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suite, il aura publié constamment plus d'un volume par an. On comprend que des travaux si rapides ne pouvaient pas toujours être faits avec le soin nécessaire; cette précipitation entraînait des inconvénients inévitables. On a signalé avec raison bien des erreurs et bien des fautes dans ces traductions hâtives1; il est certain que M. Fauche, en s'astreignant à plus de lenteur, aurait commis moins de méprises. On a non moins justement blâmé son style, dont la bizarrerie égalait l'incorrection. Toutes ces critiques ne sont que trop méritées; et nous pouvons dire, pour notre part personnelle, que nous avions donné dès longtemps à M. Fauche des conseils qui auraient pu l'avertir et l'éclairer sur ces divers points. Mais, tout en faisant des réserves indispensables, nous ne pouvons nous abstenir de témoigner encore une fois à la mémoire de M. Fauche toute l'estime que nous ressentons pour ses efforts, quelque imparfaits qu'ils fussent à certains égards. Sans lui, notre langue n'aurait pas la traduction complète du Râmâyana ni les deux tiers de celle du Mahabharata. Aujourd'hui, qui va songer à achever son œuvre interrompue? Parmi les indianistes, il n'en est pas un peut-être qui ne pût faire mieux que lui. Mais est-il personne qui ne recule devant le Mahâbhârata? M. Fauche avait gravi plus de la moitié de cette montagne infranchissable, en faisant bien des faux pas sans doute; mais il l'aurait gravie tout entière, si le ciel lui en eût laissé le temps.

BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.

(La suite à un prochain cahier.)

1

Voir le Journal des Savants, cahier de novembre 1867, p. 687, la note.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE.

ACADÉMIE FRANÇAISE.

L'Académie française a tenu, le jeudi 8 avril 1869, une séance publique pour la réception de M. Autran, élu en remplacement de M. Ponsard.

M. Cuvilier-Fleury, chancelier de l'Académie, a répondu au récipiendaire. L'Académie a procédé, le jeudi 29 avril, au remplacement de MM. Viennet, Berryer et Empis. Elle a élu M. le comte d'Haussonville en remplacement de M. Viennet; M. le comte de Champagny en remplacement de M. Berryer, et M. Auguste Barbier en remplacement de M. Empis.

ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS.

M. Berlioz, membre de l'Académie des beaux-arts, est décédé à Paris le 8 mars. M. le comte de Rambuteau, membre libre de la même académie, est mort à Rambuteau, près de Mâcon, le 23 avril.

ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES.

Dans sa séance du 20 mars, l'Académie des sciences morales et politiques a élu deux associés étrangers: M. le comte Sclopis, de Turin, en remplacement de lord Brougham, et M. Trendelenburg, de Berlin, en remplacement de M. Brandis.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Histoire générale de Paris. Topographie historique du vieux Paris, par feu A. Berty, continuée par H. Legrand, architecte topographe attaché aux travaux historiques de la ville de Paris. Région du Louvre et des Tuileries, t. II. Paris, Imprimerie im

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périale, 1868, grand in-4° de x11-323 pages, avec planches. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d'une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l'invention de l'imprimerie, par Léopold Delisle, membre de l'Institut, bibliothécaire au département des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. 1°. Paris, Imprimerie impériale, 1868, grand in-4° de XXIV-575 pages. Nous avons successivement annoncé (décembre 1866, p. 790, et février 1868, p. 126) les quatre volumes déjà parus de la grande Collection de documents historiques publiée par l'administration municipale sous le titre d'Histoire générale de Paris; Introduction; Topographie historique du vieux Paris, par M. A. Berty, région du Louvre et des Tuileries, t. I; Les anciennes bibliothèques de Paris, par M. Alfred Francklin, t. I; Paris et ses historiens aux XIV et xv siècles, par MM. Le Roux de Lincy et L. M. Tisserand. Cette vaste et magnifique collection, si digne par son importance historique et par sa belle exécution matérielle, du haut patronage sous lequel elle est placée, vient de s'enrichir des deux nouveaux volumes dont nous donnons ci-dessus les titres.

