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furent appelés à faire partie de cette commission. On leur adjoignit Puthod, promoteur de cette mesure, ce qui était de toute justice. Pendant près de trois ans, cette commission rendit de grands services, empêcha ou ajourna bien des démolitions et des mutilations. Supprimée brutalement pendant la Terreur par suite d'un rapport calomnieux, en novembre 1793, elle publia un mémoire justificatif en grande partie rédigé par Puthod de Maison-Rouge. Cet écrit intéressant et des plus rares a échappé à la plupart des historiens de la Révolution. Il est intitulé: Compte rendu à la Convention nationale par la commission supprimée des monuments, Paris, an II, in-8°. On y trouve des renseignements curieux sur la direction des travaux de cette commission, et sur un grand nombre d'objets précieux qu'elle a sauvés. Puthod n'obtint aucune récompense, mais il ne fut ni guillotiné, ni même arrêté : c'était déjà beaucoup dans ce temps-là. Il avait entrepris, en 1791, la publication d'un Bulletin monumental périodique qu'il dut cesser au bout de quelques numéros. Cette idée, qui a été reprise depuis avec tant de succès, était alors prématurée; la politique absorbait tout.

Parmi les écrivains qui ont traité des antiquités ecclésiastiques de Lyon, figure un sieur de Quincarnon, écuyer, ancien commissaire d'artillerie, auteur de deux opuscules d'une rareté extrême : les Antiquités et la fondation de la métropole des Gaules (la cathédrale); Lyon, Mathieu Libéral, 1673, in-12; et la Fondation et les antiquités de la basilique de Saint-Paul, petit in-12, s. 1. n. d., qu'on croit imprimé vers 1682.

Un des ouvrages les plus rares, peut-être le plus rare qui existe sur les affaires du Portugal pendant les pre

en 1813 (en portugais) sous ce titre : Recordacoes de Jacome Ratton. Jacques Ratton était un Français, né en 1736, qui était allé fort jeune s'établir en Portugal et y fit une fortune brillante dans le commerce. En récompense de ses services agricoles et industriels, il fut anobli et attaché à la maison du Roi comme gentilhomme. Il était déjà plus que septuagénaire, lors de l'émigration de la famille royale au Brésil et de l'occupation temporaire de Lisbonne par Junot. Ratton fut soupçonné à tort d'intelligences avec ses anciens compatriotes, et banni du royaume. Il se réfugia en Angleterre, et ce fut là qu'il fit paraître ses Souvenirs, pleins de récriminations amères contre les auteurs présumés de sa disgrâce, mais où l'on trouve aussi, dit-on, des détails curieux et peu connus. Après la chute de Napoléon, Ratton fut autorisé à rentrer en Portugal, mais il préféra rentrer en France, et mourut à Paris en 1820. On avait bien reconnu qu'il avait été calomnié, car l'ambassadeur de Portugal et tous les Portugais de distinction qui se trouvaient à Paris, assistèrent à ses obsèques. Ses Souvenirs n'avaient pas été mis dans le commerce. Il en avait seulement distribué un certain nombre d'exemplaires, et sa famille rechercha et fit détruire tous ceux qu'elle put retrouver.

L'une des publications les plus estimées du célèbre imprimeur anglais Caxton est la traduction latine du Polychronicon de Ralph Higden, moine et historien. anglais du xiv° siècle. Cette chronique, qui va depuis Adam jusqu'à l'an 1357, est divisée en sept livres, auquel Caxton en ajouta un huitième. Elle devient intéressante à partir du 7o livre, dans lequel Higden aborde le récit des événements qui se sont passés de son temps. L'édition caxtonienne du Polychronicon est de 1482, in-fol.

REVUE DES VENTES.

VENTE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE M. LE BARON DE LA ROCHE

LA CARELLE.

Cette vente est de beaucoup la plus importante de la saison et une des plus brillantes qui aient eu lieu depuis plusieurs années. Les 540 numéros du catalogue ont produit la somme respectable de cinq cent cinquante mille francs (non compris les 5 0/0 payés par les acquéreurs).

Aucun des grands amateurs ne manquait à l'appel. Citons, au risque d'en oublier quelques-uns, MM. de Lignerolles, de Villeneuve, qui s'est fait un choix des mieux entendus dont le charmant Despériers aux armes du comte d'Hoym, le comte de Mosbourg qui a conquis pour 15,500 francs les portraits de Mademoiselle de Montpensier, aux armes de l'auteur; Dupré; Paillet, acquéreur, au prix de 22,000 francs, du précieux manuscrit de la vente Didot ; le comte de Sauvage; le comte de Fresne; Béraldi, qui a payé 15,500 francs les contes de La Fontaine aux armes de Madame de Pompadour, magnifique exemplaire digne de la riche collection de beaux livres du XVIII° siècle formée par cet amateur; Edouard Bocher; Quentin Bauchart; le marquis de Biencourt; Parran, acheteur du Daphnis et Chloé de Madame de Pompadour; le comte de Laigle; le prince de Broglie et bien d'autres encore.

