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plus que de l'exportation des produits manufacturés à Agadir, par suite de la création d'industries diverses.

Indiscutablement, tout ce trafic se fera par le port d'Agadir, centre d'échanges, la tonne kilométrique restant partout l'argument péremptoire du commerce d'importation et d'exportation.

Exportation.

Les chiffres que nous avons eus pendant la même période de vingt jours sont tellement en dessous de la vérité, que nous n'osons pas les donner. Les caravanes à destination de la région comprise entre l'oued Sous et l'Anti-Atlas étant arrêtées à cause des opérations militaires en cours. Néanmoins, il y a eu pendant ces vingt jours:

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Soit pour le mois le plus défavorable 360 tonnes.

Le chiffre des importations augmentera dans des proportions considérables du fait de la création de la ville nouvelle, des constructions du port, des voies d'accès, etc.

L'Industrie.

Il n'y a aucune industrie à Agadir; nous avons parlé plus haut de la possibilité de l'installation d'une pêcherie moderne; nous voyons aussi la possibilité d'une fabrique de savon à cause de la production importante de l'huile d'argan et de la proximité des forêts d'arganiers donnant à bon compte le combustible bois; on trouvera la potasse minérale ou à défaut des végétaux dont la cendre potassique servira à la fabrication du

savon.

Des minoteries pourront s'installer sur place et profiter du bon marché de la main-d'œuvre. Et si la culture de la canne à sucre reprend dans la plaine du Sous, ce qui est fort probable, des sucreries s'installeront soit à Agadir même, soit aux environs, dans la direction de l'embouchure de l'oued Sous.

La petite industrie de cuivre qui existe à Taroudant et dans les montagnes environnantes, pourrait utilement se transporter à Agadir, si un chemin de fer même à voie étroite reliait Aoulouz et Taroudant à Agadir.

Ce chemin de fer pourrait être établi rapidement et à peu de frais en utilisant le matériel de la voie militaire de 0,60 devenu sans emploi, par suite de son remplacement dans le Maroc oriental, par la voie normale.

Ce chemin de fer est absolument indispensable au dévelop pement du Sous et devra être commencé dès l'ouverture de la région. Sa construction n'offrira aucune difficulté; le terrain est plat et l'établissement de la plate-forme ne nécessitera qu'un grattage; quelques ouvrages d'art devront être établis aux passages des oueds qui descendent de la montagne (ceci dans le cas où le tracé passerait sur la rive droite du Sous, ce qui est à étudier). Ces ouvrages d'art à cause de la main-d'œuvre particulièrement bon marché, du prix infime de la chaux et de la proximité des matériaux de construction, reviendront à un prix dérisoire, à condition qu'ils soient exécutés rapidement; ils doivent être exécutés avant que les gros travaux du port d'Agadir ne soient cause d'une augmentation du prix des matériaux et de la main-d'œuvre. Le ballast se trouvera sur place tout le long du tracé et, éventuellement, l'arganier pourra fournir les traverses.

Vu la pente régulière de la plaine du Sous vers la mer, le tracé pourra être étudié de façon à ce qu'il n'y ait pas de contrepentes et à ce que les trains puissent descendre d'Aoulouz à Agadir par gravité. Cet avantage permettra une énorme économie de charbon pour l'exploitation et diminuera très sensiblement le prix de revient des minerais qui arriveront éventuellement au port d'Agadir.

La Ville future.

L'étude de l'aménagement de la ville future étant en cours, il ne nous appartient pas d'en divulguer maintenant les projets.

Nous pouvons dire cependant qu'il est prévu trois agglomérations bien distinctes d'abord une cité indigène placée sur un petit plateau au sud-est de Founti; cette ville se développera rapidement pour plusieurs raisons :

10 Parce que Founti a besoin d'être décongestionné;

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2o Parce que les habitants de la kasbah trop haut perchés descendront dès qu'il leur sera possible de s'installer dans leur ville nouvelle, bien mieux placée et pourvue d'eau potable;

30 Parce que les caïds de la région, et ils sont nombreux, viendront y installer des entrepôts et une demeure de plaisance, le climat d'Agadir étant infiniment supérieur au climat de l'intérieur.

Au sud de l'agglomération indigène et sur un autre plateau se trouvera le centre militaire, avec ses villas, ses bâtiments administratifs, son camp et son terrain de manœuvres.

Enfin plus au sud, sur un plateau peu élevé s'étageant vers l'est en amphithéâtre, face à la mer, se trouvera la ville européenne. Ces différentes agglomérations seront séparées par des ravins traités en jardins fleuris qui seront dans l'ensemble du plus heureux effet.

Une remarque l'emplacement de la future ville européenne occupe l'ancien emplacement du camp de la fameuse colonne du Sous (janvier-juin 1917); on retrouve encore les allées empierrées du camp, les éléments de tranchées constituant le dispositif de défense et l'emplacement des tentes marabout.

L'étude générale et l'aménagement des trois agglomérations est due au grand maître de l'Urbanisme, M. Prost; c'est dire que la ville nouvelle d'Agadir sera une cité modèle où il fera bon vivre. A noter que c'est la première fois au Maroc et peutêtre dans toute l'Afrique du Nord, que l'on étudie une ville nouvelle indigène.

Jean RAYMOND,

Ingénieur civil,

Membre correspondant de la Société française

des Ingénieurs Coloniaux.

MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE

EUROPE

D'après les jour

La grotte David ou du Pech-Merle. naux du Lot, La Géographie de sept.-oct. 1922 (p. 402-3) a mentionné la trouvaille, par de jeunes garçons de Cabrerets, d'une grotte de plusieurs kilomètres avec lit de rivière souterraine et diverses salles de toute beauté.

Ma visite et mon levé sommaire avec M. A. Niederlander du 1er août 1922 de cette « grotte David ou du Pech-Merle » ne m'ont fait voir que 500 mètres de galeries alors reconnues : l'ouverture est un petit abîme facile, d'une dizaine de mètres de profondeur, ouvert à 315 mètres d'altitude, à 165 mètres au-dessus et à 1500 mètres à l'ouest de Cabrerets. La caverne s'étend à 20 ou 25 mètres seulement au-dessous de la surface du plateau; elle a pu servir en effet de lit à un ruisseau souterrain, depuis longtemps desséché, et qui devait sortir jadis par la grotte de Marcenac (habitat et peintures préhistoriques), à 235 mètres d'altitude, en dessous de laquelle une source jaillit, à 160 mètres d'altitude, dans le vallon de la Sagne (affluent du Célé).

La moitié de la grotte ne pouvait être que difficilement parcourue en rampant : son extrémité orientale est une jolie salle, pourvue en effet de belles concrétions blanches (qui en obstruent les prolongements), de 35 mètres de diamètre seulement et peu élevée; à l'autre bout (ouest) se trouvent une ample bifurcation (le précipice) et une galerie longue de 200 mètres seulement sans ruisseau, large de 20 et haute de 10, ornée de stalagmites vraiment magnifiques, et rappelant la grande grotte de Saint-Marcel d'Ardèche.

Mais surtout « le précipice » (creux de 20 mètres et facile à contourner) et le fond de la grande galerie se montraient percés de plusieurs étroits boyaux, d'accès rebutant.

L'abbé Lemozi, curé de Cabrerets, préhistorien réputé et principal explorateur de la caverne, est parvenu à découvrir (automne 1922), par un boyau du Précipice, plus de 500 mètres de nouvelles salles et galeries, dont une au moins reste à visiter, bien qu'elles soient presque inaccessibles tant il faut ramper, il y a découvert des gravures

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