Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

«< comme goût, tout y est en harmonie avec la personne ; le lierre, « partout du lierre ! cela sied si bien aux ruines! » Je n'ai pas besoin de vous dire ce que ces paroles acerbes et impertinentes, prononcées méchamment en public, avaient produit sur moi; je crois que des coups de poignard au cœur ne m'auraient pas fait souffrir davantage. >> On voit d'ici la conclusion de ce petit drame intime; Mme X*** se soumit à la cruelle nécessité dont une plante malencontreusement choisie était le symbole inconscient, et à partir de ce jour elle jouit d'une santé prospère. Souvent nous sommes appelés, tous tant que nous sommes, à remplir le rôle du domino bleu de cette petite histoire; mais, hélas! combien peu nous sommes écoutés, et notre science est éconduite comme une Cassandre importune :

[blocks in formation]

Je demande pardon au lecteur d'avoir rappelé ici ce souvenir classique, la faute en est à M. Raciborski qui, à propos de ménologie, nous a jetés en pleine vallée de Tempé,

Lisez donc tout ce qui a trait, dans cet ouvrage, à la physiologie et à l'hygiène de la menstruation, et vous vous y édifierez, si vous n'êtes édifié déjà, sur une foule de questions qui ressortissent de la pratique de tous les jours. Nous ne signalerons ici qu'une lacune, c'est que l'auteur se tait complétement sur une congestion morbide qui se rencontre quelquefois chez les jeunes filles à l'époque où la menstruation s'établit, c'est la congestion du corps thyroïde : plus d'un goître a eu ce point de départ; heureusement, quand l'accident se développe en de telles conditions, il est facile d'en prévenir les fâcheuses conséquences.

Nous recommanderons également à l'attention du lecteur les longs et très-intéressants développements que M. Raciborski a consacrés dans la troisième partie de son livre, qui est en quelque sorte la plus pratique, à la menstruation étudiée au point de vue de la pathologie et de la thérapeutique générales. Nous ne savons si l'en-tête de cette partie de l'ouvrage, ainsi formulée, rend bien correctement la pensée de l'auteur; mais correcte ou non, cette rubrique ne nous conduit pas moins à une foule de remarques judicieuses, compendieusement développées, et qui nous paraissent appelées à diriger utilement le praticien dans les détails d'une casuistique difficile, et où le conseil d'un aussi bon guide que notre

savant confrère n'est jamais inopportun. Nous signalerons encore ici une lacune qu'avec un peu de bonne volonté M. Raciborski eût évitée. Nous aurions désiré qu'à propos de la fièvre typhoïde dans le cours de laquelle il étudie la marche de la menstruation, il eût au moins signalé un fait que nous avons indiqué quelque part, et sur lequel notre regrettable ami Thirial a encore insisté davantage, c'est celui où la fonction menstruelle, s'établissant pour la première fois, simule à s'y tromper les prodromes d'une fièvre typhoïde. Mais on ne peut pas tout dire; nous aussi n'avons fait qu'effleurer l'ouvrage de M. Raciborski : nous lui accordons donc volontiers sur ce point un bill d'indemnité dont nous sentons nous-même avoir besoin.

BULLETIN DES HOPITAUX.

SUTURE DES DEUX BOUTS DIVISÉS DU TENDON DU LONG EXTENSEUR

DU POUCE DROIT; RÉUNION. (1) L*** Michel, âgé de dix-sept ans, ébéniste, étant en état d'ivresse, est tombé, le 8 février, sur une vitre et s'est fait une plaie au niveau de la face dorsale de l'articulation métacarpo-phalangienne du pouce droit. La plaie a compris toutes les parties molles, et l'os est à nu dans une assez large étendue; le tendon extenseur a donc été divisé ; aussi la deuxième phalange du pouce est-elle fléchie et le malade ne peut-il exécuter aucun mouvement d'extension. Les deux bouts du tendon ne sont point visibles dans la plaie; cependant, comme il est probable que la section en a été faite d'une façon nette par le verre, que par conséquent ils ne sont pas mâchés, M. Tillaux se propose de tenter la suture.

