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Fils d'un indigène qui portait le nom punique de Bostar, il était devenu citoyen romain et était inscrit dans la tribu Galeria '.

M. HERON DE VILLEFOSSE Communique ensuite, de la part de M. H. Rouzaud, ancien député, percepteur à Narbonne, le dessin d'une inscription découverte dans cette localité en juin 1915.

M.FABIO
M.M.M.LG

MERCATOR

DVBENSI

Dans son état actuel le monument se compose de deux frag ments appartenant à une stèle funéraire arrondie au sommet et 1. Voir ci-après.

ornée d'une rosace avec motif en hélice; ces fragments ont été extraits du mur de l'hôtel de ville de Narbonne, façade sur la rue de la République. La mutilation en deux fragments résulte de l'extraction actuelle qui a été très difficile : la partie inférieure manque; elle est restée dans le mur de l'hôtel de ville; la partie supérieure avait été abattue dans l'antiquité lorque la pierre fut utilisée dans la construction du rempart.

Il s'agit d'un certain Fabius, affranchi de trois frères portant tous les trois le même prénom, Marco) Fabio, (trium) M(arcorum) liberto). A la fin de la seconde ligne était inscrit le nom servile, actuellement enlevé en grande partie par une cassure de la pierre; il n'en subsiste que la première lettre, un G. Étant donné le petit espace disponible entre ce G et le bord de la pierre, on ne peut supposer qu'un nom très court, par exemple Gratus ou Geta, le vestige de lettre, reconnu sur la pierre après le G, pouvant appartenir également à un R ou à un E. A la troisième ligne, il faut compléter mercator[i]. La quatrième ligne renfermait un ethnique dont il est regrettable de ne posséder que la fin. Il est permis de songer soit à une localité de la Gaule, soit à une localité espagnole, peut-être Cor[dubensi]? La longueur de la cassure semble indiquer qu'il manque environ trois ou quatre lettres au début de la ligne.

Ainsi le défunt était un commerçant établi à Narbonne. L'épigraphie de cette localité a fait connaître un certain nombre de gens, venus de différents points de la province narbonnaise et fixés à Narbonne pour s'y livrer au négoce. Les uns sont d'Aix, de Fréjus, de Toulouse, de Marseille; un autre, qualifié Bergusianus, est de Bourgoin (Isère). Les inscriptions mentionnent aussi un Lyonnais et un homme du pays des Gabales. Parmi les originaires de la péninsule ibérique, on en trouve un de Tarragone, un autre de Segobriga, un troisième est Lusitanien.

M. le comte DURRIEU termine sa communication sur le Missel du cardinal d'Estaing, retrouvé jadis par lui à la Bibliothèque de Munich. La famille d'Estaing, dont était le cardinal et qui s'est éteinte dans la personne du célèbre amiral d'Estaing, décapité en 1794 sur l'échafaud révolutionnaire, avait le privilège de porter comme blason, avec l'addition d'un chef d'or, les armoiries royales de France : d'azur aux fleurs de lis d'or. Les d'Estaing

prétendaient que ce privilège, auquel Boileau a fait allusion dans sa satire V (Sur la noblesse), écrite en 1665, provenait de ce qu'un des leurs avait sauvé la vie du roi Philippe-Auguste à la bataille de Bouvines. En 1750, cette tradition parut tout à coup se confirmer par la découverte au château d'Estaing, dans une mystérieuse cachette révélée d'une façon romanesque, d'une charte de Philippe-Auguste, relative précisément à la concession du blason royal aux d'Estaing à la suite de la journée de Bouvines. Malheureusement, cette charte était un faux. Le Missel du cardinal, s'il n'élucide pas la question de l'origine du privilège héraldique des d'Estaing, prouve du moins qu'au xive siècle les membres de cette famille étaient déjà bien en possession du droit, non contesté, d'arborer pour leurs armoiries les fleurs de lis des rois de France.

COMMUNICATION

INSCRIPTION RELATIVE A LA RÉVOLTE D'AEDEMON,
PAR LE LIEUTENANT LOUIS CHATELAIN,

CHARGÉ DE MISSION DU GOUVERNEMENT MAROCAIN.

