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semble. Il le commente et le discute pas à pas, en éclairant l'une par l'autre les données que fournissent l'histoire, l'archéologie et la topographie. Il s'attache à prouver que les Alpes pennines, dont l'orthographe la plus ancienne aurait été Alpes Ponine, doivent leur nom au passage du grand général carthaginois.

L'homme de bien, par E. Peignot. Besançon, imprimerie Dodivers et Cit; Paris, librairie d'Ernest Thorin, 1868, in-12 de xu1-149 pages. M. E. Peignot s'est proposé de tracer le portrait d'un homme de bien dans la véritable acception du mot, sans demander un moyen de succès à aucune donnée romanesque. L'action est trèssimple. Le héros, un de ces hommes qui ne sont jamais sortis d'une sphère modeste, et dont le public ne dit ni bien ni mal, se crée, pour l'honneur de son nom, une loi à laquelle il sacrifie sans hésitation sa carrière et sa fortune. Possédant une intelligence vaste et cultivée, il va l'enfouir dans un hameau du Limousin, pour en faire profiter les enfants de pauvres ouvriers. Ce petit ouvrage, sagement pensé et bien écrit, a une véritable portée morale. Sans être déplacé nulle part, il paraît convenir particulièrement aux bibliothèques populaires.

Mémoires de la Société impériale des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille. Année 1868, III série, VI° volume. Lille, imprimerie de L. Danel, librairie de L. Quarré; Paris, librairie de Didron, 1869, in-8° de 679 pages, La Société impériale des sciences de Lille occupe, depuis longtemps, un rang distingué parmi les sociétés savantes de la province; le nouveau recueil de mémoires qu'elle vient de publier cette année montre qu'elle est toujours digne de sa réputation et vient y ajouter de nouveaux titres. On peut regretter de n'y pas voir les sciences historiques occuper une plus large place, Elles sont pourtant honorablement représentées par une suite de l'Histoire des Etats de Lille, par M. le comte de Melun; par un mémoire de M. V. Delerue, sur la nomination des députés de Lille aux États généraux; par un supplément à la partie monétaire de la numismatique Jilloise, de M. Ed. Van Hende, et par une étude à la fois historique et économique sur les associations ouvrières, due à M. Telliez. Les sciences naturelles et la chimie industrielle occupent la plus grande partie du volume. Nous citerons parmi les travaux qui les concernent une savante étude d'ornithologie européenne, par M. de Norguet. Elle a pour titre : Des races locales. Après une dissertation étendue sur l'Espèce, dans laquelle il signale des faits nouveaux et intéressants, l'auteur propose de rectifier la détermination de quelques espèces d'oiseaux d'Europe; une autre étude de beaucoup de mérite, sur les calcaires du Pas-de-Calais, par M. Pagnoul; des mémoires sur les houilles du nord de la France, par M. Mène; des observations géologiques faites en Italie et des études paléontologiques sur le département du Nord, par M. Gosselet; un catalogue des Hémiptères du département du Nord, par M. Lethierry; deux mémoires sur le blanchiment des tissus, par M. J. Kolb. Outre divers autres mémoires, sur des expériences intéressantes, on trouvera encore dans ce volume plusieurs pièces de poésie, des notices nécrologiques, des comptes rendus de séances, programmes de concours et notes bibliographiques.

BELGIQUE.

Chartes et documents de l'abbaye de Saint-Pierre au mont Blandin, à Gand, depuis sa fondation jusqu'à sa suppression, avec une introduction historique, publiés par A. Van Lokeren, archiviste honoraire de la ville de Gand, etc. Tome I. Gand, librairie de H. Hoste; Paris, librairie de A. Durand et Pedone-Lauriel, 1869, in-4° de

