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Vie (la) du vicomte de Turenne, par du Buisson, capitaine du régiment de Verdelin. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1685. Vieilles (les) amoureuses, nouvelle galante. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1705.

Voyage de Messieurs Bachaumont et La Chapelle. A Cologne, chez Pierre du Marteau; 1663, petit in-12 1697.

Voyage d'Espagne contenant plusieurs particularitez de ee royaume, trois discours sur les affaires du protecteur d'Angleterre, la Reine de Suède et du Duc de Lorraine. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1666, 1667.

Voyages de M. Dellon, avec sa relation de l'inquisition de Goa. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1709, 1711.

Voyages en Moscovie d'un ambassadeur envoyé par l'empereur Léopold au czar Alexis Mchalowics. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1704, in-12 1705.

Vrai (le) intérest des princes chrétiens. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1686.

Vrais (les) intérêts des princes de l'Europe dans les affaires présentes. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1689.

Y

Yeux (les), ouvrage curieux et galant. A Cologne, chez Pierre Marteau; 1715, 1716, 1760.

DE L'UTILITÉ DES FILIGRANES DU PAPIER

ET DE LEUR SIGNIFICATION A PROPOS D'UN RÉCENT PROCÈS

Un procès retentissant vient d'attirer tout récemment l'attention publique sur les filigranes du papier. On se souvient que dans l'affaire dite des décorations un incident, insignifiant en apparence, est venu changer la face du procès Caffarel-Limousin. Le 9 novembre 1887, tous les témoins avaient été entendus et le procureur de la République allait faire son réquisitoire. Il allait déclarer que, toutes les accusations portées contre M. Wilson ayant été rétractées, son nom devait être définitivement écarté de cette affaire, quand Me Habert, défenseur de Lorentz, a fait citer M. Lyonnet, représentant de MM. Blanchet frères et Kléber, fabricants de papiers à Rives.

Ce témoin, appelé à se prononcer sur l'authenticité de deux lettres signées Wilson et datées de 1884, déclara sans hésitation que le papier sur lequel elles étaient écrites provenait de sa maison, mais n'avait été fabriqué qu'à partir de 1885; que, par conséquent, les lettres en question étaient antidatées.

M. Blanchet, quelques jours après, confirma ce témoignage; il expliqua que les papiers que sa maison fournissait à la Chambre des députés n'avaient pas toujours porté le même filigrane et que ce fait permettait de les reconnaître et de leur assigner une date certaine. Dans une première période, les lettres B. F. K. Rives., en écriture anglaise, ont été apposées sur du papier vergé. Plus tard, la mème marque, mais en caractères romains, fut empreinte sur du papier vergé. Enfin, à partin du 29 juillet

du papier vélin. La démonstration était complète : les lettres Wilson étaient antidatées, puisqu'elles étaient écrites sur papier vélin.

Cette simple remarque d'un avocat sur le filigrane d'un papier devait avoir de graves conséquences politiques. En effet, dès le lendemain (10 novembre), M. Douville-Maillefeu, interpellant le ministère, demande quelles mesures le gouvernement compte prendre en présence de l'incident de la veille. Le ministère, acculé, craignant d'être renversé, annonce par l'organe de M. Rouvier que le ministre de la justice vient d'ordonner spontanément au procureur général d'ouvrir une instruction judiciaire. Le 11 novembre, M. Wilson transporte ses papiers privés du palais de l'Elysée à son hôtel de l'avenue d'Iéna, qui devient son domicile légal. Le 17, M. Mazeau, ministre de la justice, donne sa démission, et M. Gragnon, préfet de police, est destitué. Le même jour la demande en autorisation de poursuites contre M. Wilson est déposée à la Chambre, la commission unanime rapporte favorablement à cette demande et l'autorisation de poursuites est votée par 527 voix contre 3.

Le 19, M. Clémenceau demande à interpeller le ministère sur sa politique intérieure. M. Rouvier refuse la discussion immédiate et en propose le renvoi au 24 novembre, dans l'intérêt de la conversion de la dette. Cet ajournement est repoussé.