[ocr errors]

Il pratique une incision dans la direction du tendon et ne tarde pas à découvrir d'abord le bout supérieur notablement rétracté, et ensuite le bout inférieur; à l'aide d'un fil à ligature ordinaire, M. Tillaux met un seul point de suture qui réunit exactement les deux bouts du tendon; le mode de suture est celui qu'on a employé pour la réunion des nerfs.

Le pouce est ensuite immobilisé sur une planchette dans l'extension et la plaie fermée par occlusion.

Les jours suivants le malade n'éprouve aucune douleur ; la plan

(1) Observation recueillie par M. Gauthier, externe du service.

chette est enlevée le 22 février, c'est-à-dire treize jours après la suture; le pouce peut exécuter de légers mouvements de la deuxième phalange sur la première; la réunion se fait donc. On immobilise de nouveau le pouce dans l'extension.

27 février. Nouvel examen. Le pouce fonctionne bien, la plaie tend à se cicatriser.

Ce n'est toutefois que le 20 mars, c'est-à-dire quarante-deux jours après l'accident, que la guérison est complète. Le malade exécute les mouvements de flexion et d'extension de la première et de la deuxième phalange du pouce. Il oppose facilement ce doigt à tous les autres doigts. Dr TILLAUX.

REPERTOIRE MEDICAL.

REVUE DES JOURNAUX.

Du traitement abortif de l'érysipele. Résumons en quelques mots une très-intéressante clinique de M. Schutzenberger, professeur à Strasbourg, qui a trait au traitement de l'érysipele; car il y a là, il nous semble, si l'expérience la confirme, une véritable conquête thérapeutique.

Dans le traitement de l'érysipele, beaucoup de cliniciens, et des meilleurs, conseillent de s'en tenir d'emblée à la médication expectante, palliative et symptomatique. Elle consiste à modérer l'inflammation locale par des applications adoucissantes. Les uns conseillent de saupoudrer les surfaces enflammées avec de la poudre d'amidon et de riz; d'autres emploient des onctions huileuses; d'autres s'abstiennent de tout topique; à l'intérieur on s'en tient au régime antiphlogistique, à la diète, aux boissons fraiches, aux limonades, à l'émétique en lavage, à de légers purgatifs; ou bien on cherche à modérer la fièvre par la digitale, le sulfate de quinine, etc.

On assiste ainsi à l'évolution de l'érysipele, qui d'ordinaire, malgré l'intensité de la fièvre et malgré le délire ou le coma, se termine spontanément par une défervescence brusque vers le septième ou neuvième jour. après avoir envahi des surfaces plus ou moins étendues. L'expectation n'est

évidemment que le refuge obligé du médecin convaincu de l'impuissance des moyens abortifs tour à tour préconisés. Ces moyens sont en grand nombre, signe malheureusement trop certain de leur insuffisance; car s'il existait un agent réellement efficace, il serait bien vite adopté par tout le monde, et l'on ne parlerait plus des autres qu'au point de vue de l'histoire des tentatives infructueuses. Cette liste est déjà fort longue; nous y rangeons les essais d'arrêter l'érysipėle par les cautérisations avec le niirale d'argent vantées par Tanchou, les vésicatoires volants ou à demeure (Cazenave, Schedel), le badigeonnage avec le collodion riciné (Grisolle, Guersant, Robert Latour), les onctions avec l'onguent mercuriel, les applications de camphre, le froid et les astringents de toutes sortes, enfin le perchlorure de fer, dont on a récemment constaté l'insuccès.

De tous ces agents, les uns sont absolument inefficaces; les autres, infidèles ou insuffisants, peuvent tout au plus être considérés comme d'utiles palliatifs.

L'inutilité des expérimentations en quête d'un moyen abortif n'enlève cependant rien à la valeur positive de l'indication; celle-ci n'en subsiste pas moins; elle formule toujours le problème de la découverte d'un agent

abortif efficace. A notre avis, il ne faut donc pas repousser par une fin de non-recevoir avec un parti pris d'expectation ou de scepticisme exagéré toute tentative nouvelle. La clinique a précisément pour mission de soumettre au contrôle de la critique expérimentale toute proposition nouIvelle de traitement local abortif de l'érysipele, à la condition toutefois que le moyen proposé ne soit pas dangereux et offre quelque probabilité de

succès.

