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gagne une porte non gardée de la crypte, mais fermée de verroux et de clous très-forts. Heureusement les planches grossièrement jointes permettaient de voir à travers les intervalles; il regarde et aperçoit un homme qui passait par la rue; il l'appelle tout bas; celuici, aussitôt avec une hache qu'il avait à la main, coupe les traverses de bois, auxquelles tenaient les ferrures, et ouvre l'issue au prêtre, qui le supplie de ne rien dire à personne de toute cette aventure. Arrivé chez lui, il prend les chartes de propriété qu'il tenait de la reine, va trouver le roi Clotaire, et lui expose ce qu'il vient de souffrir de son évêque. Clotaire était tout récemment maître de la province arverne, dépendance de l'Austrasie, par la mort de Théodebald (555). Tous ceux qui entendirent raconter ces détails, en furent stupéfaits, et disaient que Néron ni Hérode n'avaient jamais été si atroces. En ce moment survint Cautinus lui-même, mais pour se voir confondu par l'accusation du prêtre et se retirer honteusement. Anastase, muni des préceptions du roi, eut toute facilité de défendre ses biens, qu'il transmit à ses enfants. L'horrible évêque n'en garda pas plus de mesures; il ne respectait rien, bravait toutes les plaintes et les poursuites des séculiers comme des ecclésiastiques. Il n'était aimé que des juifs, et leur témoignait un grand dévoùment, non certainement pour leur salut, comme un vrai pasteur devait faire, mais pour en tirer de l'argent; car sa faveur et leurs adulations publiques n'avaient pas d'autre but que d'accroître leurs gains frauduleux'. On s'étonne que de pareilles iniquités soient restées impunics. On verra plus tard que ce ne fut point la faute des évêques, et que les princes, pour de bien moindres sujets, et même sans sujet aucun, savaient, quand il leur plaisait, user et abuser de leur pouvoir à l'égard de l'épiscopat.

Cautinus ne commença de craindre que par la présence du roi Chramne, auquel Clotaire donna le commandement de l'Arvernie. L'avare domination du mauvais pasteur devait choquer les con

* Greg. Tur., 4-12.

voitises effrénées du mauvais prince, qui se déclara son ennemi et le protecteur de son rival. Il n'attendait que la mort de Clotaire pour chasser l'un et mettre l'autre à sa place. Cautinus crut détourner le coup en proposant à Clotaire de nommer Caton au siége de Tours, vacant tout à propos par la mort de Gontharius. La proposition adoptée, une députation ecclésiastique vint de Tours en informer Caton. L'orgueilleux prêtre différa sa réponse pendant quelques jours; comme on le pressait de se décider, des pauvres réunis en foule devant sa porte, se mirent à crier, selon leurs instructions: Pourquoi, charitable père, délaisser des enfants que tu as élevés? qui nous fera vivre si tu t'en vas? N'abandonne pas, nous t'en conjurons, ceux que tu nourris. Alors, se tournant vers les clércs députés : Vous voyez, très-chers frères, dit-il, combien je suis aimé de cette multitude d'indigents; je ne puis les abandonner pour vous suivre. I compléta l'artifice en payant une femme pour faire le rôle d'énergumène et venir déclarer dans l'église qu'il était un grand saint, agréable à Dieu, et Cautinus un évêque indigne du sacerdoce, qu'il déshonorait par tous les crimes. L'événement n'eut pas l'issue qu'il espérait; à Tours, on élut le prêtre Eufronius, et la suggestion ou acte de demande en étant portée au roi : J'avais ordonné, répondit Clotaire, que le prêtre Caton fùt sacré, et pourquoi a-t-on méprisé nos ordres? Les députés dirent: Nous sommes allés le trouver, il a refusé de venir. Pendant cette audience même, tout à coup Caton parut, et pria le prince de le mettre sur le siége de Clermont au lieu de Cautinus. Le prince lui répondant par une plaisanterie, il se rabattit sur Tours, qu'il avait refusé. Clotaire répliqua : J'avais d'abord prescrit qu'on te sacrât évêque de Tours; mais d'après ce que j'entends, tu as dédaigné cette église, et par conséquent tu ne seras pas admis à la gouverner. Il congédia Caton avec cette confusion; puis il s'informa du vénérable Eufronius, et apprenant qu'il était neveu du bienheureux Grégoire de Langres, il ajouta : C'est une ancienne et grande famille. Soit faite la volonté

