ce voyageur expose les résultats archéologiques de ses dernières recherches dans les régions de Tourfan et de Leou-lan. Cent quatre-vingts caisses pleines de débris de fresques et de manuscrits ont été expédiées de Kachgar en Inde et viendront enrichir encore la belle collection que le British Museum doit aux précédentes explorations de Sir Aurel Stein; la vieille route des caravanes chinoises dans le bassin du Lop-nor a été fixée avec précision; des fouilles ont révélé plusieurs aspects nouveaux de la vie locale au vie et au vin siècle de notre ère. Sir Aurel Stein suit actuellement, Ptolémée en main, l'itinéraire par lequel se faisait le transport de la soie aux premiers temps de l'ère chrétienne; il se propose de se rendre en Perse par Askabad et Meshed.

M. CAGNAT termine la lecture de son mémoire sur les Proconsuls d'Afrique.

M. Salomon REINACHI étudie un passage d'un poème de Sidoine Apollinaire, écrit en 467, qui, dans l'état où les manuscrits l'ont transmis, est inintelligible. Après avoir réfuté les tentatives antérieures d'explication, M. S. Reinach propose de changer une lettre (urbem en orbem): Sidoine aurait parlé d'un puits sacré où les habitants du Gévaudan prétendaient qu'on pouvait voir la lune, ce qui est impossible sous nos latitudes. M. Reinach s'occupe incidemment du renard de La Fontaine, qui voit la lune dans un puits et la prend pour un fromage; il rappelle que l'assimilation de la lune à un fromage se rencontre aussi au Danemark et en Grèce; peut-être existait-elle également dans une légende du Gévaudan, dont les fromages étaient renommés et exportés jusqu'à Rome.

MM. CHAVANNES, Alfred CROISET el CHATELAIN présentent de quelques observations.

LIVRES OFFERTS

M. COLLIGNON fait hommage à l'Académie, au nom de M. le Directeur de l'Enseignement supérieur, d'un ouvrage en deux volumes intitulé: La Science française, publié par le Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, à l'occasion de l'Exposition universelle et internationale de San Francisco:

L'exposition du Ministère de l'instruction publique de France à San Francisco consiste en une bibliothèque assez abondante où se trouvent réunies les principales publications caractérisant l'activité française dans les différentes branches de la science. Il a semblé utile de donner une sorte de commentaire de cette bibliothèque dans des notices où serait exposée la part de la France dans les progrès et l'état actuel des différentes sciences et qu'accompagnerait une bibliographie. L'ensemble de ces notices constitue les deux présents volumes. Le premier est consacré à la philosophie, aux sciences sociales, aux mathématiques, à l'astronomie, à la physique et à la chimie, à la minéralogie, à la géologie, à la paléobotanique, à la paléontologie zoologique, à la biologie, aux sciences médicales et à la géographie. Le second touche de plus près aux études qui sont du domaine de notre Académie, en particulier à l'égyptologie, à l'archéologie classique, aux études historiques, à l'histoire de l'art, à la linguistique, à l'indianisme, à la sinologie, à l'hellénisme, à la philologie latine et celtique, aux études sur la langue et la littérature française du moyen âge. D'autres notices ont trait à la littérature française moderne, aux études italiennes, hispaniques, anglaises, germaniques, aux sciences juridiques, politiques et économiques. Parmi ces notices, plusieurs portent la signature de membres de notre Compagnie, de notre Secrétaire perpétuel, M. Maspero, pour l'égyptologie; de notre président, M. Édouard Chavannes, pour la sinologie; de M. Alfred Croiset, pour l'hellénisme, et la mienne, pour l'archéologie classique. Dans leur brièveté, elles visent surtout à laisser aux lecteurs auxquels elles sont destinées une idée précise de l'activité de la France dans les divers domaines de la science, où elle a été bien souvent l'initiatrice, et où elle a su toujours marquer l'originalité et la clarté de son génie. Ces caractères de la science française, M. Lucien Poincaré les a résumés dans la préface qui ouvre le premier volume, et où il a défini l'objet et la nature de cette publication. >>

DE

L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

ET BELLES-LETTRES

PENDANT L'ANNÉE 1915

PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD CHAVANNES

SÉANCE DU 1er OCTOBRE

PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD CHAVANNES.

M. HÉRON DE VILLEFOSSE Communique à l'Académie une note de son correspondant, M. le Dr Carton, sur des objets en cristal

de roche :

« Dans une des nombreuses citernes antiques qui parsèment le sol de Carthage, on a découvert un certain nombre d'objets paraissant avoir une valeur à la fois artistique et documentaire. Comme ils ont été transportés hors de Tunisie, il est intéressant de les signaler pour le cas où ils viendraient à disparaître ou seraient publiés sans indication d'origine.

<< Voici la description sommaire que j'en puis donner d'après les renseignements qui m'ont été communiqués et d'après l'examen des photographies, car je n'ai pas vu moi-même les originaux.

« 1° Objet taillé dans un bloc de cristal de roche d'une belle limpidité, haut de 6 centimètres et d'un diamètre de 4 centimètres. Il se compose d'un socle circulaire à deux boudins reposant sur six pieds en forme de tasseaux et portant six