C'est en vertu de ce principe que nous avons cru de notre devoir de soumettre immédiatement à l'expérimentation clinique un nouvel agent proposé dans le numéro 45 du Berliner klinische Wochenschrift. Le professeur Lücke, de Berne, a publié dans ce journal plusieurs observations trèsdémonstratives de l'efficacité de l'huile de térébenthine, appliquées en onctions sur la surface de l'érysipele traumatique. Les inductions théoriques qui ont conduit le professeur suisse à l'emploi de ce moyen sont assez intéressantes pour être brièvement reproduites.

Le professeur Lücke est parti d'une idée admise par la plupart des chirurgiens, à savoir que l'érysipele trau matique se développe généralement sous l'influence d'une cause ou d'un agent infectieux, arrivant à la plaie, soit par l'intermédiaire de l'air noso comial, soit par le contact plus direct à l'aide des pansements ou des instruments de chirurgie. De la plaie, l'érysypèle s'étend en surface dans toutes les directions, sans suivre ni le trajet des vaisseaux sanguins ni celui des lymphatiques. De ce point primitivement afféété le mal se propage de proche en proche par une véritable migration, soit de l'agent infectant lui-même, soit des éléments orga= niques contaminés.

Or, d'un côté, on sait que les huiles volatiles, et notamment l'essence de térébenthine, possèdent des propriétés désinfectantes, et de l'autre, qu'elles pénètrent assez facilement dans la profondeur des tissus, qu'on les applique en frictions ou en onctions répétées. Ces deux propriétés recommandent rationnellement cette substance comme offrant les conditions d'un agent utile dans le traitement abortif de l'érysipele infectieux et traumatique. L'expérimentation clinique a confirmé ces prévisions; elle a démontré l'efficacité abortive des

onctions térébenthinées dans une dizaine de cas d'érysipèle traumatique. De ces cas de succès, l'auteur rapporte quatre observations, toutes très-remarquables, dont les résultats méritent bien certainement de fixer sérieusement l'attention des praticiens. L'érysipele, dans tous les cas cités, a été très-rapidement enrayé. Le mal local s'est arrêté, et la température fébrile est brusquement descendue, non pas au septième ou neuvième jour, mais dès le troisième ou le cinquième jour de la maladie.

Dans aucun des cas traités par l'huile de térébenthine, l'érysipele n'a eu ni la durée ni l'extension prévues au moment de l'invasion. (Gaz. méd. de Strasbourg.)

Emploi de l'écorce de chêne comme succédané de l'écorce de quinquina, pour l'usage externe. Les médecins de campagne, guidés souvent par la nécessité, sont amenés à chercher hors des officines divers agents thérapeutiques. C'est ainsi que le docteur Bourguet de Graisessac) a songé à remplacer l'écorce de quinquina par celle de chêne dans les pansements de certaines solutions de continuité de la peau.

Les observations suivantes semblent le prouver.

Obs. 1. G***, maçon, cinquantecinq ans, de constitution robuste, s'est piqué, il y a cinq ou six mois, à une branche d'aubépine, a négligé la petite plaie et continué son travail ordinaire Une pustule parut et fut le point de départ d'une plaie augmen tant toujours, se recouvrant de croûtes et fournissant du pus, du sang ou de la sérosité sanguinolente. Deux ou trois remèdes empiriques furent employés sans résultat.

Un confrère consulté parla d'une opération. Le malade effrayé vint me demander conseil.

La plaie se trouve sur le dos de la main gauche, à la racine des trois doigts externes; la peau est rouge, indurée sur certains points, comme rongée sur d'autres; à la circonférence l'épiderme soulevé forme un liséré très-distinct.

La pression n'est douloureuse que sur un point (d'autres l'ont été antérieurement); le pus ou le sang s'échappent avec plus d'abondance tantôt sur un point, tantôt sur un autre;

[blocks in formation]

Aucun point n'est fluctuant, la peau est encore légèrement mobile et affectée d'une sensibilité voisine de la douleur, que l'air extérieur, le soleil, le contact, etc., suffisent à provoquer.

