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qui était capable de sentir sa position | Il avait d'ailleurs une idée fixe, qui et de relever son courage. Pierre Da- était une espèce de maladie chez lui. Il mien était l'oracle de son temps, aussi prétendait que les peuples de la Thuconnu par sa science que par ses austé- ringe lui devaient la dime, et comme rités '. Il écrivit à l'impératrice plu- ils se refusaient à la payer, il cherchait sieurs lettres où brillent à la fois une tous les moyens pour les y forcer. grande noblesse de sentiments et un es- Quand on voulait obtenir quelque chose prit vraiment chrétien. Il chercha à re- de lui, il suffisait de lui promettre qu'on lever le courage de cette grandeur dé- ferait payer la dime. C'était là son côté chue, à lui inspirer le mépris pour les faible; du moment qu'on y touchait, on honneurs et les biens de ce monde, et à obtenait tout de lui. diriger ses regards vers d'autres biens plus solides. Il parvint à la consoler. L'impératrice, exhortée et encouragée par lui, quitta l'Allemagne, ce séjour de tristesse, et vint à Rome, qui était déjà l'asile des grandeurs déchues, pour se remettre entièrement entre ses mains. Elle passa le reste de ses jours dans la retraite, se livrant à de grandes austérités, partageant ses biens avec les pauvres. Trois fois seulement elle revint en Allemagne pour rendre des services, soit à l'Empire, soit à l'Église. Il était fort heureux qu'il y eût un saint Pierre Damien : cette pauvre princesse aurait été rongée par la douleur. Saint Pierre Damien lui rendit la vie heureuse et la conduisit au ciel. Car elle mourut à Rome en 1077, en odeur de sainteté 9. Quant au jeune roi, il resta à Cologne, entre les mains des seigneurs. On organisa pour lui une espèce de régence composée des trois principaux archevêques de l'Allemagne, Sigefroi de Mayence, Adalbert de Brême et vicaire du pape pour tous les royaumes du Nord, ensuite Annon de Cologne, qui en était le président et qui gouvernait au nom du prince.

Si tous les membres de ce conseil avaient eu des intentions droites, certainement l'Empire n'aurait rien perdu au change, car les trois archevêques étaient très-capables; ils pouvaient donner une bonne éducation au prince, et mieux diriger les rênes de l'État qu'une femme. Mais l'épiscopat allemand était bien gangrené. Sigefroi de Mayence était d'un caractère faible et se trouvait à la disposition des partis.

Hæffler, t. II, p. 281.

'Baron., an. 1068, n. 84; an. 1072, n. 7; an. 1074, n. 1 et 18.

Le plus habile et le plus ambitieux était Adalbert de Brême. Malgré tout le mal qu'il a fait à l'Empire et à l'Église, on ne peut s'empêcher de payer un tribut d'admiration aux qualités émi- . nentes qui le distinguaient. Il était né pour le faste et la grandeur. A des talents du premier ordre, à des vertus réelles, il joignait une naissance illustre, un extérieur gracieux, une figure imposante, bien conservée par la sobriété et la chasteté, vertus que personne ne pouvait lui contester. Avec un goût prononcé pour l'étude, avec une mémoire heureuse, un esprit fin et un discernement exquis, il avait acquis des connaissances rares dans les lettres divines et humaines. En 1043, il reçut le bâton pastoral des mains de Henri III et le pallium de Benoît IX. L'empereur lui-même et douze autres prélats assistèrent à sa consécration, qui se fit à Aixla-Chapelle. Quelques différends qu'il eut avec les seigneurs du Nord lui firent réclamer la protection de Henri III, qui, ayant connu son habileté dans les affaires, l'attacha à sa personne. Il en fit son conseiller, son confident, son compagnon de voyage en Hongrie, en Slavonie, en Flandre, en Italie. Dans ce dernier pays, en 1046, il aida l'empereur à terminer le schisme des trois papes; et il serait monté lui-même sur le trône pontifical, s'il l'avait voulu. Il aima mieux rester dans le Nord, et il ne contribua pas peu au choix de Suitgert, évêque de Bamberg, sous le nom de Clément II '.

