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rivera le vent du 18° siècle, qui soufflera sur le vieil édifice religieux, et balayera, comme tant d'autres poussières, dans son aveuglement impie, la poussière inféconde d'un établissement déjà vermoulu. Les hommes prendront d'abord cette ruine totale pour une ruine subite. Mais, quand ils y regarderont de plus près, ils y verront clairement la main de Dieu, et l'œuvre lente et funeste de la corruption des âges..

Théclogie Morale, à l'usage des curés et des confesseurs, par Mgr Thomas-M.-J. Gousset, archevêque de Reims, légat né du SaintSiége, primat de la Gaule Belgique, etc.; 2 vol. in-8°, à la librairie catholique de Perisse Frères, Paris, rue du Pot-de-Fer Saint-Sulpice, 8, et chez Waille, libraire éditeur, rue Cassette, 6 et 8.

son maître, Phistoire de ces temps obscurs; Ordé. | nieusement, des maîtresses de Louis XV. Puis ar ric Vital, au 12e siècle, devenir aussi, lui cluniste, l'un des principaux écrivains de cette époque; et au-dessus d'eux tous, la belle figure de Pierre-leVénérable, souvent cité, mais trop peu connu, répandre un éclat tellement universel, que bien peu de renommées peuvent lui être comparées, et qu'il faut le grand nom de saint Bernard, son ami et son contemporain, pour l'égaler et le surpasser peut-être. On s'arrête avec complaisance à cette tête active et calme, que les controverses les plus ardentes n'empêchaient pas d'aimer les Celtes antiques, et dont plus d'une page mélancolique et tendre rappelle involontairement à l'esprit les Méditations de Lamartine. Certes, de si belles choses avaient besoin d'être créées et expliquées par une noble législation monastique. Aussi, toujours et admira. blement fidèles à la règle de saint Benoît, les statuts de Cluny, fameux dans les annales religieuses, consacrent-ils à chaque article les droits de la vertu et du mérite, la libre admissibilité aux emplois, l'électivité du chef de l'ordre; l'égalité la plus absolue, sans distinction de naissance et de richesses; en un mot, tous ces principes de liberté religieuse et populaire que l'Église a apportés dans le monde, et que le 18° siècle, destructeur du christianisme, imitait, sans le savoir, dans son ignorant plagiat, en les souillant et en les pervertissant. Et ce n'est pas sans étonnement qn'on remarque, dans la simple législation d'un cloître, la révélation de presque tous les insolubles problèmes de la saine politique et de tous les mystères des institutions sociales.

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Après avoir été le sommet de la rénovation monastique, après avoir exercé une incalculable influence sur le monde religieux et politique morcelé, fractionné, du moyen âge, Cluny ne pouvait manquer de descendre à mesure que s'élèveraient de nouvelles puissances, à mesure que la papauté et la royauté se monarchiseraient en Europe, et voudraient abaisser et gêner les corporations trop puissantes, dans leurs acquisitions territoriales comme dans leur crédit moral; à mesure que les communes et les parlements naîtraient et se ligue-❘ raient avec le pouvoir monarchique centralisateur. Car ce fut le sort commun, et respectable sans doute, des plus illustres fondations religieuses. Nulle chose, ici-bas, ne prospère et ne grandit que par l'indépendance, et toutes les vertus elles-mêmes deviennent stériles lorsque leur force d'expansion est comprimée par un maître étranger.

« Aussi Cluny, qui se relève sous saint Louis, se débat en vain et longtemps au 14 et au 18e siècle, contre la menaçante prépondérance du pouvoir civil. Sa résistance honorable ne l'empêchera pas de tomber enfin, à travers les désastres des guerres de religion, entre les mains de François 1er et de Richelieu. Et l'on aura, un jour, le lamentable spectable de l'une des plus grandes choses qui vécurent parmi les hommes, devenant la proie d'un commissaire royal, d'un simple maître des requêtes, du confesseur de Louis XIV, et, plus tard et ignomi

L'impression profonde qu'a déjà produite la publication du premier volume de cet ouvrage, est une preuve de sa baute importance. Dans un moment où la guerre allumée contre l'Église a lancé des traits injustes jusque sur son enseignement clé rical et ses livres de théologie; lorsque le puritanisme Janséniste après avoir tari les sources de la saine doctrine, essayait sous un nouveau déguisement de fermer les sources de la grâce, il fallait bien qu'une voix puissante s'élevât dans l'Église de France, pour montrer son enseignement et sa morale, toujours purs, toujours intacts et toujours empreints du caractère de la perfection divine la plus consolante, de la miséricorde et l'amour du salut des pauvres pécheurs. Or, tel est le caractère dominant de l'ouvrage de l'illustre archevêque de Reims.

