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Des personnes au suffrage desquelles | tel écrivain dont les beaux côtés ne nous tenons beaucoup, nous ont reproché d'avoir, dans le compte-rendu de la première partie de ce cours remarquable, mêlé la louange d'un peu de critique. M. Lenormant est des nôtres, nous a-t-on dit; il rend de grands services à la cause de la religion; pourquoi insister sur ce qui, à tort ou à raison, vous semble défectueux dans ces leçons, remplies d'ailleurs, vous l'avouez, de tant de savoir et de talent? Nous sommes en temps de guerre, songez-y les soldats ne doivent pas tirer sur leurs officiers.

On nous permettra de répondre en peu de mots : il est des hommes qu'il ne faut point critiquer, parce qu'ils empruntent leur autorité, non d'euxmêmes, mais des journaux ou recueils qui les font valoir, et je me garderais de montrer les côtés faibles de tel ou

A Paris, chez Waille, libraire-édit.; prix : 11 fr. 75 c., el franco, par la poste, 13 fr. 78.

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Voyez le compte-rendu de la première partie, dans le numéro de mai dernier, t. XIX, p. 364. L'article qu'on va lire était imprimé lorsque M. Lenormant a rouvert son cours. Absent de Paris, notre -collaborateur n'a pu assister aux leçons de cette année, que quelques jeunes gens, poussés par les meneurs de la faction voltairienne, ont essayé de troubler, et dans lesquelles le savant professeur, dont la jeunesse catholique a su faire respecter la liberté, montré autant de savoir et d'éloquence que de courage et de dignité. (N. du D.)

T. XX. - N° 120. 1845.

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brillent pas encore du plus yif ëclat, mais très-heureusement les catholiques ont d'autres hommes, des écrivains dont le savoir est reconnu, dont le talent est incontesté, dont les revues et les journaux n'ont pas à consolider la réputation; ceux-là on peut en parler avec liberté, leur autorité n'est point si fragile qu'elle ait besoin de tant de ménagements, ni leurs travaux si peu sérieux qu'on ne puisse, sans en compromettre le succès, les soumettre à l'examen d'une critique impartiale et sincère. M. Lenormant est de ceux-ci, et je croirais manquer au respect que je lui dois si je me permettais de le traiter comme un des autres.

Quant à la valeur mème des objections que nous avons proposées avec la réserve, nous osons le dire, et la circonspection commandées par le nom et par la position du docte professeur, hommes graves et instruits pour la plupart, les lecteurs de l'Université Catholique ont pu l'apprécier et rectifier nos jugements, résoudre nos doutes en pleine connaissance de cause, car on nous rendra cette justice que nous avons eu soin de mettre dans leur jour les idées ou les faits que nous n'acceptions pas. Nous ne voyons donc aucune raison plausible de changer de méthode, et sans le moindre scrupule nous allons continuer notre étude du cours 28

de M. Lenormant, en laissant à notre parole sa franchise et sa liberté. Avouons cependant tout d'abord que notre premier article a un grand défaut; il a été écrit avant la publication des leçons du second semestre, et nous n'avons pas pu tenir compte des passages qui dans celles-ci expliquent, complètent, excusent ou même rectifient certaines assertions émises dans les leçons antérieures. Ce cours forme un ensemble; on ne doit pas en juger les parties isolément, surtout lorsqu'on se rappelle que le professeur improvise. L'improvisation a de très-grands avantages; elle donne à la parole du maître le mouvement et la vie; mais il est quelquefois nécessaire que la réflexion vienne la corriger. M. Lenormant le sait, et nul ne remplit ce devoir avec plus de conscience.

D'autres nécessités sont imposées au professeur par la nature même de l'enseignement qui lui est confié et de l'auditoire qui l'écoute. Voici comment M. Lenormant s'en explique lui-même dans l'avertissement, qui, avec les titres, une table analytique des matières, et une table des noms propres cités dans l'ouvrage, accompagne la dernière leçon :

Les leçons de l'année scolaire 1844-43, dont j'achève en ce moment la publication, avaient été précédées d'une longue introduction divisée en trois parties: la première consacrée à l'é ude de l'Evangile dans ses rapports avec l'histoire générale ; la seconde comprenant la lutte de la foi chrétienne contre le paganisme, et la transformation produite par sa victoire jusqu'au temps de l'invasion des Barbares; la troisième enfin, ayant pour objet de remonter jusqu'à l'origine des Barbares eux-mêmes et d'en étudier le génie dans sa source orientale.

