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un couloir entourant l'hémicycle non encore déblayé. Six autres vomitoires donnent accès à la galerie intérieure voûtée en plein cintre. On y pénètre du côté de l'O. par un escalier adossé au gros mur circulaire. Dix-sept marches mènent à un palier sur lequel s'ouvre l'entrée de la galerie. Celle-ci, sur une longueur de 16 mètres, pénètre en ligne droite sous les gradins, puis se coude à angle droit, et sur 88 mètres de longueur affecte un tracé semi-circulaire. Du côté opposé, on retrouve la même disposition, moins l'escalier d'accès.

On gagnait le deuxième et le troisième mænianum par un escalier droit entre deux murs à plusieurs révolutions dirigées en sens inverse. La première conduisait directement à la deuxième præcinctio; les suivantes permettaient l'accès du portique qui couronnait le théâtre au-dessus de la troisième præcinctio et dont il ne reste aucun vestige.

La partie plane de l'orchestre qui n'était pas occupée par les spectateurs est pavée de larges dalles de marbre gris. Deux petits escaliers de quatre marches chacun la relient à la scène vers les extrémités du mur du pulpitum. Ce mur très épais était revêtu de marbre blanc et se composait de niches rondes et carrées alternées.

Lors de l'exploration du sous-sol de la scène, on découvrit, adossés au mur du pulpitum, les traces de la machinerie du rideau : c'étaient de petites conduites carrées, disposées sur une file à trois mètres de distance les unes des autres sur toute la longueur du pulpitum. Il semble que l'appareil ait été, comme au théâtre de Timgad, à double tube. Leurs dimensions étaient de 50 centimètres carrés pour les plus grands et de 30 centimètres carrés pour les plus petits; ils s'enfonçaient dans le sol à une profondeur d'environ 3 mètres. Ils étaient construits en ciment et recouverts intérieurement d'un enduit stuqué. On y recueillit de nombreux clous auxquels adhéraient des parcelles de bois. C'est en somme, comme l'a fait remarquer M, Formigé,

l'arrangement des tubes à coulisses qui fonctionne toujours dans nos théâtres modernes.

De la plate-forme sur laquelle jouaient les acteurs, il ne reste plus rien. On ignore si elle reposait sur des voûtes, ou si elle était simplement constituée par un plancher reposant sur des poutres et franchissant toute la largeur de la scène ou bien sur des solives qui reposaient elles-mêmes sur des poutres maîtresses. L'accès de cette plate-forme se faisait de plain-pied par les extrémités où s'ouvrent les portes des parascænia. En arrière de ce plancher s'élève le mur de fond de scène (frons scænæ) dont il ne subsiste plus que le soubassement de 2 mètres occupé par la porte et un escalier de cinq marches descendant vers la scène. Les deux autres, distantes de chaque côté de 12 mètres de la précédente, montrent un plan rectangulaire.

Cette base servait de piédestal à la colonnade de marbre dressée en avant d'un mur de brique recouvert d'un enduit stuqué à reliefs blancs se détachant sur fond rouge et bleu. Elle comprend 24 colonnes monolithes de 6 mètres de hauteur avec la base et le chapiteau, supportant un entablement, une frise et une architrave dont il reste de nombreux fragments. A la paroi du fond s'adossent quatre colonnes d'applique, de chaque côté des deux portes latérales. La même disposition se répétait à l'étage supérieur, mais les colonnes étaient plus nombreuses (32) et la hauteur totale ne dépassait pas 3 mètres. Dans l'intervalle de ces colonnes se dressaient les statues de Cérès, de Proserpine, de Pluton, d'Auguste et les torses à cuirasses retrouvés au pied du mur de fond de scène.

En arrière de la scène, on a découvert l'ensemble des petites salles formant le postscænium. Celles du rez-dechaussée, les seules qui subsistent, s'ouvraient sur le portique dont elles recevaient la lumière. C'étaient les choragia.

Derrière le postscænium s'élève le portique, composé de

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colonnes de granit recouvertes de stuc peint et couronnées de chapiteaux également en stuc.

En face de la grande entrée de l'E. se trouve une grande salle rectangulaire dont l'étage était supporté par des colonnes. Cette pièce doit être considérée comme un foyer où l'on pouvait se rendre pendant les entr'actes et qui servait d'annexe au portique. Généralement cette salle existe des deux côtés de la scène.

Le théâtre de Merida, avec son plan régulier et l'ordonnance classique de sa décoration, rentre donc dans la grande série des théâtres provinciaux construits dans les premières années de l'Empire. L'inscription d'Agrippa donne la date exacte de son édification, 16 av. J.-C. Il appartient donc pour le gros œuvre à la meilleure époque de l'art romain. La décoration de la scène se rapporte à trois époques distinctes. La partie architecturale du mur du fond de la scène rappelle celle des théâtres d'Orange et d'Arles. Il en est de même pour certains fragments décoratifs (le bas-relief de la danseuse, le candélabre aux dauphins, la chimère, le chambranle de porte aux glands). La statuaire est plus récente elle est contemporaine de la restauration de la scène, détruite par un incendie, sous le règne d'Hadrien (C. I. L., II, 479), en 135 après J.-C.

Plus rares sont les fragments se rapportant à la troisième période de l'histoire de notre monument. Ils montrent des entrelacs et des stylisations dans le goût du ve siècle, et se rapportent aux réparations ordonnées par Constantin, dont le souvenir a été conservé par une inscription récemment découverte dans le pavage de l'orchestre (Société des Antiquaires de France, Bull., 1910, p. 105).

On ignore la date exacte de la destruction du monument. Un fait est certain: il était déjà abandonné au vie siècle. A cette date, une petite basilique chrétienne occupait une partie de l'emplacement du portique extérieur.

LIVRES OFFERTS

LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL présente à l'Académie, de la part de leurs auteurs, les ouvrages suivants :

Ernest Chantre, Le Docteur L. Bertholon (1854-1914); sa vie et ses œuvres (Tunis, 1915, in-8°; extr. de la Revue Tunisienne). La Tunisie à l'Exposition internationale de Lyon en 1914 (Tunis, 1914, in-8°).

Ferdinand Servian, L'art gothique et les Goths (extr. du Bulletin de l'Académie des sciences, lettres et beaux-arts de Marseille, 1915, in-8°).

Société archéologique d'Alexandrie, Municipalité d'Alexandrie. Rapport sur la marche du service du Musée en 1913 (don de la Municipalité d'Alexandrie; par Évariste Breccia); Alexandrie, 1914, in-8°).

M. CAGNAT annonce à l'Académie l'apparition d'une livraison de l'Inventaire des mosaïques de la Gaule el de l'Afrique qui contient les planches du fasc. II du tome II, où se trouvent les mosaïques de la Tunisie. M. Cagnat a réussi, malgré les difficultés que la guerre a opposées au travail, à faire publier cette livraison. Il prévient ses confrères qu'ils ne trouveront pas dans la partie parue l'explication de certaines planches désignées par des lettres A, B, C, etc. : ils la trouveront dans un Supplément qui paraîtra par la suite.

SÉANCE DU 16 AVRIL

PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD CHAVANNES.

A la suite de la lecture du procès-verbal, M. LEGER demande à M. le Secrétaire perpétuel s'il a connaissance d'une série de brochures publiées sous la direction de M. LAMY, secrétaire perpétuel de l'Académie française, et qu'il annonce comme étant publiée sous le patronage des Secrétaires perpétuels des cinq Académies.

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