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originaire. On pourrait seulement supposer que Donatianus, mort en 540, à l'âge de 96 ans, est une victime des persécutions dirigées contre les Catholiques africains, au temps de l'occupation vandale, par les rois ariens du pays : relégué alors à Madauros, il y aurait passé le reste de sa vie.

La paléographie de l'inscription présente un curieux mélange de capitale, de semi-onciale et de cursive.

4. Mdaourouch, basilique du Sud. Dalle de grès, provenant du dallage; large et haute de 0m 53, épaisse de 0m 37. Inscription de sept lignes, au-dessous d'une croix latine. Lettres assez régulières, mais de dimensions inégales; hautes en moyenne de 0m 03 aux trois premières lignes, de 0m 02 aux suivantes.

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PREY UITERLIB
RATUP PROFIDE
CATOLICA INEXPILI

ORE CEVITINPACEETUX
ANNI LXXV

DEPOKITUPEKT
DIEX VIIKAI ULI AP

Presviter Libe-
ratus pro fide

catolica in exsili

o reces(s)it in pace, et v(i)x(it)

annis LXXV.

Depositus est

die XV11 Kalendas) iulias.

Cette inscription, trouvée à côté de la précédente, est avec elle dans un étroit rapport. C'est encore l'épitaphe d'un prêtre catholique, un certain Liberatus, persécuté pour sa foi et exilé à Madauros pro fide catolica in exsilio recessit in pace (1.24). Liberatus fut enseveli le 17 des calendes de juillet, sans doute vers le même temps que Donatianus. L'inscription ne peutguère être antérieure au milieu du vr" siècle, époque où apparaît en Afrique la croix latine, figurée ici au-dessus de l'épitaphe. On peut tirer la même conclusion des données chronologiques fournies par les formules. Tout porte à croire que Liberatus a été le compagnon d'exil de Donatianus.

Dans la paléographie de l'inscription, on notera l'emploi accidentel de la semi-onciale et de la cursive, notamment pour les S.

COMMUNICATION

LES DESTRUCTIONS PRODUITES A LA CATHÉDRALE DE REIMS PAR LE BOMBARDEMENT ALLEMAND; OBSERVATIONS NOUVELLES, PAR M. LE D' CAPITAN.

Au cours d'une mission médicale militaire au front, j'ai pu aller passer vingt-quatre heures à Reims, les 30 et 31 décembre dernier.

Durant ce temps, le bombardement s'était ralenti. J'ai

donc pu observer sans difficultés et photographier dans et sur la cathédrale, avec l'autorisation d'ailleurs du Soussecrétaire d'État des beaux-arts et avec le très aimable concours de M. l'abbé Thinot, l'héroïque maître de chapelle de la cathédrale 1.

Je voudrais communiquer à l'Académie quelques observations que j'ai pu faire, lors de cette visite et de la première qui avait eu lieu le 20 novembre, et montrer une série des photographies que j'ai prises.

Je rappellerai tout d'abord que, dès le 4 septembre, les Allemands commencèrent à envoyer quelques obus sur la cathédrale de Reims.

Le bombardement fut systématique les 17, 18 et surtout 19 septembre.

Le soir de ce dernier jour, le feu allumé par les obus prit en trois points :

1o Dans l'échafaudage enveloppant la tour nord de la façade, échafaudage élevé pour les réparations de cette tour;

2o Dans les combles de la grande nef;

3o Dans les combles supérieurs de l'abside.

Immédiatement l'incendie fut formidable. En moins d'une heure, affirme M. l'abbé Thinot, témoin de très près de ce sinistre, tout ce qui pouvait brûler fut la proie des flammes.