Ce beau livre n'est point une œuvre de polémique; c'est un enseignement grave, prudent, profond, clair et propre à rétablir et à resserrer de plus en plus les liens sacrés de l'unité catholique. Son étude aura, nous n'en doutons point, pour heureus effet de montrer aux ennemis de l'Église qu'elle est toujours sainte et la mère de toute vraie morale, de tracer à tous les directeurs des âmes des routes sûres et certaines, d'apprendre aux jeunes prêtres la prudence de l'âge mûr et d'une longue expérience, d'effacer enfin les dernières traces qui pouraient encore rester du passage du Janseniame. C'est sans doute pour obtenir tant d'heureux résultats que l'illustre auteur s'est décidé à publier cette théologie en français.

En lisant attentivement ces deux volumes, on est bientôt convaincu que l'ordre, la méthode et la science profonde de l'auteur, lui ont permis de renfermer dans un cadre restreint un enseignement beaucoup plus complet qu'aucun des théologiens élémentaires et même que la plupart de ceux qui ont traité la théologie morale dans tous ses détails. Appuyé sur les principes les plus solides, il n'a eu qu'à en faire l'application continuelle pour en faire sor tir toutes les solutions. Le traité du Décalogue, renfermant la justice, les obligations et les contrats;

celui de la pénitence, de l'Eucharistie, de l'ordre et du mariage, sont exposés avec une supériorité de doctrine, un enchaînement et une profondeur de science théologique, qui ne laissent rien à désirer. Mais ce qui étonne surtout, c'est de voir comment toutes les questions de détails, de pratique journalière, que l'on ne peut espérer de rencontrer qu'éparses dans un grand nombre de volumes, se trouvent ici toutes réunies et résolues. Rien n'est omis, rien n'est oublié; ainsi les questions liturgiques pour la célébration des saints mystères, l'administration des sacrements, la récitation de l'office divin, y sont traités aussi bien que les obligations des divers degrés de la hiérarchie sainte, depuis celles des clercs jusqu'à celles plus augustes de l'évêque. La conduite et les obligations du confesseur envers les pécheurs de tout rang, de tout âge, comme envers les âmes élevées dans les sentiers de la piété,

Etat des diverses Publications de l'Imprimerie catholique au 31 Août 1845.-S'adresser à M. l'abbé Migne, au PetitMontrouge, Paris. (Suite et fin '.)

Histoire de Jésus-Christ, par le comte de Stolberg. 2 vol. in-8°. Prix : 6 fr. les 2 vol.

Vies des Saints pour tous les jours de l'année, avec pratique et prière à chaque Vie, instructions sur Prix: 13 fr. les deux vol. les dimanches et fêtes, et 376 gravures. 2 vol. in-4o.

Cet ouvrage s'est vendu 80 fr. dans le principe chez M. Blaise, son éditeur.

Devoirs du Sacerdoce, par M. l'abbé Ma-
thieu. 3 vol. in-8°. Prix : 9 fr. les trois vol.
Le livre de la vie spirituelle. 1 vol. in-8°.
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Lettres inédites de Saint François de

lui sont exposées de manière à ne le laisser jamais Sales. 2 vol. in-8°. Prix : 4 fr. les deux vol.

dans l'embarras, en sorte que l'on ne peut plus dire de cette doctrine éminemment pratique, qu'il est impossible de la suivre rigoureusement dans l'application; tout au contraire rend ici l'application facile, en la fondant sur les vrais principes entendus et compris dans le sens miséricordieux et maternel, de la sainte Église; fondé en effet sur l'autorité des conciles tant généraux que particuliers, sur les décisions de l'Église romaine, sur l'enseignement des pères, des docteurs et des théologiens, le savant auteur a tout lu, tout médité et tout cité. Il a même su dépouiller de leur rigorisme ceux qui en étaient le plus entachés, en scrutant et recueillant, pour les mettre en lumière, la vérité et la miséricorde perdues dans les nombreuses pages dictées par la rigueur d'one science qui n'avait jamais médité les secrets et les manifestations infinies de la bonté divine.

Ce n'est pas tout; les questions les plus actuelles, telles que celles du prêt à intérêt, du magnétisme animal, etc., y sont traitées avec une sagesse bien propre à guider les pères des âmes. Les curés et desservants y trouveront aussi un traité succinct de l'administration temporelle des paroisses qui leur évitera souvent bien des embarras.

