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Sur les inscriptions phéniciennes de Carthage qui figuraient à l'Exposition universelle de 1867, par M. Léon Rodet. Paris, Imprimerie impériale, 1869, in-8°. de quarante-trois pages. On remarquait à l'Exposition universelle, parmi les objets. appartenant au musée carthaginois fondé par le fils de Mohammed Khaznadar, premier ministre du bey de Tunis, vingt fragments de pierres recouvertes d'inscriptions en caractères phéniciens, différant, comme on sait, des lettres puniques par la forme de l'aleph et du mim. M. L. Rodet reproduit le texte de ces inscriptions dans leur caractère propre, en y joignant, lorsque le cas lui semble l'exiger, une transcription conjecturale en lettres hébraïques. Il passe rapidement sur la formule initiale, bien connue et toujours la même, d'invocation à Tanit et à BaalHammon, discute d'une façon approfondie le sens qu'il faut attribuer à la formule finale, et s'attache ensuite particulièrement à l'étude des noms propres que renferment les inscriptions. Cet examen, poursuivi à la lumière de la grammaire comparée des langues sémitiques, fournit au savant auteur l'occasion d'émettre plusieurs hypothèses intéressantes sur la prononciation, la structure grammaticale et le vocabulaire de la langue phénicienne. Nous ne pouvons qu'appeler sur ces recherches l'attention des juges compétents.

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Notice sur une presse sténographique destinée à écrire mécaniquement avec la vitesse de la parole, et pouvant s'appliquer avec avantage aux transmissions télégraphiques, par H. Gensoul. Bagnols, imprimerie et librairie de veuve Alban Broche, 1869, in-8° de vingt-neuf pages et trois planches. On sait quels sont les inconvénients des systèmes de sténographie employés aujourd'hui; les plus ingénieux de ces systèmes n'évitent pas l'obscurité qui résulte nécessairement des indications abréviatives, et exigent une prompte transcription en caractères usuels. Leur emploi utile dépend en grande partie de la mémoire et de l'intelligence du sténographe. M. Gensoul s'est appliqué à la découverte d'un appareil qui, manié par un sténographe exercé, pût imprimer, sur une feuille de papier disposée à cet effet, chaque syllabe aussi vite qu'elle est prononcée. Il espère atteindre ce but au moyen d'un clavier où les doigts peuvent frapper plusieurs touches à la fois. Chaque touche, mise en mouvement, imprime sur le papier l'un des deux signes de convention dont le groupement peut produire des combinaisons assez variées pour représenter, sans modifications graves d'orthographe, toutes les syllabes des langues les plus usuelles de l'Europe. L'auteur traite ensuite de l'application de son ingénieux système à la télégraphie électrique et s'attache à montrer la possibilité de l'emploi de son appareil comme composteur rapide et les avantages qui en résulteraient pour l'administration et le public.

Histoire de la conquête du Mexique, par Antonio de Solis, nouvellement traduite et annotée par Philippe de Toulza, Saint-Germain, imprimerie de Toinon et Ci; Paris, librairie de Joseph Albanel, 1868, trois volumes in-12 de XXVI-292, 319 et 283 pages avec une carte. Le récit le plus simple de la conquête du Mexique formerait par lui-même, on l'a déjà remarqué, une émouvante épopée. Le sujet, toutefois, a tenté jusqu'ici non les poètes mais les historiens, et il a été traité par un de ces derniers avec un art consommé. Par le plan et par l'exécution, par les barangues à la façon de Tite-Live enchâssées dans le récit, l'ouvrage d'Antonio de Solis rappelle les grandes œuvres historiques que nous a laissées l'antiquité. Poëte dramatique renommé, préparé à son rôle d'historien par la pratique des affaires politiques, grâce à ses fonctions de second official de la secrétairerie d'État sous Philippe IV, il fut nommé historiographe des Indes et consacra plus de vingt ans à l'Histoire de la conquête du Mexique. Prescott admire l'art infini» avec lequel il a

