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Un peu plus tard, ces constructions furent transformées en musée particulier d'objets d'art, puis tout fut rasé, et c'est dans cet état que la Ville acquit le terrain pour un prix fort élevé.

Les fouilles furent soigneusement faites, surveillées et très exactement relevées par Vacquer, Ruprich Robert et Du Seigneur. Elles mirent à jour le vomitorium dont les murs étaient assez bien conservés, quelques fragments du mur du podium, une partie des murs des deux carceres, de chaque côté de la sortie du vomitorium sur l'arène, du carcer au pied de la scène, enfin une certaine longueur de l'égout partant de ce point. D'autre part, quelques pans de murs au niveau de l'emplacement présumé des gradins et quelques murs de la scène et des petits hémicycles la garnissant permirent de repérer ces divers points. Mais le tout était tellement ruiné qu'il était impossible de le conserver ainsi.

Le Conseil municipal décida la restitution des substructions antiques et chargea de ce soin un architecte très distingué, M. Du Seigneur. Celui-ci, en se basant très exactement sur les murs retrouvés, en s'aidant du plan de la partie découverte en 1870, exécuta, en surélevant les parties découvertes et en construisant beaucoup d'autres murs de toutes pièces, un aménagement des Arènes qui, exact pour les parties inférieures et pour la scène, était hypothétique pour la plupart des autres parties. C'était intéressant, mais au point de vue archéologique très fâcheux, les parties anciennes ayant presque disparu au milieu des constructions nouvelles.

Un square fut établi autour de ce monument restitué ou plutôt refait, partie à l'état de fondation (scène et mur du podium), partie à l'état de reconstruction complète (carceres et gradins). C'est ce qui existe depuis environ vingtcinq ans, ainsi qu'on l'a vu plus haut.

L'acquisition en 1914, dans les conditions dont nous avons parlé, du terrain des Omnibus permit de retrouver,

sous les fondations des bâtiments du dépôt, une partie des substructions antiques vues en 1870, mais dérasées, ainsi qu'il a été dit. Si bien qu'aujourd'hui ce que pourra voir l'Académie (plan ci-joint), c'est d'abord la moitié du mur du podium continu (sauf une partie encore recouverte de terre et qui a dû être laissée en place momentanément pour la facilité des charrois). Ce mur présente une très faible hauteur au Sud et montre là l'amorce du cinquième carcer. On voit aussi le mur du vomitorium continu des deux côtés depuis l'entrée dans l'arène jusqu'aux deux tiers de sa longueur, et, tout à côté, un des carceres dont les murs sont bien conservés, mais dérasés à un mètre environ du sol. En face de l'entrée du vomitorium dans l'arène, il existe encore plusieurs blocs de pierre, placés à 1 m. 25 environ du mur du podium et à l'intérieur. Ces blocs arrivent par leur partie supérieure à peu près au niveau du sol de l'arène. Il est vraisemblable que c'était là un soubassement sur lequel était fixée une palissade (ou peut-être même un mur léger) formant une sorte de chemin de ronde autour de l'arène, analogue à celui qui existe dans les torils espagnols, mais ne mesurant qu'un mètre environ de largeur. Ces blocs présentent, en face du vomitorium, dest entailles indiquant l'existence d'une large porte centrale et d'une porte latérale plus étroite. C'est une partie de ce qui avait été trouvé en 1870 et dont nous parlions plus haut.

Ce sont là les seules substructions antiques qui subsistent. On n'a pas trouvé trace des fragments importants des murs de la scène mis à jour en 1870. Ils se trouvaient en grande partie juste au niveau des constructions des Omnibus et à un niveau notablement plus élevé que celui des autres murs. Ils ont donc certainement disparu dans le nivellement qui a dû être exécuté en ce point au moment de la construction des bâtiments du dépôt des Omnibus.