Est-il besoin de dire maintenant que la théologie morale d'un des plus savants prélats de l'Église de France, est destinée à devenir le manuel de tous les prêtres? qu'elle laisse bien loin derrière elle tout ce que nous avions en ce genre, et qu'elle achève de placer son auteur au plus haut rang de la science théologique? Nous savons avec quel vif enthousiasme elic a été accueillie, non-seulement par un grand nombre de professeurs expérimentés, mais encore par les plus vénérables de nos évèques par leur pru. dence et par leur âge: qu'il nous soit donc permis d'être ici, envers le très-vénérable auteur, l'organe public de la sincère reconnaissance de tous.

F.-L.-M. MAUPIED,

Prêtre, docteur és-sciences, memb. de la
soc. lit. de l'université de Louvain.

Cet ouvrage est indispensable pour compléter toutes les éditions anciennes et modernes des œuvres du Saint.

Dictionnaire général de la langue française et Vocabulaire universel des Lettres, des Sciences, des Arts et des Métiers, par Raymond. 2 très-forts vol. in-4°. Prix: 20 fr. les deux vol. Le Protestantisme. 1 vol. in-12. Prix: 1 fr. Lyre sacrée ou Recueil de Cantiques anciens et modernes, formant un cours complet d'instructions sur la religion, avec les airs notés à une, deux, trois et quatre voix, suivis d'un petit Recueil de Prières et d'une Méthode courte et facile pour apprendre la musique en connaissant le plainchant, par H.-N. Didon, prêtre, ex-missionnaire d'Amérique. 1 fort vol. in-12. Prix : 3 fr. 75 c.

Le Même, sans airs notés ni méthode pour apprendre la musique. 1 vol. in-12. Prix: 1 fr. 50 c. Pèlerinage de Saint-Vincent-de-Paul, avec les moyens de le sanctifier. 1 vol. in-32. Prix : 60 c.

Institutiones catholicæ in modum catecheseos, in quibus quidquid ad religionis historiam et Ecclesiæ dogmata, mores, sacramenta, preces, usus et cæremonias pertinet, totum id brevi compendio ex sacris fontibus Scripturæ et traditionis explanatur; ex gallico idiomate in latino sermone translatæ, adjectis singulis e Scriptura et traditione petitis probationibus et testimoniis, auctore Pouget. 12 vol. in-12. Prix: 30 fr."

Traduction commentaire des Instituts de Justinien, avec le texte latin, précédée d'une introduction historique, par J. S. C. Picot, docteur en droit, avocat à la Cour royale de Paris. 1 fort vol. in-8°. Prix: 6 fr.

Tous les ouvrages ici annoncés sont terminés, sauf la Patrologie, la collection des Orateurs sacrés, l'Encyclopédie et Sainte Thérèse. De la première de ces publications, 48 vol.,.sur les 200 ou 300, ont vu le jour; de la seconde, 22 vol. sont prêts; de la troisième, 3; de la quatrième, 2; les deux derniers paraîtront en octobre prochain.

■ Voir le dernier cahier, page 162.

Tout souscripteur au Cours de Patrologie qui permettra à l'éditeur de tirer sur lui, par une seule et même traite, payable après l'arrivée des volumes parus, au chef-lieu d'arrondissement, pour le montant intégral de sa souscription audit Cours, savoir pour 1,800 fr., s'il prend les 300 volumes latins et grecs, ou pour 1,000 fr., s'il ne veut que les 200 volumes latins, aura droit à l'envoi immédiat gratuit et franco de 70 ou de 36 volumes à son choix parmi les publications éditées dans les ateliers catholiques.

Une prime, pour solde anticipée, est également accordée au souscripteur qui paie à l'avance les 300 francs de l'Encyclopédie ou de la collection des Orateurs, Pour la première de ces deux publications elle est de 13 volumes; mais pour la seconde, la prime est réduite à 10 volumes, à cause de 22 volumes parus, que l'on reçoit immédiatement après la souscription.