de Dieu et du bienheureureux Martin; qu'on achève l'élection. Il donna la préception d'usage, et saint Eufronius fut sacré évêque. Dans la suite, il eut pour successeur notre historien S. Grégoire, qui était aussi de cette illustre et pieuse maison'.

sacrer à Metz, et recevoir de sa main la communion. Ainsi Eufrasius s'en retourna exclus, et il était de cette famille que Quintianus avait maudite. Saint Avitus remplit dignement l'épiscopat; il se montra grand avec tous, juste envers les peuples, compatissant et zélé à l'égard des pauvres, des veuves et des orphelins. Ce fut lui qui convertit un si grand nombre de juifs. Saint Grégoire de Tours, son contemporain, ne se lasse point de le louer 1.

On voit par ce récit quelles fluctuations souffrirent les élections épiscopales. Selon la règle posée dès le com

Cautinus, délivré de Chramne, qui se perdit par sa révolte contre son père, opprima encore dix ans l'église de Clermont. La contagion, qu'avait éloignée saint Gallus, recommença, et cette fois l'Arvernie n'en fut plus préservée. Caton y succomba; mais du moins en prêtre, victime de sa constance à secourir le peuple affligé de ce fléau. Il était vrai-mencement, constatée par la pratique ment charitable; il aimait les pauvres, et l'on pensait qu'il avait ainsi réparé les fautes de son orgueil. Cautinus eut une fin différente et digne de lui. Effrayé du fléau, qu'il fuyait en changeant successivement de séjour, il revint le chercher malgré lui, par l'indispensable obligation des cérémonies de la semaine sainte (567). A peine de retour à Clermont, la fatale maladie le saisit, et il mourut le vendredi-saint. Sa mort fit renaître les brigues dans un clergé que son exemple n'avait pas formé à la régularité. Les candidats nombreux donnaient beaucoup, promettaient davantage. Le prêtre Eufrasius, fils d'un ancien sénateur, empruntant de grandes sommes aux juifs, envoya à la cour d'Austrasie son parent Bérégésile, afin d'emporter par présents ce qu'il ne pouvait prétendre par son mérite. Sa parole était décente, mais non sa conduite; il enivrait souvent les barbares et rarement nourrissait les pauvres. Son ambition fut trompée. L'archidiacre Avitus assembla de son côté les clercs, ne promit rien, et ayant reçu cependant leur consentement, l'alla présenter à l'acceptation royale. Le comte de la ville fit agir ses amis contre la demande, et offrir mille écus d'or au roi pour l'écarter. Sigebert n'écouta rien, et préféra le vertueux Avitus; i l'estimait tellement que, laissant un peu de côté la règle canonique, qui prescrit la présence du métropolitain, il voulut le voir

'Greg. Tur., Glor. Martyr., 1-66; Uist., 4-15, 11, 13;-10-31.

universelle, par les infractions même que la loi avait notées, condamnées d'avance, et qu'elle condamnait sans cesse, le clergé choisissait, le peuple acceptait, les évêques, deux au moins avec le métropolitain, et s'il s'agissait d'un métropolitain, tous les évêques de la province, ou au moins les anciens, confirmaient le choix et donnaient à l'élu la consécration pontificale. Toute arbitraire entremise, toute initiative des puissances séculières était fermement rejetée avec la brigue et la simonie; et par la déposition de Paul de Samosate au troisième siècle, on ne fit simplement qu'appliquer les canons apostoliques. Ces formes libres avaient subsisté en face du despotisme si jaloux, si minutieux de l'empire, qui les violenta quelquefois, mais n'eut jamais la pensée de les abolir ni de les modifier. Sa décadence y fut plus nuisible en làchant la bride aux ambitions secondaires, et déjà le concile d'Arles (452) avait jugé nécessaire, pour empêcher des brigues simoniaques, de restreindre l'élection épiscopale sous la vigilance des évêques; il leur prescrivit de désigner trois sujets, entre lesquels le clergé et le peuple choisiraient. Cette précaution assez sage n'eut pas d'effet; l'antique coutume prévalut, expressément maintenue par les conciles sui

Greg. Tur., 4·31, 55; 5·11; 10 6.

