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meaux, palais, hospices; des édifices religieux. La seconde partie, consacrée aux belles-lettres, passe en revue les œuvres des littérateurs contemporains des règnes de Jean II, Charles VI, Charles VII et François I. C'est un fragment d'histoire littéraire plein d'aperçus nouveaux et écrit avec toute l'expérience qu'on devait attendre de l'éditeur des oeuvres de Charles d'Orléans.

Inventaire des manuscrits de Saint-Germain-des-Prés, conservés à la Bibliothèque impériale sous les numéros 11504-14231 du fonds latin, par Léopold Delisle, membre de l'Institut. Nogent-le-Rotrou, imprimerie de A. Gouverneur; Paris, librairie de A. Durand et Pedone-Lauriel, 1868, in-8° de 132 pages. Les manuscrits provenant de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés ont formé, jusqu'à ces derniers temps, à la Bibliothèque impériale, un fonds spécial classé sous une série particulière de numéros, comme ceux des autres établissements supprimés à l'époque de la révolution. Par suite d'une judicieuse modification adoptée, il y a quelques années, pour le classement général des manuscrits de notre grande Bibliothèque, les manuscrits latins de toute provenance constituent aujourd'hui une seule série de numéros, ce qui évite toute confusion et rend les recherches beaucoup plus faciles. Une autre mesure plus importante encore, et depuis longtemps désirée par le public studieux, a été prise récemment, et elle est due au zèle du savant conservateur des manuscrits latins, M. Léopold Delisle. On sait qu'un catalogue général des manuscrits de la Bibliothèque du Roi a été imprimé de 1739 à 1744 en quatre volumes in-folio. Les tomes III et IV de cet ouvrage comprenaient la description de 9826 volumes du fonds latin, classés sous les cotes 1-8822. Depuis cette époque aucun nouveau catalogue n'avait été publié, lorsque M. Delisle fit paraître, en 1863, un inventaire des manuscrits 8823-11503 du fonds latin faisant suite à la série comprise dans le catalogue de 1744. (Nous avons mentionné cette publication dans notre cahier de mai 1863, p. 327.) Le travail que nous annonçons aujourd'hui est la continuation de cet inventaire. Il comprend les manuscrits de Saint-Germain-desPrés, réunis aujourd'hui au fonds latin sous les n° 11504-14231. Dans cette nomenclature, les volumes sont divisés en quatre classes, d'après la grandeur des formats, et rangés, dans chaque classe, selon l'ordre des matières. Quoique très-succincte, elle fournit toutes les indications nécessaires sur l'âge et le contenu de chaque manuscrit. C'est donc un guide précieux pour les savants qui ont à faire des recherches dans le fonds latin des manuscrits de la Bibliothèque impériale. Il serait bien à désirer qu'un travail semblable fût entrepris pour les manuscrits français. On attendrait ainsi plus patiemment la publication du catalogue général, que prépare depuis si longtemps l'administration de la Bibliothèque.

Recherches sur la famille de langues Tapijulapane-Mixe, par M. H. de Charencey; le Havre, imprimerie de Lepelletier, 1867, in-8° de 15 pages. Le pronom personnel dans les idiomes de la famille Tapachulane-Huastèque, par le même, Caen, imprimerie et librairie de Le Blanc-Hardel, 1868, in-8° de 23 pages. Nous avons déjà eu l'occasion, notamment dans le cahier de février de l'année dernière (p. 130), de signaler les travaux de M. de Charencey sur la langue basque et les langues américaines. Les deux publications que nous annonçons aujourd'hui attestent que l'auteur continue avec succès de diriger ses recherches dans la même voie. Elles peuvent être considérées comme des résultats partiels d'études préparatoires à la composition d'une grammaire comparée des langues de l'Amérique centrale. Le premier de ces opuscules a pour objet une famille de langues du sud du Mexique, représentée par trois idiomes: le tapijulapan, qui vient de s'éteindre, le zoqui et le mixe, tous deux en vigueur dans certaines parties des départements de Tabasco, de Chiapas et

