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DU

BIBLIOPHILE

ET DU BIBLIOTHÉCAIRE

REVUE MENSUELLE

PUBLIÉE PAR LÉON TECHENER

AVEC LE CONCOURS

De MM. ÉD. DE BARTHÉLEMY; BAUDRILLART, de l'Institut; JULES BONNASSIES; J. BOULMIER; GUST. BRUNET, de Bordeaux; comte CLÉMENT DE RIs, de la Société des Bibliophiles; CUVILLIER-FLEURY, de l'Académie française; JULES DelpIT; A. Destouches; VICTOR DEVELAY, de la bibliothèque Sainte-Geneviève; baron A. ERNOUF; FERDINAND DENIS, administrateur à la bibliothèque Sainte-Geneviève; Eug. DRAMARD, conseiller à la Cour de Limoges; GEORGES DUPLESSIS, de la Bibliothèque nationale; J. DUKAS; DUPRÉ LASALE, conseiller à la Cour de cassation; ALFRED FRANKLIN, administrateur de la bibliothèque Mazarine; marquis DE GAILLON; J. DE GAULLE; CH. GIRAUD, de l'Institut; LÉONCE JANMART DE BROUILLANT, de la Société des Bibliophiles de Belgique; P. LACROIX (BIBLIOPHILE JACOB), conservateur à la bibliothèque de l'Arsenal; comte DE LONGPÉRIER-GRIMOARD, de la Société des Bibliophiles françois; P. MARGRY; ED. MEAUME; F. MORAND, de Boulogne-sur-Mer; PAULIN PARIS, de l'Institut; LOUIS PARIS; GASTON PARIS, de l'Institut ; H. MOULIN, ancien avocat général; baron J. PICHON, président de la Société des Bibliophiles françois; baron DE RUBLE; SCHWAB, de la Bibliothèque Nationale; PH. TAMIZEY DE LARROQUE, correspondant de l'Institut, etc. CONTENANT DES NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES, PHILOLOGIQUES, HISTORIQUES, LITTÉRAIRES.

1888

ON SOUSCRIT A PARIS,

CHEZ LEON TECHENER, LIBRAIRE

219, RUE SAINT-HONORÉ (AU COIN DE LA RUE D'ALGER)

BULLETIN

DU

BIBLIOPHILE

1888

CARNET D'UN BIBLIOPHILE

(Livres et éditions rares; bibliophiles et bibliothèques célèbres, etc.)

Charles de la Hueterie, mauvais poète, contemporain et ennemi de Marot, s'appelait de son vrai nom Hue, dont il avait fait de la Hueterie pour se poser en possesseur de fief. Dans l'épître que Marot publia à son retour d'Italie sous le nom de Fripelipes, il reproche à la Hueterie d'avoir essayé, pendant cette disgrâce, de lui escamoter sa place de valet de chambre du Roi. La Hueterie en convient dans sa réponse, mais prétend que la conduite scandaleuse de Marot excusait cette conduite :

Car si scandalisé ne feusse,

Ta place demandé je n'eusse.

Il était intimement lié avec Sagon, autre grand ennemi de Marot; ce sont les ripostes de celui-ci qui ont préservé leurs noms de l'oubli. Outre ses pièces contre Marot, on connaît de la Hueterie: Le dangereux passage de vice et consolatif voyage de vertu. Lyon, 1536, in-8°; - Le Concile des Dieux. Paris, s. d. in-16, pièce de circonstance pour le mariage de la fille aînée de François Ier avec le roi d'Ecosse; et quelques autres pièces dans divers recueils.

Gilles Hunnius (1550-1607), l'un des plus fameux théologiens de la confession d'Augsbourg, passa sa vie à disputer, tantôt contre les catholiques, tantôt avec ses coreligionaires qu'il accusait d'hérésie et qui le lui rendaient bien. Bien qu'il ne soit pas mort très âgé, comme on voit, le recueil de ses ouvrages de contreverse forme cinq gros volumes in-folio. Le seul de ses ouvrages qui soit encore recherché des curieux est son Calvinus judaïzans (Wittenberg, in-8°). Il y reproche à Calvin d'avoir donné dans l'arianisme et ensuite dans le judaïsme, employé les interprétations des rabbins pour falsifier les Ecritures. Il le traite d'instrument du diable, et diable lui-même sorti tout chaud du puits de l'abîme, aristarque, despote, charlatan, etc. Si Hunnius avait été à Genève du temps de Calvin, il est probable, comme dit Bayle, qu'il y aurait fait aussi chaud pour lui que pour Servet. Mais Calvin était mort depuis trente ans. L'un de ses disciples, Parans, répondit pour lui sur le même ton. On peut voir les détails de cette controverse des moins amiables dans l'article que Bayle a consacré à Hunnius.

L'édition la plus belle et la plus recherchée du Jugement de Paris, le premier et le meilleur ou le moins mauvais ouvrage d'Imbert, est celle de 1772, gr. in-8°, fig. Le succès enthousiaste de ce poème exerça une fàcheuse influence sur le talent et la destinée de son auteur, qui se crut désormais dispensé de travailler. Il improvisa des fables, des poésies de toute espèce, des nouvelles, des comédies, même une tragédie; le tout au-dessous du médiocre, bien qu'il y ait çà et là des idées heureuses et des vers bien tournés.

Un autre Imbert, contemporain mais non parent du précédent, fut longtemps le principal rédacteur de la Correspondance littéraire secrète. Un livre qu'il publia en 1770;

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