Can. apost., 1, 30, 31; conc. de Laodicée (av. 325), c. 12; de Nicée (525), c. 4; d'Antioche (540),

C. 19.

3 Can. 54.

vants, et malgré l'intervention des princes franks; on n'accusait de cette nouveauté fâcheuse que les grands, par lesquels on gagnait les princes; c'était une protestation indirecte contre un droit que s'arrogeait tacitement le pou

mais que l'élection en décide par la ⚫ pleine volonté du peuple et du clergé. «Que nul ne soit établi dans une église par l'autorité du prince, ni par aucun autre moyen, contre la volonté du métropolitain et des évêques compro

ordre royal, avait l'extrême témérité d'envahir cette haute dignité, les comprovinciaux ne doivent point le ‹ recevoir évêque du lieu, sachant l'ordination indûment conférée. Si quelqu'un des comprovinciaux présumait de le recevoir, contre la défense, il sera séparé de tous ses frères, et retranché de leur charité. Et quant aux ordinations épiscopales déjà faites, il convient que le métropolitain assemble ses comprovinciaux et les évêques ‹ voisins qu'il voudra leur adjoindre, dans un lieu indiqué, et qu'ils en décident selon les anciens 'canons par une délibération et sentence com. munes. D

voir royal'. Puis bientôt, soit impré-vinciaux. Si quelqu'un, en vertu d'un voyance des évêques, soit impossibilité de réprimer des menées toujours plus hardies sans l'intervention de la souveraineté temporelle, qui était d'un facile accès et plus intéressée au bon ordre, on accepta pour la première fois en 549 l'approbation royale comme une des conditions formelles de l'élection, en l'opposant en quelque sorte aux prétentions des leudes. Toutefois on ne la regardait pas davantage comme indispensable, et les évêques, qui proposaient l'épiscopat au prêtre Caton, n'hésitaient pas à passer outre s'il y eût consenti. On avait peine à s'y habituer, et l'on ne tarda pas à se repentir d'une concession, qui ne remédiait à rien, principalement par la division toujours variable du royaume et le changement fréquent de domination. Le troisième concile de Paris (357) dressa en ces termes son 8 canon: «Puisque en certains points l'ancienne coutume est négliger un évêché à Melun, qui était du dio gée, et que les décrets des canons cèse de Sens (541), parce que Melun lui ⚫ sont enfreints, nous avons voulu que appartenait et que Sens dépendait du <ces canons soient observés selon la royaume d'Austrasie. Il trouva un obsta‹ coutume antique. Que nul ne soit or- cle insurmontable dans le refus de l'ar‹ donné évêque malgré les citoyens, chevêque de Sens, S. Léon. Clotaire, à son tour (560), voulant témoigner sa faveur au duc Austrapius, qui l'avait bien servi, et qui était entré dans le clergé, le fit ordonner évêque à Selle en Poitou; il est vrai que c'était pour atpromettait après la mort de Pientus. tendre le siége de Poitiers, qu'il lui C'est pourquoi vraisemblablement il n'y eut pas de réclamation. Mais Caribert ensuite se soucia peu de remplir l'intention de son père; l'évêché de Selle