su distribuer son sujet et animer son récit d'un intérêt qui ne faiblit jamais. On peut ajouter que, si de savantes recherches sont venues, depuis, compléter cette histoire sur beaucoup de points et la contredire sur un petit nombre d'autres, les grandes lignes en sont restées intactes, et la bonne foi de l'auteur ainsi que sa modération et sa sagacité ont constamment reçu des éloges mérités. Le livre d'Antonio de Solis a été souvent réimprimé, même en France, dans le texte original, mais nous n'en possédions qu'une scule traduction française, vieillie et souvent fautive, publiée en 1691. M. de Toulza a pensé avec raison qu'il serait utile d'en donner une version nouvelle, en éclairant ou en rectifiant Solis toutes les fois qu'il serait nécessaire, et en l'annotant de façon à le mettre au courant des découvertes historiques et ar chéologiques les plus récentes. Il nous semble s'être très-heureusement acquitté de cette tâche. Sa traduction, exacte autant que nous avons pu en juger, est écrite avec talent et rend bien l'accent de l'espagnol. Elle est précédée d'une intéressante introduction et accompagnée d'un grand nombre de notes instructives dont les éléments ont été puisés soit dans les autres historiens espagnols ou indigènes du Mexique, soit dans les travaux modernes sur les antiquités américaines. Le troisième volume se termine par une table des matières et une carte qu'on pourrait désirer, l'une et l'autre, plus complètes, mais qui néanmoins faciliteront beaucoup l'intelligence de l'ouvrage et les recherches du lecteur.

Pensées sur divers sujets de religion et de morale, par Bourdaloue, précédées d'une introduction, par M. Silvestre de Sacy, de l'Académie française; Paris, imprimerie de Ch. Lahure, librairie de Léon Techener fils, 1868-1869, 2 vol. in-12 de xxvII454 et 512 pages. M. de Sacy, qui poursuit depuis plusieurs années l'utile des sein de réimprimer ceux des ouvrages de notre littérature sacrée qui joignent à la solidité chrétienne du fond l'excellence et la perfection du style, nous donne dans ces deux volumes un très-heureux choix de pensées de Bourdaloue. Il les a fait précéder d'une préface, qui est elle-même un chef-d'œuvre de style, de sentiment et de raison. Il y montre, dans Bourdaloue, le modèle accompli du prédicateur chrétien, et fait ressortir, dans une analyse très-fine et avec une chaleur communicative, son mérite de premier ordre comme écrivain, et peut-être sans égal comme moraliste. Il indique ensuite l'intérêt particulier de cette publication. On a souvent réimprimé des morceaux choisis de Massillon. Les sermons de l'illustre Oratorien, pleins de passages travaillés avec un art exquis, s'y étaient assez facilement prêtés; mais on pouvait craindre que ceux de Bourdaloue, où le tissu des pensées est si serré, où tout s'enchaîne avec tant de rigueur, ne permissent pas un semblable travail. Heureusement, ce travail, que personne peut-être n'aurait tenté, Bourdaloue, sans y songer, l'a fait lui-même. Lorsqu'une leçon utile, une vérité importante se présentait à son esprit, il la confiait au papier, tantôt sous la forme d'une pensée courte, à la façon de La Bruyère, tantôt sous celle d'un morceau plus développé. qu'il destinait à entrer plus tard dans l'un de ses sermons. Souvent aussi il avait conservé ses réponses à des demandes de conseils et de direction de consciences, lorsque ces réponses touchaient à des questions générales. Ce sont ces fragments, retrouvés dans les papiers de Bourdaloue après sa mort, que son éditeur, le P. Bretonneau, a recueillis et publiés sous le titre trop modeste peut-être de Pensées, dit l'éminent académicien, car il y a tels de ces morceaux qui valent bien un sermon tout entier, et qui frappent davantage dans leur forme moins oratoire. » Les grandes divisions du livre donneront une idée de l'intérêt qu'il présente. Outre la préface de M. de Sacy, le premier volume renferme les titres suivants : du Salut, de la Foi et des vices qui lui sont opposés, du Retour à Dieu et de la Pénitence, de la Vraie

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et de la Fausse dévotion. On trouve dans le second: de la Prière, de l'Humilité et de l'Orgueil, de la Charité chrétienne et des Amitiés humaines, de l'Église, de l'État religieux ou monastique. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que ces deux volumes, publiés avec le plus grand soin par la librairie Techener, sont, comme tous ceux de la même collection, d'une remarquable élégance typographique.