Le cours que je publie ne comprend qu'une courte et incomplète analyse de la seconde partie de ces leçons. L'accueil fait à la publication de cette année m'impose le devoir de donner aussi les leçons des deux années précédentes. Je m'acquitterai de cette promesse dès que j'en trouverai le loisir. Les matériaux en sont tout prêts, et il ne faudra que quelques mois pour les mettre en œuvre. Ce qui paraît ujourd'hui n'est donc que le fragment d'un ensemble considérable, et qui, pour arriver à son complément, devrait être conduit jusqu'à la Révolution française. J'ignore s'il me sera permis d'achever ma tâche; mais, en tout cas, je me suis arrangé pour que les leçons de cette année formassent un ouvrage distinct et facile à comprendre, indépendamment de fout le reste.

Le titre de Questions historiques que j'ai adopté indique le caractère et peut-être le principal défaut de ces leçons. Je comprends ce défaut, mais je n'en accepte pas toute la responsabilité. Ceux qui connaissent le système qui prévaut aujourd'hui dans notre enseignement supérieur savent ce qu'il en coûte pour conserver la gravité de la science tout en fixant un auditoire libre, mobile, qui se renouvelle pour plus d'une grande moitié toutes les semaines, et qui ne veut voir dans chaque leçon qu'un cours isolé, sans rapport nécessaire avec ce qui précède, et sans réserve du développement ou de la conclusion pour ce qui doit suivre.

Je pais dire à ce sujet, sans pourtant avoir aucun reproche à me faire: Video meliora proboque: de

teriora sequor '.

Le vice que M. Lenormant signale dans le système d'enseignement aujourd'hui en vigueur n'est que trop réel, et nous comprenons que le professeur doit se résigner, jusqu'à un certain point, à en subir les conséquences. Ce n'est donc pas au professeur, mais au système, qu'il faut s'en prendre, si parfois, pour obvier à ces inconvéniens, il se laisse entraîner, comme nous l'avons remarqué, à des digressions dont le résultat est de faire perdre de vue les points capitaux du cours et d'empêcher l'auditeur le plus assidu, et même le lecteur le plus attentif, d'en bien saisir la suite, le lien et l'unité.

Nous lisons ailleurs : Il peut m'arriver d'énoncer, avant que je les aie éprouvées par l'étude, des propositions que je sois ensuite obligé de modifier et de restreindre. Nous notons ces paroles pour ceux des lecteurs de M. Lenormant que pourraient étonner certaines assertions, et afin qu'ils aient soin de ne se prononcer qu'après une lecture attentive de tout le cours; car ils trouveront souvent expliqué, modifié, ou restreint en un lieu ce qui dans un autre les avait choqués. Pour ne donner qu'un exemple, en lisant, dans la première partie, la 11° leçon (p. 303-307), nous nous étions mépris à ce point sur la pensée du professeur, qu'à notre avis il accusait formellement le Saint-Siége d'avoir admis, rejeté et repris tour à tour, suivant les circonstances, la doctrine de la distinction des deux puissances;

Ovid., Mel., VII, 20-1. 2 Leçon xx, p. 195.

or voici ce que nous lisons dans la seconde partie (14a leçon, p. 11 et 12) :

« Je l'ai déjà dit (et j'en donnerai « ultérieurement toutes les preuves), je le démontrerai surabondamment à • tous ceux qui consentiront à me suivre dans le détail des événements; • même dans les temps où l'Église a le plus semblé méconnaître la di⚫stinction des deux pouvoirs, où elle a ⚫ paru subordonner absolument le principe temporel au spirituel; même dans ces temps, conduite comme elle l'était par la nécessité des circonstances, inspirée par le sentiment de sa propre défense et de son propre salut, elle n'a pas méconnu, elle n'a ⚫ pas violé essentiellement le principe de la distinction des deux puissances sur lequel elle s'était appuyée dans ⚫ l'origine, et dans lequel elle se re• trouve aujourd'hui avec tant de bonheur et de force. »