• Cone, d'Orléans (533), c. 4 et 7; de Clermont (338), c. 2; d'Orléans (538 et 341), c. 3 et 5. Le canon 2 de Clermont ne se contente pas d'une probibition générale; il l'explique: Placuit etiam ut sacrum quis pontificii honorem non votis quærat sed meritis; nec divinum videatur munus rebus comparare sed moribus, atque eminentissimæ dignitatis

apicem electione conscendat omnium, non favore paucorum. Sit in eligendis sacerdotibus cura præcipua, quia irreprehensibiles esse convenit, quos præesse necesse est corrigendis. Diligenter itaque quisque inspiciat pretium dominici gregis, ut sciat quod meritum constituendi deceat esse pastoris. Episcopatum ergo desiderans electione clericorum vel civium, consensu etiam metropolitani ejusdem provinciæ pontifex ordinetur. Non patrocinia polen. tum adhibeat, non calliditate subdold ad conscribendum decretum alios hortetur præmiis, alios timore compellat. Quod si quis fecerit, ecclesiæ, cui indignus præesse cupit, communione privabitur. * Cone. d'Orléans, c. 10 et 11,

Cette résolution venait à propos. Les rois ne s'ingéraient pas seulement d'imposer des évêques, ils prétendirent encore créer de nouveaux siéges. Déjà Childebert 1 avait cu la fantaisie d'éri

Conc., t. 5, Epist. Leonis ad Childebertum regem: nam gloria vestra optimè debet et credere et scire quia si contra statuta canonum quicumque episcoporum sine consensu nostro Mecledone episcopum voluerit ordinare, usque ad papæ nolitiam, vel synodalem audientiam, tam bi qui ordinaverint, quam qui ordinatus fuerit, a nostra erunt communione disjuncti.

« dignité et si illustre par la droiture, de ne vous prêter au téméraire conseil de personne pour soutenir des scandales de cette sorte. Dieu sait, au reste, que nous sommes bien éloignés ‹ de vouloir appeler contre vous sa co« lère'. Sigebert s'obstina malheureusement; sa triste mort ôta seule ce scandale, que ses trop justes défiances à l'égard de Chilpérik ne pouvaient cependant excuser.

finit en 565 par la mort d'Austrapius'. |‹ vous que Dieu a fait si grand par la Le sage Sigebert lui-même, par le même motif qui avait donné à Childebert l'idée d'établir un évêque à Melun, en mit un à Châteaudun, et le complaisant Egidius, métropolitain de Reims, fit l'ordination. L'évêque de Chartres, Pappolus, réclama contre ce démembrement de son diocèse; le 4 concile de Paris (575) somma l'intrus de comparaître, et, sur son refus, adressant un blâme sévère au consécrateur, lui signifia qu'il eût à rappeler auprès de lui le prêtre qu'il avait sacré contre toutes les règles. ‹ C'est pourquoi, dit la constitution synodale en terminant, votre béatitude saura qu'en vertu du décret unanime du présent concile, si ledit prêtre, ou par sa propre obstination, ou par l'appui d'une puissance quelconque, présumait de résider plus longtemps dans ladite église dunoise sous le prétexte (d'une dignité subreptice, ou d'en usurper davantage les biens, ou de bénir les autels, ou de confirmer les enfants, ou d'ordonner des prêtres, «ou de résister à son évêque, votre ‹ frère, Pappolus, il est séparé de la communion des évêques et frappé ‹ d'un perpétuel anathème. » L'excommunication fut portée de même contre quiconque de la population du Dunois demanderait ou recevrait la bénédiction de l'intrus. Les Pères, en notifiant ce décret à Sigebert, lui disaient: Nous « avons peine à croire que vous ayez donné votre consentement; si toutefois, prévenu par une mauvaise sug• gestion de qui que ce fût, vous avez consenti à des choses si honteuses et ⚫ contraires à l'Église universelle, cessez, pour réparer votre conscience, de soutenir ce scandale; car il vaut < mieux contraindre celui qui, par une artificieuse ambition, a commis une <action si coupable, à en subir la pénitence, que de souiller votre intégrité par la participation de ce crime. Obligés de réprimer, selon les canons, une présomptueuse témérité, nous acquittons un devoir de salut dans le Seigneur, par le culte d'un respec@tueux dévouement, en vous priant,

