Le PRÉSIDENT remercie M. Pottier de sa communication et le prie d'adresser à M. Franz Cumont l'expression des sentiments de commisération et d'admiration que sa lecture a éveillés dans le sein de l'Académie.

Le SECRÉTAIRE perpétuel donne lecture de l'extrait suivant du procès-verbal de la séance tenue à l'Académie des Sciences, le 18 janvier :

<<< Sur l'initiative de Lord BRYCE et de Sir William RAMSAY, << associés étrangers, les associés et correspondants britanniques << de l'Institut de France se sont unis, dans une pensée de << confraternelle solidarité, pour apporter leur contribution << personnelle aux œuvres d'assistance de l'Institut. Ils ont fait « remettre au Secrétariat par les soins de M. Charles-Édouard <«< Guillaume, la somme de trente-une guinées, en y joignant << l'expression de leur chaleureuse sympathie.

>>

Le PRÉSIDENT rappelle qu'un mois s'est écoulé depuis la mort de M. Charles Joret, académicien libre, et demande à l'Académie s'il y a lieu de lui donner immédiatement un successeur ou s'il convient de remettre le remplacement à six mois, conformément au règlement.

L'Académie, à mains levées, décide qu'il est préférable, vu les circonstances, de remettre l'élection à six mois.

M. Paul FOURNIER donne lecture de sa Notice sur la vie et sur les travaux de M. le duc de La Trémoïlle, son prédécesseur à l'Académie '.

LIVRES OFFERTS

M. Louis LEGER présente, au nom de M. Cagnat et au sien propre, un ouvrage russe de M. Michel Rostovtsev, professeur de philologie latine à l'Université de Saint-Pétersbourg : La peinture décorative antique dans la Russie méridionale (2 vol. in-4°). Cet ouvrage est

1. Voir à la fin du présent cahier.

publié par la Commission impériale archéologique. M. Rostovtsev a déjà donné en français et en allemand des ouvrages d'archéologie et de numismatique qui l'ont fait connaître en dehors de son pays. Il a aussi beaucoup publié en sa langue maternelle. Le présent ouvrage est un inventaire très consciencieux des richesses archéologiques de de la Russie méridionale, notamment des objets découverts à Olbia, à Kertch, à Kherson. Il est accompagné d'un grand nombre de vignettes et de 112 planches dont quelques-unes sont fort remarquables. En tête du volume figure la table en français de ces illustratrations. Malheureusement le texte français n'a pas été répété au bas des planches, et il est à craindre que ce précieux ouvrage ne soit bien rarement consulté dans notre pays.

M. Salomon REINACH dépose sur le bureau de l'Académie la brochure suivante, extraite des « Comptes rendus de la XIV⚫ session du Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistorique », Genève, 1912: L'orientation des mégalithes funéraires et le culle solaire à l'époque néolithique. Les rochers à sabots d'équidés et la théorie de leurs légendes (sculptures vraies et dépressions naturelles), par M. Marcel Baudoin.

M. C. JULLIAN dépose sur le bureau le no LXIV de ses Notes galloromaines (extr. de la «< Revue des Études anciennes »>, Bordeaux et Paris, in-8°).

Le SECRÉTAIRE PERPETUEL présente les ouvrages suivants :

G. MASPERO, Les monuments égyptiens du Musée de Marseille (nos 53-59); tirage à part du Recueil de travaux, Paris, 1914, in-8°; G. MASPERO, Chansons populaires recueillies dans la Haute-Égypte de 1900 à 1914 pendant les inspections du Service des Antiquités (ext. des Annales du Service des Antiquités). Le Caire, 1914, in-8°; Gouvernement Égyptien. Rapport du Service des Antiquités pendant l'année 1913 (Le Caire, 191, in-8°);

-

Edward Léon, Le verdict américain sur la guerre. Réponse au Manifeste des professeurs allemands par Harden Church (Avignon, 1915, in-18);

Julien Feuvrier, Les monuments gaulois du Musée de Dôle (9o Congrès préhistorique de la France), Le Mans, 1914, petit in-8°.

COMPTES RENDUS DES SÉANCES

DE

L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

ET BELLES-LETTRES

PENDANT L'ANNÉE 1915

PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD CHAVANNES

SÉANCE DU 5 FÉVRIER

PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD CHAVANNES.

M. le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts adresse au Secrétaire perpétuel la lettre suivante :

Paris, le 29 janvier 1915,

Monsieur le Secrétaire perpétuel,

A la date du 22 janvier courant, vous avez bien voulu m'adresser, en vue de leur publication dans les « Mélanges de l'École française de Rome », les articles et notes qu'a laissés, dans les Archives de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, M. Jean Martin, membre de l'École, tué à l'ennemi.

J'ai l'honneur de vous accuser réception de ces documents. Conformément à votre désir, je les transmets, par lettre de ce jour, à M. le Ministre des affaires étrangères, en le priant de vouloir bien les faire parvenir, par la valise diplomatique, à M. le Directeur de l'École française de Rome.

Agréez, etc.

Pour le Ministre,

Le Directeur de l'Enseignement supérieur.

L. Poincaré.

1915.

M. CAGNAT lit un mémoire sur les fournitures de blé et d'huile que les provinces africaines devaient livrer à Rome à l'époque impériale. Il étudie les procédés administratifs employés pour faire parvenir ces livraisons jusqu'à Ostie, et surtout l'organisation des associations d'armateurs chargées de ce service.

M. Glotz, professeur à la Sorbonne, fait une communication sur le droit des gens dans l'antiquité grecque :

« L'antiquité grecque a connu un droit des gens qui rappelle à bien des égards celui des temps modernes. Il avait pour sanctions la vindicte divine et l'opinion publique des nations. Il trouva réunies les conditions politiques et morales qui étaient nécessaires à son développement : la pluralité des cités et l'unité de civilisation. Au-dessous de ce « droit commun aux Grecs », il existait un «< droit commun aux hommes », plus rudimentaire, et qui convenait aux relations des Grecs avec les peuples qu'ils appelaient barbares. La conquête de l'Asie par Alexandre, en abattant les barrières qui séparaient la Grèce de l'Orient, ne laissa subsister que le droit des gens humain. »

M. Maurice CROISET, après avoir signalé l'intérêt présent de ce mémoire, demande à M. Glotz s'il a l'intention de poursuivre dans le domaine pratique le principe qu'il a évoqué; car si ce principe était admis dans la théorie, il n'avait, au ve siècle, que peu d'influence sur la pratique; au contraire, au ve siècle, il a évolué et, dans le Menexène, par exemple, Platon essaie d'établir une différence entre la conduite tenue dans les guerres entre Grecs et dans les guerres avec les Barbares.

M. POTTER lit, en comité secret, son rapport général sur les travaux des Écoles françaises d'Athènes et de Rome au cours de l'année 1914'.

1. Voir plus loin.