Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Benvenuto Cellini séjourne au Petit Nesle sous

François Ier.

1570. L'hôtel est acheté par le duc de Nevers.
1646. L'hôtel est acheté par Henri du Plessis-Guéné-
gaud.

1670. L'hôtel est acheté par la princesse de Conti.
1661. Les exécuteurs testamentaires de Mazarin
achètent le terrain entre l'hôtel Guénégaud

et la rue de Seine (Collège des Quatre nations).

M. Seymour de Ricci communique, d'après un manuscrit de sa collection, le texte d'une lettre datée de 1327 montrant comment un prince de famille française, Robert d'Anjou, préparait ses sujets à résister à une agression germanique'.

COMMUNICATION

LA MOBILISATION A NAPLES EN 1327,

PAR M. SEYMOUR DE RICCI.

Il y a quelques mois, j'ai eu l'occasion d'acquérir un curieux manuscrit vendu aux enchères à Londres, avec la bibliothèque de l'hébraïsant Christian D. Ginsburg 2.

C'est un recueil intitulé Scutella pauperum dans lequel un lettré italien a transcrit pour son usage un certain nombre de pièces qui, à divers titres, lui semblaient remarquables. L'une d'elles me paraît mériter d'être communiquée à l'Académie. C'est une lettre de Robert d'Anjou, adressée à ses sujets de Naples, le 30 mars 1327. Elle nous montre dans quel esprit, au xive siècle, un prince de famille française préparait les siens à résister à un agres

1. Voir ci-après.

2. N° 488 du catalogue de sa vente (Londres, 14 juillet 1915).

seur germanique. Je ne la lirai pas en entier, me bornant à en analyser les principaux passages.

La défense de la patrie, dit Robert d'Anjou, est un droit naturel (de jure naturae recte defenditur patria et injuria juste pulsatur illata; chez les anciens déjà, le souci de la préparation militaire l'emportait sur l'amour paternel (apud antiquos equidem fuit potior cura castrorum quam vigeret interne caritas liberorum). C'est la justification de la guerre (hinc bellum licitum optime producitur). Mais Louis IV de Bavière, dit le Bavare, passe pour faire des préparatifs inquiétants: on craint qu'il ne pénètre en Italie et n'envahisse brutalement le royaume de Sicile (partes italicas adeat et regnum nostrum Siciliae violenter invadat). Il aurait concentré à cet effet ses armes et ses reîtres

(jamque ad hoc apparatum fecisse asseritur armorum et gentium turbulentum). Rien de plus dangereux que de pareilles mesures (sunt autem hujusmodi concitativa scandali et provocativa dissidii, antiquum odium belli et interitus Conradini). Le pape Jean XXII a été contraint d'excommunier le Bavare, suis exigentibus culpis atque malicia.

Le devoir de Robert d'Anjou est tout tracé il doit défendre son royaume de Sicile de toutes ses forces et par les meilleurs moyens (toto conamine, optimis et aptis praesidiis). Voici ce que doivent faire ses sujets. Au reçu de sa lettre (visis praesentibus), ils éliront leurs délégués (eligatis vestros nuncios seu syndicos), hommes de confiance. (viros utique sufficientes et probos), avec pleins pouvoirs (cum potestate plenaria), qui se rendront auprès de lui (accessuros ad nostram praesentiam), pour délibérer des voies et moyens (ad exquirenda optima remedia). Ces délégués, avec ceux du clergé et des communes (una cum prelatis et syndicis aliis universitatum regni), se réuniront à Naples, le 20 avril. Leur présence est indispensable (infallibiliter sint praesentes) et ils rechercheront avec leur souverain quelles sont les mesures à prendre : il attend d'eux

consilia laudanda et praesidia fructuosa. Le sort du royaume en dépend.

Les étapes de la campagne de Louis IV en Italie ont été vingt fois racontées : ses rapides progrès à travers l'Italie du Nord, son entrée à Rome, la déposition de Jean XXII et la nomination de Nicolas V. Puis ce fut la fortune contraire, la résistance acharnée de Robert d'Anjou, la retraite vers le Nord, la défaite de Louis IV sous les murs de Milan, enfin le départ de l'envahisseur qui repassa les Alpes sans armée et sans gloire, lui qui avait déposé un pape et s'était fait couronner à Rome.

Voici au reste le texte intégral de la lettre qui a dû être souvent copiée à l'époque puisque notre transcripteur a noté en marge une variante :

<< Littere regie de obviacione contra ducem Bavarie dictum Bavarum.

