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M. CAGNAT présente un nouveau fascicule de l'Inventaire des mosaïques de la Gaule et de l'Afrique; l'auteur en est M. Merlin, correspondant de l'Académie. On y trouvera la mention de toutes les mosaïques découvertes en Tunisie depuis dix ans. Quelques-unes d'entre elles ont été reproduites dans les deux derniers albums de planches déjà publiés.

SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE

PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD CHAVANNES.

M. CAGNAT communique à l'Académie, de la part de M. L. Poinssot, inspecteur des antiquités de la Tunisie, une note sur trois inscriptions de Thuburbo Majus '.

M. BABELON présente un mémoire dans lequel il entreprend d'expliquer les scènes qui décorent la paroi de deux des plus beaux vases d'argent du fameux Trésor de Berthouville (près Bernay) conservé au Cabinet des Médailles. Ces admirables reliefs forment quatre groupes qui représentent des scènes de magie et de divination. Elles paraissent inspirées de peintures murales analogues à celles qu'on a trouvées à Pompei.

MM. BOUCHE-LECLERCQ et Alfred CROISET présentent quelques observations.

1. Voir ci-après.

COMMUNICATION

TROIS INSCRIPTIONS DE THUBURBO MAJUS,
PAR M. L. POINSSOT,

INSPECTEUR DES ANTIQUITÉS DE LA TUNISIE.

Le général Vérand, commandant la division d'occupation de la Tunisie, ayant bien voulu mettre des prisonniers de guerre à la disposition du Service des antiquités et arts, les fouilles de Thuburbo Majus ont pu être reprises le 1er mars 19151.

Le déblaiement des thermae aestivales a été terminé et l'on a entrepris celui des constructions qui, au Nord-Est, leur sont contiguës. A côté du portique, qu'on peut, du nom de ses donateurs, appeler portique des Petronii2, une grande enceinte rectangulaire a été mise au jour, au milieu de laquelle, à très basse époque, une église avait été construite.

C'est dans cette enceinte ou à quelques mètres d'elle que plusieurs dédicaces particulièrement intéressantes ont été découvertes. Les circonstances ne nous permettant pas de leur consacrer actuellement l'étude approfondie qu'elles mériteraient, nous nous contenterons de communiquer à

1. Sur les fouilles de Thuburbo Majus, cf. Merlin, Comptes rendus de l'Acad. des inscr., 1912, p. 347-360; id., Bull. arch. du Comité, 1912, p. CCLXXII-CCLXxx; 1913. p. cLX1; 1914, commission de l'Afrique du Nord, 10 mars; 1915, commission de l'Afrique du Nord, 8 mars et 13 avril.

2. Une grande partie des éléments de ce portique a été retrouvée. Tout un côté de la colonnade a même pu être redressé, surmonté de ses architrave, frise et corniche. Par l'élégance de ses proportions, la diversité de sa décoration, la belle conservation de ses sculptures, il occupe un rang honorable dans la série déjà riche des monuments antiques du Nord-Est tunisien.

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NO AVG SACRVM

。T FAVSTVS-LVPVS·DAPHNI F SACERDOTES GENI CIVT

QVI

DRA ET OMNIBVS ORNAMENTIS· S·P-F·IDEMQ-DEDIC-D'

l'Académie le texte de trois d'entre elles en l'accompagnant de quelques indications sommaires 2.

Une dédicace à Caelestis 3, trouvée dans les thermae aestivales, donc dans le voisinage immédiat des inscriptions reproduites ici, permet d'admettre que le Genius municipii des textes 1 et 2, le Genius civitatis du texte 3, n'est autre que la déesse Caelestis. D'autres dédicaces à Caelestis, trois encore inédites, deux publiées récemment, et des statues de la déesse ont été trouvées à fort peu de distance de ces différents textes. Il est vraisemblable que les fouilles

1. Pour simplifier, les lettres incomplètes sont données comme entières dans les copies des trois inscriptions. Il convient en outre de noter que l'usure de la pierre rendant très difficile la lecture des textes 1 et 2, les copies que nous donnons ici de ces textes n'ont qu'un caractère provisoire et pourront, je l'espère, être complétées par la suite.

2. N° 1. Dalle épaisse dont la surface épigraphe est excessivement fruste. Haut. 1 m. 08, larg. 0 m. 65, épaiss. 0 m. 31. Lettres, lignes 1-2, 0 m. 665, lignes 3-8, 0 m. 045. Au-dessous de la ligne 8, plusieurs lignes dont les lettres sont si usées qu'on n'en peut identifier aucune avec certitude.

