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blissement des Galates dans l'Asie Mineure; la religion primitive des Celtes se rattache à celle des Aryas, comme leur langue au sanscrit; les Celtes croyaient, non pas à la métempsycose, mais à une résurrection. M. de Belloguet, qui contredit, sur ce dernier point, le témoignage de la plupart des auteurs anciens, s'avance peut-être trop en disant qu'aucune sorte de métempsycose ne peut se concilier avec les coutumes funéraires des Gaulois. Les faits auxquels il fait allusion pourraient indiquer seulement la croyance que la transmigration était un châtiment réservé aux coupables, et que les parents du défunt espéraient le salut de celui qui leur avait été cher. Les cinquième et sixième sections offrent un tableau intéressant et détaillé des institutions civiles, politiques et militaires des Gaulois, de leur industrie et de leur commerce. Enfin, dans la septième et dernière partie, l'auteur examine << si les mo«numents dits celtiques appartiennent au génie gaulois. On sait que ces monuments sont loin d'être dus exclusivement aux Celtes. M. de Belloguet les leur retire presque complétement et les attribue aux Ligures, mais on se demandera comment des monuments tels que ceux de Carnac, élevés, on n'en saurait douter, par des multitudes d'hommes obéissant à des vues d'ensemble et animés de sentiments profondément religieux, auraient pu être l'œuvre d'une race que l'auteur lui-même nous représente (pages 48 et 54) comme divisée, avant l'arrivée des Celtes, en petites tribus encore tout à fait sauvages, disséminées, sans aucun lien entre elles, «sur un vaste territoire, » et « manquant du sens religieux. » Les recherches sont rendues faciles dans ce grand ouvrage par la division de chaque section en nombreux paragraphes auxquels renvoie une table très-détaillée. Quelques-unes des opinions du savant et consciencieux auteur pourront soulever des objections, mais l'œuvre, dans son ensemble, n'en est pas moins d'un grand mérite. C'est le plus complet et le plus critique des travaux qui ont eu pour objet nos origines nationales. Il sera impossible désormais d'écrire sur ces matières sans l'étudier et sans tenir grand compte de ses conclusions, soit pour les adopter, soit pour les combattre. M. Roget de Belloguet se propose d'examiner, dans le volume suivant, qui sera le complément de l'Ethnogénie gauloise, si les Cimbres, les Cimmériens et les Ombres appartenaient à la race celtique.

a

Essai sur les œuvres dramatiques de Jean Rotrou, par J. Jarry, ancien élève de l'École normale, docteur ès-lettres. Imprimerie de Horemans à Lille, librairie d'Aug. Durand à Paris (1869) in-8° de 327 pages. Cette étude a pour objet de faire mieux connaître les œuvres dramatiques de Jean Rotrou, l'auteur de Venceslas, le contemporain et l'émule du grand Corneille. Elle s'ouvre par une courte notice sur la vie de ce poëte, suivie de considérations générales sur le caractère de son talent. M. Jarry se livre ensuite à un examen particulier d'un certain nombre de pièces de Rotrou qu'il nous montre imitant Plaute, Sénèque, Sophocle, Euripide, et imité fui-même en quelques endroits par Racine, Molière, Quinault, Regnard et Piron. L'auteur nous semble n'avoir pas suffisamment insisté sur les emprunts considérables faits par le poëte au théâtre espagnol, dont il s'est principalement inspiré. Le travail de M. Jarry atteste d'ailleurs une étude consciencieuse du sujet traité et renferme un grand nombre d'analyses intéressantes et de rapprochements judicieux. S'il ne peut être comparé aux beaux travaux de la critique moderne sur Venceslas et Saint-Genest, les principales œuvres de Rotrou, il a, entre autres mérites, celui de rappeler à la mémoire des amis des lettres, par des citations nombreuses, les tragédies et tragi-comédies les plus oubliées du vieux poëte ami de Corneille.

Œuvres dramatiques de Lope de Vega, traduction de M. Eugène Baret, doyen de la Faculté des lettres de Clermont, associé étranger de l'Académie d'histoire de

