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La malade la vomit encore un quart d'heure après. Néanmoins elle eut quelques selles qui apportèrent un soulagement de plus en plus notable; si bien, qu'à ma troisième visite, six heures du soir, elle me parut dans un état assez satisfaisant pour ne plus me laisser aucune inquiétude sur les suites de cet accident. En effet, il n'en restait en quelque sorte plus trace le lendemain.

Je regrette, ajoute notre confrère, de n'avoir pas recueilli et analysé dé l'urine de ma malade, ce qui eût pu être d'un bon renseignement. Quoi qu'il en soit, je ne crois pas qu'ici le doute sur l'intoxication par absorption dans le bain soit permis cependant, il n'y avait aucune voie accidentelle ouverte au poison; la malade n'avait ni plaie ni excoriation, et, de plus, elle était parfaitement sûre de ne point avoir dormidans son bain et de n'avoir pas avalé une goutte de l'eau arsenicale.

Il est vrai que j'ai compté, sur son dos ou sur sa poitrine, trente auréoles plus ou moins grandes de lèpre vulgaire. Bien que, dans ces cas, la maladie ne détermine aucune fissure de l'épiderme, qui reste, quant à la conlinuité, parfaitement intact, peut-être en résulte-t-il, néanmoins, une modification dans les conditions de perméabilité ou d'absorption, c'est ce que j'ignore; mais, le bain ordinaire étant d'un hectolitre, à raison de 12 grammes de substance toxique, 5 grammes absorbés donneraient 6 dix-millièmes de gramme, ce qui constitue une dose incapable d'impressionner l'économie d'une manière quelconque.

Il y a donc, dans ce cas, un desideratum qui échappe aux données fournies par la science et l'expérimentation sur l'absorption dans les bains. (Gaz. des hóp., 1868, no 145.)

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De l'action du veratrum viride. M. Linon a vu expérimenter à la clinique du professeur Hirtz le veratrum viride et il l'a essayé sur luimême et sur des animaux. C'est l'extrait résineux que M. Hepp a obtenu en traitant par l'alcool à 79 degrés la racine venue d'Angleterre, qui a paru le plus sûr dans ses effets et le plus facile à doser et à administrer. Du produit de l'évaporation on faisait des granules contenant chacun 1 centigramme d'extrait résineux. On a aussi employé des granules de résine pure, dépouillée de toute trace de vératrine. Les granules étaient donnés d'heure en heure; trois suffisaient ordinairement pour obtenir les effets caractéristiques, faire tomber par exemple la température de 39 à 37 degrés et le pouls de 112 à 54. On n'a pas dépassé six granules; il vaut mieux rapprocher les doses. M. Linon a constaté sur lui-même que cinq granules pris à la fois faisaient bien plus d'effet que sept administrés de demiheure en demi-heure. En donnant la dose d'emblée, il faut une grande prudence et ne pas dépasser la quantité permise par l'indication. Les granules sans vératrine sont environ cinq fois moins actifs que ceux qui en ren ferment. On avait fait des granules de cette résine pure, dout cinq équivalaient à une granule d'extrait complet.

Examinons d'abord les effets du ve ratrum viride sur l'homme bien portant il ralentit le pouls d'une façon très-notable; les pulsations tombent à 40 et au-dessous sans que le sujet en souffre. Le tracé sphygmographique montre que la tension artérielle a augmenté, comme pour la digitale. Le pouls baisse avant la température et parfois il baisse seul; le plus souvent la température et le pouls sont influencés dans un rapport constant. La rapidité et la précision des effets sont aussi remarquables que leur fugacité. Les effets cumulatifs ne sont pas à craindre tout l'orage des symptômes se dissipe aussi promptement qu'il est venu. Le veratrum viride diffère de la digitale par la rapidité de ses effets et par leur peu de durée, Parmi les phénomènes accessoires, le vomissement est celui qui manque le plus rarement; deux granules ont suffi pour le produire. M. Linon analyse les diffé rents symptômes produits par le veratrum; il insiste sur la possibilité d'un profond collapsus pendant la défervescence, et dont on doit tenir

compte au point de vue des contre-indications. Les effets étaient les mêmes à tous les âges; nous les avons vus se produire chez des enfants; en général, le rétablissement était prompt; le malaise qui accompagnait les vomissements avait peu de durée. La salivation a été fréquemment constatée.