De Montréal à Jérusalem, par Ernest Prarond; Paris, imprimerie de Bonaventure, librairie de Michel Lévy, 1869, in-12 de 335 pages. Voici un volume de vers auquel on ne peut se refuser à reconnaître de vraies beautés, à côté de graves défauts. Ce n'est pas, comme le titre pourrait le faire croire, le récit d'un voyage du Canada en Palestine; l'auteur a simplement réuni dans ce volume un certain nombre de pièces de vers qui lui ont été inspirées dans divers voyages, soit par les scènes gracieuses ou grandioses de la nature, soit par la vue des lieux ou des monuments consacrés par l'histoire. Ces poésies sont distribuées en quatre chapitres inégaux d'étendue: Amérique, Italie, France, Orient. M. Prarond a horreur du lieu commun, de la vulgarité; son œuvre sent la recherche, et l'effort s'y montre à la fois dans la forme et dans la pensée, qui est toujours élevée et pure, mais parfois obscure ou trop subtile. Le vers est souvent dur, heurté, brisé systématiquement par une césure capricieuse et des enjambements plus que hardis; aussi l'auteur est il loin d'atteindre toujours l'effet qu'il a poursuivi. On doit cependant reconnaitre qu'il obtient souvent une puissance réelle d'expression et qu'on trouve chez lui des vers très-heureux, et même des pièces entières à peu près irréprochables, surtout dans la dernière partie, l'Orient, qui est la plus longue et nous semble à tous égards la meilleure.

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(Tehong kouè sioŭ yù). Proverbes chinois, recueillis et mis en ordre par Paul Perny, missionnaire apostolique de la congrégation des missions étrangères. Paris, imprimerie d'Adolphe Laine, librairie de Firmin Didot frères, 1869, in-12° de ш-135 pages. M. l'abbé Perny, auquel on doit, comme on le sait, l'introduction en Europe d'une espèce nouvelle de vers à soie, le Bombyx Pernyi, s'occupe, depuis son retour en France, de travaux destinés à faciliter l'étude de la langue et de la littérature chinoises. Il achève en ce moment la publication d'un grand dictionnaire français-latin-chinois dont nous nous proposons de rendre compte. Le recueil qu'il vient de faire paraitre présente un choix abondant et fort intéressant de maximes et de dictons populaires sur les sujets les plus variés. Ces proverbes n'ont pas seulement le mérite de nous offrir des traits caractéristiques de l'esprit et des mœurs du peuple qui les emploie habituellement, on y remarque souvent une raison ingénieuse, qui n'est dénuée ni de finesse ni de profondeur. Leur réunion forme un véritable petit traité de morale chinoise, qui ne laisse pas d'être en même temps très-humaine. C'est de la bouche même du peuple que M. Perny a recueilli la plupart de ces proverbes, circonstance qui ajoute encore à l'intérêt de ce petit livre; les autres ont été extraits d'un recueil de proverbes chinois. 441 maximes sont données en caractères chinois avec prononciation figurée et traduction française; une seconde partie renferme 183 proverbes donnés en français seulement. Au début de leurs études, tous les jeunes Chinois apprennent par cœur quelqu'un des recueils de proverbes. Celui-ci pourra être fort utile aussi à ceux qui parmi nous se livrent à l'étude de la langue chinoise. La traduction est souvent assez littérale pour qu'il soit facile aux commençants les moins expérimentés de se rendre compte de la construction; il n'en est pas toujours ainsi pourtant, et il serait

à désirer que, dans une seconde édition, une traduction absolument littérale fût jointe à chaque proverbe.

