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une ville, c'est un parasitisme, une superposition purement accidentelle; elle ne survit pas aux commodités passagères qui l'ont déterminée.

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La foire, comme fait géographique, nous paraît se définir ainsi 1: une ville intermittente et presque toujours périodique, souvent superposée à une ville permanente, pour les besoins d'exportation et d'importation d'un umland, et pour la concentration du commerce nomade d'une région.

Les éléments géographiques de l'étude d'une foire sont donc : la nature des marchandises; les dates du rassemblement; la position et le site de la foire elle-même (qui peuvent varier) et, si elle existe, les caractères de la ville-hôtesse; enfin, les conditions géographiques, et de la région dont les marchands et acheteurs nomades se rassemblent sur la foire, et de l'umland qui fournit ou absorbe les marchandises; en tenant compte, pour ce dernier, des organismes commerciaux sédentaires dont le rôle peut être concurrent de celui de la foire.

Pour montrer entre les foires du vieux monde la ressemblance foncière de nature, en marquant la diversité des formes d'adaptation, il a fallu donner aux pages qui précèdent le caractère d'une analyse un peu abstraite. On a dû enfermer, dans de sèches catégories, le perpétuel mouvement et la variété de la vie. Devant un fait aussi varié et aussi vivant que les foires, c'était une ingrate nécessité. Nous souhaitons maintenant que de nombreuses monographies viennent lui rendre son pittoresque complexe, en laissant voir, parmi la multitude des faits entremêlés à l'infini, ceux qui relèvent des conditions géographiques et demeurent éternels.

ANDRÉ ALLIX.

1. Discussion des termes dans A. Allix, The geography of fairs, loc. cit., in fine (p. 568-569). Nous abandonnons ici la notion de ville « parasitaire », parce que, exacte dans presque tous les cas où il y a ville-hôtesse, elle perd son sens dans le cas de la foire en rase campagne et ne peut donc trouver place dans la définition générale.

L'hydraulique agricole

et industrielle en Syrie'

Une mission ayant pour but l'étude de l'utilisation des eaux en Syrie nous fut confiée par M. le général Gouraud, haut-commissaire de la République française, au mois de janvier 1922. Elle nécessita des observations et études sur le terrain qui furent effectuées du 1er mai au 15 septembre. Ces observations et les résultats obtenus sont consignés dans une étude qui comprend quatre parties: 1o Observations et remarques sur la circulation des eaux à l'intérieur de la terre et sur le sol;

2o Propositions concernant l'utilisation des eaux au point de vue agricole et industriel;

3o Régime juridique des eaux. Organisation administrative; 4o Inventaire des sources et du débit des fleuves avec l'indication des altitudes des points observés.

I.

Observations et remarques sur la circulation des eaux à l'intérieur de la terre et sur le sol.

DÉFINITION DES TERRAINS. - Pour la compréhension de ce qui va suivre, il importe de bien définir les différentes sortes de terrains que les eaux suivent ou qu'elles traversent.

1. Grâce au concours et à l'aide qu'ont bien voulu nous prêter M. l'Ingénieur en chef Wickers, directeur des Travaux publics, M. Vasselet, inspecteur des Travaux publics, M. Soubret, directeur de la Société Française d'Entreprises et les ingénieurs des Administrations qu'ils dirigent, nous avons pu dans la courte durée de cette campagne rédiger deux projets : l'un intéresse la vallée de la Békaa et a pour but, par le redressement d'une partie du lit du fleuve, d'assurer l'écoulement d'une plus grande quantité d'eau en temps d'inondations et d'éviter ainsi les inconvénients qu'elles provoquent; l'autre se propose la captation des sources du Nahr Abrach pour les besoins de la petite ville de Safita; ce dernier projet comprend l'étude d'une canalisation portant 30 à 40 litres d'eau à la seconde, d'une longueur de 15 kilomètres, à travers des terrains par endroits assez accidentés.

Les opérateurs qui ont collaboré à ces projets étaient deux officiers russes de l'armée de Wrangel: MM. Sérof et Chalkowsky.

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Nous distinguons :

1o La terre arable: En de rares endroits, elle est composée d'éléments fins et tenus; le plus souvent, dans toute la Syrie elle n'est qu'un mélange de cailloux roulés provenant soit des apports des torrents et des rivières, soit de débris de basaltes et des laves provenant de l'éruption des volcans. Partout, mais surtout dans les formations calcaires qui sont les plus importantes en Syrie, cette terre est très perméable; nous n'avons pas rencontré, sauf peut-être dans les marais de l'Oronte, de terres franchement argileuses ayant un pouvoir de rétention élevé, nécessitant des drainages pour leur mise en culture.