Après ce que nous avions avancé dans notre premier article, c'était pour nous un devoir de reproduire ce passage et de modifier, de restreindre à notre tour les observations critiques que nous avions pris la liberté de soumettre au jugement du savant professeur.

est nécessaire sous deux rapports. Comment comprendre les émotions, les dangers, les passions de la société chrétienne pendant sa lutte avec l'is lamisme, si nous ne savons pas clairement à quels ennemis elle avait à faire? Il est bon, en second lieu, pour bien apprécier certaines idées qui de nos jours se prétendent nouvelles et s'offrent pour remède aux imperfections de l'état social, de voir que l'expérience en a depuis longtemps été faite sur une immense échelle, avec des moyens, une résolution et un enthousiasme qu'on ne reproduira pas.

Pour se rendre compte des succès de l'islamisme, on n'a peut-être pas assez insisté sur une observation, paradoxale peut-être au premier abord, mais dont l'expérience démontre la vérité, et que le professeur met dans tout son jour. L'homme aime le spectacle et l'action de la force, non pas seulement quand luimême en profite, mais alors même qu'il en est victime. L'un des moyens les plus énergiquement corrupteurs qu'on puisse présenter à une nation, c'est le tableau poétique et grandiose des excès de la force humaine. De nos jours on en a la preuve dans les pays où les Français Cela dit, entrons dans l'analyse de la ont porté la guerre, et où l'on trouve seconde partie du cours. Elle se divise quelque chose encore de plus unanime, elle-même en deux parties principales. de plus enthousiaste que la passion Les six dernières leçons sont consa- populaire qui existe chez nous pour crées à l'histoire de l'Europe chrétienne les souvenirs impériaux. Qu'une cause depuis l'époque où disparaît Grégoire- équitable et élevée vienne autoriser le-Grand, et où commence à se mon- l'emploi de la force, et alors l'enthoutrer sur l'horizon l'apôtre de l'isla-siasme ira à son comble; c'est ce qui armisme, jusqu'au moment où disparaît Charlemagne, et où commence pour la chrétienté un temps d'anarchie et de décadence. Mais afin de ne laisser en arrière aucune des questions que pourrait soulever l'esprit et la destinée de l'islamisme, le professeur étudie d'abord les causes des immenses succès, du progrès, et aussi du déclin de l'œuvre de Mahomet; tel est l'objet des six premières leçons.

M. Lenormant recherche dans les faits la preuve des idées qu'il a déjà émises, et que nous avons exposées, en terminant notre premier article, sur le génie du fondateur et sur le caractère propre de l'islamisme. Ce travail, dit-il,

riva aux temps des croisades. Or ce qui se trouve vrai des chrétiens, vivant sous l'influence de tant d'idées diverses, se trouve l'être bien davantage des musulmans soumis, pour ainsi dire, à une seule idée, leur histoire entière l'atteste, la guerre sainte, est le mot dans lequel se résument toutes ses phases glorieuses.

Mahomet en avait compris la puissance. Il avait compris aussi avec quelle facilité l'esprit humain se laisse prendre à une autre grande et dangereuse séduction; on lui a fait faire dans tous les temps, on lui fait faire encore beaucoup de chemin par je ne sais quel espoir, sans cesse renouvelé et sans cesse

La difficulté sans doute est très-grande d'envisa

mer de patience; vous rencontrerez des noms propres difficiles à retenir, une géographie qui ne vous est

traversé les espaces: mais ces noms ne sont pas tout; la renommée a été très-capricieuse, et la plupart des hommes importants de l'islamisme sont et doivent être inconnus de presque tous ceux qui n'ont que des notions générales. Ainsi donc c'est un voyage difficile et fastidieux par sa nouveauté même que je vous propose. Pour tâcher de mettre un peu de lumière dans ce chaos, je crois qu'il faut d'abord distinguer les phases principales qu'a subies la société islamique, en rattachant chacune de ces phases au sort du principe à la fois spirituel et civil qui a prẻsidé au développement de cette société.