Aussitôt M. Rouvier annonce la démission du cabinet, qui est acceptée par M. Grévy. Enfin, M. Grévy, président de la République française, incapable de constituer un nouveau cabinet, dépose à son tour ses hautes fonctions, et le Congrès, réuni à Versailles le 3 décembre, désigne M. Sadi Carnot comme 4° président de la 3o République.

Tels sont les faits récents, connus de tous; nos lecteurs nous excuseront de les rappeler, mais ils prouvent une fois

produisent souvent de grands effets. Il est impossible, du reste, de laisser passer sans la signaler une occasion aussi probante de constater l'importance des filigranes pour contrôler la date d'un document contesté.

Qu'on nous permette de n'en pas rester là et d'ajouter quelques mots sur l'emploi plus fréquent qu'on ne pense des marques du papier pour aider à la détermination de la date de certains documents. Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on apprécie l'utilité qu'elles peuvent avoir à cet égard.

Au commencement de ce siècle déjà, Fischer, De la Serna et Jansen attiraient sur ce point l'attention des bibliophiles. Leurs remarques n'ont point été vaines et depuis eux l'on a fréquemment recouru à ce moyen complémentaire d'informations dans des buts assez variés que nous désirons signaler ici. On a donc employé les filigranes:

1° pour rectifier les dates erronées de manuscrits et d'imprimés. Il est certain que, soit intentionnellement, soit par distraction, plusieurs ouvrages ont été antidatés. On en pourrait citer beaucoup d'exemples; en voici un seul, pas très ancien, dans lequel les filigranes ont joué leur role. C'est une Exposition de S. Jérome sur le Symbole des apôtres, qui porte la mention : imprimé à Oxford le 17o jour de décembre de l'an 1468 et qui doit être, au moins, de 10 ans postérieure. La même erreur, c'est-àdire l'omission d'un X dans la date imprimée en chiffres romains, se trouve sur un traité de versification sorti des presses de Ratdoldt à Venise et qui doit être de 1478 et non de 1468.

2o pour fixer l'époque à laquelle ont été écrits des manuscrits non datés. On comprend l'importance de ce genre de renseignements quand on réfléchit à la masse de pièces non datées conservées dans les archives et au fait qu'une très petite partie seulement des manuscrits de nos bibliothèques portent la date à laquelle ils ont été écrits. Aussi que d'écarts dans les évaluations d'âge faites par des

hommes également compétents! et que de rectifications, dans ce domaine, l'examen des filigranes a permis de faire ! M. Zonghi en cite un exemple tout récent dans un manuscrit de la Bibliothèque de Parme qui, après une étude consciencieuse, avait été estimé écrit au milieu du XIVe siècle tandis qu'un examen attentif des filigranes a montré qu'il devait être de 1380 environ.

3o pour déterminer la date et la provenance d'impressions sans lieu ni date. On sait qu'un grand nombre d'ouvrages, surtout aux débuts de l'imprimerie, sont dans ce cas. La présence des marques du papier fournit encore ici de précieuses indications. C'est en les étudiant que le baron Vernazza, en 1807 déjà, examinant un Boèce, concluait qu'il avait été imprimé en Piémont vers 1470, et que M. Claudin dans ses études sur Jean Neumeister démontrait que cet imprimeur avait travaillé à Alby en Languedoc. C'est encore aux filigranes que recouraient tout récemment MM. Schiffmann, directeur de la bibliothèque de Lucerne, pour assigner une date à un incunable de Beromunster, et Berlan, professeur à Turin, il y a quelques mois seulement, pour établir que Beggiamo avait dû imprimer à Savigliano en 1469 ou 70 et Jean Fabri à Salluces en 1479.

4° pour constater des faux ou des supercheries en matières d'autographes ou de manuscrits. La passion des collections, la manie du bibelot ont créé de nos jours plusieurs industries. Une des plus fructueuses paraît avoir été celle des faux manuscrits et des faux autographes. Combien de braves gens ont été trompés dans cette branche, c'est ce qu'on ne saura sans doute jamais, car ceux qui le sont, en général, ne s'en vantent pas; mais ce qu'on peut affirmer, c'est que maintenant on se défie et qu'un des meilleurs moyens de se tenir en garde, c'est précisément l'étude des filigranes.

5° pour distinguer les tirages successifs de planches gravées. Chacun sait que, toutes conditions égales d'ailleurs,

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