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Philippe de Remi, sire de Beaumanoir, jurisconsulte et poëte national du Beauvaisis, 1246-1296, par H. L. Bordier. (Première partie.) Imprimerie de D. Pere, à Beauvais, librairie Techener à Paris, 1869, in-8° de 154 pages, avec planches. M. Bordier, dont les travaux sur l'histoire de France ont obtenu l'estime des juges les plus difficiles, avait annoncé, il y a près de vingt ans, dans la Bibliothèque de l'école des Chartes (1850), un travail ayant pour objet la vie et les œuvres de Philippe de Beaumanoir, célèbre jurisconsulte du x111° siècle, auteur d'un savant traité de jurisprudence sur les coutumes du Beauvaisis. Le désir de ne laisser dans l'ombre aucune des questions qui se rattachaient à son sujet avait déterminé le judicieux critique à retarder jusqu'à présent la publication de ce mémoire. La première partie, qui se rapporte à la biographie de Beaumanoir, vient enfin de paraitre, et, bien que l'auteur espère la compléter ultérieurement à l'aide d'une source d'informations qui n'a pu encore lui être ouverte, on peut dès à présent apprécier les résultats aussi neufs qu'intéressants de cette excellente étude. Nous regrettons de ne pouvoir que signaler rapidement ici les principaux de ces résultats, en citant quelques-uns des faits établis par les nombreux documents que M. Bordier a recucillis. Le commentateur de la coutume du Beauvaisis, dont le vrai nom n'a pas été connu jusqu'ici, s'appelait Philippe de Remi ou de Remin, sire de Beaumanoir. (Remi, village voisin de Compiègne, relevait autrefois du comté de Clermont-surOise; l'ancien fief de Beaumanoir est aujourd'hui un hameau dépendant de la commune de Remi.) Né vers 1246, il exerça successivement les fonctions de prévôt de la seigneurie de Nanteuil-le-Haudouin; bailli de Clermont, de 1279 à 1284; sẻnéchal de Poitou et de Saintonge en 1286 et 1288; bailli de Vermandois en 1289; bailli de Senlis, puis de Touraine, dans les années suivantes. Il mourut le 7 janvier 1296, et fut inhumé dans l'église des Dominicains de Compiègne, avec sa seconde femme, Mabille de Bove, fille d'Enguerran, de l'illustre maison des sires de Bove, issus des comtes d'Amiens. On savait que Philippe de Beaumanoir, outre son traité de jurisprudence, avait composé quelques pièces de poésie conservées dans le manuscrit du fonds français 76092, aujourd'hui 1588, de la Bibliothèque impériale; mais on était loin de soupçonner qu'il fût également l'auteur de deux grands ouvrages en vers, attribués, dans le même manuscrit, à un Philippe de Reim : Le · Roman de la Manekine (8590 vers) et le Roman de Jean de Dammartin et Blonde d'Oxford (7145 vers). M. Bordier prouve très-bien que ce prétendu Philippe de Reim, qu'on supposait un trouvère anglo-normand et sous le nom duquel ces deux romans ont été publiés en Angleterre, n'est autre que notre Philippe de Remi, seigneur de Beaumanoir. Dans cette biographie, lentement reconstituée d'après les sources, et suivie de pièces justificatives, l'auteur a rassemblé bien d'autres indications curieuses et instructives, qui nous font connaître la famille de son héros, les événements auxquels il prit part, les localités qu'il habitait. Nous signalerons aussi une savante notice sur le comté de Clermont-sur-Oise, accompagnée d'une carte dressée avec le plus grand soin.