2o Pour ordre, nous rappelons l'existence, en bordure de la mer d'une sorte de barrière de grès durs qui prennent une certaine importance sur la côte de Palestine; ils n'ont pas, au point de vue des eaux, un rôle important.

C'est avec ces grès que sont bâties la plupart des maisons de Beyrouth, de Saïda, et notamment dans cette localité, le vieux château féodal de Saint-Louis. Ces grès constituent, peut-être, la barrière qui partout où elle existe s'oppose à l'écoulement des eaux des sources du littoral dans la mer.

3o Au-dessus de ces grès, derrière la petite ville de Saïda notamment, s'étendent sur plusieurs kilomètres (collines de Miè-Miè) des calcaires blancs, crayeux, friables souvent argileux; nous les retrouverons souvent, à Lattaquieh notamment, autour de la ville, ils couvrent de grandes superficies, dans la vallée du Litani à son origine avec les montagnes de Baalbeck et de Zahlé, adossés aux monts de l'Anti-Liban et au Liban, à l'extrémité de la vallée de la Bekaa avec la montagne de Djub-Djenina. D'une façon générale, partout où on rencontre cette formation, se sont développées les grandes nécropoles telles que celles de Saïda, Djub-Djenina, Baalbeck, Palmyre.

Les anciens trouvaient dans ces terrains une roche assez friable pour creuser facilement leurs demeures dernières avec les murs de séparation, les coins, et les recoins que comportait l'ensevelissement de plusieurs corps dans la même caverne.

Non seulement, la friabilité de ces roches les incitait à les rechercher, mais également l'absence dans ces sortes de terrains de grandes venues d'eau. Ces calcaires sont, en effet, en général, secs;

1. C'est dans une coupe ouest-est au droit de Saïda qu'on retrouve la succession la plus normale des terrains dans leur ordre d'ancienneté.

on y trouve comme nous le dirons de petites sources disséminées, mais pas de fentes, aucune diaclase permettant des jaillissements d'eau importante.

Les terres provenant de ces roches sont généralement peu fertiles, blanchâtres, les routes qui les traversent sont poussiéreuses, peu solides, facilement érodées par les roues des voitures ou les pieds des animaux. Au point de vue géologique, on peut les placer dans les terrains tertiaires éocène à Djub Djenina, Baalbeck, éocène également sur les immenses plateaux à l'ouest de Homs, Saïda; miocène à Lattaquieh, leurs caractères au point de vue hydrologique sont toujours les mêmes.

Beaucoup de ces calcaires (Djub-Djenina, Saïda) sont constitués par des organismes vivants, des foraminifères du groupe des nummulites facilement reconnaissables par leur enroulement en colimaçon et leur taille qui dépasse un centimètre; aussi il nous arrivera de les désigner du nom générique de calcaires nummulitiques.

4o En longues bandes, toujours orientées, dans le sens général des plissements de la région syrienne, les grès constituent une des formations les plus importantes du Liban. Dans le Liban, c'est à ces grès, qu'on retrouve tantôt sur les calcaires, tantôt dessous, qu'on doit la formation de ces cirques successifs, au fond desquels prennent naissance tous les grands fleuves côtiers, le Sanina, le Nahr Ibrahim, le Nahr Kadisha.

A Ras el Melten, à Ain Sahalte où on les trouve couvrant de grandes surfaces, reconnaissables à leurs couleurs bariolées, du rouge clair au violet foncé, ils sont surmontés d'une cuirasse superficielle, dure, rouge sombre, due à la concentration des particules ferrugineuses disséminées dans la masse gréseuse; cette formation protège le sable contre l'érosion, en constituant à sa partie supérieure une croûte plus dure qu'elle-même avec les matériaux les plus résistants parmi ceux qui le constituent.

Ces grès forment de longues bandes, s'étendant sur le pourtour des grands cirques nord du Liban et qu'on peut suivre au sud dans les parties hautes des vallées qui se succèdent de Barouk à Djézina. Le domaine des grès est révélé dans ces montagnes par la végétation qu'ils supportent; les pins, tout au moins la variété la plus commune dans le Liban, le pin pignon (pinus pinea) s'y développent à merveille et s'y resèment naturellement; les chênes croissent de préférence sur les calcaires. Souvent au-dessus des grès

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