Toute personne qui, outre sa propre souscription aux deux Cours, déterminera el procurera un abonné à l'un des deux Cours ou à 25 autres volumes, recevra, à son choix, gratis et franco, un volume de nos publications. Chaque nouvelle souscription ainsi procurée sera récompensée d'un nouveau volume. L'onzième exemplaire d'un même ouvrage est donné pour prime à celui qui en prend dix ensemble ou successivement.

les ouvrages ci-dessus, jouissent, en France, de cinq avantages: le premier est de pouvoir souscrire sans affranchir leur lettre de souscription; le second est de ne payer les volumes qu'après leur arrivée au chef-lieu d'arrondissement; le troisième est de recevoir les ouvrages franco (ou d'être remboursé du port) chez notre correspondant ou le leur; le quatrième est de ne verser les fonds qu'à leur propre domicile et sans frais; le cinquième est d'avoir droit à ce que l'administration des Cours leur envoie franco, aux prix marqués dans les divers catalogues, tous objets d'église et de librairie. Ces avantages sont très dispendieux pour les éditeurs, et diminuent considérablement le prix réel des volumes.

A l'étranger ou hors du continent, l'excédant des frais pour douanes, embarcation, traites et transports, se paye en sus des prix ordinaires. Cependant administration des Cours se charge de tous ces frais pour les villes épiscopales de la Corse, de la Belgique, de la Prusse rhénane, de la Saisse et de la Savoie, moyennant 75 c. par volume, en sus des prix ordinaires.

On peut demander reliés tous les ouvrages que nous venons d'annoncer. Pour les in-4o, le prix de la reliure est de 2 fr. ou de 1 fr. 75 c.; pour les in-8°, il est de 1 fr. 10 c. ou de 1 fr. Dans le premier cas, la reliure est pleine; dans le second, elle est mi

Les souscripteurs à 20 volumes à la fois, parmi | pleine.

CATHOLIQUE.

NUMÉRO 118. - OCTOBRE 1848.

245

Cours de la Sorbonne.

COURS D'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE, DE M. L'ABBÉ JAGER.

DIX-HUITIÈME LEÇON '.

Action de Grégoire VII dans la Haute-Italie.
-Schisme à Milan.

clergé Lombard.

- Le

d'autres choses, négligèrent d'entretenir des rapports avec cette île. Grégoire VII, qui avait besoin de se fortifier de tous côtés, et principalemet dans la HauteMessieurs, Grégoire VII, dont l'atten- Italie, réclama ses droits de suzerain, tion semble être absorbée par le midi tombés en oubli sous ses prédécesseurs, de l'Italie, s'occupe également du nord. qu'il accuse de négligence'. Dans une lettre adressée aux juges de l'île, et porAprès avoir fait renouveler le serment de fidélité aux princes de Bénévent et tée en Sardaigne par l'archevêque de de Capoue, vassaux de l'Église romai- Turris, qu'il venait de consacrer à Cail exhorte d'abord les juges à rene, il porte ses regards vers l'île de Sar- poue, nouer avec l'Église romaine, à la recondaigne, qui était un ancien fief du SaintSiége. Car dans la constitution de Louis-naître pour leur mère et à lui rendre, à le-Débonnaire, qui n'est autre que celle l'exemple de leurs ancêtres, le respect de Pepin et de Charlemagne, la Sicile, qui lui est dù. Il leur parle ensuite des la Corse et la Sardaigne, quoique non soins qu'il veut donner au salut de leur encore conquises, figurent parmi les patrie, si toutefois ils écoutent sa voix. donations faites à saint Pierre. La Sar-Il ajoute qu'il a chargé l'archevêque de daigne a été envahie par les Sarrasins d'Afrique, et longtemps gouvernée par eux. Les Pisans, combinant leur flotte avec celle de Gênes, en firent la conquête en 1017. Le roi musulman, nommé Muset, fit, pendant trente-trois ans, de grands efforts pour reprendre son royaume, et il parvint à s'en emparer. Mais les Pisans, encouragés par Léon IX, l'en chassèrent pour toujours, et en reçurent l'investiture du pape. L'ile entière fut divisée en quatre cantons et gouvernée par autant de juges. Les successeurs de Léon IX, occupés de tant

! Voir la 27 leçon au no préc. ci-dessus, p. 173.

Turris de leur dire verbalement ce qu'il se propose de faire pour leur salut et leur honneur; il leur annonce l'arrivée prochaine d'un légat, qui leur expliquera encore mieux ses intentions 2.

Grégoire n'en dit pas davantage, mais la suite des négociations fait voir que ses intentions étaient de faire reconnaître la suzeraineté du Saint-Siége. Les juges, à ce qu'il paraît, firent quelques difficultés. L'un d'eux, Orsocco de Cagliari, ayant manifesté le désir d'aller à Rome pour s'expliquer avec le pape,

Ep., lib. 1, 39. • Ibid.

