et Cassan, médecins de 2e classe de la marine; Rebeau, médecin auxiliaire de 2e classe de la marine.

Le concours pour six places d'agrégés stagiaires près la Faculté de médecine de Paris (section de médecine et de médecine légale) vient de se terminer par la nomination de MM. Bouchard, Ollivier, Chalvet, Lecorché, Brouardel, Cornil.

ASSOCIATION GÉNÉRALE.

L'assemblée générale de l'association aura lieu le dimanche 4 avril, à deux heures, dans le grand amphithéâtre de l'Assistance publique, avenue Victoria, sous la présidence de M. le professeur Tardieu. L'ordre du jour de cette séance publique est ainsi fixé : Allocution par M. le président Tardieu;

Compte rendu des actes de la Société centrale, par M. Le Roy de Méricourt, secrétaire de la Société.

Rapport général sur les actes de l'association dans son ensemble, par M. Amédée Latour, secrétaire général.

Le lundi 5 avril, à une heure, même amphithéâtre, séance particulière des présidents et délégués des sociétés locales, du conseil général et du conseil judiciaire et administratif.

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BANQUET DE L'ASSOCIATION GÉNÉRALE. Le banquet annuel offert à MM. les présidents et délégués des Sociétés locales aura lieu le dimanche 4 avril, à sept heures, au Grand-Hôtel, boulevard des Capucines.

Nos confrères sont invités à souscrire, directement ou par lettre, chez M. le docteur Brun, trésorier de l'association, rue d'Aumale, 23.

Prix de la souscription: 20 francs.

Le bureau de la société médicale de l'Elysée, pour l'année 1869, est ainsi composé :

Président : M. Contour; -Vice-Président : M. Le Roy de Méricourt; - Secrétaire général : M. Pierresort; Secrétaire annuel M. Canuet; sorier M. Linart.

:

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Tré

Hôpital des Enfants-Malades. — M. le docteur Henri Roger, professeur agrégé de la Faculté, commencera le cours clinique des maladies des enfants (semestre d'été) le mercredi 31 mars et le continuera les mercredis suivants. Visite des malades tous les jours à huit heures et demig; exercices cliniques les lundis et vendredis. - Leçons à l'amphithéâtre le mercredi à neuf heures. F. BRICHETEAU.

Pour les articles non signés :

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