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au tirage, le volume complet pourra nous être livré au commencement de 1915. Il contiendra, outre le mémoire sur Jean XXII, qui a été terminé en 1914, la Notice sur Léopold Delisle par M. Valois. La Commission chargée de diriger la rédaction de notre Histoire littéraire se composait, vous vous en souvenez, de MM. Paul Meyer, Thomas, Noël Valois et Paul Viollet. Elle a eu, à la date du 22 novembre dernier, la douleur de perdre l'un de ses membres, M. Paul Viollet. Notre président alors en exercice, M. Chatelain, lui a rendu en notre nom à tous l'hommage qu'il méritait. L'Académie a choisi M. Omont pour lui succéder à la Commission.

Il n'y a rien de nouveau pour les Historiens des croisades ; en revanche, les Chartes et diplômes continuent de progresser sous l'impulsion de MM. Prou et Élie Berger.

En ce qui regarde les diplômes des rois carolingiens, qui sont placés sous la direction de M. Prou, le Recueil des actes de Louis IV, roi de France, a été terminé par M. Philippe Lauer : le bon à tirer des dernières feuilles (14 à 20), qui comprennent la Table alphabétique et les autres tables, a été donné, et nous n'attendons plus que la remise du volume à l'Académie. L'impression du Recueil des actes des rois de Provence, par M. Poupardin, s'achève lentement. Les feuilles 8 à 16, les dernières de l'ouvrage, corrigées en troisième épreuve par l'auteur, ont été revues une fois encore par lui, mais le manuscrit de l'Introduction et celui des Tables manquent encore.

M. Martin-Chabot, qui reste chargé de former le Recueil des actes des premiers Capétiens, a été mobilisé pour la durée des hostilités, et il a été obligé d'abandonner la tâche pour tout ce temps. Espérons qu'il lui sera permis de la reprendre bientôt et d'en poursuivre dès lors l'achèvement sans interruption.

La partie du travail qui est dirigée par M. Élie Berger a marché rapidement pendant le premier semestre; elle s'est ralentie quelque peu pendant le second. Néanmoins le tome Ier des Actes de Philippe Auguste (1180-1223), préparé par M. François Delaborde, est très avancé. Les feuilles 1 à 66 sont tirées et la feuille 67 est en placards; elles contiennent les pièces cotées de

1 à 367 et qui se rapportent aux années 1170-1190, c'est-à-dire qu'elles sont antérieures au départ du roi pour la croisade de Saint-Jean-d'Acre. Les pièces qui doivent entrer dans le volume à la suite des précédentes vont de 1190 à 1194 et sont numérotées de 368 à 476; la copie en est à l'Imprimerie nationale, et elle fournira la matière d'au moins 18 feuilles. M. Delaborde ayant l'intention d'écrire une courte introduction, de deux ou trois feuilles, le volume entier comptera plus de 600 pages. Tous les actes qui doivent prendre place dans les volumes suivants sont déjà copiés et le texte pourra en être livré à l'Imprimerie nationale sans retard; comme il s'agit de 4000 pièces réparties entre quatre volumes au moins et qu'un cinquième volume renfermera l'Introduction générale avec la Table, le travail a été considérable. M. François Delaborde a eu d'autant plus de mérite à le continuer dans ces derniers temps que les circonstances ont été particulièrement douloureuses pour lui. Son fils aîné, lieutenant de chasseurs, a été blessé mortellement dans un combat d'infanterie, non sans avoir été cité à l'ordre du jour de l'armée pour sa noble conduite, et son second fils, qui avait reçu trois balles dans le corps, est retourné au feu à peine guéri: inclinons-nous devant sa douleur et partageons respectueusement ses craintes paternelles.

Pour le Recueil des actes de saint Louis (1226-1270), MM. Georges Daumet et Henri Stein ont poussé méthodiquement, pendant toute l'année 1914, le dépouillement de divers manuscrits et fonds d'archives conservés à la Bibliothèque nationale et au dépôt des Archives nationales; ils se sont occupés également à recueillir les documents épars dans les provinces. M. Georges Daumet a exploré ainsi à la Bibliothèque nationale la collection des pièces relatives à l'Ile-de-France, à la Bourgogne, à la Champagne, à la Flandre, à la Picardie, au Vexin, au Périgord, et l'ensemble des copies prises par Doat lui ont fourni beaucoup de documents précieux malgré leurs imperfections, surtout de mandements relatifs au Midi dont les originaux ont disparu aujourd'hui. Ç'a été le plus gros de sa besogne, mais il ne s'en est pas tenu là: il a dépouillé le registre JJ 30 A aux Archives nationales et relevé les documents déjà publiés, ceux

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qu'on lit aux tomes III et IV du Trésor des chartes ainsi qu'aux Cartons des rois. Disons que M. Georges Daumet, lauréat de l'Institut pour une partie du prix Saintour de 1914, l'a cédée à l'Académie, afin de l'appliquer aux œuvres patriotiques de l'Institut en souvenir de son père, et félicitons-le de sa générosité.

De son côté, M. Élie Berger avait envoyé à l'imprimerie, pour le Recueil des actes de Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie (1154-1189), œuvre posthume de Léopold Delisle, dont la publication avait été entreprise par lui: 1o 86 pièces antérieures à l'avénement au trône; 2o les cent premières pièces promulguées par lui à partir de cet avénement (11541157), le tout équivalant à la moitié environ du tome premier. Il a corrigé les soixante-deux placards que l'Imprimerie nationale lui a fait parvenir; mais comme ce travail de révision est fort délicat, il n'a pu l'accomplir qu'à Paris. Or on sait quels événements imprévus l'ont tenu enfermé à Chantilly et de quelle ardeur il a dû lutter pour protéger le château, avec ce qu'il y restait des collections, pendant l'occupation allemande; depuis lors, les soucis matériels de l'administration n'ont cessé de l'assiéger et l'ont empêché de progresser régulièrement. Il se remettra à la tâche dès qu'il pourra le faire avec continuité, et même temps il reverra minutieusement les pièces 101 à 400, qui sont destinées à figurer dans le premier volume; par là il diminuera, autant qu'il est possible, le nombre des corrections sur les épreuves. Il comptait achever aussi la mise au point du second volume; chaque pièce y est déjà copiée, datée, pourvue de ses notes bibliographiques et historiques, mais les circonstances ont ralenti l'ensemble du travail.