Le premier de ces volumes est le tome second de la Topographie historique de Paris; région du Louvre et des Tuileries. M. Adolphe Berty, architecte et archéologue distingué, qui avait entrepris la tâche laborieuse et difficile de reconstituer la topographie entière de Paris aux diverses époques de son histoire à l'aide des documents inédits, venait de terminer le premier volume de cet ouvrage, et s'occupait de la préparation du second, lorsque la mort le surprit le 18 août 1867. Chargé de continuer ce grand travail, M. H. Legrand a complété le second volume, et les soins qu'il a donnés à cette publication, en partie posthume, font espérer qu'il achèvera dignement l'œuvre de son prédécesseur. Les deux premiers chapitres, dont la rédaction est entièrement due à M. Berty, ont pour titres : le château des Tuileries au temps de Catherine de Médicis, de 1564 à 1589; le Louvre et les Tuileries sous Henri IV et Louis XIII, de 1589 à 1624. C'est une histoire critique, très-détaillée, très-approfondie, et probablement définitive, de tous les travaux d'architecture et de décoration exécutés dans les deux palais pendant cette période. On trouve dans la seconde partie du volume une description complète des fouilles pratiquées, en 1866, à la sollicitation de M. Berty, dans la cour du vieux Louvre, et qui ont mis à découvert la moitié de l'ancien château avec l'enceinte de PhilippeAuguste. Cette description comprend une notice préparée par M. Berty et une notice complémentaire de M. Legrand, contenant l'explication détaillée des planches du volume relatives à ces fouilles et un résumé des inductions topographiques, architecturales et historiques, qu'il est permis de tirer des résultats obtenus. La troisième partie se compose d'une série d'appendices reproduisant des pièces importantes ou curieuses concernant l'histoire du Louvre et des Tuileries, avec des notes étendues qui n'auraient pu être intercalées dans le texte de la première partie. Une table analytique placée à la fin de l'ouvrage comprend les matières traitées dans les deux volumes.

L'ouvrage que M. Léopold Delisle publie sous le titre de Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale était depuis longtemps attendu par les érudits. On saura beaucoup de gré à l'administration municipale de l'avoir mis au rang de ses premières publications et d'en avoir confié l'exécution au savant le plus compétent qu'elle pût choisir. Les collections du département des manuscrits de la Bibliothèque impériale étant, suivant la remarque de M. L. Delisle, le plus solide fondement des études qui ont pour objet l'histoire, la littérature et les arts du moyen

âge, il importe de savoir quand et comment elles se sont formées, quels en sont la composition et le classement, par quelle voie on y peut trouver les documents dont on a besoin. Les renseignements que fournissent le Mémoire sur la Bibliothèque du Roy, de l'abbé Jourdain (1739), et l'Essai historique de Le Prince (1782), sont tout à fait insuffisants et d'ailleurs fort arriérés. L'histoire des manuscrits de notre grand dépôt littéraire restait donc à faire, et nul n'était mieux placé que M. L. Delisle pour entreprendre cet important et utile travail. Le premier volume de son ouvrage expose avec tous les développements désirables l'histoire du cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale depuis le règne de Charles V jusqu'à la révolution de 1789, et fait connaître, par des exemples nombreux et bien choisis, les bibliothèques ecclésiastiques et laïques du moyen âge ou des temps modernes qui sont venues, en tout ou en partie, se fondre dans nos grandes collections. Les indications les plus précieuses pour les hommes d'étude sont réunies dans cet excellent exposé, que nous regrettons de ne pouvoir analyser ici. Le second volume continuera le tableau de la formation du cabinet des manuscrits jusqu'à nos jours, et sera terminé par une table alphabétique des noms et des matières. Un volume complémentaire, le troisième et le dernier de l'ouvrage, renfermera des exemples d'écritures, empruntés, autant que possible, à des manuscrits de date certaine, des fac-simile de miniatures et des dessins de reliures. Des planches accompagneront ce dernier volume et permettront de suivre, siècle par siècle, les vicissitudes de l'écriture et des arts accessoires, en France et particulièrement à Paris, depuis l'antiquité jusqu'à l'invention de l'imprimerie.

Extraits des classiques français; XVII, XVIII et XIX siècles, à l'usage de tous les établissements d'instruction, par Gustave Merlet, professeur de rhétorique au lycée impérial Louis-le-Grand. Cours supérieurs. Première partie : prose. Deuxième partie : poésie. Paris, imprimerie de Blot, librairie de Ch. Fouraut et fils, 1869; deux volumes in-12 de VIII-616 et vin1-576 pages. A diverses époques, on a composé des recueils de morceaux choisis des classiques français destinés à l'enseignement de la jeunesse; mais aucun de ces ouvrages ne suffit plus aujourd'hui à notre goût littéraire. Les deux volumes que vient de publier M. Gustave Merlet à l'usage des cours supérieurs nous paraissent réunir toutes les conditions de succès que peuvent présenter les recueils de ce genre. Avec l'expérience que lui donne une pratique déjà longue du professorat, l'auteur a rassemblé, dans ces deux volumes, des modèles judicieusement choisis dans nos meilleurs écrivains, prosateurs et poêles, depuis le xvII° siècle jusqu'à nos jours. Le volume de prose commence à Balzac; le volume de vers à Malherbe. Les textes ne sont point rangés d'après la distinction des genres, ils sont classés par ordre chronologique, ce qui permet de suivre les progrès ou les transformations de la langue nationale. Les notices qui accompagnent le nom des auteurs indiquent avec goût ce qu'il y a de plus expressif dans la physionomie littéraire ou morale de chacun d'eux et font bien ressortir les traits saillants de son caractère ou de son talent. Les notes placées au bas des pages sont également l'œuvre d'un critique exercé. Par une innovation qui nous parait heureuse, M. Merlet a joint aux grands écrivains classiques des deux derniers siècles nos renommées contemporaines, qui, jusqu'à présent, étaient exclues des recueils destinés à la jeunesse. Ainsi le x1x siècle est ici représenté, dans la prose, par les noms de de Maistre, Joubert, Mm de Staël, Châteaubriand, Napoléon I", P. L. Courier, Lamennais, Guizot, Villemain, Cousin, Mignet, Thiers, de Sacy, Saint-Marc Girardin, Lacordaire, Mérimée, Sainte-Beuve, Eugénie et Maurice de Guérin, Nisard; dans la poésie, par ceux de Béranger, P. Lebrun, Lamartine,