Madrid, avec une étude sur Lope de Vega, des notices sur chaque pièce et des notes. T. I, Drames. Paris, imprimerie de Bourdier et Capiomont, librairie de Didier et Cie, 1869, in-8° de xxx11-475 pages. Nul n'était mieux préparé à donner au public un nouveau choix des œuvres dramatiques de Lope de Vega que M. Eugène Baret, qui en a déjà traduit heureusement plusieurs passages dans sa récente Histoire de la littérature espagnole. Il ne pouvait être question de publier une version complète de Lope de Vega, puisque ce fécond auteur n'a pas composé moins de deux mille deux cents pièces de théâtre, aujourd'hui perdues en grande partie, mais dont on a conservé deux ou trois cents seulement. Les éditeurs se borneront à donner un volume de drames et un volume de comédies. Le premier, qui vient de paraître, contient les drames, au nombre de sept, choisis parmi les plus célèbres L'Etoile de Séville; Le meilleur alcade est le roi; Amour et honneur; Le cavalier d'Olmedo; Le mariage dans la mort; Le châtiment sans vengeance; Mudarra le bâtard. Une introduction intéressante et bien faite renferme la vie de Lope de Vega, avec des considérations sur son théâtre et le théâtre espagnol en général. Chaque pièce est précédée d'une notice historique et littéraire, et accompagnée de notes explica

tives.

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La société française; études morales sur le temps présent, par A. Mézières, professeur à la faculté des lettres de Paris. Imprimerie de Toinon, à Saint-Germain; librairie de Didier et C, à Paris, 1869, in-12 de x-153 pages. Dans ce tableau d'ensemble de la société française, M. Mézières nous présente successivement, comme autant de groupes séparés, le paysan, l'ouvrier, la bourgeoisie, l'aristocratie, les femmes; un appendice est consacré aux réunions publiques à Paris. L'auleur ne s'attache qu'aux traits principaux et cherche surtout à faire ressortir la physionomie morale et les tendances actuelles de chacune des classes de la société. Il ne faut donc pas s'attendre à rencontrer dans cet ouvrage des portraits profondément étudiés ni peut-être non plus des aperçus bien neufs; mais on y applaudira aux considérations élevées, aux sages conseils d'un écrivain élégant, d'un moraliste distingué, qui ne veut s'exagérer ni les vices ni les vertus de son siècle.

Le baccalauréat et les études classiques, par Victor de Laprade, de l'Académie française. Saint-Germain, imprimerie de Toinon; Paris, librairie de Didier et Cie, 1869, in-12 de 206 pages. M. de Laprade s'attache à démontrer dans ce petit volume la nécessité de certaines réformes qu'il voudrait voir introduire dans l'enseignement des colléges et des facultés. Voici les deux principales mesures dont il recommande avec chaleur l'adoption: réduire le baccalauréat aux proportions des simples études de collége dans l'ancienne université; exiger des aspirants à toutes les carrières libérales, pendant leur passage à l'école de droit ou aux autres écoles, un examen de licence ès-lettres modifié. Il y verrait le double avantage de « dégré« ver l'adolescence,» trop chargée d'études, selon lui, et d'élever le niveau de la culture littéraire de notre jeunesse.

Les Slaves du sud et leur civilisation, par Louis Léger, Paris, imprimerie de Poupart-Davyl, 1869, in-8° de 16 pages. M. Louis Léger, dont nous avons déjà eu plus d'une fois l'occasion d'annoncer les travaux, a été récemment chargé, par M. le Ministre de l'instruction publique, d'un cours annexe à la Sorbonne sur les littératures et les langues slaves comparées. Le cours de cette année, ouvert le 10 décembre dernier, traite de l'histoire littéraire des slaves du sud. Dans cette brochure, M. Léger reproduit en grande partie sa leçon d'ouverture, où sont esquissés d'une façon intéressante les principaux traits de la vie politique et morale des Slaves méridionaux ou Jongo-Slaves (Bulgares, Serbes, Croates et Slovènes). On y remarquera particuliè

rement un résumé de l'histoire littéraire de la république de Raguse et une ode, pour la première fois traduite en français, adressée par le poëte illyrien Vodnik à Napoléon I", en 1809.

ALLEMAGNE.

Zeitschrift der Deutschen morgenlandischen Gesellschaft..... Journal de la Société orientale allemande, publié sous la direction du professeur D' Ludolf Krehl, xx1a et XXII années, Leipzig, librairie de F. A. Brockhaus, 1867 et 1868, 2 volumes in-8°, avec planches lithographiques.- La Société orientale allemande publie chaque année quatre cahiers formant un volume de 700 à 800 pages. Son journal, qui jouit d'une légitime réputation dans le monde savant, a pour principaux rédacteurs deux professeurs de l'université de Halle, MM. Arnold et Gosche, et deux professeurs de l'université de Leipzig, MM. Fleischer et Krehl; ce dernier en est le directeur. Un grand nombre d'autres savants contribuent, en outre, à sa rédaction. Nous allons indiquer le contenu des deux livraisons qui nous sont parvenues; on pourra juger ainsi de l'intérêt de cette importante publication.

