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passe du Vieux Port de Marseille; plus loin s'étagent les hauteurs des anciens quartiers de la ville où se trouvaient les constructions de la petite cité grecque et où l'on a déjà fait d'intéressantes trouvailles relatées par notre correspondant M. Michel Clerc dans son mémoire publié en 1904 (Découvertes archéologiques à Marseille, en collaboration avec M. Arnaud d'Agnel).

« Le hasard, comme il arrive souvent, a servi la science; il amena M. Vasseur au Fort Saint-Jean pendant la construction d'une nouvelle caserne, et un officier lui fit part des trouvailles qu'on faisait dans les fondations. Autorisé à surveiller l'extraction des terres et même à creuser quelques tranchées supplémentaires, le savant directeur du Muséum put pendant plusieurs mois s'attacher à ce travail et il eut la joie de voir sortir du sol les plus anciens documents grecs qu'on ait encore trouvés en France : il y a là de la poterie ionienne du vir siècle avant notre ère, du rhodien, du proto-corinthien et du corinthien du vie et du vie siècle, de l'attico-corinthien, du cyrénéen, peut-être aussi de l'italiote archaïque, enfin des morceaux de vases à figures noires appartenant à la catégorie des vases signés du vi siècle, un très beau fragment de coupe à figures rouges du ve siècle avec la représentation de Polynice et d'Amphiaraos, quelques débris plus rares du ive siècle, peu de campanien du 1o et un assez grand nombre de poteries indigènes d'époques diverses. Le tout est reproduit dans d'excellentes planches en couleurs qui rendent très exactement l'aspect des poteries.

« L'auteur a eu l'heureuse idée de joindre à son étude sur les fouilles du Fort Saint-Jean un exposé complet de toutes les découvertes du même genre faites en France et en particulier dans le Midi. C'est une sorte de Corpus complet des produits céramiques grecs trouvés en Gaule, qui sera extrêmement utile à consulter.

«De cet ensemble M. Vasseur a tiré des conclusions de haute importance sur l'histoire de Marseille et sur l'installation des colons grecs. Il a su y apporter une méthode rigoureuse et une analyse minutieuse des plus petits détails; j'ai pu par moi-même, au cours de nos fréquents entretiens, constater avec quel soin et quelle persévérance il élucide chaque question. Après les savants travaux de M. Michel Clerc et de notre confrère M. Camille Jullian sur ce sujet, il apporte des idées nouvelles, qui méritent la plus sérieuse attention, sur les origines de Marseille et sur la colonisation de la côte provençale. C'est dire que son œuvre sera lue avec fruit par tous ceux qui s'occupent de l'histoire ancienne de notre pays. Pour ma part, j'y ai beaucoup appris, et si je dois faire quelque réserve sur l'excès de précision que l'auteur a cherché dans sa chronologie en

s'aidant des documents céramiques, je ne puis toutefois que me réjouir de voir si heureusement utilisé en France même et pour l'histoire de France le genre de méthode archéologique qui me paraît un des meilleurs moyens de connaître le passé, là où les textes écrits font défaut. »

SÉANCE DU 20 AOUT

PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD CHAVANNES.

M. le Dr Capitan fait une communication sur les dernières découvertes aux Arènes de Lutèce '.

M. Henri CORDIER fait remarquer qu'une commission de l'Académie avait été invitée à visiter le chantier des fouilles et à donner son avis sur les ruines. A la suite de cette visite, l'Académie à l'unanimité avait émis le vœu que les ruines fussent conservées, mais ne fussent pas l'objet d'une restauration. Ce vou n'a pas été pris en considération par le Conseil Municipal: les murs ont été surélevés et des travaux de restauration entrepris dénaturent complètement l'apparence des ruines. Il était inutile de convoquer une délégation de l'Académie si l'on était résolu à ne tenir aucun compte de son avis. C'est un précédent pour l'avenir.

M. CAGNAT Commence la lecture d'un mémoire sur les Proconsuls d'Afrique.

1. Voir ci-après.

COMMUNICATION

LES DERNIÈRES DÉCOUVERTES AUX ARÈNES DE LUTÈCE,
PAR M. LE D' CAPITAN.

Depuis la visite de la délégation de l'Académie aux fouilles des Arènes de Lutèce 1, diverses recherches et de multiples observations ont pu être faites par la deuxième sous-commission de la Commission municipale du Vieux Paris. C'est en son nom que je demande à l'Académie la permission de les lui communiquer aujourd'hui. Je tiens à citer ici tout spécialement nos excellents collègues MM. Hoffbauer, Ch. Magne, Taxil, dont la présence presque continuelle sur les fouilles nous a permis de faire de fort intéressantes observations.

Nous ferons remarquer d'abord que, malgré de nombreux sondages, menés souvent assez profondément, nous n'avons pu retrouver qu'une partie des ruines qui avaient été exhumées en 1870 (voir le plan ci-joint, p. 300).

1o Le mur du podium continu, sauf une partie au N.-E., anciennement détruite, sur une longueur de 7m 50. Ce mur a d'ailleurs été dérasé presque partout pour les constructions des Omnibus. Il mesure aujourd'hui au maximum 1 mètre de hauteur, tandis qu'en 1870 il montait en moyenne à 2m 80, d'après les constatations de Ruprich Robert.

2o Le carcer N. dérasé également à 1 mètre de sa base, tandis qu'en 1870 (ainsi qu'on peut s'en rendre compte sur une photographie du temps qui est présentée) le mur du

1. V. Comptes rendus de l'Acad. des inscriptions, séance du 7 mai, p. 195.

fond avec sa niche montait à 2m 80 au-dessus du sol antique.

3o L'amorce des murs d'entrée du carcer de l'Ouest détruit lors de la construction de la maison no 51 de la rue Monge. 4o Les pierres du seuil à l'entrée du vomitorium N.

5o Les 2/3 Sud environ en longueur des murs du vomitorium N. Mais le tiers N. des murs de ce vomitorium a disparu, ainsi que le mur perpendiculaire et le second mur parallèle qui existaient en 1870.

6o Nous n'avons pu non plus retrouver la moindre trace même des substructions des parties subsistant encore en 1870 des niches et des murs de la scène. Tout a été absolument détruit lorsqu'ont été faites les constructions de la Compagnie des Omnibus.

En somme, il ne reste qu'une partie des ruines antiques mises à jour en 1870, et encore ce qui subsiste n'a-t-il plus l'aspect qu'il avait au moment de la découverte.

L'étude minutieuse de ces murs nous a montré qu'il s'agissait là d'une construction peu soignée (contrairement à ce qui a été affirmé). Les moellons, soit piqués, soit taillés grossièrement, soit tranchés simplement, sont de dimensions irrégulières variant en moyenne de 17,5 à 23 centimètres; quelques-uns présentent seulement 12 centimètres et d'autres accusent 30 centimètres. L'épaisseur varie de 10 à 17 centimètres; elle est en moyenne de 12 pour la surface de parement. Les joints sont donc irréguliers, accusant 2 à 3 centimètres d'épaisseur. Le mortier employé, blanc, riche en sable et en graviers, est de qualité médiocre. Il ne renferme pas trace de fragments de tuileaux (comme dans toutes les constructions romaines en élévation). Il n'est pas possible, d'ailleurs, d'établir entre les divers mortiers une différenciation pouvant correspondre à des époques différentes.

Les moellons du mur O. du vomitorium N., à sa partie moyenne, ont une forme plus large et plus haute; ces

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