d'Oaxaca. On sait combien sont rares, même en Amérique, ét, à plus forte raison, combien il est difficile de se procurer en Europe les documents propres à l'étude des langues indigènes. Malgré le petit nombre des sources d'information relatives au tapijulapan et au mixe, M. de Charencey a pu faire ressortir, dans une courte mais intéressante étude, l'étroite parenté de ces idiomes, le caractère plus archaïque du tapijulapan et les traits principaux de leur grammaire, notamment leur curieuse manière de former le pluriel, les pronoms personnels et relatifs et la conjugaison. -La seconde publication est consacrée à la famille tapachulane-huastèque, beaucoup plus importante que la précédente, et dont plusieurs idiomes ont été parlés par les nations les plus anciennement civilisées. La première division de cette famille se compose d'une seule langue, le tapachulan ou zaklohpakap, qui a aujourd'hui disparu devant l'espagnol. La seconde division, à laquelle l'auteur donne le nom de quiché-huastèque, renferme, pour ne citer que les subdivisions principales. le quiché et ses dialectes, qu'ont fait connaître les publications de M. Brasseur de Bourbourg, le pokome, le zotzil, le yucatèque et enfin le huastèque, le plus septentrional de ces idiomes, qui sont parlés encore actuellement dans le Guatemala et certaines parties du Mexique. Leur réunion forme un groupe aussi nettement caractérisé que les langues letto-slaves en Europe, et dans lequel le tapachulan, le plus ancien de formes, représenterait assez bien le lithuanien. Dans ce savant et méthodique travail, M. de Charencey s'est restreint à l'étude approfondie des formes comparées du pronom personnel, dont on connaît le rôle important dans le développement des langues. On ne pourra pénétrer le mystère des origines américaines qu'après avoir établi les rapports qui unissent entre elles les langues de cette partie du monde, et les avoir soumises à un système de classification rigoureux. Il faut donc louer M. de Charencey du zèle persévérant, de la réserve prudente et de la méthode scientifique qu'il apporte dans ces délicates et arides recherches. Il nous annonce un ouvrage dont l'intérêt et le mérite pourront être plus généralement appréciés; cette publication aura pour objet la mythologie comparée des nations du Nouveau Monde.

HONGRIE.

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Συναγώγη τῶν Ατλίκων νόμων. Corpus juris Attici, græce et latine, e fontibus composuit, commentario indicibusque instruxit Joannes Baptista Telfy, advocatus, studia antiquitatis in universitate literarum Hungarica publice profitens. Bude, imprimerie de l'Université royale de Hongrie; librairies de G. Lauffer, à Pesth, et de Haar et Steinert, à Paris, 1868, in-8° de xv1-664 pages. M. Telfy, avocat, professeur à l'université royale de Hongrie, vient de mener à bonne fin une œuvre considérable, qui a dû lui coûter de longues années de laborieuses recherches, et dont le mérite ne peut manquer d'être apprécié, non-seulement par les jurisconsultes, mais encore par tous ceux qui s'intéressent à l'antiquité hellénique. Reprenant par la base un travail qui n'avait jamais été entrepris jusqu'ici d'une manière complète, il a recueilli dans tous les auteurs grecs et jusque dans les scoliastes des poêles et les épigraphistes tout ce qui se rapportait aux lois d'Athènes. Il a classé le résultat de ses investigations dans un ordre méthodique, a donné les textes grecs avec traduction latine, et y a joint un savant commentaire où il discute les opinions déjà émises au sujet du droit attique et le compare avec ce que l'on sait des lois

des autres parties de la Grèce. Deux index, l'un grec, l'autre latin, des noms et
des choses, terminent le volume.

Saggio storico di letteratura poetica dal secolo di Pericle fino al nostro, del marchese

Giuseppe Pulce. Naples, imprimerie Fibreno, 1868, deux volumes in-8° de 700 et

650 pages.

Le premier de ces deux volumes s'ouvre par des remarques sur la

poésie considérée comme l'initiatrice des sciences chez tous les peuples. L'auteur

jette ensuite un coup d'œil sur la poésie grecque et la poésie latine en général,

ajoute quelques mots sur celle des peuples orientaux, et consacre un chapitre à dé-

velopper cette pensée que c'est à la poésie italienne qu'est dû le mouvement de la

Renaissance en Europe. Après ces vues d'ensemble, qui forment une introduction

à l'ouvrage, commence la partie importante du travail de l'auteur. Son plan consiste

à donner des spécimens assez étendus des œuvres des meilleurs poëtes latins, italiens,

espagnols, français, anglais et allemands, cités dans leur langue, sans traduction,

pour chacun des genres lyrique, épique et dramatique. Les poésies données comme

exemples sont accompagnées d'études et d'annotations littéraires et historiques; ces

études s'étendent aussi à la poésie grecque, bien que celle-ci ne soit pas représen-

tée par des textes. Ce recueil, dont le premier volume renferme les poètes ly-

riques et le second les poëtes épiques et dramatiques, est bien conçu et pourra

profiter aux études littéraires, mais il serait plus utile encore, si les textes cités,

particulièrement les textes français, n'étaient pas défigurés par de nombreuses fautes

d'impression.