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On trouve, dans le quatrième cahier du XXI volume, après la nomenclature des membres de la Société et une liste des ouvrages qu'elle publie à ses frais, les mémoires suivants : Étude sur le conte du Perroquet, de Rachschabî, par Wilh. Pertsch, bibliothécaire à Gotha, avec l'indication des manuscrits de ce conte existant en diverses langues orientales et l'analyse des cinquante-deux « nuits » entre lesquelles se partage le récit. Quels ont été les emprunts du Talmud au parsisme sur la doctrine des fins dernières, par le grand rabbin D' A. Kohut. Sur Kedem, Kàdim, Thèmân, etc., par le D' M. Grünbaum, de New-York. Mémoire sur des monnaies koufiques récemment découvertes, par Joseph Karabacek, avec planche. Étude sur un texte ouigour, per Hermann Vambéry. Le fac-simile lithographié du texte occupe quatre planches; il est accompagné d'une transcription en caractères arabes, d'une traduction et de notes. Texte égyptien du temps du pharaon Menophthah, mémoire, par le professeur Lauth. Notices, correspondances et mélanges; sur le mot arabe Follis, par le D' O. Blau; sur une édition complète des poésies d'Abû Nuwâs, par A. V. Kremer; extrait d'une lettre du D' Blau au professeur Fleischer. Le troisième cahier du tome XXII contient ces quatre mémoires : La région volcanique de l'Arabie, d'après Jàkût, par le D' Otto Loth; Les maximes de la philosophie de Vaiçeshika, par Kanada, traduites du sanscrit et commentées par le D' E. Roer; Documents pour la connaissance des dialectes araméens, par Th. Nöldeke; Nouvelles communications sur les Samaritains, par le D' Geiger, rabbin; plus, sous le titre de Notices, correspondance et mélanges, quelques remarques. sur l'explication donnée par M. le D' Merx d'une inscription (phénicienne) de Umm-el-Awamid I", par le professeur D' M. A. Lévy; texte d'une pièce de poésie arabe, avec traduction et notes, par le D' G. Rosen; Bagatelles paleographiques, par le D' J. P. N. Land, d'Amsterdam, traitant d'une inscription de Makam Ibrahim à la Mecque, et d'un alphabet araméen du Ix° siècle; extrait d'une lettre de M. W. Wright, de Londres, au professeur Rödiger; comptes rendus bibliographiques, Wissenschaftlicher Jahresbericht über die morgenländischen studien, 1859-1861. Annales scientifiques des études orientales de 1859 à 1861, par le D' Richard Gosche. Leipzig, librairie de F. A. Brockhaus, 1868, in-8° de VIII-310 Ce volume, pages. dù a M. Richard Gosche, professeur à l'Université de Halle, est destiné à former

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un supplément au XX volume du Journal de la Société orientale allemande. Il offre un précieux répertoire bibliographique de tous les ouvrages pouvant intéresser les études orientales, parus dans les deux mondes pendant les années 1859, 1860 et 1861. Après avoir consacré quelques pages au souvenir des orientalistes décédés dans cet espace de temps, et quelques autres aux sociétés savantes dont les travaux concernent l'Orient, l'auteur mentionne successivement tous les livres et articles de revues qui ont été publiés sur l'Asie, l'Afrique et l'Océanie; il les apprécie ou en fait connaître le caractère en peu de mots, et en donne, au bas de la page, l'indication bibliographique complète, d'après cette division: d'abord les généralités, divisées elles-mêmes en plusieurs chapitres anthropologie, grammaire comparée, mythologie, littérature, histoire et géographie générales; voyages, bibliographie; puis les ouvrages spéciaux à chaque pays, distribués par ordre géographique. Il serait fort à désirer que toutes les branches d'études fussent, en France, l'objet de travaux analogues.

ANGLETERRE.