On sait, par un passage de Pline (V, 1, 11), que le principal instigateur d'une révolte qui eut lieu en Maurétanie Tingitane, à la fin du règne de Caligula, se nommait Aedemon. Le roi Ptolémée était à Rome lorsque l'empereur, convoitant ses richesses, le fit assassiner. Les indigènes se soulevèrent et l'un des affranchis du roi défunt tint pendant quelque temps les Romains en échec. Plusieurs insurrections s'ensuivirent; toute la Tingitane fut agitée. «Romana arma primum, Claudio principe, in Mauretania bellauere, Ptolemaeum regem, a C. Caesare interemptum, ulciscente liberto Aedemone. »

Une inscription récemment découverte à Volubilis nous

apprend le nom du personnage qui commanda les troupes auxiliaires envoyées contre Aedemon et qui fut l'objet de faveurs spéciales de l'empereur Claude.

M. le général Lyautey a bien voulu me permettre de communiquer ce curieux texte épigraphique à ses confrères de l'Académie des inscriptions. Les fouilles de Volubilis sont d'ailleurs, en quelque sorte, l'œuvre même du Commissaire résident général, par l'initiative complète qu'il en a eue, par l'intérêt constant qu'il y a pris. Les travaux sont dirigés par le lieutenant-colonel Bouin, du 4o tirailleurs, auquel j'ai été adjoint.

2

L'inscription est gravée sur un socle en pierre où les traces des pieds de la statue sont nettement visibles. Elle a été trouvée à l'Ouest du grand édifice que Tissot proposait de prendre pour une basilique1, et que M. de La Martinière a, selon toute vraisemblance, identifié avec le templum cum porticibus élevé, en l'an 158 de notre ère, par les cultores domus augustae3. Aux abords immédiats de cet édifice, on a mis à jour, à l'Ouest, un escalier de quatre marches qui le borde sur toute sa longueur. C'est à quelques pas à peine de la dernière marche que se trouvait la pierre.

Cette base de statue, haute de 1 m 424, n'a pas trop souffert des intempéries : elle était du reste recouverte par une couche de terre d'environ 1 m 50 à 2 mètres. Le cartouche, circonscrit par plusieurs moulures très simples, est brisé en un endroit, mais le texte n'offre aucune difficulté de lecture. La pierre, très dure, présente çà et là quelques éclats que le lapicide a préféré éviter; les lettres sont gravées sur des lignes tracées comme sur les manuscrits. Les lettres varient, suivant les lignes, de 0 m 04 à 0m 015.

1. Recherches sur la géographie comparée de la Mauretanie tingitane, dans les Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des inscriptions, 1re série, t. IX, 1 partie, 1877, p. 152.

2. Journal des Savants, 1912: lettre à M. Cagnat.

3. C. I. L., VIII, 11825.

m

4. Larg. 0 74; épaiss. 0 49. Cartouche de 0≈ 87 sur 0

49.

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AED SVFETI II V R
FLAMINI PRIMO
IN MVNICIPIO SVO
PRAEF AVXILIOR ADVERSVSAEDEMO
NEM OPPRESSVM BELLO
HVIC ORDO MVNICIPII VOLVBOB ME
RITA ERGA REM PVB ET LEGATIO
NEM BENE GESTAM QVA AB DIVO
CLAVDIO
CIVITATEM RO
MANAM ET CONVBIVM CVM PERE
GRINIS MVLIERIBVS IMMVNITATEM
ANNOR X INCOLAS BONA CIVIVM BEL
LO INTERFECTOR VM QVORVM HERE
DES NON EXTABANT SVIS IMPETRA
VIT

FABIA BIRA IZELTAE F VXOR INDVLGE
NTISSIMO VIRO HONORE VSA IMPENSAM

REMISIT

ET.D.S.P.D.D.

DIC

M. Valerio), Bostaris f(ilio), Galeria tribu), Seuero, aed(ili), sufeti, duumuir(o), flamini primo in municipio suo, praef(ecto) auxilior(um) aduersus Aedemonem oppressum bello.

Huic ordo municipii Volub(ilitani), ob merita erga rem pub(licam) et legationem bene gestam, qua ab diuo Claudio ciuitatem romanam et conubium cum peregrinis mulieribus, immunitatem annor(um) decem incolas (sic), bona ciuium bello interfectorum quorum heredes non extabant suis impetrauit.

Fabia Bira, Izeltae f(ilia), uxor, indulgentissimo uiro honore usa, impensam remisitet d(e) s(ua) p(ecunia) d(edit), d(e)dic(avit).

Le texte est assurément le plus important qui ait été

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