Les papes avaient contribué à leur tour à l'élévation d'Adalbert de Brême. Car ils l'avaient nommé leur vicaire apostolique pour toutes les provinces

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en maximes saillantes. On recherchait sa société et l'on admirait sa sagesse : c'était le Salomon du Nord.

septentrionales. Ils ne furent pas trompés dans leur choix. Adalbert était l'homme qui convenait au temps et aux mœurs des peuplés qu'il devait com- Son caractère était un des plus singumander. Il était sévère sur la discipline liers. Il était à la fois généreux ét avare, ecclésiastique. Dévoué et fidèle au Saint- humble, indulgent et fier: 11 changeait Siége, il savait faire respecter son auto- de caractère comme de vêtement. Tantôt rité par les souverains et les évêques, doux comme un agneau, tantôt emporté et se montrer inexorable lorsqu'ils vou- | jusqu'à la violence. Dans l'espace d'une laient s'écartér des règles de l'Église. heure, il lavait les pieds aux pauvres, Témoin les querelles qu'il eut avec Sue- aux pèlerins et aux mendiants, et puis non III, au sujet d'un mariage' illicite, s'opposait avec hauteur aux grands, et avec le roi de Norwége au sujet des aux princes et aux évêques, leur rébiens ecclésiastiques. Adalbert a rendu prochant l'avarice, la sensualité et l'indes services réels à l'Église, en en- fidélité. Entouré de savants, de princes voyant dans les provinces et les villes et d'évêques, it quittait leur société du Nord de zélés missionnaires qui ont pour se mêler parmi les pantomimes, eu les plus grands succès. Car il a les jongleurs, et prendre parmi eux ses ordonné jusqu'à vingt évêques, dont la amusements ; et puis il s'élevait an plupart étaient pour de nouveaux sié- dessus de tous les princes du Nord, ges. Il favorisait les arts et les sciences, qu'il regardait du haut de sa grandeur, bâtissait des églises et fondait des mo- les raillait, les plaisantait et ne dainastères. gnait pas même les visiter. Une fois il fit cet honneur à Suénon III', pour consolider la paix entre lui et l'empereur, On célébra son arrivée par des fêtes qui darèrent huit jours. Enfin, Messieurs, si la vertu sacerdotale, si l'humilité chrétienne d'un évêque pouvaient se concilier avec le faste et la grandeur mondaine, Adalbert de Brême en eût trouvé le secret. Mais il n'en était pas ainsi. Jésus-Christ l'a dit : Personne ne peut servir deux maîtres, maxime profonde qui va s'appliquer à Adalbert de Brême.

Ce qu'il était au dehors, il l'était dans son diocèse. Il s'appliquait avec une grande ardeur à enrichir son église, à accumuler ses revenus. L'église de Brême ayant été brûlée en 1042, un an avant lui, il la releva de ses cendres, orna la ville d'édifices publics, voulant en faire une seconde Rome. Il chercha aussi à ériger son siége en patriarcat, pour conserver son autorité sur Suenon III, qui voulait s'y soustraire en donnant à son royaume un métropolitain 2.

Mais vous comprenez fort bien qu'an tel homme, si fier et si habile, d'un esprit si transcendant, n'est pas fait pour obéir et pour vivre en sous-ordre. Cependant, appelé au conseil du roi, il ne tient que la seconde ou la troisième place. C'est Annon de Cologne qui tient les rênes du gouvernement. L'archevêque de Cologne était loin d'avoir l'am

Son faste comme évêque est incroyable et fabuleux. Favorisé par l'empereur et par les papes, revêtu d'honneurs, de dignités et de pouvoir, il voulait surpasser en faste les princes du Nord. Sa ville de Hambourg, où il se tenait le plus ordinairement, devenait une cour souveraine. Les rois et les princes, le pape et les évêques, lui envoyaient des légats et des ambassa-bition de celui de Brême. Il était, au deurs qu'il recevait avec une magnificence royale. Dans toute l'Europe on ne parlait plus que d'Adalbert de Brême. On vantait son esprit fécond en anécdotes amusantes, en traits ingénieux,

i Baron., an. 1070, n. 13; an. 1062, n. 103 el

107.

