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de l'Espagne aux mains du maître des Pays-Bas. C'était déjà un voisin redoutable; mais combien plus, s'il ajoutait à l'héritage de Ferdinand celui de Maximilien? Ici encore la politique de François I n'était pas sans moyen d'action. Il y avait deux choses dans la succession de Maximilien : il y avait les États autrichiens et il y avait l'empire; les premiers, héréditaires; l'Empire, électif, et qui pouvait, Maximilien mourant, passer à une autre maison. Or l'Allemagne même souhaitait qu'il en fût ainsi. Les électeurs ne demandaient pas mieux que d'interrompre cette sorte de prescription qui devait, grâce à la continuité des élections, assurer à l'Autriche l'hérédité même de l'Empire. Il ne s'agissait que de les y aider, et c'est ce que François Ier voulut faire. Mais, pour empêcher Charles d'être élu, il n'imagina rien de mieux que de briguer l'Empire pour soi-même. C'était placer les électeurs dans l'alternative de choisir entre un prince allemand, dont ils n'aimaient pas la maison, et un prince étranger, dont ils redoutaient bien plus encore la race et la personne. Ils élurent le candidat national, et Charles-Quint réunit de cette sorte le double héritage de Maximilien et de Ferdinand.

Ainsi commence cette redoutable rivalité dont l'Italie doit être le théâtre. Telle est l'impression que François I", par l'éclat de ses débuts, a faite en Europe, que, la querelle commençant, c'est encore lui que l'on redoute; c'est contre lui, c'est avec Charles que se liguent les princes intéressés à se garder de la suprématie du plus fort. Mais l'illusion est bientôt dissipée. François Ier voit par deux fois ses généraux chassés du Milanais, et, à la veille d'y rentrer lui même, trahi par le connétable de Bourbon, il est menacé dans ses frontières. Une troisième tentative, qui n'est pas plus heureuse, est encore suivie de l'invasion de la France. Cette fois pourtant François Ier en personne arrête et poursuit au delà des Alpes l'ennemi qui se retire en désordre. Il se croit maître du Milanais; il entrevoit même Naples déjà, si seulement il s'empare de Pavie: mais il est battu et pris devant Pavie; il ne se rachète qu'en abandonnant, au traité de Madrid (14 janvier 1526), toutes ses prétentions sur Naples et sur Milan.

L'Europe alors voit où est le péril. Ce petit prince des Pays-Bas, qui maintenant réunit toutes les couronnes d'Espagne avec les États de l'Autriche et l'Empire en Allemagne, est, par le fait, maître de l'Italie. Hier il tenait le roi de France dans ses prisons; aujourd'hui ses troupes emportent Rome d'assaut et lui mettent le pape entre les mains. C'est contre lui qu'il faut se réunir, et François Ier est le chef naturel de la ligue. Mais la guerre n'est pas mieux conduite : François I", qui veut Naples pour sa part, voit cette ville lui échapper au moment où il la

peut croire à lui. Le royaume de Naples est reconquis pour l'Empereur; la Lombardie finit par demeurer aux impériaux. Clément VII, échappé de Rome, revient plus ou moins volontairement au parti de CharlesQuint; et François I", au traité de Cambrai, renonce à toutes ses prétentions (3 avril 1529). Il se taisait sur ses confédérés italiens; c'est librement cette fois qu'il abandonnait la péninsule à la toute puissance de la maison d'Autriche.

M. de Cherrier termine son deuxième appendice au moment où Charles-Quint prend, à Bologne, la couronne de fer, et reçoit, à Rome, la couronne impériale des mains de Clément VII (22 février et 24 mars 1530). Ce qui va suivre sortirait décidément du cadre d'un simple appendice. En retraçant cette seconde phase des guerres d'Italie, il se borne à résumer, il ne renvoie plus aux sources; et il y aurait assurément pour cette période, autant que pour les précédentes, à puiser dans les documents inédits nouvellement publiés : les belles études de M. Mignet sur le connétable de Bourbon en sont la preuve1. L'œuvre de M. de Cherrier est surtout l'expédition de Charles VIII, et, à cet égard, son livre a pris rang parmi ceux que, pour bien connaître cette période, on ne pourra plus se dispenser de consulter. L'ouvrage est écrit de ce style simple et sans apprêt que demandent les choses sérieuses. Pour remplir jusqu'au bout notre rôle de critique, signalons-y pourtant quelques expressions peu correctes qui reviennent trop souvent, comme malgré que; crainte que, pour de crainte que. L'Académie autorise à dire familièrement crainte de malheur, etc., mais crainte que, dans un langage sou. tenu, est déplaisant, quand c'est une habitude. Je n'aime pas non plus dans les notes la locution a tergo pour indiquer la seconde page du feuillet d'un manuscrit. On dit communément le revers de la feuille, verso; et l'expression convient mieux à l'idée. Quant au chapitre des fautes d'impression, il nous prendrait bien de la place; signalons comme exemples, pour ne pas l'omettre entièrement, t. I, p. 124: « Richard II » pour « Richard III ; » t. II, p. 183 : « Ostie » pour « Asti; » t. II, p. 53, dans une inscription triomphale de Sienne : Veniste tandem Rex Francie christianissime, où M. de Cherrier lit et traduit « Venite, venez; » il vaut mieux lire « venisti, tu es venu; » et au t. I, p. 2, dans la note (car je veux montrer à M. de Cherrier que j'ai tout lu jusqu'à ses moindres notes) : « M P. Paris, Ms. fr. t. II, p. 194. » Notre savant confrère sera bien étonné d'être appelé « Monseigneur!» L'imprimeur l'aura pris pour l'ancien évêque d'Arras, M" Parisis.

