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Grâce aux ressources et au trafic croissant nés de l'industrie minière, la Tunisie a pu procéder rapidement, sans aucun subside de la métropole, à la création d'un réseau de 2 000 kilomètres de voies ferrées, aboutissant à quatre grands ports de commerce Tunis, Bizerte, Sousse, Sfax.

Au cours de la dernière période décennale, dans le transport par voie ferrée, les minerais et phosphates interviennent pour 70 p. 100 sur le réseau Bône-Guelma, pour 92 p. 100 sur le réseau de la Compagnie de Gafsa. Dans les tonnages globaux exportés annuellement de Tunisie, 83 p. 100 sont fournis exclusivement par les minerais et phosphates. Globalement de 1892 à 1921, les produits minéraux, tirés du soussol, se chiffrent par 30 millions de tonnes, évaluées f. o. b. ports tunisiens à environ 1 milliard de francs.

J. LEVAINVILLE.

Recherches zoogéographiques en Afrique orientale. La faune, la flore et le sol de la côte orientale d'Afrique et de l'Abyssinie ont, par leur intérêt, déterminé depuis un siècle l'organisation d'un nombre considérable d'expéditions scientifiques, parmi lesquelles se placent celles de Lefebvre, de Ferret et Galimier, de Schimper et de Raffray, précédant les voyages plus récents de Smith, de Duchesne, Fournet, du Bourg de Bozas, de Gregory, d'Alluaud et Jeannel, de Rothschild, de Babault, du Prince Guillaume de Suède et de la dernière en date, celle du comte de Rohan-Chabot, si malheureusement interrompue par l'assassinat du comte de Leusse, son beaufrère, par les indigènes.

Les connaissances que l'on a des animaux et des plantes vivant dans ces immenses régions, permettent aujourd'hui l'étude comparative de ces ensembles faunistiques dont l'intérêt n'échappe à personne et qui constitue une des parties la plus intéressante de la science nouvelle qui s'occupe de la répartition et de la dispersion des espèces et que l'on nomme zoogéographie.

La faune australe du Continent noir tend, comme l'on sait, à remonter le long de la côte orientale où elle se mélange à des espèces de l'Afrique centrale, puis plus haut, mais en beaucoup plus petit nombre, aux formes spéciales à l'Abyssinie. Cet apport d'une faune étrangère dans cette contrée méritait d'être constaté et déterminé.

De plus les hauts massifs, les profondes vallées, la faille des grands lacs, les déserts de ces pays apportent par leur diversité de milieux, des îlots faunistiques et botaniques extrêmement curieux et qu'il était également nécessaire de fixer pour l'étude zoogéographique comparative de ces régions.

Les résultats scientifiques du voyage du baron Maurice de Roth

schild, qui viennent de paraître, apportent à ce point de vue une importante documentation aux naturalistes.

Partie de Harrar, cette expédition a atteint Addis-Abeba après avoir traversé Quarabile et Bourka, visité le lac Tchercher et les localités de Katchinoa, Tedetcha-Melka et Baltchi.

A Addis-Abeba, le chef de l'expédition laissa à ses collaborateurs H. Neuville, assistant au Muséum, et au lieutenant Chollet, topographe, le soin de diriger le retour de la Mission par les marais de Gadjia et le mont Zequala que le Safari contourne par le sud, remontant ensuite vers le nord-est pour couper à Katchinoa l'itinéraire parcouru lors de la marche d'Harrar à Addis-Abeba. De là il se rendit aux pieds du mont Assabot à Ouotchocha, avant d'atteindre Dirré Daoua et Harrar.

Pendant que ses collaborateurs poursuivaient l'exploration des territoires abyssins, le baron Maurice de Rothschild, accompagné du Dr Roger et de deux préparateurs, se rendit directement à Harrar, puis à Mombasa d'où il gagna le Victoria Nyanza et l'Uganda, poussant même une pointe dans la vallée d'Ituri (Congo Belge) rendu célèbre par les Okapis qui l'habitent.

Il entreprend ensuite la partie la plus fructueuse de søn voyage en parcourant les territoires de la colonie du Kénia avoisinant les lacs Baringo et Rodolphe, explorant les monts Marsabit et Karoli. II remonte ensuite vers le nord à travers un pays à peu près inconnu au point de vue zoologique, contournant les lacs Stephanie et Abbai avant de prendre la direction d'Harrar où se termina l'expédition.

Le matériel rapporté de ce voyage, est de tout premier ordre, tant au point de vue des nouveautés zoologiques, que par le nombre des spécimens comprenant depuis les plus gros mammifères, jusqu'au plus petit insecte, des séries de la plupart des espèces.