? Ibid., an. 1085, n. 48; an. 1067, n. 12, i

contraire, humble et strict observateur des lois canoniques et de toutes les règles de la perfection chrétienne. Sa vie était austère, sa vertu monacale. H jetnait très-fréquemment, et passait lá

1 Baron., an. 1033, n. 46.

us Ibid, an. 1062, n. 110. Adant III, 20.

plupart des nuits en prières. La charité | dant Cadaloüs, favorisé par les seiet la justice sont les deux vertus qui le gneurs de l'Italie et par les évêques dominaient. S'il a contribué à la sen- | lombards, se soutenait à main armée; tence d'excommunication contre le il vint même mettre le siége devant pape, et à l'enlèvement furtif du roi, Rome; mais, après avoir versé beau c'est qu'il a été trompé et entraîné par coup de sang, il fut repoussé par Godeles autres seigneurs. Annon de Cologne, froi, mari de Béatrix. Il ne renonça pendant sa courte administration, a pourtant pas à l'espérance de monter rendu des services à l'État et à l'Église. sur le siége de Rome. N'ayant pas pu La grande affaire qui agitait alors les réussir par la force des armes, il emesprits était le schisme de Cadaloüs. ploya la calomnie contre le papė Hildebrand et Pierre Damien travail Alexandre, en répandant le bruit qu'il laient de toutes leurs forces à l'étein- était arrivé à la papauté par voie de sidre. Pierre Damien, qui avait déjà écrit | monie 1. Godefroi, duc de Lorraine et inutilement plusieurs lettres à Cada- de Toscane, qui avait le plus contribué loüs pour le prier de se désister de ses à repousser l'anti-pape, et à lui faire prétentions, et de rendre la paix à l'E- lever le siége de Rome, était entré en glise1, s'empressa d'écrire à Annon dès relations avec lui. On pouvait craindre qu'il sut qu'il était maître de l'admi- qu'en s'attachant à son partí, il n'ennistration. Il le pria avec les plus vives traînât les seigneurs de l'Italie, qui instances, et par les raisons les plus étaient encore restés fidèles. Pierre puissantes, d'employer tout son crédit Damien, qui avait eu jusqu'à présent de et toute son autorité pour mettre un si grands succès, prend de nouveau la terme au schisme scandaleux qui divi- plume. Il écrit à Godefroi, mettant tout sait l'Église. Annon de Cologne ne fut en œuvre pour le détourner du partí dé pas sourd aux pároles de Pierre Da Cadalous et l'attacher à celui d'Alexanmien. Poussé par ces raisons, et peut-dre. Sa lettre est une des plus belles être aussi par ses propres sentiments, qu'il ait écrites. Nouveau triomphe il avisa aux moyens d'éteindre le schis pour Pierre Damien. Car Godefroi reme, sans renoncer pourtant à la dénonce à toute relation avec l'anti-pape, fense des prétendus droits du roi. Il et offre så ville de Mantoue pour la tecommença par destituer Guibert de nue d'un concile qui fui semblait néParme de sa dignité de chancelier en cessaire. Italie, celui qui soutenait le plus l'antipape. Il confia sa charge à Grégoire de Verceil3. Ensuite il convoqua un concile à Osbor en Saxe, pour examiner l'affaire des deux prétendants à la papauté. Les évêques allemands et italiens y étaient invités. Dans ce concile, on lut un écrit de Pierre Damien, qui est une espèce de dialogue où les prétendus droits du roi sont solidement réfutés, et ceux de l'Église romaine parfaitement établis. L'irrégularité de l'élection de Cadaloüs était devenue aussi claire que le jour. Pierre Damien, quoique absent (car il était envoyé en France), avait triomphé. Cadalous fut rejeté et frappé d'anathème par les évêques allemands et italiens 1. Cepen

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Pierre Damfen, encouragé par les succès et poussé par la main de Hildebrand, va plus loin; il écrit au roi Henri et le supplie de venir au secours de l'Église, et de détruire le pouvoir des schismatiques. Pierre Damien établit dans cette lettre la distinction de deux puissances. Je vous prie de remarquer ses paroles, parce que les auteurs modernes les ont souvent opposées à Grégoire VII, croyant que celui-ci n'avait pas les mêmes principes, tandis que Pierre Damien n'agissait que de concert avec Hildebrand. Comme les deux puissances, dit-il, sont unies en JésusChrist, elles ont aussi une alliance mutuelle dans le peuple chrétien; l'une à besoin de l'autre le sacer

Voigt, p. 96.