Recherches sur les noms d'animaux domestiques, de plantes cultivées et de métaux, chez les Basques, et les origines de la civilisation européenne. Paris, imprimerie et librairie de Jouaust, 1869, in-8° de 28 pages. M. de Charencey, dont nous avons fait connaître plus d'une fois les savants travaux linguistiques, notamment les études sur la grammaire Euskarienne, nous offre dans cet important mémoire le résultat de ses recherches philologiques sur les origines de la civilisation dans

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

l'Europe occidentale. On sait comment M. Pictet est arrivé, par l'examen comparatif des langues indo-celtiques, à jeter de précieuses lumières sur les conditions d'existence de la race aryenne avant sa dispersion; bien que le but de M. de Charencey fût analogue, son procédé a dû être différent. Le basque étant le seul représentant des idiomes parlés dans l'ouest de l'Europe antérieurement à l'arrivée des Aryens, il s'agissait d'examiner dans le vocabulaire de cette langue les mots relatifs aux éléments les plus essentiels de toute vie civilisée, tels que les noms d'animaux domestiques, de plantes cultivées, de métaux, et d'en déterminer l'origine. Il résulte de cette étude que tous ces noms ont, en basque, une étymologie étrangère; on en peut tirer cette intéressante conclusion que les Euskariens primitifs faisaient partie de ces populations de l'époque de la pierre taillée, pendant laquelle nos espèces d'animaux domestiques étaient inconnues en Europe. M. de Charencey regarde les Basques actuels comme provenant du mélange de ces populations primitives avec les immigrants de race indo-celtique. Les noms de plusieurs instruments aratoires dérivés du mot pierre sont chez eux des traces de l'époque de la pierre polie où commencent les premiers essais d'agriculture. Les noms de métaux sont tous enpruntés. Le chien parait leur avoir été apporté par des populations mongoles ou plutôt turques vers la fin de la période de la pierre taillée. Le plus grand nombre des animaux domestiques et les plus anciennement acclimates sont évidemment aryens et se rapportent spécialement au groupe celto-pelasgique, surtout aux langues celtiques. Divers indices feraient penser que les Basques ont connu ces animaux avant la fin de l'âge de pierre, et l'on sait cependant que les Aryens connaissaient plusieurs métaux avant leur dispersion. L'explication que donne l'auteur de ce fait (p. 4) est peut-être insuffisante. Il semble plus naturel d'admettre qu'un premier flot de populations aryennes ait quitté l'Asie, antérieurement à l'âge de bronze, bien avant la grande dispersion. On pourrait voir alors dans ces Palé-aryens les constructeurs des monuments mégalithiques dont on ne peut plus attribuer le plus grand nombre aux Celtes proprement dits, et dont il serait plus difficile encore de faire bonneur aux tribus finnoises ou ligures. Toute cette nouvelle étude de M. de Charencey est pleine d'intérêt au double point de vue linguistique et anthropologique. Peut-être s'y est-il montré plus hardi que d'habitude dans ses rapprochements philologiques; mais les points les plus importants, ceux sur lesquels reposent véritablement ses conclusions, nous semblent parfaitement établis.

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Le passage d'Annibal du Rhône aux Alpes, par l'abbé C. A. Ducis. Annecy, imprimerie de Louis Thésio, Paris, librairie de Didier et C, 1868, 1 vol. in-8° de 112 pages. L'expédition d'Annibal d'Espagne en Italie a été racontée, avec des détails très-différents, par Polybe et Tite-Live. Le premier a fixé son passage Alpes vers les sources du Rhône; le second, au saltus Taurinus. Les autres auteurs n'ont fait qu'indiquer quelques points de la chaîne alpine, sans donner, comme ces deux premiers, un récit détaillé de la marche de l'armée carthaginoise. M. l'abbé Ducis, qui a publié de nombreux et remarquables travaux sur l'histoire et les antiquités de la Savoie, notamment un Répertoire archéologique des arrondissements d'Albertville et de Moûtiers, un Mémoire sur les voies romaines de la Savoie, des Recherches sur les peuples qui ont occupé primitivement la Savoie, etc., s'était déjà occupé de cette question. Il avait publié, en 1853, une dissertation dans laquelle il essayait une conciliation impossible entre le système de Polybe et celui de Tite-Live. Il y a renoncé depuis, après s'être livré à de nouvelles études approfondies et avoir exploré avec soin tous les passages des Alpes, depuis le Simplon jusqu'à la Turbie sur Monaco. C'est le récit de Polybe qu'il adopte maintenant avec toute raison, ce

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