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L-489 pages. L'abbaye de Saint-Pierre de Gand, fondée par saint Amand vers l'an 630, a été, comme on sait, un des plus importants monastères des Pays-Bas. Après avoir exercé, pendant les premiers siècles de son existence, une influence considérable sur la civilisation des contrées voisines, elle resta florissante sous les comtes de Flandre, qui y choisissaient ordinairement leur sépulture, et, à leur avénement, venaient dans son église recevoir des mains de l'abbé les insignes de leur puissance. Les lettres furent longtemps cultivées dans cette célèbre communauté, et, du temps de Mabillon, on la citait encore comme un foyer de lumière et de science. On comprend l'intérêt que doit offrir pour les études historiques le recueil de tous les actes et documents qui concernent ce monastère, et l'on ne peut que féliciter M. Van Lokeren d'en avoir entrepris la publication. Indépendamment des précieux manuscrits provenant de l'abbaye de Saint-Pierre, et qui sont conservés à la bibliothèque de l'Université de Gand, les anciennes archives de cette maison religieuse, malgré les pertes notables qu'elles ont subies, comprennent encore près de trois mille chartes originales, sept cents registres, dix-neuf cents comptes et un nombre considérable d'actes d'inféodation et de dénombrements de fiefs. En outre, une grande quantité de diplômes et de pièces diverses, dont les originaux n'existent plus; se trouvent transcrits, les uns dans plusieurs cartulaires inédits déposés aux archives de Gand et de Bruxelles, les autres dans le Liber censualis qui fait partie de l'ouvrage publié, en 1842, sous le titre d'Annales abbatiæ S. Petri Blandiniensis. Tels sont les matériaux mis en œuvre avec autant de méthode que de sagacité par M. Van Lokeren pour composer le vaste recueil de documents dont il vient de faire paraître le tome premier. Les pièces y sont disposées dans l'ordre chronologique; toutes celles qui sont antérieures à l'année 1200 sont données in extenso, même lorsqu'elles ont été déjà publiées ailleurs; à partir du xII° siècle, l'éditeur ne reproduit intégralement que les actes intéressant l'histoire, mais il fait connaitre tous les autres par des analyses ou des extraits. Les documents compris dans le premier volume sont au nombre de 995, dont 2 du vir° siècle, 2 du vir, 9 du 1x°, 74 du x', 78 du xr, 223 du x11 et 607 du XII. En tête de chaque pièce se trouve un sommaire en français. Ces textes, où l'on peut puiser une foule de renseignements précieux pour l'histoire des anciens Pays-Bas et en général pour celle du moyen âge, sont précédés d'une savante introduction, d'un index chronologique, d'une liste des abbés de SaintPierre de 631 à 1300, accompagnés de notes instructives et suivis d'une table topographique. Dans l'erratu qui termine le volume, M. Van Lokeren a tenu compte de plusieurs observations faites par M. Léopold Delisle sur les dates de quelques, actes et sur les noms qui s'y trouvent cités. On pourrait sans doute signaler encore de légères inadvertances, malgré tout le soin qu'apporte à sa tâche difficile le savant archiviste honoraire de la ville de Gand. Par exemple, à la page 30, le nom du village du Pecq est défiguré et on le place à tort dans le comté de Passy, au lieu de Poissy. Dans l'avant-propos, le nom du ministre de l'intérieur de l'an vii est mai écrit François de Neufchâtel, au lieu de François de Neufchateau; mais ces fautes. probablement typographiques, ont peu d'importance et n'ôtent rien au mérite sérieux de l'ouvrage. Le recueil des chartes de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand formera quatre volumes. Nous nous proposons d'annoncer successivement ceux qui restent à paraitre.

ANGLETERRE.

The life and works of saint Engussius hagiographus or saint Engus the Culdee, by

-

the Rev. John O'Hanlon. Dublin, imprimerie et librairie de John Fowler, 1868,
in-8° de VIII-39 pages.
La savante étude que vient de faire paraître sous ce
titre M. O'Hanlon présente, à divers titres, un véritable intérêt. A la vie de saint
Engus l'hagiographe se rattachent en effet plusieurs questions importantes pour
l'histoire ecclésiastique et surtout pour l'histoire littéraire de l'ancienne Irlande.
L'auteur s'est attaché à éclaircir ces questions sans se flatter pourtant d'avoir fait,
sur ce point, un travail définitif, qui n'est pas encore possible dans l'état actuel de
la science hagiographique irlandaise. Il raconte tout ce que l'on peut savoir jus-
qu'ici de la vie de son héros, depuis sa naissance, vers le milieu du vin siècle,
jusqu'à sa mort, dont la date la plus probable paraît être l'année 824. Il donne sur-
tout des détails sur le séjour de saint Engus dans une solitude du Queen's County,
appelée depuis Dysartenos, Desertum O'Aengusa, ensuite à l'abbaye de Tallagh et
plus tard au monastère de Clonenagh, dont il devint abbé. Les œuvres de saint
Engus sont particulièrement l'objet de l'examen de M. O'Hanlon, qui analyse suc-
cessivement son Felire ou éloges des saints pour chaque jour de l'année; le Marty-
rologe de Tallagh (publié en 1857 par le Dr Kelly), dont la première partie a été
composée, dit-on, d'après des ouvrages, aujourd'hui perdus, d'Eusèbe et de saint
Jérôme; le traité latin De sanctis Hiberniæ; un recueil de poemes irlandais sur les
récits de l'ancien testament, recueil connu sous le titre, commun à plusieurs
autres ouvrages, de Saltair na rann, et enfin des fragments de généalogies des
saints irlandais, qui lui sont généralement attribués. Nous ne pouvons que nous
associer au vœu qu'exprime M. O'Hanlon de voir mettre au jour par une main
compétente une édition critique des œuvres inédites, ou imparfaitement publiées
jusqu'ici, de saint Ængus.

TABLE.

Pages.