La partie des résultats scientifiques qui est publiée aujourd'hui se rapporte seulement aux invertébrés, dont plus de cinquante spécialistes se sont partagé l'étude sous la direction du Professeur Bouvier, directeur du laboratoire d'entomologie du Muséum. .. Plusieurs de ces auteurs ne se sont pas simplement bornés à décrire la morphologie des formes nouvelles et d'indiquer la présence des autres, mais se sont attachés à montrer les rapports de la faune abyssine et ses affinités avec celle de l'Afrique orientale et de l'Égypte.

Ces travaux nous montrent ainsi l'Abyssinie servant de transition entre la faune paléarctique (sous-région méditerranéenne) et la faune éthiopienne (au sens de Wallace), les territoires de ce pays se laissant pénétrer par un nombre assez important d'espèces de ces deux régións, pourtant si différentes comme origine.

On peut citer parmi ces mémoires celui de Berland, sur les Arachnides; de Leśne, sur les Ténébrionida; de Lecerf sur les Lépidoptères;

de du Buysson, sur les Hyménoptères; ceux du baron de Surcouf, sur les Tabanidæ, où cet excellent entomologiste a groupé en tables systématiques les espèces de ces régions et des contrées limitrophes; et celui de Neumann, sur les Ixotidæ.

Deux cartes très claires permettent de suivre l'itinéraire de l'expédition et de saisir la nature des terrains des différentes localités citées dans l'ouvrage.

Un volume magistralement illustré de planches par nos meilleurs dessinateurs et dans lequel notre regretté collègue Millot a la part du lion, couronne ce magnifique ouvrage qui fait honneur à la science française et à la lignée glorieuse de nos voyageurs naturalistes. GUY BABAULT.

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AMÉRIQUE

Les chemins de fer au Pérou. Le Pérou qui compte une surface de 1 434 000 kilomètres carrés et où se trouvent des productions de tous les climats, a encore des régions inconnues où jusqu'à ce jour aucune exploitation n'a été possible, et cela en dépit des importantes expéditions qui ont été réalisées avec la protection du Gouvernement et de la Société de Géographie de Lima.

Le Pérou date d'à peine cent un ans de vie républicaine, et au cours de ces années les voies de communication ont pris des proportions énormes, c'est la raison pour laquelle le réseau est relativement grand pour la superficie du pays. Dans cette dernière année le progrès dans la construction des chemins de fer a été considérable.

Les richesses que renferment les forêts ainsi que les mines se trouvant dans le cœur de la Sierra pourraient avoir une issue à un point de la côte en permettant l'exportation sur le marché mondial, ceci, conformément à l'intérêt que prend le Gouvernement, présidé par le progressiste M. Augusto B. Leguia et qui, de concert avec le Dr L. Angel Curletti, ministre des Travaux publics, a étudié avec un vif intérêt le problème d'un réseau ferré. Un contrat a été par eux signé avec M. Roberto William Dusmuir pour la construction de 4 000 kilomètres de chemins de fer.

Le réseau offrira de grands avantages au monde entier et particulièrement au marché européen où arriveront les matières premières servant à la fabrication des produits industriels. La communication de la côte à la montagne et à la forêt (base principale, des travaux) fera sortir de la « Silva » une immense quantité de plantes médicinales et de la Sierra» des minerais: or, argent, cuivre, charbon, fer, ce qui améliorera beaucoup la situation de plusieurs pays du monde. Ce chemin de fer une fois terminé, l'agriculture, l'industrie minière,

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nulles aujourd'hui dans le pays, prendront une grande extension dans le marché d'exportation et d'importation.

1o Ligne d'une longueur de 375 kilomètres allant au Pachtéa. Ce chemin de fer sera très utile parce qu'il diminuera la distance de Lima à Iquitos (port important sur le fleuve d'Amazone), il traversera plusieurs zones fertiles dont les productions sont d'une valeur incalculable.

2o Ligne de Huancayo à Ayacucho, 245 kilomètres. C'est la région minérale.

3o Ligne de Cuzco à Santa-Ana. Traversera une zone de montagnes assez riche de produits naturels; est appelée à devenir une contrée industrielle.

4o Ligne de Chumboti à Recuay, 275 kilomètres. Promet également d'être une zone assez industrielle ayant l'avantage de posséder une chute d'eau nommée « Cariou de Pato » qui donnera la force nécessaire pour mettre en mouvement plusieurs fabriques.

5o Chemin de Cajabamba. Cette ligne s'étendra sur une longueur de 240 kilomètres et commencera à 75 kilomètres de la précédente ligne, elle passera par une région très riche en minerais.

Ensuite l'union de toutes ces lignes permettra de communiquer avec la capitale par le nord et le sud. Les voies ferrées de Huancayo à Cuzco, de Huachaco à Lambayaque, de Lima à Pisco et de Pisco à Huancavelica contribueront à finir le chemin de fer Panaméricain qui traverse l'Amérique du Sud sur toute sa longueur. De plus, la ligne de Pachtéa unira la capitale aux riches régions fluviales du Pachtéa, Ucuyali et Huallaga.

H. ARRIGONI.

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