M. Lenormant distingue cinq époques principales, réservant pour la cin

déçu, d'arriver à l'intelligence simple et directe des choses. Mahomet sim-ger dans leur ensemble les annales de l'islamisme, plifia tout; nous l'avons vu simplifier et cependant je compte le faire à peu près sans inles principes de la religion; nous allons terruption. Je ne crois pas que ce soit là un svjet susceptible de division. Pour comprendre quelque le voir simplifier les principes de la peu l'islamisme, il faut le prendre à sa source et le législation, ceux du gouvernement, et suivre jusqu'à sa fin. Sans doute il faudra ici vous arpar cet attrait d'une chose une, et qui paraît complète, entraîner en moins d'un siècle un tiers de l'espèce hu-point familière. Il y a bien quelques noms qui ont maine sur ses traces. L'islamisme n'a qu'un livre et qu'un chef. Chez les musulmans, la même main tient et le bâton pastoral, et le sceptre et l'épée; le même homme y est à la fois pontife, roi et général. Tout découle d'une même source, tout est justifié par un même texte, tout est exécuté par une seule et même volonté : de là ce caractère si séduisant pour ceux qui abordent cette histoire sans être soutenus par des croyances assez fortes, assez sûres de là la grandeur incontestable des principales figures de l'islamisme.quième celle dans laquelle l'islamisme Mais il y a quelque chose de plus grand que l'unité une et simple, c'est l'unité dans la diversité que l'unité régit et gouverne sans l'absorber et sans la détruire. Il y a un livre plus grand que le Koran, la Bible; non la Bible protestante, hors de laquelle il n'y a plus rien, mais la Bible catholique qui laisse en dehors d'elle, sans en être amoindrie, tant de choses et de grandes choses; il y a un pouvoir plus grand que celui des sultans califes', le pouvoir du pape, ce pouvoir qui de droit commande aux hommes de toutes les nations, et qui peut leur commander de fait parce qu'il laisse aux nations leur pouvoir temporel, le domaine de tout ce qui est variable, local, national, parce qu'il n'ordonne que dans le domaine spirituel, dans le domaine de la vérité et de la justice, et que la vérité et la justice sont éternelles et universelles.

Le professeur développe ces idées dans des pages extrêmement remarquables et que nous voudrions pouvoir reproduire; puis entrant en matière, il s'exprime ainsi :

Calife, lieutenant, mots analogues à celui par lequel nous désignons le Pape, quand nous disons qu'il est le vicaire de Jésus-Christ, Vicaire et Calife

sont synonymes.

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n'est entré que depuis peu d'années. Les quatre premières comprennent douze cents ans, depuis la fameuse Hégire, la Fuite de Médine, l'an 622 de notre ère, jusqu'au 19° siècle.

La première époque est celle du développement du principe religieux. En cent ans, le Koran régna depuis la grande muraille de la Chine jusqu'à la limite de l'Océan Atlantique et des Pyrénées. Cette force, au bout d'un siècle, subit bien quelques diminutions. La discorde, le schisme pénétrèrent dans l'islamisme; le pouvoir spirituel ne tarda pas à être divisé en trois branches différentes, prétendant chacune à une autorité exclusive; et pourtant le schisme, dans les premiers temps, n'altéra pas d'une manière très-sensible la force d'expansion et de conquête de la religion musulmane. On peut compter par conséquent deux siècles pendant lesquels le principe politique et spirituel de l'islamisme, le principe du califat, l'autorité de celui qui se considérait comme le lieutenant du prophète, se continua, malgré les divisions intérieures, jusqu'au moment où l'on vit les délégués militaires du calife constituer, dans certaines contrées, des empires indépendants de fait, et qui par conséquent reposent sur une autre

doute antérieure à Selim Ier; mais con. trariée dans sa marche par la lutte terrible qu'elle eut à soutenir contre les Tartares, elle ne fut définitive qu'à dater du moment où disparut le dernier calife.