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The Keltic journal and Educator. Manchester, imprimerie et librairie de James Ronan, 1869, in-4°. (Paraît par livraisons de 8 pages.) Cette publication a pour but de faciliter l'étude de l'irlandais actuel. Son rédacteur est M. l'abbé Ulick Bourke, directeur du collège de Tuam, dont nous avons annoncé, l'année dernière, deux bons et utiles ouvrages: l'Irish college grammar et les Easy lessons in the irish language. L'objet du Keltic journal est le même que celui des Easy lessons. La langue irlandaise, assidûment cultivée dès le haut moyen âge jusqu'à la fin du xvII° siècle, a été, depuis ce temps, négligée de plus en plus; aujourd'hui elle a disparu devant l'anglais dans la moitié septentrionale et orientale du pays; et, si le peuple la parle encore à l'ouest et au sud, dans le Munster et le Connaught, elle est à peu près abandonnée par les classes instruites et ne sert que très-rarement à la composition d'œuvres littéraires. Cependant un mouvement patriotique semble, depuis quelque temps, se prononcer en sens contraire. Des Irlandais de l'ouest témoignent le désir d'acquérir une connaissance plus régulière de leur langue, qu'ils n'ont apprise que par l'usage. D'autres, nés dans l'est de l'île, habitant soit les villes manufacturières de l'Angleterre, soit les États-Unis, ne veulent plus rester étrangers à la langue de leurs ancêtres et de leurs frères. C'est principalement pour répondre à ces louables aspirations que M. l'abbé Bourke a entrepris son journal celtique. Le plan en est bien conçu, très-pratique et parfaitement approprié aux besoins de ceux qui sont obligés d'étudier sans l'aide d'un maître. Chaque numéro contient des considérations générales adressées au lecteur, des exercices élémentaires accompagnés d'un vocabulaire et d'un corrigé, des traductions interlinéaires de morceaux de poésie et de l'Evangile selon saint Jean. La prononciation est toujours indiquée. Cette publication ne sera pas profitable seulement aux Irlandais. Il est inutile d'insister sur l'utilité que peuvent aussi en retirer les personnes auxquelles la connaissance de la langue irlandaise est nécessaire soit pour les études celtiques proprement dites, soit pour celles de la grammaire comparée.

Le même auteur a fait paraître, l'année dernière, à Dublin, un autre ouvrage sous le titre suivant: The ball Ineffabilis» in four languages... translated and edited by Rev. Ulick J. Bourke (Dublin, John Mullany, 1868, in-8° de XVI-160 pages). Ce volume se compose principalement d'une introduction théologique sur le dogme

de l'Immaculée Conception et de la traduction irlandaise de la bulle Ineffabilis, ac-
compagnée du texte latin et de versions française et anglaise. On y trouve ensuite
une pièce de poésie irlandaise composée à Rome par M. Mac Hale, une intéressante
dissertation sur l'art de l'enluminure dans les manuscrits irlandais, et une notice
sur la traduction de la bulle Ineffabilis dans toutes les langues du monde, entre-
prise sous les auspices de M. l'abbé Sire, directeur au séminaire Saint-Sulpice, à
Paris.

ÉTATS-UNIS.

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Van Nostrand's eclectic engineering Magazine. Selected from the home and foreign
engineering serials, conducted by Alex. Holley. I volume, n° 1, II, III et iv, jan-
vier, février, mars et avril 1869; New-York, imprimerie et librairie de Van-Nos-
trand, 4 livraisons in-8°, ensemble de 384 pages, avec figures. L'éditeur du
Magasin éclectique de l'ingénieur s'est proposé d'y centraliser tous les faits, toutes
les théories, tous les renseignements pouvant être utiles aux diverses classes d'ingé-
nieurs, et que ces derniers sont souvent obligés de chercher, avec beaucoup de frais
et de perte de temps, dans un grand nombre de recueils spéciaux et de publications
scientifiques. Ce journal est placé sous la direction compétente de M. Alexandre
Holley, auteur de plusieurs ouvrages sur différentes branches de l'art de l'ingénieur,
et ingénieur pratique lui-même. Les revues des sciences appliquées paraissant en Amé-
rique et en Europe, particulièrement en Angleterre, en France et en Allemagne, y
sont largement mises à contribution. L'Eclectic engineering Magazine donne cependant
peu de reproductions ou de traductions in extenso; il s'attache plutôt à condenser
les articles des autres publications et à présenter sous le moindre volume possible
ce qu'ils renferment de vraiment utile pour le public auquel il s'adresse. Nous ne
pourrions citer ici même les titres des nombreux articles qui remplissent les doubles
colonnes à impression serrée de ce journal; disons seulement qu'ils embrassent à
peu près tout le domaine des sciences mathématiques et physiques appliquées :
mines, métallurgie, chimie industrielle, machines à vapeur, architecture, construc-
tions navales, marine militaire, routes, canaux, chemins de fer, etc. Il reproduit
également les nouvelles et menus faits pouvant intéresser ses lecteurs.

TABLE.

Pages.

OEuvres de Lagrange, publiées par les soins de M. J. A. Serret. (Article de M. J.
Bertrand.)...

257

De la formation des anciens noms de lieu, par Jules Quicherat. Histoire et
théorie de la conjugaison française, par Camille Chabanneau. (1° article de
M. É. Littré.)....

er

265

Pietro Pomponazzi. (1° article de M. Ad. Franck.)..

275

Les Gètes, ou la filiation des Scythes aux Gètes et des Gètes aux Scandinaves, etc.
(2o article de M. Alfred Maury.)..

289

Nouvelles littéraires....

306

FIN DE LA TABLE.

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