Le livre de l'agriculture d'Ibn-al-Awam, traduit de l'arabe par J. J. Clément-Mullet.
(1 article de M. Chevreul.)......

517

Le Bouddha birman. (2o article de M. Barthélemy Saint-Hilaire.). . . . . . .

529

Histoire de Charles VIII, roi de France, etc. (2o article de M. H. Wallon). . . . .

543

Corpus inscriptionum italicarum antiquioris ævi, etc. (3° article de M. Alfred
Maury.).

556

Nouvelles littéraires..

572

FIN DE LA TABLE.

DES SAVANTS.

OCTOBRE 1869.

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par

E.

RENAISSANCE DE LA PHYsique cartésienne.
Die Mechanik der Wärme, von J. R. Mayer. Stuttgard, 1867.
Théorie mécanique de la chaleur, pur R. Clausius, professeur à
l'université de Wurtzbourg, traduit de l'allemand par F. Folie.
Paris, E. Delacroix, 1868 et 1869, 2 vol. in-8°. William
Thomson, Transactions of the royal society of Edinburgh, t. XX
et XXI, 1850-1855. Théorie mécanique de la chaleur,
Verdet. Imprimerie impériale, 1868. Exposé des principes de
la théorie mécanique de la chaleur, par Ch. Combes, membre de
l'Académie des sciences, inspecteur général des mines. Paris, Bou-
chard-Huzard, 1867. Théorie mécanique de la chaleur, par
Ch. Briot. Gauthier Villars, 1869. -Sketch of thermodynamics,
by P. G. Tait. Edinburgh, Edmonston and Douglas, 1869.
Théorie des machines motrices et des effets mécaniques de la
chaleur, leçons faites à la Sorbonne, par M. Reech, rédigées par
M. Leclert. Paris, E. Lacroix, 1869. Mémoire sur la conser-
vation de la force par M. Helmholtz, traduit de l'allemand par
Louis Pérard. Paris, V. Masson, 1869.

-

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PREMIER ARTICLE.

Si l'observation superficielle des phénomènes a tout d'abord divisé en chapitres distincts la théorie des forces physiques, la connaissance

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plus profonde de leurs lois les vient chaque jour rassembler. Lorsque, laissant de côté les détails d'une évolution de plus en plus évidente, on cherche dans le passé le prédécesseur et l'ancêtre de ses représentants contemporains, le nom de Descartes est le premier, le seul peut-être, qui puisse se présenter à l'esprit, et l'analogie des principes nous autorise, autant que l'identité des aspirations, à substituer le nom de physique cartésienne à la dénomination insignifiante et vague de physique moderne. Si, décuplant la vitesse de sa marche dans la direction qu'il lui a imprimée, la science avait pu, du vivant de Descartes, produire les découvertes positives, les rapprochements ingénieux et les systèmes téméraires que notre siècle a vus naître, l'auteur du Livre sur le monde, en saluant plus d'une fois la réalisation de ses rêves, y aurait aperçu sans nul doute le triomphe complet de ses théories. La marche a été longue et la comparaison des termes extrêmes montre l'abandon nécessaire de toutes les assertions du maître, mais sa méthode subsiste pour nous guider encore aujourd'hui, et, sans reproduire les innombrables erreurs affirmées par Descartes, les auteurs des principes acceptés comme axiomes semblent, avec un discernement plus exact et plus juste, appuyés sur une connaissance plus précise des faits et armés enfin d'une logique plus sévère, s'être placés à un point de vue identique. « Je considère, disait Descartes, qu'il y a une infinité de divers mou«vements qui durent perpétuellement dans le monde, et, après avoir remarqué les plus grands, qui font les jours, les mois et les années, je «prends garde que les vapeurs de la terre ne cessent de monter vers les «nuées et d'en descendre, que l'air est toujours agité par les vents, que «la mer n'est jamais en repos, que les fontaines et les rivières coulent sans cesse, que les plus fermes bâtiments tombent en décadence, que « les plantes et les animaux ne font que croître ou se corrompre, bref « qu'il n'y a rien en aucun lieu qui ne change. . . . . . . . . Je ne m'arrête « pas à chercher la cause de leurs mouvements, car il me suffit de savoir qu'ils ont commencé à se mouvoir aussitôt que le monde a commencé « d'être; et, cela étant, je trouve par mes raisons qu'il est impossible que <«<leur mouvement cesse jamais, ni même qu'il change autrement que de «< sujet; c'est-à-dire que la vertu ou la puissance de se mouvoir soi« même, qui se rencontre dans un corps, peut bien passer dans un «< autre et ainsi n'être plus dans le premier, mais qu'elle ne peut plus «n'être plus du tout dans le monde.... ... Or, en suite de cette

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<«< considération, il y a moyen d'expliquer la cause de tous les change«ments qui arrivent dans le monde. >>

La voie indiquée est périlleuse, et Descartes s'y est égaré à chaque

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