Casimir Delavigne, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Brizeux, Sainte-Beuve, Alfred de Musset, de Laprade et Ponsard.

Mémoires lus à la Sorbonne dans les séances extraordinaires du Comité impérial des travaux historiques et des Société savantes, tenues les 14, 15, 16 et 17 avril 1868. Histoire, philologie et sciences morales. - Archéologie. Paris, Imprimerie impériale, 1869, deux volumes in-8° de 11-592 et 183 pages avec dix-huit planches. Ces deux volumes attestent que les Sociétés savantes des départements poursuivent, avec autant de succès que de zèle, leurs recherches dans le vaste champ des études historiques. La solennité des séances annuelles de la Sorbonne et l'intervention bienveillante de l'administration de l'instruction publique ont sans doute contribué puissamment à cet heureux résultat. La Commission exprime, dans l'avertissement du premier volume, son regret de n'avoir pu donner place à tous les mémoires lus dans les séances publiques de 1868. L'histoire locale, l'histoire financière, judiciaire, celle de l'enseignement, la biographie, la statistique, l'archéologie, sont dignement représentées dans cet intéressant recueil. On peut regretter que, malgré le titre du premier volume, la philologie en soit cette fois compléternent absente. Nous citerons, parmi les vingt-trois mémoires réunis dans le volume d'histoire : le Centre et le Nord de la Gaule au siècle d'Auguste et sous les Antonins, par M. Tailliar; Essai sur l'organisation de l'Austrasie et la création de l'Allemagne, par M. Ludovic Drapeyron; l'Administration des finances dans les premières années du règne de Charles VII, par M. J. Loiseleur; l'Ambassadeur du grand-duc de Toscane et les proscrits florentins, épisode inédit du règne de Henri III, par M. Abel Desjardins; Essai biographique sur Guillaume Rose, évêque de Senlis (1583-1602), par M. l'abbé Laffineur; Fontenelle et Cideville, correspondance et documents inédits, par M. A. Decorde; de la division de la propriété foncière, par M. Gimel. Le volume d'archéologie contient les treize mémoires dont voici les titres : Antiquités lacustres de la Savoie, par M. Rabut; Dolmens et polissoirs du Vendômois, par M. Launay; Tombeaux antiques découverts sur la place du Ralliement, à Angers, par M. Godard-Faultrier; le Capitole de Vesontio et les capitoles provinciaux du monde romain, par M. A. Castan; Recherches et fouilles archéologiques sur le territoire de Sceaux (Loiret), par M. l'abbé Cosson; Note sur la découverte d'un hypogée funéraire au mamelon Négrier, près de Philippeville (Algérie), par M. J. Royer; Monuments funéraires du Morbihan (II' partie), par M. L. Rosensweig; Notice sur les anciennes châsses de Saint-Martin de Tours, par M. C. L. Grandmaison; Notice sur les jetons de plomb des archevêques de Lyon, par M. G. de Soultrait; Recherches archéologiques sur le château, la maison d'échevinage et l'église de Domart, par M. H. Dusevel; Note sur les dimensions d'une inscription antique du musée de Nîmes, par M. Aurès; Notes sur les chemins à rainures dans l'antiquité grecque, par M. E. Caillemer.

Rome et les Papes, études historiques, philosophiques, littéraires et artistiques, par le comte T. Dandolo, traduit par le vicomte de Richemont, t. 1"; imprimerie de Toinon, à Saint-Germain-en-Laye, librairie de Guichardot, à Paris, 1868, in-8° de VII-483 pages. M. le comte Dandolo a fait paraître, en 1854, un ouvrage considérable comprenant l'histoire détaillée de la Rome chrétienne et de la papauté. C'est la traduction de cet important travail qu'a entreprise M. le vicomte de Riche mont, et dont il vient de nous donner le premier volume, lequel conduit le lecteur jusqu'à l'élection de Sylvestre II, en 999. L'auteur, passant rapidement sur l'histoire de la Rome païenne, se contente de la résumer en deux chapitres, et fait suivre ces préliminaires d'un troisième chapitre contenant un tableau des quatorze

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