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& de la Femelle. On remarque le même dans tous les oifeaux, fi l'on excepte quel,, ques oifeaux Domeftiques qui fe trouvent dans des lieux où la continuelle abondance de nourriture exempte le mâle du foin de nourrir les petits; on voit que pendant que les petits dans leur nid ont besoin d'ali,, mens, le mâle & la femelle y en portent, ,, jusqu'à ce que ces petits-là puiffent voler ,, & pourvoir à leur fubfiftance.

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ET en cela, à mon avis, confifte la ,, principale, fi ce n'est la feule raison pour,, quoi le mâle & la femelle dans le Genrehumain font obligés à une Société plus ,, longue que n'entrétiennent les autres créa. tures. Cette raifon eft que la femme est capable de concevoir & eft pour l'ordinaire de rechef groffe & fait un nouvel enfant, longtems avant que le précédent soit hors d'état de fe paffer du fecours de fes ,, parens & puiffe lui-même pourvoir à fes befoins. Ainfi un Pére étant obligé de ,, prendre foin de ceux qu'il a engendrés, & de prendre ce foin là pendant longtems, ,, il eft auffi dans l'obligation de continuer à

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,, vivre dans la Société conjugale avec la ,, même femme de qui il les a eus, & de demeurer dans cette Société beaucoup plus ,, longtems que les autres créatures, dont les

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petits pouvant fubfifter d'eux mêmes, avant ,, que le tems d'une nouvelle procréation ,, vienne, le lien du mâle & de la femelle fe rompt de lui-même & l'un & l'autre fe ,, trouvent dans une pleine liberté, jufqu'à ce que cette faifon qui a coutume de folliciter les animaux à fe joindre enfemble, les oblige à fe choifir de nouvelles compa,, gnes. Et ici l'on ne fauroit admirer affés la fageffe du créateur, qui ayant donné à l'homme des qualités propres pour pourvoir à l'avenir auffi bien qu'au préfent, a voulu & a fait en forte que la Société de l'homme durât beaucoup plus longtems que celle du mâle & de la femelle parmi les autres créatures; afin que par-là l'industrie de l'homme & de la femme fût plus excitée, & que leurs intérêts fuffent mieux unis, dans la vue de faire des provisions , pour leurs enfans & de leur laiffer du bien: rien ne pouvant être plus préjudiciable à

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des Enfans qu'une conjonction incertaine & a vague ou une diffolution facile & frequente ,, de la Société conjugale.

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LE même amour de la vérité qui m'a fait expofer fincérement cette objection, m'excite à l'accompagner de quelques remarques, fi non pour la réfoudre, au moins pour l'éclair

çir.

1. J'OBSERVERAI d'abord que les preuves morales n'ont pas une grande force en matiére de Physique & qu'elles fervent plûtôt à rendre raifon des faits exiftans qu'à conftater l'existence réelle de ces faits. Or tel eft le genre de preuve que Mr. Locke employe dans le paffage que je viens de rapporter; car quoiqu'il puiffe être avantageux à l'espéce humaine que l'union de l'homme & de la femme foit permanente, il ne s'enfuit pas que cela ait été ainfi établi par la Nature, autrement il faudroit dire qu'elle a auffi institué la Société Civile, les Arts, le Commerce & tout ce qu'on prétend être utile aux hom

mes.

2. J'IGNORE où Mr. Locke a trouvé qu'en tre les animaux de proye la Société du Mâle

&

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& de la Femelle dure plus longtems que parmi ceux qui vivent d'herbe, & que l'un aide à l'autre à nourrir les petits: Car on ne voit pas que le Chien, le Chat, l'Ours, ni le Loup reconnoiffent leur femelle mieux que le Cheval, le Belier, le Taureau, le Cerf ni tous les autres Quadrupedes ne reconnoiffent la leur. Il femble au contraire que fi le fecours du mâle étoit néceffaire à la femelle pour conferver fes petits, ce feroit fur tout dans les efpéces qui ne vivent que d'herbe, parce qu'il faut fort longtems à la Mére pour paftre, & que durant tout cet intervalle elle est forcée de négliger fa portée, au lieu que la proye d'une Ourfe ou d'une Louve eft dévorée en un inftant & qu'elle a, fans fouffrir la faim, plus de tems pour allaîter fes petits. Ce raifonnement eft confirmé par une obfervation fur le nombre rélatif de mamelles & de petits qui diftingue les efpéces carnaciéres des frugivores & dont j'ai parlé dans la Note, 6. Si cette obfervation eft jufte & générale, la femme n'ayant que deux mamelles & ne faifant guéres qu'un enfant à la fois, voilà une forte raifon de plus pour

dou.

douter que l'efpéce humaine foit naturellement Carnaciére, de forte qu'il femble que pour tirer la conclufion de Locke, il faudroit retourner tout à fait fon raifonnement. Il n'y a pas plus de folidité dans la même diftinction appliquée aux oifeaux. Car qui pourra fe perfuader que l'union du Mâle & de la Femelle foit plus durable parmi les vautours & les Corbeaux que parmi les Tourterelles? Nous avons deux espéces d'oifeaux domeftiques, la Canne & le Pigeon, qui nous fourniffent des exemples directement contraires au Syftême de cet Auteur. Le Pigeon qui ne vit que de grain reste uni à fa femelle, & ils nourriffent leurs petits en commun. Le Canard, dont la voracité eft connue, ne reconnoît ni fa femelle ni fes petits, & n'aide en rien à leur fubfiftance; Et parmi les Poules, espéce qui n'est guéres moins carnaciére, on ne voit pas que le Coq fe mette aucunement en peine de la couvée. Que fi dans d'autres efpéces le Mâle partage avec la Femelle le foin de nourrir les petits; c'est que les Oifeaux qui d'abord ne peuvent voler & que la Mére ne peut alaiter, font beau

coup

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