Dans la partie thérapeutique. l'au teur insiste d'abord sur l'importance de la fièvre comme élément des maladies et sur la nécessité de diminuer ou d'abattre ce symptôme, pour affai blir en même temps la lésion locale, Il montre tout l'intérêt qu'a la médedine à posséder une substance de plus. ayant à un haut degré une valeur antipyrétique. C'est dans la pneumonie et dans la fièvre typhoïde que celle mé dication a surtout rendu des services; elle a été aussi appliquée avec avan lage dans le rhumatisme articulaire accompagné d'affection de cœur.

La conclusion est que le veratrum viride est un antifébrile puissant. Il abaisse le pouls et la température à peu près sûrement, mais son action est moins constante sur la température; celte action est rapide et se fait sentir deux heures après l'administration du médicament; elle est peu durable et se maintient à peine de douze à vingtquatre heures Une faible dose suffit pour produire les effets et doit être absorbée en peu de temps. Ce médicament, en faisant tomber la fièvre, a eu une heureuse influence sur les lésions locales; il est appelé à remplacer la digitale dans les cas où le médecin a besoin d'une action rapide et qui doit peu durer. (Gazette médicale de Strasbourg.)

Du traitement des épanchements sanguins dans les fractures. Nous devons mentionner un remarquable mémoire de

M. Bourguet (d'Aix), que nous venons de lire dans le Montpellier médical, et dans lequel il est question du traitement des épanchements sanguins dans les fractures graves. On sail combien cette complication est embarrassante. C'est donc une bonne fortune d'avoir à reproduire, sur ce sujet encore litigieux, l'opinion d'un praticien habile el circonspect.

M. Bourguet conclut ainsi :

1o La doctrine actuelle relative à l'abstention de toute intervention chirurgicale dans les vastes épanchements sanguins communiquant avec un foyer de fracture, laut que la fracture elle-même n'est pas consolidée, est une doctrine trop absolue;

2o Les ponctions capillaires ou les ponctions à très-petite ouverture, en évacuant la collection sans laisser pénétrer l'air à l'intérieur, peuvent rendre d'incontestables services dans le traitement de ces fractures compliquées ;

3o La ponction devra être répétée aussi souvent que le sang tend à s'accumuler dans la poche hématique et à en distendre les parois, en choisissant chaque fois un lieu différent pour pratiquer cette opération;

40 Le moment le plus favorable pour pratiquer la première ponction est celui où l'on s'aperçoit que la résolution de la tumeur ne fait plus de progrès, que ses parois s'amincissent, que la fluctuation y devient plus apparente, et qu'on y découvre déjà quelques signes d'inflammation;

50 Les faits recueillis jusqu'ici tendent à démontrer que cette conduite, loin de favoriser l'inflammation sup purative du foyer, est plutôt de nature à la prévenir, en même temps qu'elle permet le recollement des téguments et le retrait graduel des parois du foyer hématique lui-même. (Montpellier médical.)

VARIÉTÉS.

Constatation des naissances à domicile.

Depuis la mise à exécution des nouvelles mesures relatives à la constatation des naissances à domicile, autorisée à Paris par l'arrêté préfectoral du 29 décembre dernier, il s'est produit sur le sens et l'application des dispositions de l'arrêté des erreurs à l'égard desquelles importe d'éclairer le public pour en prévenir le retour.

Des parents ont cru pouvoir se borner à adresser par la poste, au maire de leur arrondissement, une demande à l'effet d'obtenir la visite à domicile du médecin de l'état civil.

Cette manière de procéder serait de nature à entraîner de graves inconvénients.