N° 2. Dalle épaisse, brisée à la partie inférieure. La surface épigraphe est fort usée. Haut. 0 m. 80, larg. 0 m. 60. Lettres, ligne 1, 0 m. 055, ligne 2, 0 m. 05, ligne regravée, 0 m. 035, lignes suivantes 0 m. 04.

No 3. Petit linteau décoré de soffites, incomplet à la partie supérieure. Haut. (incomplète) 0 m. 28, larg. 0 m. 80, épaiss. 0 m. 25. Lettres, ligne 1, 0 m. 053, ligne 2, 0 m. 05, ligne 3, 0 m. 055. A la fin de la ligne 2, au-dessus de l'I un petit T. De la ligne 3 fait partie un fragment qui ne se raccorde pas, portant les lettres VM VO; on ne peut calculer la lacune qui précédait ces lettres, pas plus que celle qui les suivait.

3. Merlin, Bull. archéol. du Comité, 1915, commission de l'Afrique du Nord, 8 mars. La ligne 1 de l'inscription doit, croyons-nous, être restituée Dominae Caelesti Aug. Genio [civitatis]. Dapnus (sic) Lupus, qui figure à la ligne 3 de la dédicace, est vraisemblablement le Daphnus, père de Faustus Lupus, mentionné dans notre texte 3. A la ligne 3, nous proposons d'interpréter anno Dapni Lupi et L. Memm[i] par l'année où Dap(h)nus Lupus et L. Memmius étaient sacerdotes de Caelestis.

4. Les textes épigraphiques concernant les génies des villes ont été groupés par Cesano dans Ruggiero, Dizion. epigraf., III, p. 469-473. Cf. sur les Genii patrii des cités africaines: L. Poinssot, dans les Nouv. archives des miss. scient., nouv. série, fasc. 8, p. 29.

5. Merlin, Bull. archéol. du Comité, 1915, commission de l'Afrique du Nord, 8 mars. Dans l'une, Caelestis est dite conservatriæ civium et civitatis, expression synonyme de Genius civitatis.

actuelles ont lieu, soit, comme cela nous semble très probable, sur l'emplacement même du sanctuaire de Caelestis, génie des Thuburbitani, soit à proximité de cet emplace

ment.

Le texte 1 est contemporain de Commode, les textes 2 et 3 ne peuvent, si l'on en juge d'après l'aspect de leurs caractères, remonter au delà du second siècle après J.-C. Il est bien curieux d'y rencontrer la mention d'un municicipium (textes 1 et 2) et celle d'une civitas (texte 3)', puisque Thuburbo Majus, qualifiée de colonia Julia dans plusieurs inscriptions, figure en outre parmi les sex coloniae Juliae de la liste de Pline, établie, semble-t-il, d'après une statistique ne descendant pas au-dessous de l'an 12 avant J.-C. 3. On doit, à notre avis, admettre qu'à Thuburbo Majus, à côté de la colonia fondée par Auguste, existait une civitas qui, postérieurement, se transforma en municipe. D'autres exemples de villes ayant présenté une constitution analogue ont été signalés dans diverses parties du monde romain; mais l'on doit avouer que dans la plupart des cas l'interprétation des textes permettant de présumer une organisation de cette sorte est fort contestable 3. Laissant de côté, pour le moment du moins, cette grosse question des « communes doubles » 6, nous nous

1. Il nous paraît impossible de contester dans le texte 3 au mot civitas son sens restreint de commune pérégrine. Du reste, dans une cité romaine, concevrait-on le sacerdoce du Génie de la cité confié à un pérégrin comme Faustus Lupus, fils de Daphnus? A ce propos, notons qu'un grand nombre de pérégrins figurent parmi les dédicants des inscriptions publiques de Thuburbo Majus. Le mot civitas doit avoir également son sens restreint dans une dédicace à Caelestis, conservatrix civitatis, mentionnée dans la précédente note.

2. On notera que sur ces six colonies, trois, Thuburbo Majus, Uthina et Maxula, sont situées dans la vallée de l'Oued-Miliane.

3. Cl. Pallu de Lessert, Mém. des Antiquaires de France, LXXI, p. 41. 4. Ibid., p. 75; Comptes rendus de l'Acad. des inscr., 1912, p. 360. 5. Cf. par exemple Ch. Dubois, Pouzzoles antique, p. 31-41. 6. Carthage, dut, à notre avis, comprendre, l'origine, une colonia et une civitas. C'est du moins l'hypothèse qui permet le mieux d'expliquer

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