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Les Pouillés, dont la publication est surveillée par M. Prou, n'ont pas été l'objet de moins d'attention que les Chartes. Les dernières feuilles de la Table alphabétique du tome V, qui contient les pouillés de la province de Trèves, ont été tirées; de plus, M. l'abbé Carrière, que M. Longnon avait choisi comme collaborateur pour la confection de ce volume, a remis à M. Prou, le 13 juillet dernier, le manuscrit de l'Introduction, qui a été envoyé à l'Imprimerie nationale.

La rédaction du volume consacré aux trois provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun, aurait dû être achevé en octobre 1914 par M. Étienne Clouzot, mais la fermeture annuelle des Archives du Vatican n'a point permis qu'il se procurât avant la guerre un document qui s'y trouvait. Les pouillés proprement dits sont rares pour les églises du Sud-Est de la France; conformément à la méthode de M. Longnon, on a suppléé à leur absence par les comptes de décimes. La plupart des documents de cette nature sont rassemblés aux Archives du Vatican M. de Cénival, membre de l'École française de Rome, a eu l'obligeance de les examiner et de transmettre à M. Clouzot des notes grâce auxquelles il a pu déterminer ceux qu'il importe d'incorporer à notre recueil. Nous nous faisons un devoir agréable de reconnaître ici la bonne grâce avec laquelle Mgr Ugolini, archiviste du Saint-Siège, en a autorisé la transcription intégrale et la reproduction par la photographie; MM. Prou et Clouzot ont trouvé auprès de lui l'accueil le plus bienveillant avec toutes les facilités de mener à bien leurs recherches, et l'Académie a plaisir à l'en remercier publiquement.

A l'effet d'établir un autre volume pour les pouillés des provinces de Vienne, de Tarentaise et de Besançon, l'Académie avait assigné à M. Étienne Clouzot la mission de rechercher et d'étudier les documents de ce genre qu'il rencontrerait aux archives et dans les bibliothèques de Privas, de Chambéry, d'Aoste, de Sion, de Lausanne, de Genève, de Besançon et de Bâle. La façon dont il a exploré en 1913 les archives et bibliothèques du Dauphiné et de la Provence nous était un sûr garant des résultats heureux que cette tournée aurait produits; malheureusement l'état de guerre s'est opposé à ce qu'elle s'accomplît en 1914. Dès que nous serons sortis de la tourmente, elle se fera au mieux des intérêts de l'Académie; c'est un avantage pour la science que les Allemands n'aient point passé par là.

M. Robert Latouche a été chargé, en place de M. Soyer, de former, sous la direction de M. Prou, le recueil des pouillés de la province de Bourges. M. Longnon avait reproduit, dans les trente-six placards qu'il avait eu le temps de corriger, une partie des pouillés du diocèse même de Bourges, mais il n'avait laissé que de rares copies pour ceux des autres diocèses de la

province. M. Latouche a complété ce qui avait trait au diocèse de Bourges et il a établi le texte du compte d'un subside fourni par ce diocèse en 1327. M. l'abbé de Laugardière avait déjà publié, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, ce document qui est aux Archives du Vatican (volume 87 des Introitus et Exitus): M. Jean Marx, membre de l'École française de Rome, a bien voulu le collationner et il a rétabli plusieurs passages supprimés par le premier éditeur, grâce à quoi M. Latouche imprimera le texte dans son intégrité. Après avoir constitué ainsi la bibliographie des pouillés des diocèses de l'ancienne province de Bourges, celui-ci avait exploré à fond les dépôts d'Albi, de Rodez, de Clermont-Ferrand et de Limoges quand la guerre l'a arrêté il est maintenant à l'armée, d'où nous comptons qu'il reviendra bientôt, ayant rempli tout son devoir. On ne saurait en effet trop louer le zèle qu'il a apporté à continuer l'œuvre de son maître. Il convient en même temps de remercier MM. les archivistes départementaux de leur empressement à seconder les investigations de MM. Clouzot et Latouche. Grâce à leur intelligente collaboration, on peut espérer que l'entreprise dont M. Longnon avait pris l'initiative, dressé le plan et mené à bonne fin une si grande part, ne restera pas suspendue au grand dommage de la géographie historique.

Les Obituaires, dont M. Omont avait assumé la tâche de procurer l'achèvement à la mort de Longnon, ont subi, en 1914, un arrêt momentané. M. Boutillier du Retail avait corrigé complètement et renvoyé à l'Imprimerie nationale, avec la copie de documents nouveaux, les placards 164-186 du tome IV, province de Sens, et M. Jacques Laurent, un instant retardé par l'obligation de demander à l'Italie communication d'un manuscrit, avait achevé la préparation du tome V, province de Lyon, lorsque la déclaration de guerre et la mobilisation sont intervenues. L'Imprimerie nationale a révisé les épreuves du tome IV; mais il est à craindre que l'auteur ne soit pas en mesure de les revoir utilement une fois encore avant plusieurs mois, sans doute avant la fin de la guerre.

Le Corpus inscriptionum semiticarum a subi le même temps d'arrêt que la plupart des autres publications de l'Académie. Le

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