à fa Patrie des honneurs qu'elle puiffe avouer, Il y a trente ans que je travaille à meriter de vous offrir un hommage public; & cette heureuse occafion fuppléant en partie à ce que mes efforts n'ont pû faire, j'ai cru qu'il me feroit permis de confulter ici le zéle qui m'anime, plus que le droit qui devroit m'autorifer. Ayant eu le bonheur de naître parmi vous, comment pourrois-je mediter fur l'égalité que la nature a mise en tre les hommes & fur l'inégalité qu'ils qu'ils ont inftituée, sans penser à la profonde fageffe avec laquelle l'une & l'autre, heureusement combinées dans cet état, concourent de la maniére la plus approchante de la loi naturelle & la plus favorable à la focieté, au maintien de l'ordre public & au bonheur des particuliers? En recherchant les meilleures maximes que le bon fens puiffe dicter fur la constitution d'un gouvernement, j'ai été fi frappé de les voir toutes en éxecution dans le vôtre, que même fans être né dans vos murs, j'aurois cru ne pouvoir mé difpenfer d'offrir ce tableau de la focieté humaine à celui de tous les Peuples qui me paroît en pofféder les plus grands avantages, & en avoir le mieux prévenu les abus. Si j'avois eu à choisir le lieu de ma naissance, j'aurois choifi une focieté d'une grandeur bornée par l'étendue des facultés humaines, c'est-à-dire par la poffibilité d'être bien gouvernée, & où cha cun |