Dans un grand nombre de lettres qui ont été ainsi adressées aux maires, certaines des indications substantielles requises par l'arrêté préfectoral, savoir: les noms, prénoms et domicile des parents, les jour et heure où la naissance a eu lieu, le sexe de l'enfant, avaient été omises; plusieurs ont été envoyées tardivement aux mairies, passé le délai réglementaire des vingt-quatre heures de la naissance. D'autres ont été adressées à des mairies étrangères à l'arrondissement où la naissance a eu lieu, et le renvoi à la destination véritable a occasionné des retards.

Il est nécessaire que le public soit bien averti que les parents qui veulent obtenir la visite du médecin, pour constater une naissance à domicile, doivent présenter ou faire présenter à la mairie de leur arrondissement (bureau des naissances) leur demande signée contenant les indications requises. Lorsque les parents se présenteront sans cette demande, l'employé chargé du service remplira, sur leur indication, un imprimé destine à recevoir leurs déclaration et demande et qui sera signé par eux. Si les parents ne savent pas signer ou sont dans l'impossibilité de le faire, mention sera faite sur l'imprimé qu'ils ne peuvent ou ne savent signer.

Toutes les demandes adressées par la poste aux mairies, pour obtenir des constatations de naissance à domicile, seront considérées comme non avenues, et aucune suite n'y sera donnée.

Après le délai de vingt-quatre heures, à partir du moment de la naissance, les parents ne pourront plus demander la visite du médecin. L'enfant devra être présenté à la mairie comme par le passé.

La constatation à domicile par le médecin de l'état civil tient seulement lieu de la présentation de l'enfant, mais ne dispense pas de l'obligation de la déclaration à la mairie, qui doit toujours y être faite par le père ou, à son défaut, par les personnes désignées dans l'article 56 du Code Napoléon, avec l'assistance de deux témoins, et dans le délai de trois jours, à compter de la naissance, pour faire rédiger l'acte de l'état civil.

Les parents qui ne désireraient pas profiter de la faculté qui leur est offerte de faire constater à domicile les naissances qu'ils ont à déclarer, ne sont aucunement tenus d'en user; ils restent libres de présenter l'enfant à la mairie, comme par le passé, au moment de la déclaration.

Fait à Paris, le 19 janvier 1869.

Par le préfet :

Le Conseiller d'Etat,

Secrétaire général de la préfecture,

Alfred BLANCHE.

Signé: G.-E. HAUSSMANN.

Par décret en date du 31 décembre 1868, rendu sur la proposition du ministre de l'instruction publique, M. Lacaze-Duthiers (Félix-Joseph-Henri), professeur de zoologie (annélides, mollusques et zoophytes) au Muséum d'histoire naturelle, est nommé professeur de zoologie, anatomie et physiologie comparée à la Faculté des sciences de Paris, en remplacement de M. Paul Gervais, nommé professeur au Muséum.

Par arrêté ministériel du 15 janvier 1869, M. le docteur A. Riant, professeur d'hygiène, secrétaire de l'Association polytechnique, a été nommé officier d'Académie.

Une place de chirurgien adjoint des hôpitaux et hospices civils de Bordeaux est mise au concours. Les épreuves commenceront le lundi 12 avril 1869,

Pour les articles non signés :

F. BRICHETEAU.

THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE.

Du traitement de l'angine couenneuse par la cautérisation: Par M. CAMBRELIN, membre honoraire de l'Académie royale de Belgique. (Lu à l'Académie royale de Belgique le 26 septembre 1868.)

Messieurs,

La communication que je vais avoir l'honneur de vous faire est relative au traitement des angines couenneuses par la cautérisation. Ce travail m'a été suggéré par un mémoire que vous adressa M. Bricheteau en mars dernier, sur la valeur des cautérisations dans le traitement des affections diphthériques (1).