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H. WALLON

Voy. la Revue des deux mondes, 15 février, 1" et 15 mars 1860.

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quêter leur nourriture. Selon l'obligation expresse qu'en a faite le Bouddha, ils ne demandent jamais quoi que ce soit sous aucun prétexte; ils reçoivent ce qu'on veut bien leur donner, sans adresser un seul mot de remercîment ou même un regard à leurs bienfaiteurs, quelque généreux qu'ils se montrent. Ils vont nu-pieds, les cheveux et la barbe rasés. Leur récolte faite pour le repas quotidien, qui doit toujours être pris avant midi, ils rentrent au couvent pour y manger les aliments qu'ils ont reçus de la piété des fidèles 1.

Ces monastères, plus ou moins vastes, selon le nombre des moines et la population des villes, sont, en général, placés à l'écart et sur des terrains isolés qu'on a spécialement destinés à cet emploi 2. Ils sont tous construits sur un plan uniforme. Dans les cités pauvres, ils sont assez simples; mais, dans les localités opulentes, ils sont parfois d'une magnificence et d'une grandeur dont on a peine à se faire une idée quand on ne les a pas vus. Une large galerie ouverte règne tout autour du bâtiment. Une seconde galerie de forme rectangulaire se dresse, sur les quatre côtés, comme un vestibule pour la partie centrale de l'édifice. C'est là que les Talapoins ou Phonguis passent la plus grande partie de leur temps, soit en recevant les nombreux visiteurs qui viennent les consulter, soit en instruisant les enfants, auxquels ils enseignent à lire et à écrire, et parfois à calculer. De grandes fenêtres ou cloisons séparent cette partie intérieure de la vérandah; on peut ouvrir aussi ces cloisons mobiles par leur partie basse; mais la partie haute en demeure toujours fixée par de fortes ferrures, pour qu'on puisse les mettre à la hauteur voulue contre le soleil et la pluie. La salle du milieu, qui est de beaucoup la plus belle et la plus haute de tout l'édifice, est réservée aux idoles, aux instruments du culte, aux livres du monastère, qui d'ordinaire sont pêle-mêle et assez mal rangés. Cette salle est séparée en deux compartiments égaux : dans l'un, il y a quelque statue colossale du Bouddha, environnée de statues de dimensions plus petites. Ce compartiment est à l'est. L'autre, tourné au sud, est employé à divers usages, et notamment au dortoir des Talapoins. Les poteaux qui supportent la partie intérieure sont au nombre de six ou huit, habituellement en superbe bois de Teck. Ms Bigandet en a vu qui n'avaient pas moins de 60 ou 70 pieds de haut. Quelques-uns de ces couvents sont ornés à l'inté

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The life or legend of Gaudama, etc. page 166. Ibid. page 147. M" Bigandet a donné avec quelques détails la description d'un monastère de Talapoins dans les villes ordinaires. Les moins somptueux de ces couvents ont toujours trois étages, privilége qui leur est réservé comme aux palais des rois et aux pagodes.

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→ jebiouir même des yeux beties eglises 1.

Grex qu'ils peuvent être, ne cene na de les construire, ni de les arteniiers qui en font toutes orque d'élever des édifices de ssez devots pour y consacrer in a qui signifie Protecteur de st tout fier de cette disconstances; et, quand on signe in d'v joindre ce titre honoionner2.

res au Birman ne possèdent abit ratis; ils n'ont pas les terres ut ce qui est necessaire à l'entreHas nae neut pas dire qu'ils soient *** 1,2*, *uðurs mpeche les religieux de neses outiques. Il paraît bien qu'il y cada contume u Birman, de faire aux monasimmobileres consideraties, en champs, en arbres eme nuit.vreurs. Mais cette coutume, si elle chie, est les longtemps oubliée et ause its :iconvenients qu'elle entrainait3. A Ceyme: ans ette ile, qui passe pour un des are bouddhique est propriétaire de vastes leurs avec une habileté remarquable.

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Patents

: "mans sent, u entraire, demeures les stricts obsera na arate primitive: is se contentent des biens trèsamples et rus neu nompreex 1 nt a possession leur est permise : un pauvre vetement, mis tervent oudre eux-mèmes avec l'aiguille qu'ils portent une petite ene your fendre le bois dont ils peuvent avoir besoin, et un 'iite your asser l'eau quils boivent, et qui ne doit contenir rien d'mour, a surtout le moindre insecte vivant*.

Mr Bigandet tabiit me omparaison fort intéressante entre les

Pse it's or legend of innaama, te. page 118. Ms Bigandet semble admirer deancong la beauté des edifices religieux du Birman. — Ibid. p. 150 et 170. Voir, pour Gerlan, man ouvrage Le Boudara et sa religion, p. 370 et suiv. The fe or legend of Gaatama, etc. page 01. La hache et le filtre ne faisaient pas partie des meubles des religieux au temps du Bouddha; ces inventions sont postérieures.

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