⚫ Baron., an. 1064, n. 5.
? Ibid., n. 4.

doce est protégé par la royauté, et la royauté appuyée sur la sainteté du sacerdoce. Le roi porte l'épée pour s'opposer aux ennemis de l'Église : le pontife veille et prie pour ren Ire Dieu propice au roi et au peuple; l'un doit terminer par la justice les « affaires terrestres; l'autre doit nourrir les peuples affamés de la doctrine céleste. L'un est établi pour réprimer les méchants par l'autorité des lois; l'autre a reçu les clefs pour user, soit de la sévérité des canons, soit de l'indulgence de l'Église. Voilà, Messieurs, les paroles qu'on a souvent employées contre Grégoire VII. Nous verrons si celui-ci a des principes diffé

rents.

Pierre Damien ne manque pas de rappeler au roi les devoirs de la royauté. Il le fait avec courage et charité.

Cette lettre, pleine d'énergie, produisit tout son effet. Annon de Cologne fut envoyé à Rome, où il eut une discussion avec Hildebrand; mais le combat était fort inégal, Hildebrand lui était supérieur en talents et surtout en raisons. Annon voulait prouver par des exemples qu'on ne pouvait pas nom. mer un pape sans l'ordre et le consentement du roi d'Allemagne. C'est ainsi qu'il abusait des nominations que Henri III avait faites dans un moment de détresse. Mais Hildebrand n'eut aucune peine à battre en brèche toutes ces raisons, et à lui montrer que les rois n'avaient aucun droit à l'élection des pontifes. Enfin, après plusieurs contestations, Annon de Cologne fut convaincu de la légitimité d'Alexandre II. Il rejeta de nouveau Cadaloūs, et s'en retourna en Allemagne. C'était en 1064 '.

Mais Cadalous ne se désista pas; il donna de nouvelles inquiétudes à Rome; il s'y introduisit même secrètement. Cependant il ne put s'y tenir; il en fut chassé. Mais comme on accusait Alexandre d'avoir répandu de l'or pour parvenir à la papauté, Annon de Cologne vint de nouveau à Rome en 1067. On convint alors d'un concile à Mantoue. Pierre Damien et tous les évêqnes lombards s'y rendirent, à l'exception de Cadaloüs, qui y était pourtant invité. Alexandre II y prouva la régularité de son élection, et se purgea canoniquement du reproche de simonie. Il porta la conviction dans le cœur d'Annon de Cologne, et même dans celui des évé

Écoutez, dit-il, saint Paul expli<quant l'office du roi : Il est pour vous le ministre de Dieu pour le bien; si donc vous faites le mal, craignez, parce que ce n'est pas en vain qu'il « porte le glaive; car il est le ministre de • Dieu pour punir celui qui fait le mal. | . Si donc vous êtes le ministre de Dieu, < pourquoi ne défendez-vous pas l'Église de Dieu? Pourquoi vous donnet-on des armes, si vous ne combattez pas? Pourquoi vous ceint-on l'épée, si ‹ vous ne résistez pas aux ennemis? Or, « vous portez en vain le glaive, tant que ‹ vous n'abattez pas les ennemis de ‹ Dieu; vous n'êtes point le ministre de sa vengeance contre celui qui fait le <mal, tant que vous ne vous élevez pas < contre ceux qui outragent et désho-ques lombards. Alexandre fut donc norent l'Église.›

Après cela, il fait un portrait affreux de l'impie Cadaloüs, et rappelle au roi l'exemple et le zèle de son père, qui a honoré l'Église romaine et qui a détruit le schisme des trois papes. Il s'excuse d'avoir parlé un peu durement. Mais il déclare ne rien craindre, être prêt à tout souffrir, à perdre la vie, pourvu que le roi vienne au secours du siége apostolique, et que l'Église romaine récupère la dignite suprème qui lui appartient'.