Les désastres qui en résultèrent sont :

1o Les détériorations extrêmement graves et même les destructions de toutes les sculptures de la tour N.-O. de la façade, de la porte de ce côté, de la porte centrale de la

1. Depuis le début de la guerre, M. l'abbé Thinot n'a pas quitté son poste. C'est à lui qu'on doit la conservation de la moitié des stalles, qu'il a sauvées de l'incendie. C'est lui qui a organisé le sauvetage du Trésor. Il a dirigé aussi le sauvetage des blessés contenus dans la cathédrale. M. l'abbé Thinot a recueilli, jour par jour, tous les matériaux pour une histoire complète du bombardement de la cathédrale qu'il publiera après la guerre.

façade et des porches les précédant, ainsi que de toutes les sculptures intérieures encadrant en ce point les portes;

2o La destruction de presque tous les vitraux anciens, de la moitié au moins de ceux de la grande rosace, éclatés, fondus ou réduits en miettes.

3o De la magnifique charpente des combles qui remplaça, en 1484, celle qui fut brûlée en 1481, haute de 22 mètres, longue de 120 mètres, large de 14 mètres sur la nef et le chœur et mesurant 61 mètres de long sur le transept, il ne reste absolument que les clous, dont je présente quelques spécimens.

4o De la toiture en plomb qui recouvrait la charpente, il ne reste plus que des coulées de plomb fondu répandues sur la maçonnerie extérieure des voûtes mise à nu et formant, ça et là, de vraies nappes ou de vraies stalagmites produites par le métal en fusion. En voici des spécimens.

5o Du délicieux clocher à l'ange de 1485, en charpente recouverte de plomb ouvré, qui, avec ses huit charmantes cariatides à la base, couronnait l'abside, il ne subsiste rien.

6o Du carillon de 1772, placé dans l'amorce de la flèche centrale qui ne fut jamais exécutée, il ne reste que des

débris de cloches et une vraie mousse de bronze formant des amas gisant sur la maçonnerie du dessus des voûtes... En voici de typiques spécimens.

7° Toutes les cloches de la tour nord de la façade sont tombées sur les voûtes recoupant le milieu de la tour, brisées ou fondues, sauf les deux bourdons, très détériorés d'ailleurs.

8° Les dévastations intérieures sont multiples. Les pierres de tous les soubassements, et même souvent plus haut, sont profondément altérées par le feu. Toute la surface interne de la façade avec ses charmantes sculptures est absolument rongée et effritée. L'autel, la moitié des stalles n'existent plus. En nombre de points, il y a des destructions formi

dables, quelquefois produites par un seul de ces énormes projectiles de 170, hauts de 80 cm.1, dont les éclats énormes, épais, comme écrasés, avec bords acérés, et la formidable expansion gazeuse, au moment de l'éclatement, démolissent tout ce qui se trouve dans le voisinage. Tel le cas dans un large escalier à vis, au-dessus de la sacristie, dont la construction extrêmement robuste semblait devoir défier toute chute de projectile et qui servait souvent de refuge au personnel de l'église durant les divers bombardements. Or un de ces énormes projectiles perfora le mur extérieur en pierres de taille, fort épais, vers le premier étage de l'escalier, puis, pénétrant dans la cage, il y éclata en détruisant complètement toutes les longues marches en pierre de taille, depuis le premier étage jusqu'aux deux ou trois premières marches. L'escalier, qui paraissait si puissant, est complètement éventré et en partie détruit.

En un autre point, des arcs de contreforts ont été brisés comme si c'eût été un fétu de bois, etc. Les détails de ces dévastations et d'autres ont été relevés et seront publiés par M. l'abbé Thinot.

Je me permettrai maintenant de faire passer sous les yeux de l'Académie trente-huit projections représentant quelques-unes de ces effroyables blessures faites par les Allemands à la vieille basilique.

La plupart sont la reproduction sur verre des clichés que j'ai pris le 30 décembre 1914. M. l'abbé Thinot a bien voulu me communiquer quatre de ses excellentes photographies complétant les miennes. Comme comparaison et pour bien. montrer l'état ancien de tel ou tel point, avant de faire voir l'état actuel, je présenterai quelques clichés pris d'après des photographies déjà vieilles appartenant à la Bibliothèque du Service des monuments historiques au Sous-secrétariat

1. Il y en a encore un qui, n'ayant pas éclaté, gît sur le dessus des voûtes vers le milieu de la nef.

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