DES SAVANTS.

MARS 1869.

Annales de l'École normale supérIEURE, publiées sous les auspices du Ministre de l'instruction publique par M. L. Pasteur, membre de l'Institut. Paris, Gauthier-Villars, 1864-1868.

Lorsque, trois ans après la mort de Thénard, la ville de Sens inaugura la statue élevée à l'illustre chimiste, les grandes écoles, les corps savants et les conseils auxquels il avait appartenu apportèrent à l'envi le tribut de leur souvenir et de leur reconnaissance. D'excellentes et sincères paroles tinrent, pendant plus de deux heures, la foule attentive; mais, entre tous les discours prononcés, il en est un surtout, le plus court de tous, qui produisit sur les jeunes savants une impression proprofonde et durable. C'était lui que chacun citait au sortir de la cérémonie et dont le soir, au retour, on entretenait tout d'abord ses amis. M. Pasteur, en prenant la parole au nom de l'École normale supérieure, avait uni, pour louer Thénard, aux accents émus d'un disciple reconnaissant, le jugement élevé et généreux d'un jeune maître aussi digne le cœur que par l'esprit de lui succéder un jour.

par

Que les circonstances, avait dit M. Pasteur, mettent à la tête d'une «sience quelconque des hommes qui, à l'exemple de Thénard, joignent «à une grande autorité la bienveillance dans le caractère et la passion « de l'encouragement à la jeunesse, et, dans l'espace d'un quart de siècle «tout au plus, vous verrez cette science, fût-elle dans le déclin, pros"pérer à l'égal d'aucune autre. »

Les circonstances depuis, je veux dire ses profondes études, ses vues originales et ses utiles découvertes, ont donné à M. Pasteur autant d'autorité que de lumière et de force; elles l'ont entouré de jeunes gens studieux, élite brillante de sa chère École normale, qui tous aujourd'hui, en relisant le discours de Sens pourraient s'écrier, avec une juste reconnaissance : La noble tâche que M. Pasteur indiquait à tous, il l'a pleinement acceptée pour son compte. Jamais maître plus habile et plus pénétrant n'a su inspirer à ses disciples avec un plus entier dévouement à sa personne un plus grand respect pour la science et une plus grande ardeur pour ses progrès. M. Pasteur a groupé autour de lui, par les liens d'une amitié justement reconnaissante, la phalange déjà nombreuse des jeunes esprits qui, dans toutes les branches des études qu'il dirigeait, ont su concilier leur enseignement de chaque jour avec le culte de la science pure et franchir des limites qui se touchent de si près. Géomètres, physiciens et naturalistes, trouvent sans cesse près de lui, non moins que les chimistes, aide efficace et cordial encouragement. Par son laboratoire et par celui de son excellent ami Henri Sainte-Claire Deville, l'École normale est aujourd'hui un des foyers actifs et un centre illustre de progrès, et nos jeunes élèves, formés peu à peu et conduits comme par la main dans les routes inexplorées, peuvent, sans franchir les murs de leur École, y voir naître sans cesse des vérités nouvelles. Eux-mêmes sont admis, dès qu'ils en sont dignes, à interroger directement la nature, qui leur répond tout comme à leurs maîtres. Les travaux nombreux et variés nés d'une double influence, non-seulement reconnue mais proclamée avec bonheur, sont aujourd'hui, pour l'École normale, une gloire véritable et inconstestée. Les annales scientifiques de l'École normale supérieure, publiées sous la direction de M. Pasteur, avec la collaboration des maîtres de conférence, permettent d'en apprécier toute l'importance.

Le recueil des mémoires, dont la collection forme aujourd'hui cinq volumes, n'a rien de commun, il faut le dire, avec les exercices, si élevés qu'ils soient, qu'on peut imposer ou demander à des écoliers. Le titre d'Annales de l'École normale supérieure indique seulement l'origine commune de la plupart des collaborateurs et les liens qui, à des titres divers, les rattachent à cette grande école.

Les mathématiques y sont dignement représentées: d'importants mémoires de MM. Hermite, Serret et Puiseux, sur le calcul intégral et sur la mécanique céleste, attirent tout d'abord l'attention, et nos louanges, si méritées qu'elles soient, ne peuvent rien ajouter, près des géomètres, à la garantie de perspicacité ingénieuse et solide qui s'attache à de tels

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