Greg. Tor., 4-18,

Caribert avait fait pis onze ans auparavant, et c'était une raison de plus de ne pas suivre une pareille voie. Un certain Émérius, par préception du roi Clotaire, avait été sacré évêque de Saintes, sans la présence du métropolitain Léontius, de Bordeaux, qui le déposa en synode provincial. Le prêtre Héraclius, choisi à la place d'Emérius, en porta l'acte à Caribert, qu'il aborda avec ces mots : Glorieux roi, le siége apostolique t'envoie un abondant salut. Ce roi, qui était railleur, répondit: Est-ce que tu viens de Rome pour m'apporter un salut du Pape? Le prêtre exposa alors le sujet de son voyage, la déposition prononcée, et la présentation nouvelle. Sur quoi, Caribert, furieux, commanda de le saisir, de le mettre sur une voiture remplie d'épines, et de le conduire en exil; et il disait : Penses-tu donc qu'il ne reste plus de fils au roi Clotaire pour maintenir ses actes, parce qu'on a chassé sans notre jugement un évêque choisi par sa volonté. Il fit partir aussitôt pour Saintes des clercs qui rétablirent Emérius, et des camériers, qui prirent une amende de mille sous d'or à Léontius, et aux évèques comprovinciaux en proportion 2.

Ainsi, on en venait à se jouer capricieusement des règles les plus utiles, des droits les plus incontestables de l'épiscopat. Le plus haut caractère du sacerdoce ne fut même plus bientôt une sauvegarde pour ceux qui en étaient revêtus. Le trouble des guerres civiles rendit les leudes plus audacieux que

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Conc., t. 5. Constitutio synodi ad Ægidium el Epist. synod. ad Sigibertum regem.

Greg. Tur., 4-26.

leurs rois contre l'Église et le clergé. | malgré lesquelles se maintint l'immuLa leçon suivante achèvera d'exposer nité de juridiction. ces violentes et iniques agressions,

ÉDOUARD DUMONT.

REVUE.

DU FEUILLETON-ROMAN. - ÉTUDES CRITIQUES.

LE JUIF-ERRANt, les mystères de paris, etc.,

PAR M. ALFRED NETTEMENT '.

est devenu vice; ce qui était grand, noble, honorable, est devenu, par ce fatal revirement, petit, mesquin, honteux, étroit à faire pitié.

On conçoit facilement quel danger doit avoir pour la société cette prédication, cette croisade continuelle contre ce que nous étions accoutumés, pauvres gens que nous sommes, à désigner sous le nom de vertu, c'est-à-dire la pratique du bien dans toute son acception.

Les lecteurs de l'Université catholi- | beau est devenu bête, ce qui était vertu que, accoutumés à s'occuper de matières graves et sérieuses qui élèvent constamment l'intelligence et dirigent les idées vers un but noble et grand, en leur faisant oublier pour quelques instants le prosaïque et glacial intérêt matériel, pourront peut-être s'étonner de prime-abord de nous voir les entretenir de romans et surtout de romansfeuilletons. Cependant, dès qu'ils réfléchiront un instant aux mœurs et à l'esprit de notre époque, ils s'apercevront que le feuilleton exerce une influence qu'il est bon d'examiner, qu'il est utile d'expliquer et qu'il est généreux de combattre sous tous ses points de vue sans exception, de la religion, de la morale, de la société, et même sous celui du bien-être physique.

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Que veut-on que deviennent les jeunes esprits si faciles déjà à entraîner hors de la route austère et pénible du devoir, quand ils voient la déification du vice, quand ils entendent dire à chaque heure, à chaque minute: Dieu nous a donné des passions, c'est pour leur laisser un libre cours, car ce que Dieu a fait est bien fait, sinon il ne serait pas Dieu : aller contre sa volonté serait un crime. Il faut donc s'aban‹ donner à ses passions, sous peine de « l'offenser et de contrarier son but divin, qui est le bonheur de l'homme. › Que des hommes raisonnables, tels que nos lecteurs, par exemple, dont la haute intelligence, rompue depuis longtemps aux difficultés de la vie, est mûrie par le travail et l'étude, lisent de pareilles choses, certes, ils n'iront pas bien loin, lèveront les épaules et jetteront ce livre sans y songer davantage. Mais malheureusement ces œuvres ne

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