Parmi les affections pathologiques et il en est un bon nombre — qui servirent à battre en brèche la doctrine de l'irritation et à ruiner ses conséquences pratiques, on doit mettre au premier rang l'angine couenneuse dont s'est spécialement occupé Bretonneau, de Tours, sous le nom de diphtherite qu'il lui imposa, et que l'on adopta comme un progrès. Dans tous les temps les mots nouveaux, en médecine, ont assuré la fortune des systèmes; elle devint une arme dont les adversaires de Broussais tirèrent parti fort habilement. En effet, l'idée physiologique représentait la membrane de nouvelle formation comme un produit de l'inflammation de la muqueuse qu'elle recouvrait, et, logiquement, elle conduisait à l'emploi des antiphlogistiques, or, le mot diphtherite est venu donner l'idée d'une entité spécifique qui exigeait un traitement sui generis, et cette donnée, bien vague, conduisit à la cautérisation.

il

Quoi de plus simple désormais ?... Une maladie se présente sous la forme apparente d'une membrane qui, par son siége, peut faire courir de grands dangers au malade; elle semble constituer à elle seule l'état morbide, comme un corps étranger venu du de hors. Or quelle sera l'indication obligée? Elle est simple faut anéantir cette néoplasie le plus tôt possible, et, à cet effet, Bretonneau, acceptant hardiment la conséquence logique de ces prémisses, ne vit rien de mieux, pour atteindre ce grand résultat, que de l'attaquer par des agents destructeurs, des escharrotiques qui étaient connus comme jouissant de la propriété d'é

(1) Bull. de Thérap., t. LXXIII, p. 487.

TOME LXXVI. 3e LIVR.

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teindre la vie dans les tissus soumis à leur action. Il se livra immédiatement à cette pratique, et des élèves dévoués au culte du praticien tourangeau devinrent d'ardents adeptes de la méthode dangereuse du maître; ils proclamèrent la cautérisation comme étant le moyen le plus efficace pour prévenir la croup successif et pour le combattre quand il était établi! Trousseau fut à leur tête, et son autorité, justifiée par un grand savoir et pas mal de témérité, n'a pas peu contribué à la vulgariser. Bientôt elle descendit dans les couches les plus inférieures du corps médical, et généralement on finit par la considérer comme un traitement spécifique inoffensif, parfaitement adapté à la nature inconnue de la maladie qu'il s'agissait de vaincre, et à l'employer même imprudente exagération! comme moyen préventif de l'angine couenneuse; erreur qui fut fatale, j'en ai la conviction intime, à un grand nombre de malades qu'une médecine négative, ou l'emploi de quelques émollients, intus et extra, auraient guéris.

Ung remarque que je ne puis me dispenser de présenter, c'est que cette méthode de traiter les maux de gorge le noir bouton, ainsi que le désignait le has peuple fut importée dans nos provinces wallanes par des médicastres et des matrones qui en faisaient l'objet d'une spéculation, Je suis autorisé à émettre cette opinion par cette circonstance, que plusieurs confrères m'ont signalé, pour répression, ces délinquants, longtemps avant qu'eux-mêmes ne se livrassent à cette pratique qui n'avait pas encore obtenu leur approbation.

J'arrive au travail de M. Bricheteau, plus significatif que valu mineux, et qui fait se dire, quand on l'a médité, que ce médecin a rendu service à la science tout en posant une bonne action. Cet auteur débute par cette constatation :

«La cautérisation occupe encore une grande place dans la thé rapeutique de l'angine couenneuse et du croup. Dès le début, c'est à cette méthode que le médecin recourt, il y revient fréquemment, la pratique plusieurs fois par jour, et lorsque, malgré ses efforts, il voit les produits diphthériques se propager aux voies aériennes et faire périr les enfants d'asphyxie, il est tenté de s'accuser de ne pas avoir fait des cautérisations assez vigoureuses ni assez fréquentes.

Cette déclaration est le résumé des faits que l'on constate tous les jours; mais dire simplement : il le médecin est tenté, se n'est pas rendre exactement la disposition d'esprit du malheureux praticien que le mot diphtherite a jeté dans une profonde terreur.

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