Telles qu'elles se présentent, les substructions antiques mises à jour méritent une visite, et c'est pour cela que la

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Ch.Magne

Rue des Arenes

Commission du Vieux Paris a prié son vice-président M. Mithouard (également président du Conseil municipal) de vouloir bien adresser à l'Académie l'invitation à venir visiter ces fouilles, qui a été lue tout à l'heure par M. le Secrétaire perpétuel. Ce sera là un honneur pour la Commission et la direction des fouilles.

D'autre part, la sous-commission aura à demander sur place, aux membres de l'Académie qui voudront bien se rendre à cette invitation, leurs avis et leurs conseils sur quelques fouilles qu'elle a l'intention d'exécuter et sur diverses déterminations à prendre. Ce sont, par exemple, la recherche de constructions sous le sol même de l'arène; l'observation directe du mode de fondation des murs et de la nature du sol sur lequel ils reposent; l'étude du niveau exact du sol de l'arène dans ses diverses parties; le prolongement de la fouille dans le vomitorium jusque sous le sol d'une école de la ville mitoyenne, et surtout l'avis à formuler à propos des mesures à prendre pour conserver les murs antiques dans leur intégrité et sans aucune adjonction, si cela est possible, ou alors, — dans le cas où la restitution semblable à celle de l'autre partie des Arènes serait exigée par le Conseil municipal - l'exécution d'une démarcation très nette (ligne de briques plates ou de ciment coloré ou ligne en creux dans le mortier), établissant une séparation très visible et très durable entre ce qui subsiste actuellement des murs antiques et la surélévation en maçonnerie qui serait exécutée au-dessus d'eux.

La visite des membres de l'Académie aura donc un but fort important, et c'est pour cela que la sous-commission (fouilles) de la Commission du Vieux Paris se permet de demander à l'Académie de vouloir bien inviter ceux de ses membres que la question intéresse particulièrement à se rendre aux Arènes de Lutèce. C'est pour cela aussi que le président de cette sous-commission s'est permis aujourd'hui de faire passer devant les yeux de l'Académie une

série de plans et de photographies se rapportant à l'histoire des fouilles des Arènes dont il a simplement voulu donner une idée, sans s'être permis, bien entendu, d'entrer dans des détails sur un sujet que l'Académie connaît parfaitement et qui a d'ailleurs été déjà exposé par une série de savants très compétents.

DÉCOUVERTES NOUVELLES

AU MITHRÉUM DE SAINT-CLÉMENT A ROME,

PAR M. FRANZ CUMONT, ASSOCIÉ ÉTRANGER DE L'ACADÉMIE.

En 1869, des excavations poursuivies sous la vieille basilique souterraine de Saint-Clément amenèrent la découverte surprenante d'un temple de Mithra établi à une date inconnue dans une maison luxueuse de l'époque d'Auguste. Les sculptures païennes avaient été brisées; mais on s'était contenté de murer la porte du Mithréum au moment où le culte chrétien avait été établi ou plutôt restauré dans l'église voisine. De Rossi s'occupa aussitôt de cette trouvaille inattendue et donna des lieux une description assez précise 1. Malheureusement les événements de 1870 interrompirent les fouilles restées inachevées, et qui ne purent plus être reprises, tout le souterrain ayant été peu à peu inondé par une eau insidieuse, qu'on s'efforça en vain d'épuiser. En 1908, une pompe à vapeur, qui fonctionna jour et nuit durant une semaine, réussit à l'absorber; vingt-quatre heures après, elle était remontée à son niveau primitif. Il apparut que le seul moyen d'assécher la crypte mithriaque et de préserver d'une destruction rapide les fresques de l'église, que détériorait l'humidité des murs,

1. De Rossi, Bull. di archeologia crist., 1870, p. 125-127, 158-167. Cf. Roller, Revue archéologique, 1872, t. I, p. 64 et suiv., pl. XIV-XVI; Mullooly, St. Clement and his basilica in Rome, 1873, p. 216-238.

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