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rares que les précédents : l'Avant-Victorieux (Orthez, 1609, in-8°), panégyrique de Henri IV, du style le plus extravagant, et La Navarre en deuil (Orthez, 1610, in-12), complainte sur la mort de ce prince.

Weiss a signalé une trentaine d'écrits satiriques publiés, de 1605 à 1632, sous ce pseudonyme de ce maître Guillaume, ancien apothicaire de Louviers, dont le vrai nom était Marchand. Ce personnage, déjà plus qu'à demi-fou, mais d'une folie plaisante, l'était devenu complètement, par suite d'un coup de hallebarde reçu lors de la prise de sa ville natale par les huguenots. Peut-être aussi, comme Triboulet et bien d'autres du même genre, n'était-il pas aussi fou qu'il faisait semblant de l'être. Quoi qu'il en soit, il entra en qualité de bouffon au service du cardinal de Bourbon, passa à celui de Henri IV, et mourut vers 1605, n'ayant jamais rien écrit. C'est justement de cette année que date le premier ouvrage publié sous son nom : Catalogue ou inventaire des livres trouvés dans la bibliothèque de Me Guillaume (1605, in-8°). C'est une liste de 70 écrits imaginaires, dont les titres sont des épigrammes contre les plus grands seigneurs de la cour. Les critiques du Soldat français sont de la même date. Les opuscules publiés ultérieurement sous le même pseudonyme, mais qui, évidemment, ne sont pas de la même main, ont trait aux principaux événements du règne de Louis XIII. Plusieurs furent publiés à propos de la mort du maréchal d'Ancre. Les deux derniers sont des satires contre Richelieu.

Michelet et les écrivains de son école n'ont pas manqué de se prévaloir du fameux traité de François Hotman, Franco-Gallia (Genève, 1573, traduction française par Simon Goulard, Cologne, 1574), dans lequel ce jurisconsulte calviniste démontre savamment que la France n'était

faire des vers, des femmes qui, par contre, se sont oubliées à faire de la jurisprudence, etc. C'est un pêle-mêle fort original de choses sérieuses et gaies, terminé par un tableau chronologique dans lequel les jurisconsultes sont classés à la date de leur mort, depuis 1408 jusqu'en 1760.

Litteratura juris mérite de passer au rang des livres d'amateur. On pourrait y joindre, comme complément, l'ouvrage du même auteur, intitulé Effigies jurisconsultorum in indicem redactæ, Leipzig, 1760, in-8°. C'est une table alphabétique de tous les jurisconsultes dont Hommel avait pu recueillir les portraits gravés, avec les indications du format, du graveur, et de la collection où ils se trouvent; et la description des médailles frappées en leur honneur.

Pierre de l'Hostal, écrivain béarnais du xvr° siècle, qui s'intitulait seigneur de Roquebonne, Sendos et Maucor, était un individu fort extravagant, sinon absolument fou, comme le prétend Bayle. On ne sait presque rien de sa vie, mais il est auteur de plusieurs ouvrages recherchés pour leur bizarrerie et leur rareté. En voici l'indication : Discours philosophiques..... Paris, 1579, in-8°; -— Le soldat français, id. 1604 et 1606, in-8°. Il y conseille à Henri IV de recommencer la guerre avec l'Espagne pour lui reprendre toute la Navarre. Cet écrit, bourré de citations latines, fut tourné en ridicule dans deux écrits par un satirique qui avait adopté le pseudonyme de maître Guillaume, fou du Roi. L'un de ces écrits est intitulé: Réponse de Me Guillaume au Soldat français, faite en présence de Henri IV (1605); l'autre, l'Appointement de M.....e faict par Mathurine entre le Soldat français et maître Guillaume, in-12 s. d. L'Hostal riposta par deux pamphlets, publiés l'un et l'autre en 1606: la Victoire du Soldat français contre Me Guillaume, et l'Anti-Ther site.

rares que les précédents : l'Avant-Victorieux (Orthez, 1609, in-8°), panégyrique de Henri IV, du style le plus extravagant, et La Navarre en deuil (Orthez, 1610, in-12), complainte sur la mort de ce prince.