La vente a duré six jours; les trois premières vacations ont été un peu hésitantes, mais les trois dernières ont présenté la plus vive animation. Les reliures du xvào et du XVIIIe siècles ont obtenu un plein succès, surtout les mosaïques de Padeloup, dont une s'est vendue dix-huit

et Chloé, aux armes du Régent, de la vente Quentin-Bauchart. Ces prix exceptionnels se justifient par l'étonnante conservation des reliures. En somme, grand succès pour le libraire chargé de la vente, M. Porquet, qui l'a conduite avec beaucoup de tact et de fermeté. Il a eu soin de faire. tirer sur grand papier un petit nombre d'exemplaires du catalogue, contenant quarante fac-simile de reliures, de la grandeur des originaux, et plusieurs reproductions de titres gothiques, très fidèlement exécutées.

Nous allons mentionner les principales adjudications en suivant l'ordre du catalogue et en indiquant les prix obtenus par la plupart de ces beaux livres dans les ventes d'où ils provenaient.

1. Biblia sacra. Parisiis, apud Seb. Martin, 1656, 3 parties en 1 vol. pet. in-8, mar. rouge, larges dentelles, dorure à petits fers, dos orné, doublé de tabis (Derome). 1,200 fr.

Exemplaire en grand papier réglé de la Bible dite de Richelieu. Reliure d'une remarquable fraîcheur.

2. La Sainte Bible, traduite en françois sur la Vulgate (par I. Le Maistre de Sacy). Brusselles, Foppens, 1700, 3 vol. in-4 réglés m. bleu, doubl. de m. r., tr. dor. 300 fr.

Excellente reliure de Padeloup, grand papier. Des bibliothèques de M. le baron J. Pichon et E. Quentin-Bauchart.

3. La Sainte Bible, traduite par Le Maistre de Saci. Paris, G. Desprez, 1711, 8 vol. petit in-12 réglés, mar. r., compart., tr. dor. 5,450 fr.

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Reliure de Padeloup à compartiments de mosaïque. Provient des bibliothèques de J.-J. de Bure et J.-Ch. Brunet. (Vendu 2,700 fr.)

4. Psalterium Davidis. Lugduni, Joh, et Dan. Elsevirios, 1653, pet. in-12 m. bleu (Boyet). 700 fr.

Très bel exemplaire aux armes du comte d'Hoym. Provient des bibliothèques de J.-Ch. Brunet et Renard. (Vendu 700 fr. et 1,600 fr.)

6. Cantique des cantiques, traduit en françois (par Le Maistre de Sacy). Paris, chez G. Desprez, 1694, in-8 mar. r., fil., dos orné, tr. dor.

500 fr.

7. Novum Jesu Christi Testamentum. Parisiis, e typographia Regia, MDCXLIX, 2 vol. in-12, mar. r., compart. et arabesques, dorure en plein, à petits fers et au pointillé sur le dos et sur les plats, tr. dor. 3,500 fr.

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Merveilleuse reliure de Le Gascon, d'un goût, d'une pureté et d'un fini d'exécution irréprochables. Coins réparés.

8. Le Nouveau Testament, traduit en françois (par Messieurs de Port-Royal). Mons, Gaspard Migeot, 1667, 2 vol. pet. in-8 réglés, front. mar. r., fil., doubl. de m. r., tr. dor. (Boyet).· 1,500 fr.

Très bel exemplaire, orné d'une excellente reliure de Boyet. Provient de la bibliothèque de M. le baron J. Pichon. (Vendu 500 fr.)

9. Le Nouveau Testament. A Mons, chez Gaspard Migeot, 1667, in-12 mar. bleu, doublé de tabis, gardes de papier doré, tr. dor. (Padeloup). 810 fr.

-

Charmant exemplaire d'une remarquable fraîcheur. Provient de la bibliothèque de Pixerécourt. (24 fr.)

10. L'Histoire du Vieux et du Nouveau Testament, par le sieur de Royaumont. A Paris, chez Pierre Le Petit, 1670, in-12 réglé, front. gravé, mar. r. jans., doublé de m. r., tr. dor. 545 fr.

Excellente reliure de Boyet. Cette édition, donnée en même temps que l'édition originale in-4, ornée de figures, ne contient que le texte.

11. L'histoire du Vieux et du Nouveau Testament. Paris, 1670, gr. in-4, fig., m. bleu, fil., dos orné, tr. dor. (Derome). 1,690 fr.

Très bel exemplaire, bien complet et bien conservé, de l'édition originale, rare et recherchée, de ce livre célèbre. On y trouve des gravures de Sébastien Leclerc qui ne sont pas dans les éditions suivantes.

12. Historiarum veteris Testamenti icones ad uiuum expressæ una cum breui sed quoad fieri potuit dilucida earundem et latina et gallica expositione. Legdoni, seb scoto Coloniensi, MDXXXIX, pet. in-4, mar. fauve (Trautz-Bauzonnet).

- 500 fr.

Très bel exemplaire de cette édition fort rare, contenant les 94 planches gravées sur bois d'après les dessins de Hans Holbein.

16. Les presentes heures a l'usaige de Rome. Imprimees pour Symon Vostre, s. d. (Almanach de 1508 à 1528), gr. in-8 de

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