T. XX. - N° 118. 1845.

16

celui-ci lui écrit de prendre auparavant l'avis des autres juges 1. Au reste, il lui annonce que s'ils ne donnent pas satisfaction dans le cours de l'année, il n'attendra plus leur réponse, mais qu'il ne négligera pas de faire valoir le droit et l'honneur de saint Pierre. Nous n'avons pas la suite des négociations. Il paraît que le pape a usé d'indulgence, car ce ne fut que sept ans après, en 1080, que la Sardaigne se reconnut vassale du Saint-Siége. Le clergé fut obligé de se raser la barbe à la manière romaine, ce qui était alors un signe de soumission. Déjà avant cette époque, en 1077, la Corse s'était soumise au Saint-Siége, en reconnaissant ses droits de suzeraineté ".

Plusieurs écrivains, même ecclésiasti

droits de suzerain? C'est que la reconnaissance de ces droits lui créait des défenseurs et lui donnait un degré d'action en proportion avec les difficultés qu'il avait à vaincre. C'est que dans un pays vassal de Rome, il avait plus de latitude pour réformer l'Église et lui fournir de bons pasteurs. Voilà le but qu'il se proposait et auquel il tendait sans cesse. Si l'on avait encore le moindre doute à ce sujet, on n'aurait qu'à lire la lettre qu'il a écrite au peuple, au clergé d'Aquilée et aux suffragants de cette métropole relativement à l'élection d'un nouveau pontife, après la mort de Siccard. Voici, Messieurs, en quels termes il s'exprime :

Il est une règle antique, connue de tous, pleine de sagesse et de vérité,

ques, ont trouvé une pierre d'achoppe-sanctionnée non par les hommes, mais

ment, dans les réclamations de Grégoire relativement à la Sardaigne, comme dans toutes les autres de ce genre. Mais comme je vous l'ai déjà fait observer, ils n'ont pas assez considéré les usages de l'époque, ni l'origine des droits de suzeraineté. La Sardaigne était un ancien fief du Saint-Siége, Grégoire VII se renfermait dans les termes de la légalité lorsqu'il en réclamait l'autorité suzeraine.

par Jésus-Christ lui-même, qui dit: Celui qui entre dans la bergerie par la porte est le pasteur des brebis, mais celui qui entre non par la porte, mais par ailleurs, est un voleur et un larron. Cette règle longtemps négligée ‹ dans l'Église, à cause de nos péchés, « et méconnue par une coupable habi‹ tude, nous voulons la rétablir et la ‹ remettre en vigueur pour la gloire de Dieu et le salut de toute la chrétienté. Mais tâchons de bien discerner le but Nous voulons donc que, pour conque se proposait Grégoire VII dans duire le peuple de Dieu, il soit fait toutes ses démarches. Son but n'était dans chaque église un tel choix, que point de s'emparer de tous les pays, ‹ l'évêque nommé ne soit pas, suivant comme certains auteurs l'ont cru, ni de <la parole des Saintes-Écritures, un vos'ingérer dans le gouvernement des leur et un larron, mais qu'il ait le princes. Ainsi, quand il a donné à Ro- < nom et la charge d'un vrai pasteur. bert Guiscard l'investiture du midi de Tel est notre désir, telle est notre vol'Italie, quand il a fait renouveler aux lonté, tel sera le but constant de nos princes de Capoue et de Bénévent le efforts tant que nous vivrons. Nous serment de fidélité, il ne s'est réservé « sommes loin de détourner du service aucun droit temporel, sinon celui que ‹ et de la fidélité qu'on doit au roi. N'éIni accordait la législation de l'époque. tablissant rien de nouveau', ni rien de Il laissait les princes libres de gouver- « notre propre fonds, nous voulons ner leur peuple comme ils l'enten- ‹ que, conformément aux décisions des draient, sans se mêler de leur admi-saints Pères, l'autorité évangélique nistration, pourvu qu'ils respectassent les droits de la justice. Pourquoi mit-il donc tant d'importance à réclamer ses * Lib. 1, 415 01 }

2 Ibid.

3 Ep. VIII, 10.

4 Pouvoir du Pape, 285. Note 4. 5 Ep. 1, 2, 3.

<et

et canonique soit maintenue, avant tout, en ce qui concerne la nomination des évêques'. Il exprime les mêmes sentiments dans une seconde lettre qu'il adresse aux suffragants, par l'intermédiaire de deux légats qu'il en

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