Weiss a signalé une trentaine d'écrits satiriques publiés, de 1605 à 1632, sous ce pseudonyme de ce maître Guillaume, ancien apothicaire de Louviers, dont le vrai nom était Marchand. Ce personnage, déjà plus qu'à demi-fou, mais d'une folie plaisante, l'était devenu complètement, par suite d'un coup de hallebarde reçu lors de la prise de sa ville natale par les huguenots. Peut-être aussi, comme Triboulet et bien d'autres du même genre, n'était-il pas aussi fou qu'il faisait semblant de l'être. Quoi qu'il en soit, il entra en qualité de bouffon au service du cardinal de Bourbon, passa à celui de Henri IV, et mourut vers 1605, n'ayant jamais rien écrit. C'est justement de cette année que date le premier ouvrage publié sous son nom : Catalogue ou inventaire des livres trouvés dans la bibliothèque de Me Guillaume (1605, in-8°). C'est une liste de 70 écrits imaginaires, dont les titres sont des épigrammes contre les plus grands seigneurs de la cour. Les critiques du Soldat français sont de la même date. Les opuscules publiés ultérieurement sous le même pseudonyme, mais qui, évidemment, ne sont pas de la même main, ont trait aux principaux événements du règne de Louis XIII. Plusieurs furent publiés à propos de la mort du maréchal d'Ancre. Les deux derniers sont des satires contre Richelieu.

Michelet et les écrivains de son école n'ont pas manqué de se prévaloir du fameux traité de François Hotman, Franco-Gallia (Genève, 1573, traduction française par Simon Goulard, Cologne, 1574), dans lequel ce jurisconsulte calviniste démontre savamment que la France n'était

mandataires de la nation, avaient le droit de décerner la royauté au plus digne. Mais ils négligent d'ajouter qu'Hotman ne se fit aucun scrupule, douze ans plus tard, de démontrer non moins savamment le contraire, en établissant les droits de Henri IV à la couronne. Un autre ouvrage du même auteur, De furoribus gallicis, etc., fut publié à la fois à Londres et à Edimbourg en 1573, la même année que parut Franco-Gallia. Ces deux premières éditions ne sont pas communes, et la traduction française publiée également en 1573, Bâle, pet. in-12, est encore plus rare que l'original latin.

Antonio dos Reys, savant ecclésiastique portugais, mort en 1738, auteur d'épigrammes latines d'un style fort élégant, et d'un grand nombre d'autres ouvrages, dont la plupart n'ont pas été imprimés, voulait publier un recueil des meilleurs poètes de son pays qui ont écrit en latin, et en avait même déjà composé l'introduction. Ce travail, interrompu par sa mort, fut repris et achevé par Emmanuel Monteiro, qui le fit paraître sous ce titre : Corpus illustrium poetarum lusitanorum qui latinè scripserunt, etc. Lisbonne, 1745-48, 7 vol. in-4°. Cette collection, précieuse pour l'histoire de la littérature portugaise, est devenue très rare.

Le P. Barthélemi Ricci, jésuite, mort en 1613 à Rome, a publié à Anvers, en 1608, sous le titre de Triomphus J.-C., in-8°, un curieux volume illustré des figures de tous les martyrs qui ont subi, comme J.-C., le supplice de la croix, gravées par Adrien Collaërt. L'année suivante, le même P. Ricci publia à Rome une Vie de J.-C. (en latin), d'après les propres paroles des évangélistes,

Un autre Ricci (Joseph), de la congrégation des Somashistorien du XVII° siècle, a laissé deux ouvrages ques, latins estimés, publiés l'un et l'autre à Venise; une histoire de la guerre de Trente ans (1648), et un récit des événements qui se sont passés en Italie, de 1613 à 1653 (1655). L'auteur n'obtint le permis d'imprimer qu'après avoir fait divers retranchements et corrections. Néanmoins cette narration est intéressante, et contient beaucoup de faits qui ne se trouvent pas ailleurs.

Jean-François de Los Rios, bibliographe et libraire, né à Anvers en 1728, était issu d'une branche bâtarde de l'illustre famille espagnole de ce nom. C'était un homme qui avait la passion des livres, mais d'un caractère bizarre et d'une érudition très superficielle. Il s'établit libraire à Lyon en 1766, fut chargé de la vente de plusieurs bibliothèques importantes, notamment de celle des Jésuites de Lyon, dont il fit lui-même l'acquisition. Il publia en 1777 une Bibliographie instructive, travail bien inférieur à celui de son devancier Debure, dont il avait emprunté le titre. Pourtant un grand nombre de livres précieux lui avaient passé par les mains; mais il n'était pas assez instruit pour faire un livre vraiment instructif. Ses notes sur des livres singuliers et rares n'ont qu'un caractère commercial. Aussi cet ouvrage a été qualifié de très médiocre par Peignot, qui ne péchait pas par excès de sévérité. Los Rios n'en affichait pas moins de grandes prétentions littéraires, et avait joint à sa Bibliographie son portrait avec cette inscription F. Los Rios, né à Anvers. Le poète Vasselier, par le changement de l'A du dernier mot en E, et l'addition d'une L avec apostrophe, s'amusa à transformer, sur l'exemplaire placé à l'étalage du libraire, les trois derniers mots de la souscription du portrait en ceux-ci : né à l'Envers. L'excentricité bien connue du personnage fit le

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