' Baron., an. 1064, n. 10.

confirmé dans sa dignité, et Cadaloūs définitivement rejeté. Il se désista alors, et le schisme fut éteint. Plusieurs historiens prétendent, d'après Lambert de Chafnabourg, qu'il resta dans son Église, et qu'il continua à porter les insignes de la papauté. Cela ne peut être, car Alexandre ne l'aurait certainement pas souffert *.

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Annon de Cologne a tenu dans toute cette affaire une conduite fort honorable. La cour impériale n'avait point à se plaindre de lui; car il avait soutenu ses prétentions avec toute son opiniâtreté allemande. La papauté n'avait point non plus de reproches à lui faire. | Car il a cédé aux raisons de llildebrand, développées plus tard au concile de Mantoue par le pape lui-même. Mais pendant qu'Annon de Cologne faisait des voyages dans l'intérêt de l'Église, un autre s'était emparé de son poste à la cour. C'est Adalbert de Brême. Ha

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bile et rusé, il avait gagné la confiance du jeune prince, à un tel point qu'il ne voulait plus écouter que lui. Sigefroi de Mayence avait été écarté, ou s'était retiré de lui-même, et Annon de Cologne, à son retour, n'eut plus qu'une faible part au gouvernement. Tout était dirigé par Adalbert de Brême. C'est l'époque funeste du jeune Henri. Toutes ses disgrâces personnelles, tous les malheurs de l'Empire, tous ceux de l'Église, trouvent leur origine dans l'administration d'Adalbert de Brême.

L'abbé JAGER.

Sciences Heligieuses et Philosophiques.

COURS DE PHILOSOPHIE.

CHAPITRE XXX 1.

Du premier principe.

Ce caractère ne convient pas encore à la vérité et à la raison, si on les considère abstraction faite de leur principe. Pour être satisfait, pour trouver l'être par soi, le premier principe par excel

Le philosophe a décomposé par l'analyse toutes les connaissances humaines: il est remonté jusqu'aux éléments sim-lence, l'esprit humain doit remonter ples et primitifs, jusqu'aux vérités pre- jusqu'à Dieu, le philosophe est conduit mières: évidentes par elles-mêmes, elles à l'existence de la divinité par tous les ne sont pas susceptibles d'être prouvées moyens de connaître que la nature lui a à l'aide de vérités antérieures plus clai- donnés, par le sens intime, par le raires. Le philosophe n'est-il pas arrivé à sonnement, par l'évidence. la limite la plus reculée des choses? Peut-il aller plus loin? Cependant il n'est pas satisfait, car l'esprit humain n'est pas satisfait tant que, d'idées en idées, il n'est pas remonté jusqu'à un être au delà duquel il n'y a pas d'existence ultérieure, qui est le principe de tout et n'a pas de principe.

Ce caractère, le philosophe le trouvet-il dans ses sens, dans son intelligence ou dans la réunion des deux substances, c'est-à-dire dans l'homme? Non.

L'a-t-il rencontré dans l'homme considéré collectivement ou dans l'humanité? Pas davantage; l'humanité est une collection d'êtres finis.

Mais ce caractère se trouve peut-être dans la vérité, dans la raison?

Voir le ch. 29 au no 117 ci-dessus, p. 186,
T. XX. No 119. 1845.

Les preuves de l'existence de Dieu ont entraîné l'adhésion de tous les esprits; le consentement général du genre a imprimé à cette haute vérité le sceau de sa certitude, et pour arriver à Dieu l'individu n'a besoin que de se laisser guider par cette imposante autorité.

En Dieu, le philosophe trouve le principe et la raison de toutes les choses dont il a constaté l'existence et la certitude.

Il trouve le principe de la véracité de ses facultés naturelles et de la confiance qu'il leur accorde. C'est de Dieu que nous tenons nos facultés, leur voix est celle de Dieu; soutenir que nos facultés nous sont trompeuses, c'est accuser de mensonge Dieu lui-même1.

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