((

<«< Robertus rex etc., universis hominibus civitatis Neapolis fidelibus suis, etc.

De jure nature recte defenditur patria et injuria juste pulsatur illata. Apud antiquos equidem fuit pocior cura castrorum quam vigeret interne1 caritas liberorum. Hinc bellum licitum optime producitur. Hinc armis collidentibus

mutuo concertatur.

<«< Sane generosus vir Dominus Ludovicus dux Bavarie, Bavarus nominatus, parare se dicitur quodam vulgari proloquio, ut partes ytalicas adeat et regnum nostrum Sicilie violenter invadat. Jamque ad hoc apparatum fecisse asseritur armorum et gentium turbulentum. Sunt autem hujusmodi concitativa scandali et provocativa dissidii, antiqum odium belli et interitus Conradini.

<< Indevocio pertinax et contumacia petulans dicti ducis. ad sanctissimum in Christo patrem et dominum nostrum Dominum Johannem) divina providentia Sacrosancte

1. En marge: « aliter interius ».

Romane Ecclesie Summum Pontificem, qui dictum ducem, suis exigentibus culpis adque malicia, excommunicavit, provinciae et electionis jure quod idem dux in regno Alemanie praetendebat, justicia exposcente privavit. Favor praecipuus quem impendit dictus Bavarus infidelibus et indevotis Sacrosancte Matris Ecclesie, qui devotos et fideles ejusdem persequitur suo posse.

<< Oportet nos itaque motivis istis quampocius impellentibus optime resistere ut ad tollenda tot gravia et periculosa molimina toto conamine optimis et aptis praesidiis obviemus, per que regnum nostrum Sicilie, communis itaque patria, actore Domino conservanda, defensum permaneat et injura presumptuosius attentata recedat1.

« Quocirca fidelitati vestre sub pena nostro vobis arbitrio infligenda, presentium tenorem mandamus expresse, quatenus incontinenter, visis presentibus, eligatis vestros nuncios seu syndicos, viros utique sufficientes et probos, cum potestate plenaria, acces suros ad nostram presenciam, ad exquirenda optima remedia per que conatibus infidelium. Sancte Matris Ecclesie et nostrorum possimus pro conservacione vestra aliorumque nostrorum fidelium dante Domino salubriter obviare. Ita quidem quod ipsi syndici unacum prelatis et syndicis aliis universitatum regni prefati quos adhoc eciam convocandos providimus in civitate Neapolis xx° instantis mensis Aprilis, infallibiliter sint presentes pariter colloquturi nobiscum de viis modis adque consiliis que in tam arduo negocio ex cautela deliberacionis exacte perinde requirantur; per que, actore Domino, nobis et regno prefato consilia laudanda proveniant et presidia fructuosa contingant. Unde statum prosperum regni prefati nostrumque similiter operosum medium et felix exitus subsequatur.

<< Datum Neapoli per B. de Capua militem logothetam et

1. Ms. « recedate ».

Benvenuto Cellini séjourne au Petit Nesle sous
François Ier.

1570. L'hôtel est acheté par le duc de Nevers.
1646. L'hôtel est acheté par Henri du Plessis-Guéné-
gaud.

1670. L'hôtel est acheté par la princesse de Conti.
1661. Les exécuteurs testamentaires de Mazarin
achètent le terrain entre l'hôtel Guénégaud

et la rue de Seine (Collège des Quatre nations).

M. Seymour de Ricci communique, d'après un manuscrit de sa collection, le texte d'une lettre datée de 1327 montrant comment un prince de famille française, Robert d'Anjou, préparait ses sujets à résister à une agression germanique '.

COMMUNICATION

LA MOBILISATION A NAPLES EN 1327,

PAR M. SEYMOUR DE RICCI.

Il y a quelques mois, j'ai eu l'occasion d'acquérir un curieux manuscrit vendu aux enchères à Londres, avec la bibliothèque de l'hébraïsant Christian D. Ginsburg 2.

C'est un recueil intitulé Scutella pauperum dans lequel un lettré italien a transcrit pour son usage un certain nombre de pièces qui, à divers titres, lui semblaient remarquables. L'une d'elles me paraît mériter d'être communiquée à l'Académie. C'est une lettre de Robert d'Anjou, adressée à ses sujets de Naples, le 30 mars 1327. Elle nous montre dans quel esprit, au xive siècle, un prince de famille française préparait les siens à résister à un agres

1. Voir ci-après.

2. N° 488 du catalogue de sa vente (Londres, 14 juillet 1915).

« ZurückWeiter »