Je prescris la décoction vineuse de quinquina, des manuluves émollients, des cataplasmes la nuit, car le malade déclare qu'il ne cessera pas un instant son travail.

Quarante jours après, une partie du bord interne est seule guérie, tandis que du côté externe le mal a fait des progrès. C'est alors que je fais essayer l'écorce seconde de chêne (une poignée par litre d'eau, réduire de moitié par l'ébullition).

Huit jours après la main est entièrement guérie et le malade peut travailler sans l'envelopper aucunement. Sans doute la guérison était commencée, mais on ne peut mettre en doute dans ce cas la grande efficacité de l'écorce de chêne.

Obs. II. T***, soixante-cinq ans, affecté de vitiligo depuis cinq ans. Larges taches décolorées au dos des mains, avec pigment autour, taches au cou et aux parties génitales depuis cette année seulement.

En travaillant aux champs, une pierre l'atteignit sur la tache de vitiligo de la main droite; il se développa en ce point une large phlyctène, mipartie remplie de pus et de sang. Je l'ouvris avec une épingle et pansai à sec, ayant bien soin de conserver l'épiderme.

Quarante-huit heures après, tout le dos de la main était recouvert de croûtes, laissant passer au-dessous d'elles une humeur séro-purulente; le malade vint me trouver fort en souci. Quatre applications de la décoction d'écorce de chêne eurent raison du mal du jour au lendemain.

Obs. III. Mme B***, trente-huit ans, scrofuleuse, eut une crevasse à l'extrémité de l'index droit, au côté externe. Elle fut mal soignée et disparut au bout de quatre mois, laissant tout le côté correspondant du doigt recouvert d'une éruption papulo-vésiculeuse, suintante, et ayant résisté à une foule de moyens variés.

Guérison en huit jours par l'écorce de chêne.

Obs. IV. J***, quarante-cinq ans, d'une bonne constitution, mais adonné aux alcooliques, fut égratigné par un

lapin à la face dorsale du pouce gauche. Au bout de deux ou trois jours, la plaie devint croûteuse, et il se développa sur l'avant-bras, en arrière, à la réunion du tiers inférieur et des deux tiers, supérieurs, une phlyctène pareille à celle de l'observation II. Le malade en l'ouvrant ne conserva pas l'épiderme.

Guérison de l'égratignure en dix jours et de la phlyctène en trois semaines.

Obs. V. Mme B***, trente ans, lymphatique. Plaie sur la crête du tibia droit, s'agrandissant toujours, ayan résisté à divers onguents ou cérats, guérie radicalement en dix jours.

Obs. VI. F***, trente-quatre ans, scrofuleux, mordu profondément par un rat au médius droit. Toute la peau de la phalange se mortifia, laissant une plaie de fort mauvais aspect, rapidement guérie (dix à douze jours) par l'emploi du même moyen.

Il faut signaler aussi les bons effets de l'écorce de chêne dans le traitetement des ulcères variqueux anciens; plusieurs malades traités d'un côté par ce moyen, de l'autre par l'occlusion, en ont retiré un bénéfice à peu près égal dans les cas les moins facheux. La guérison peut s'obtenir, mais il faut de la persévérance.

Les plaies qui succèdent aux eschares, dans les maladies graves, revêtent fort vite un bon aspect si on les panse avec de la charpie trempée dans cette décoction.

Ces faits, quoique peu nombreux, paraissent suffisants pour engager d'autres praticiens à expérimenter cette médication, et cela pour trois raisons:

1o La terminaison toujours favorable, souvent rapide;

20 Le point de départ de la lésion qui n'a jamais été la même ;

5° La facilité qu'on a à se procurer l'écorce de chêne et la nullité de son prix. (Gaz. des hôpit.)

Théorie de la dissolution du calomel dans l'organisme. La théorie de M. Mialhe touchant la dissolution du calomel dans l'organisme est généralement admise. D'après cette théorie, le calomel, en présence des chlorures alcalins dissous dans les liquides organiques, se transforme partiellement en bichlorure de mercure soluble qui est facilement absorbé. M. Jeannel conclut d'expé

« ZurückWeiter »