base que le principe spirituel du Koran. I que-là dans la famille des Abbassides, Il est difficile de déterminer à quel mit fin aux trois siècles d'anarchie et de moment précis commença ce démem- désastres par lesquels dut passer l'islabrement du califat; il y eut là une mar-misme. La puissance ottomane est sans che progressive; et le point de départ adopté sera toujours arbitraire. Le professeur en prend un qui lui paraît plus frappant que les autres, parce qu'il signale l'apparition dans l'islamisme d'une race destinée à y jouer un grand rôle. De 622, pour délimiter la première époque, il va donc jusqu'à l'année 869, date communément assignée à la fondation de l'autorité indépendante des Toulounides, en Égypte, quoiqu'ils reconnussent encore alors en apparence l'autorité des califes.

A partir de ce jour, il y eut une tendance des diverses nationalités à se constituer d'une manière indépendante, et des chefs militaires profitèrent du penchant de ces peuples pour fonder des monarchies dont aucune ne fut durable, mais dont quelques-unes ont jeté un assez grand éclat. Cette seconde époque est donc celle de la lutte des nationalités contre la suprématie du califat; elle s'étend de 869 à 1218, c'est-à-dire jusqu'à Gengis-Khan. Ce sont quatre siècles, pendant lesquels le califat sans doute s'est affaibli et morcelé, mais n'a point disparu. Arrive enfin l'heure où un conquérant tartare, un homme étranger à la loi de Mahomet, le petit-fils de celui que nous venons de nommer, Houlagou, porte une main profane sur la personne du calife lui-même, le fait descendre du trône, le frappe et détruit le dernier prestige de l'autorité spirituelle chez les Musulmans.

Qu'on adopte cette date, ou qu'on remonte de quarante années à l'apparition de Gengis-Khan, c'est toujours dans la première moitié du 13° siècle, ou à peu près, que commence la troisième époque de l'islamisme, celle de la disparition du pouvoir spirituel et du morcellement de la société musulmane.

En 1513, Selim I", s'étant emparé de l'Égypte, déposa le fantôme de calife qui s'y perpétuait depuis trois siècles, et déjà héritier de la puissance formidable des Ottomans, incorporant à sa propre personne les prérogatives spirituelles ont la possession s'était conservée jus

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De 1513 jusqu'à nos jours, époque de la subordination du principe spirituel à la puissance ottomane, l'unité se rétablit de nouveau dans la société musulmane, mais d'une manière opposée à ce qui avait existé dans le commencement. Le principe spirituel avait d'abord dominé le temporel; le calife était avant tout le lieutenant du prophète, puis le commandant politique et militaire des croyants. Au contraire, dans l'unité ottomane, telle que les souverains de Constantinople sont parvenus à la reconstituer, le padischah, le chef politique prime le chef des croyants; s'il exerce l'autorité spirituelle, c'est en sa qualité de souverain temporel. Cette dernière phase a redonné une apparence de virilité au corps islamique, mais, au fond, n'a pu que pallier et suspendre les causes de ruine qui existaient dans son sein.

Nous sommes maintenant au commencement de la cinquième et dernière époque. A dater des années 1826 et 1827, que signalent la destruction des janissaires et la reconnaissance forcée du royaume de Grèce, deux faits plus considérables dans leurs conséquences futures que dans les effets présents, l'islamisme est entré dans une phase à laquelle, sans crainte de se tromper, il est permis d'attribuer les caractères de la dissolution et de la mort. L'on peut, dit le professeur, jusqu'à un certain point et par une sorte de règle de proportion, apprécier combien de temps encore elle se prolongera. Nous venons de parcourir quatre époques de dimension à peu près égales, trois siècles chacune, serait-il téméraire d'assigner à peu près la même durée aux restes de l'islamisme, et de prévoir qu'il faudra environ ce temps pour que ce qui est en ce moment un malade devienne un cadavre.

M. Lenormant n'entend parler que de

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